mardi 29 mars 2011

Je suis complètement lessivée.
Je n'ai pas dormi de ma nuit.
Ses hurlements ont cogné dans ma tête.
Ses débattements ont balafré mes pensées.
Ses larmes ont salé mes esprits .
Depuis , j'erre dans ma journée comme une zombie.
Son cri est plus terrible que celui de tous les martyrs.
Il lobotomise la quiétude de ce dimanche printanier.
Des doigts de feu la placardent à même le sol, tronçonnent ses intimités et s'adonnent à l'interdit.
Haleines puantes, atmosphères fétides teintées de sperme et de sang.
Sang de l'innocente qu'on sacrifie, de l'honneur qu'on ternit.
Une tournante sans fin, un ventre enflé.
Hématomes et brisures, morsures et suçons témoignent des viols sur son corps répétés.
L'heure est au blasphème, la réalité au crime sans nom.
J'ignore ce que les hommes sont encore capables de faire mais ce que je sais c'est que de tels sacrilèges, Dieu est innocent.
Des mouches bourdonnent. Des étoiles filantes et le son du glas final qui va l'emporter à jamais.
Cassée et pas du tout cassée, elle renaît à sa mort comme si elle se multipliait.
Elle décide de vivre à sa mort .
Elle fait de son cri une arme, de ses viols un crime contre l'humanité.
Ni Kadhafi ni ses sbires ne lui survivraient.
Je ne puis rester sourde à son hurlement.
JE, VOUS ressemblerons à ces ordures si nous n'intervenons!

dimanche 27 mars 2011

Ne touchez pas à mon belvédère!

Ne touchez pas à mon belvédère



Je voudrai écrire aujourd'hui sur un ton gai moins acéré plus optimiste pour ne point tomber dans la paranoia de voir partout le mal et le laid.
Je voudrai que l'on ne me scotche pas de la cape du hibou du malheur ni du mauvais présager.
Je voudrai redevenir aphone pour ne pas apprendre à parler de la démocrtaie mirage et de la liberté.
Je voudrai rester myope pour ne pas discerner les formes de l'injustice, de la manipulation,du laisser-faire, du viol et du vol qui continue à distiller.
Je voudrai retomber dans l'amnésie des temps passés pour ne pas mémorer les nouveaux abus ,les tromperies ,les supercheries, le double langage, les langues de bois qui continuent à nous truander.
Je voudrai renaître sourde pour ne pas écouter nos médias inchangés, nos ministres déphasés .
Mais je ne voudrai perdre aucunement mes sens de la perception, mon odorat pour les senteurs uniques de mes jardins décimés du jardin de mon enfance, de mon belvedère.
Je voudrai vous parler de ce parc centenaire qu'est mon belvédère véritable , poumon de ma ville tant convoîtée que l'appétit glouton de ben ali et son illustre épouse a failli avaler.Elle projetait de se l'approprier ainsi qu'à sa famille affamée de biens fonciers, de séquestration et de vols légitimisés.
Un véritable ballon d'oxygène, mon belvédère qu'on tente aujourd'hui d'asphyxier.
Pourtant zaba est parti , ses vandales aussi on pensait mais ses démons continuent à hanter ce parc d'attraction, certes tombé dans le populo à force de banalisation, de non aménagement et de véritables fonds pour sa sauvegarde.
En effet, il est plus devenu le jardin des pauvres et des clodos, des chômeurs et des amoureux à deux sous.
Sa Kobbet El Haoua ou pavillon de style arabo-andalou datant du xviie siècle, un refuge éloigné pour une partie speed de jambes en l'air ,un kif ou une assemblée non autorisée ou encore une improvisation de poète.
Et pourtant, il continue à accaparer sans la bonne volonté de l'ancien gouvernement une masse non négligeable de la population , des familles pas très chic ni friquée mais qui s'accrochent à ce minimum de luxe encore possible pour respirer à plein poumon un maximum d'air frais sans grand coût. Il reste bon grè mal gré le belvedère des pauvres et des moins pauvres, des clodos et des intellos, des amants et des amoureux, des grands et petits dans un tour de manège aux voiturettes en bois tellement traditionnelles mais tellement belles. Un tour sur le lion non sur le cheval ou encore dans la calèche de cendrillon sinon une virée chez les canards avec du kaki acheté chez le marchand ambulant.
Mieux encore c'est la montée à contre vent vers la gazelle langoureuse , poches et mains remplies de feuilles mortes et de miettes de pain.Sinon , c'est les grimpées vers un arbre majestueux ou encore ce caroubier dioïque friand aux fruits verts sombres tirants sur le rouge .
C'est le belvèdere des ces enfants en habits du dimanche ou surtout des fêtes de l'Aid avec cette flambée de marchands nouvellement convertis pour l'occasion avec ces ballons rouges bleus verts et multicolores ou ces fusiles en caoutchoucs ou encore ces pistolets à "fouchic " détonnant .
C'est le belvédère de nos camping en famille modeste et pauvre ,une nuée d'enfants, une nappe , du pain blanc, des olives et quelques accompagnements.
C'est le belvédère des mes cinq pierres , de l'élastique et de la corde à un seul ou deux pieds sur les flancs gazonnés du parc de mon enfance pas très dorée.
C'est encore le parc de nos jeux de cache -cache derrière un saule ou palmier ou encore nos chasses espiègles non pas cette fois à la sorcière mais pour ces couples en panne de coins discrets. Nous hurlions de joie coquines et coquins à chaque surprise de baiser car les temps étaient à la pudeur et à la retenue.Nous aimions jouer dans la cour des grands.
C'est également le belvédère d'une partie de billes ou de devinettes ou du terrible jeu du voleur et du justicier avec des humeurs qui se dégradent et des crépis de chignon.
C'est encore le belvédère de nos bleus , de nos rires et de nos aventures et tendres mésaventures.
C'est également le belvédère de nos amours , de nos révisions car faute d'espace dans nos maisons , le parc se transformait en vaste bibliothèque pour indigent.
C'est également le belvédère de nos balades au printemps et même l'été pour rechercher une brise ou de l'ombre à bon marché.
Et c'est fatalement ce même belvédère que des ursurpateurs veulent saigner en s'appropriant des terrains pour construire des maisons profitant de la confusion qui baigne mon pays après la fuite de zaba dans ce vaste parc relevant du patrimoine.
Succeurs de sang et pilleurs d'avant continuent la politique d'appropriation SANS HONTE NI SCRUPULE mais dans un empressement mesuré et une cupidité sans précédent.
A ceux là, je hurle:
Au maire de la ville de Tunis,je menace:
A notre gouvernement actuel, je crie:

Qu'on ne me vole pas ma sainte révolution.
Qu'on ne me voile pas mon présent .
Qu'on ne musèle plus mes écrits ni mes propositions.
Qu'on ne diabolise pas mes idéologies ni mes aspirations.
Qu'on ne vampirise pas mes acquis ni mes enfants.
Et pour finir surtout ne touchez pas à mon belvedère!

lundi 21 mars 2011

Pour mes martyrs ,j'ai écrit..

Ne me dites plus jamais de me taire ,le silence a rompu ma voix
Ne me dites plus jamais de rester civilisé,le civisme a courbé mon échine et m'a doublement estropié
Ne me dites plus jamais de bien me tenir,les conventions ont violé mes années
Ne me dites plus jamais d'écouter, vos discours ont sodomisé ma vie de citoyen
Ne me dites plus jamais de faire des demi mesures , les contrôles ont stérilisé mon appui, éventré mes capacités, paricidé mes acquis.
Ne me dites plus jamais d'attendre,l'attente est traîtrise compromis et mort à petit feu.
Ne me dites plus jamais petit à petit , mon pays ne souffre plus le goutte à goutte ,les succeurs et les vandales.
Ne me dites plus jamais patience , le verbe est tesson et lame de rasoir.
Ne me dites plus jamais de bien regarder, l'oeil est aphaque sur des chandelles mortes et des tombeaux ouverts
Ma voix a besoin de mue
Mon dos de corset
Mes années de virginité
Ma vie de sainteté
Mon chant de liberté
Ma liberté de culture
Mes morts de sépulture...
J'ai besoin de faire ce deuil pour pouvoir avancer
J'ai besoin de me frotter à cette mère analphabète dont le discours n'est point inculte truffé de courage et de chagrin pour le sacrifice de son seul enfant
J'ai besoin de rapiecer, de reconstruire le puzzle pour comprendre qui a attaqué qui, les jours d'après la révolution
J'ai besoin de creuser et encore creuser pour sortir cette boule au fond du palais
J'ai besoin des griffes de mes femmes pour enterrer leurs marmots
J'ai besoin de sentir la bouze, la pisse de mes hommes qui ne reculeront plus
J'ai besoin de sentir leur sueur, leur haleine forte ,leurs cheveux dégominés
J'ai besoin de battre à leur rythme et non à leur contre temps
J'ai besoin de me tordre de renifler dans mes affaires puis de frotter
J'ai besoin de les accompagner de sanctifier leur épitaphe et pleurer
J'ai besoin de faire mon deuil alors sil vous plait partez et laissez moi pleurer!

dimanche 20 mars 2011

L'AMOUR DE LA PATRIE....

L'amour de la patrie....
Je ne sais ce qui me prend ces derniers temps.
Je me découvre un nouveau visage, de nouveaux penchants.
JE me découvre riant bonne enfant faisant la fête à tout bout de champ.
Est-ce le feed back de la révolution?
Je suis comme étourdie, enivrée, projettée dans une sphère d'une autre dimension qui animée de sentiments neufs immaculés à la fois de paix intérieure et d'excitation.
Je sautille presque entraînée ,gaie, heureuse comme la gamine que je ne suis plus.
Je me surprends à faire la causette à tout le monde,habillée de relans nouveaux comme une renaissance comme une regénération comme une nouvelle vie comme rachetée à la vie , au monde que je ne souffrai plus depuis quelques temps comme rachetée à moi même.
De nobles sentiments m'habitent.
Soudain,le mot patrie me devient cher, mon pays irremplaçable, mon peuple magnifique, exemplaire sinon unique.
Du coup, le problème des chômeurs me tenaille, celui des finances,le tourisme,la sécurité,la politique mon pain favori.
Je ne déambule plus comme une zombie soucieuse uniquement de ma petite personne et famille mais les soucis de la rue sont devenus miens, les échos des injustices portées à mon peuple mon inventaire de tous les jours.
Je réalise combien cette révolution m'a soudée aux miens du chômeur à l'éboueur au journalier à la fille de joie malmenée au piteux au défoncé à l'intello au docteur à la con que j'étais et que je ne suis plus.
Je suis comme réveillée d'un long sommeil léthargique ,sortie d'une tragédie celle de tout mon peuple qu'on a banalisé, écarté, stérilisé pourqu'il reste à jamais impuissant sans âme sans identité tout simplement sans vie .
Une amie psy m'a dit ce matin pour me tranquiliser que ce changement d'âme est général à tout tunisien.
Je me voudrai soulagée pour ne plus jamais retomber dans la scotomisation des régions interieures de mon pays que le régime ne m'a jamais invitée à connaître ou à aimer.
Je me voudrai éperdument amoureuse de ses moindres replis , de ses mutiples revers et de ses inconditionnelles différences.
Je me voudrai rassurée sur le sort de la justice que nul ne bafouera plus jamais pour faire taire à mes oreilles le son de la cravache sur les dos nus , du fracassement de la matraque partout sur les corps, des sangles , des éléctrochocs, des hurlements des torturés que le führer et sa manne ont violés, pénétrés , rotis,battus à mort sans scrupule et gêne pendant tant d'années dans le nuit et dans le jour .
Je me voudrai asseoir en public les châtiements non mérités,les tracquenards,les fausses dénonciations, les prisons.
oh une plaie nos prisons les pires des calamités,les horribles sorts,la plus terrible des créations de l'homme où le goutte à goutte rend fou, où les poux les rongeurs la saleté mordent dans la chair vivante et font dormir sous un seul oeil , où les douches sont insuffisantes,l'hygiène inexistante,les lits superposés, accrochés dans le vide ,le néant de la promiscuité où le vice,le viol,les félations forcées font bon ménage dans une brisure de l'homme sans voix ni dignité et dans un service d'ordre sourd vertigineusement complice de ces destinées qu'il ne garde pas mais tronçonne à jamais..
Je passerai au datashow ces pratiques immondes du chambri sordide à l'aéra exigüe au siloune confiné étroit glacial ou en feu n'allant pas de pair avec la saison ..OUI au risque de choquer pour réveiller les mémoires mnésiques,les consciences vendues à commencer par les détenteurs des lois,des policiers,des juges qui envoient le gibier à la potence sans souci premier de l'équité.
Je me rappelle un jour une phrase retenue d'une discussion close avec l'un d'eux récemment nommé au pouvoir mais qu'il a honorablemment décliné.
Il m'a jeté en plein visage qu'en décidant des peines à encourir pour ses condamnés,il avait toujours un regard, une pensée au jugé et à sa famille alors il en énonçait la moitié pour chaque partie :une pour le prisonnier qu'il écopera,la seconde répartie en douleurs, souffrance, charge des couffins à envoyer au détenu .Comme je fus subjuguée comme il était soudainement devenu grand cet homme comme je l'ai aimé et je me suis levée pour l'embrasser.
Je ne sais si jamais il me lira mais ce que je sais , c'est que dans sa profession, il n'a pas départi de son côté humain et de la justice,il faisait un sujet d'humanité .
Je serai sans merci pour les gens de ma profession qui ont fraudulé, circonstancié ,accompagné des cadavres torturés balafrés brûlés maltraités et signé leur admission dans des services non pas hospitaliers pour soins et traitements mais des services pénitenciers pour mourir de leurs blessures sous le poids des coups, des mauvais traitements encore et encore. Ces professionnels de la santé ont convenu avec les autorités pour faire leur métier non dans la salubrité ni dans le respect de l'éthique et celui de l'homme mais sous les ordres des mafieux et corrompus.
Ils ont passé sous silence ces agissements, ont pactisé avec le diable et pour cela,ils doivent être jugés.
Je ne parlerai pas de ceux qui envoyaient à l'infirmerie pour le moindre symptôme ni qui faisaient des gâteries au prisonnier en étant généreux sur les tranquilisants pas pour les défoncer mais pour adoucir leurs nuits cauchemardesques ni ceux qui référaient à l'hôpital plus facilement pour permettre un assouplissement,un confort ,un semblant de douceur de vie même de courte durée à lui et à la famille du détenu et qu'au passage,je salue.
Je me voudrai sans pitiépour ceux qui ont spolié les terres, lapidé les richesses, permis aux marchés douteux de se faire, des sociètés mirages de s'accomplir dans les pots de vin dans la fraudulation dans les coups bas dans les enveloppes généreusesdans les en dessous la table dans les entrejambes et dans les bras des mineures de joie et de force à la berlusconi sans piété ni vergogne à commencer par les maires, les délégués municipaux,les fonciers publiques,les professionnels et responsables des sites archéologiques normalement hors portée.
Je me voudrai sans égard pour les hauts fonctionnaires, les hautes professions comme l'enseignement où les diplômes ,les postes s'achètent, se ravissent dans une virée nocturne ,une baise ou un service donnant donnant.
Je me voudrai les traîner tous non dans la haine et la vengeance mais dans la sérénité et le respect de la loi devant les tribunaux pour les faire tomber un à un et payer cher leurs crimes sur l'humanité.
Je me voudrai sensible au pouls de mon peuple convalescent que je redécouvre et réapprends à saisir et du coup à aimer.
Je me voudrai libre pour papilloner, humer, déguster, cueillir avec appétit les repousses de cette tendre patrie.

jeudi 17 mars 2011

Ni feuj ni rebeu!

Un jeune homme brun barbu et crâne rasé s'approche de la scène du sit-in de la kasba et s'empare du micro.
Il chante emporté par la foule un slogan patriotique certes mais au rimes religieuses.
La masse répète après lui énivrée par ce nouveau vent de liberté où la personne peut parler, crier , dénoncer le dictateur sans représailles mais dans une euphorie sans précédent.
La muselière a été arrachée par des vaillants sans collier.
La peur s'en est allée rejoindre les pires servitudes dans leur mouroir.
Plus de crainte.
Plus d'interdits.
Plus de représailles pour un juste dit,une allusion ,une lecture ou même la fréquentation de la mosquée.
"Allahouakbar ALLhouakbar laillaha illa Allah" passionnés , nous répétons .
Nous sommes transportés heureux presque repus comme si nous étions transportés ensemble vers les lieux saints d'Arabie et que nous tournions autour de la sainte Kâba dans un pélerinage hors temps hors saison.

Soudain, un jeune homme s'avance d'un pas décidé et parle sur un ton doux mais ferme rompant brusquement la magie du moment qui nous ramène durement sur terre:
" je suis juif et je vous respecte mais je ne puis vous suivre dans ce débat qui se veut areligieux et uniquement politique dans le but de la sauvegarde de notre Tunisie libérée et son avenir."

Un silence lourd ourlé de panique, de remue-ménage interne, de pulsions plus ou moins mauvaises, de doute, de compromis, de préjugés, de fantasme ,de non dits, d'écorchés vifs, d'assentiments, de répulsion, de reviviscence de vieux souvenirs noyés de rancoeur ou de nostalgie et de terribles confusions.
En une fraction de seconde,l'ambiance est courcircuitée,l'air commence à manquer.
Toutes les opportunités sont possibles car nous pouvons composer avec tous les systèmes sauf avec l'humeur de la foule.
Un rien peut la manipuler , l'humaniser ou la défigurer .
Les cous se tendent vers le couple opposé , les frères ennemis ,je dirai.
La majorité silencieuse se ratatine. Les pensées attérées piètinent tel un parkinsonnien dans un freezing sans issue.

L'issue est là dans un soulagement général losque le jenue barbu reprend le micro, ajuste sa voix et hurle :
" je m'excuse frérot , ni feuj ni rebeu juste TUNISIENS et fier de l'être!"

La digue est contenue, la foule apaisée et du coup, le regard n'est plus cyclope, la mémoire mnésique juste une magnifique "dhekra" des temps heureux dans des applaudissements joyeux.
Un temps où juif,musulman et catholique déambulaient ensemble dans les ruelles de la tunisie mère se ressourçant d'un sein à un autre tout aussi fécond faisant les quatre cents coups sans exagération de sermon ni de kiddouch ni de hadith.
Juste dans la tolérance d'autrui dans un appel commun de tous les livres saints sans revendication autre que le droit d'appartenance à cette terre mère qui a porté depuis longtemps les juifs dans les monts de l'Aurés et renforts de l'amphitéathre romain d'El jem lors des conquêtes arabomusulmanes.
L'histoire est à l'enseignement ce que la mémoire est aux faits soit une matière première étonnamment riche en conciliations, rapprochements, compromis et leçons de vie!
Je me retire doucement non comme quelqu'un qui s'esquive lâchement mais parceque l'heure est aux saveurs d'un instant magique où mon unique petit blond s'est héroiquement conduit en grand: en HOMME.
Il a merveilleusement aidé à ramener le fleuve à son lit sans perte ni débord mais dans la lucidité et l'amour de notre patrie.
J'avoue aussi que l'autre jeune s'est aussi bien conduit et repris.

mercredi 9 mars 2011

Le prix nobel de la paix pour la Tunisie, pourquoi je dirai oui!

Je dirai oui parcequ'un certain 17 décembre 2010, un jeune homme a allongé la liste des suicidés en s'immolant en public devant les agents de l'ordre .

Geste déterminé, fataliste,dépressif ,salvateur , préjudiciable ou héroique il n'empêche que par ce geste, tout est un peuple s'est soulevé pour déchirer la camisole de force et de répression exercé sur lui pendant plus de vingt trois ans.

Ce geste aussi discutable soit-il a renversé les donnes et d'opprimés les tunisiens sont devenus libres.

Une liberté miarage..

Une liberté partage..

Une liberté hommage..

Une liberté à formater , à apprendre, à enseigner certainement mais les grains sont acquis et ils commencent à germer !



Je dirai oui parceque le départ de ZABA a été arraché dans une mascarade inexpliquée, des scénarios compromettants, des arrangements crapuleux , des crimes odieux sur des civils innocents mais combien arraché dans la solidarité d'un peuple longtemps bafoué, dénigré, malmené, pillé, asservi, honni et traité abusément et piqué par un dicton marocain repris par les algériens: le peuple marocain est un lion, l'algérien un homme , le tunisien une femme...
ET QUELLE FEMME: une femme effacée violée dans tous les sens et qui se dresse aprés son viol presque défendante jamais plaignante , culpabilisante et malade oui malade par ce syndrome de Stockholm qui fait culpabiliser le violé et énoblit le violeur.
Zaba n'était-il pas par un tour de miracle le sauveur de la patrie plus encore, sa femme une dame qui a su gravir les échelons sociaux et cela à son honneur en étudiant dur et arrachant une maitrise voir un haut diplôme de l'état français, sa progéniture également jusqu'à ses mafieux gendre ou neveu des diplômes trafiqués et tardifs mais il n'ya pas d'âge aux téméraires et à la bonne volonté?
N'était-ce pas les ragots du populo, des pages admiratives des journaux locaux stérilisant tout doute ou question par des armes plus destructrices que les représailles et le feu:

le fatalisme et la mésestime de soi?



Je dirai oui parceque ce même peuple s'est spontanément uni le 14 janvier2011 reconnaissant le humblement, peuple fait surtout de nos jeunes jusque là silencieux ,hors scène et injustement traités d"'écervelés" soutenus honorablement par une base majoritaire d'avocats et a dit

non au discours de la veille sonnant faux de ben ali

non à la répression

non à tout compromis

non à la dictature non à la soumission

Face aux balles réelles et criminelles sans arme ni pierre ,

Main dans la main en une seule voix, ils décidèrent de ne plus se cacher pour mourir!



Je dirai oui parce qu'à ces mêmes gens , le système soupirant a continué de déshonorer par les pires ingominies en commençant par le silence galvanisé du premier ministre , les propos menaçants de ministre de l'intérieur Fria , les milices lâchées sur la population pour la tuer jusqu'au crapuleux passage à tabac des gens de la Kasba 1 sans oublier l'impie vulgarisation des revendications du deuxième sit-in de la Kasba puis la défiguration du vendredi qui s'en suivit par des actes violents de toute pièce par des mercenaires miliciées ..
Tout cela sans compter les tentatives d'avortement puis de décérébration de la sainte révolution en montant le peuple les uns contre les autres par la fameuse majorité silencieuse concoctée d'urgence après la démission du premier ministre vieillerie du l'ancien gouvernement déchu et surtout ne me parlez pas de politesse et de services loyaux vis à vis du personnage mais de crimes liquéfiés par un silence moratoire je nedirai pas coupable car seule une instruction pourra lever le tort.
CE même peuple aussi malmené, ces mêmes gens aussi calomniés se sont redissouts en harmonie pour n'en faire qu'un : ni majorité ni minorité, une même masse compacte toujours aussi j'aimerai dire et je dirai amoureuse admirablement amoureuse d'une seule et unique Tunisie.





Je dirai oui parce qu' encore incomplètement réveillée d'une révolution aux suites très hémorragique , ce même peuple se secoue vaillammnent sans nomination ni titre pour se ruer vers les frontières aider du très peu qui lui reste, un peuple frère voisin que son tyran génocide .
Faire une aumône reste toujours un geste accréditant mais lorsque cet acte est non pas un don du surplus mais un don de la charpente , un don qui taille dans des économies déjà squelettiques (j'ai vu un mendaint donner sa manche du jour à un point de collecte pour la libye...) cela devient un don héroique, un don de soi au delà de l'humain qui rachète l'homme à l'homme, raccomode les uns aux autres et explique au mieux pourquoi ce peuple longtemps traité de pacifique aux limites du mou est unique et louable surtout lorsque je regarde à travers cette méditérranée qui nous sépare un autre gouvernement( je n'aimerai pas y confondre son peuple car je continue à espèrer ) l'Italie ,la France ou l'Espagne se truander d'inquiètude pour le flux d'immigration illégale des réfugiés tunisiens ou autre .
Spontanément sans motif de comparaison ni d'éloge, ce même peuple ouvre ses portes, ceux des maisons offrant le gîte , le pain et les soins pour plus de soixante dix milles réfugiés et non pas cinq milles comme le pleure l'Italie voisine. Le flux commencerait peut être à inquièter les autorités tunisiennes jamais celle du peuple qui continue généreusement ses collectes et ses services.
Des bénévoles médecins de libre pratique et autres se sont volontairement amenés bien avant la décision bégayante du ministère de la santé ou des ONG internationales. Ils étaient sur place bien avant l'arrivée massive des réfugiés égyptiens, maliens, thais, bengalis, soudanais et tchadiens...Ils étaient là avec les autres des gens de la Kasba dont un bon nombre les a rejoints dés la rupture du sit-in l'autre vendredi après leur victoire, les gens de la kobba qui se sont soudés aux premiers dans un acte honorable de don et de paix , des bénévoles sans titre ni entité ni souci de leurs petites personnes ni confort personnel sauf celui d'être humain ou tunisien .



Je dirai oui parceque ce même peuple n'a pas encore résolu ses problèmes ni élucidé les traquenards ni même assouvi sa rage de justice, saignant encore titubitant non cicatrisé ne clame pas et ne clamera jamais vengeance non pas parcequ'il a souvent été traité d'éffeminé mais parceque dans sa culture profonde, ses racines, son cheminement éclairé, il ne sait qu'avancer pour se relever et construire.




j'offre ce texte à monsieur Serges Quadrupanni et à tous ceux qui ont cru en nous tunisiens et qui continuent à nous suivre et aimer...

samedi 5 mars 2011

POUR TOUS CEUX QUI SONT RETENUS LOIN DE LEUR TUNISIE

POUR TOI WEJENNE, SHIRAN ,SLIM BAGGA , SAIDA, HATEM mon frère de mon père et de ma mère A MONTREAL ET TOUS CEUX QUI SONT LOIN CE BOUQUET DAIR DE FETE COMME SI VOUS ETIEZ LA PARMI NOUS AVEC MOI....


Mon fils m'appelle pour me demander de le rejoindre à la kasba.
C'est leur dernier jour à la kasba.
Je n'aime pas les adieux, pas même ceux des morts.
Je m'y rends rarement souvent par manque de courage jamais par dénigrement .
c'est pareil pour les grandes festivités.Je ne sais pourquoi je crains la confusion.
Et pourtant à cette invitation, j'ai tenu à répondre.
Je m'arrange pour faire un saut et apporter des gâteaux tunisiens.
Des fleurs auraient certainement fait l'affaire mais je n'aime pas trop les goûts raffinés.
Je l'ai déjà dit: j'opte plus pour l'odeur de la terre mouillée par la pluie , de la javel de ma cuisine sans retenue, des moutons, des vaches , de la sueur des corps , des cheveux pouilleux de certains de mes consultants, des nez mouchés improprement avec bruit, du savon vert ou de marseille que je malaxe doucement humblement pour ne pas arracher ces peaux mortes des escarres de mes alités...
Désolée si je choque et j'ai d'ailleurs toujours choquée mais je reste libre de mes goûts, de mes affinités....
J'aime ces corps à corps et c'est juste dans ces rares moments que je jouis, que je me sens forte , étrangement humaine et proche de la terre !
Bon que je ne me perde pas à nouveau , j'arrive sur la kasba.
L'ambiance est à la fête.
Des gens se saluent soulagés.Les discussions sont plus fluides moins acerbées .
Je reconnais quelqu'uns.
Ils sont entrain d'amasser leurs affaires et participent au grand ménage de la place.Le même service d'ordre du premier jour juste élargi par quelques bons autres bénévoles.
Ils m'apercoivent.
J'hésite à approcher ces jeunes hommes et femmes aux traits fatigués et fraîchement rasés pour l'occasion mais transformés en géants depuis leur victoire.
Ils se ruent vers moi
.Je me jette dans leurs bras et nous nous serrons tellement forts que je peine à respirer.
Je murmure émue: bravo et merci.
Ils me crient vaillamment touojurs aussi généreusement :"YA omou thouwar5( la mère des révolutionnaires) enti merci".
Je suis emportée.
La crue est fertile.La digue se casse et mes larmes ne se retiennent plus.
Mon fils et ses amis m'entourent parlent et disutent dans la joie de leurs projets imminents là dans l'instant et qui pressent.
Je tends l'oreille effarouchée.
Je redeviens la mère apeurée pour son enfant devenu brutalement homme sans transition et que je n'ai pas encore eu le temps de revoir après plus de treize jours de siège à la kasba.
"A Ras ejdir à la frontière lybienne maintenant, pour aider et encore faire pression toujours faire pression sur les tyrans des peuples pour les faire tomber."
Je me retire discrètement, m'assoieds sur une marche de l'hôpital avoisinant Aziza Othmana où il ya plus de vingt ans j'ai fait mes stages d'internat avec les mêmes rêves que ces jeunes enflammés et ivres de liberté.
Les miens restèrent enchaînés jusqu'à aujourd'hui, le jour du baptême de mon enfant, celui de ma Tunisie libre également.

mercredi 2 mars 2011

J'AI UNE GRAVE QUESTION kasbewy ou kobbewy, tu es??

KASBAWY par référence aux gens de la kasba qui assiègent la place du gouvernement depuis plus de douze jours..

KOBBEWY par référence aux gens de la kobba la coupole d'el menzeh qui s'y plantent sans tente ni siege depuis la rupture du silence appelé ouvertement par le premier ministre ganouchi et il me tente de rie le ministre déchu par similitude à son président déchu mais je n'ose pour rester polie et dans les conventions.

J'ai une question dernière confection comme l'appelle le regrétté animateur de hannibal qui fait pleurer nos mamans en remplissant le porte-feuille d'une chaîne empire bâtie au temps de toujours le même président

"andi souel khatir"

alors la question est kasbewy ou kobewy, tu es?





Je prends mon rôle d'éclaireur au sérieux et me lance vers la Kobba.

Je suis une femme ordinaire , très ordinaire alors je m'approche discrètement.

Il y a vraiment de quoi subjuguer mon égo, mes espérances aussi.

Des voitures flambant neuves ou bien lavées, correctement stationnées.

Des slogans , des banderoles savamment griffonnées!

Des gens civilisés très civilisés qui s'excusent à tout bout de champ.Ils savent se donner la parole , écouter et faire un tour de table j'allais dire.

En tout cas, je ne vois ni de voiturette de bambaloni ni de popcorn ni de marchands puants de "adham tayeb et foules mawed au cumin"( oeufs à la coque et féves au cumin)ni de vendeurs d'occasion de petits drapeau et de photos de Bouazizi très prisées par ces temps.

Je vois des hommes libres qui parlent et discutent tranquillement et qui même en s'échauffant se gardent d'élever un ton courroucé.

JE VOIS des femmes libres qui disutent brillamment en groupe ou avec des inconnus.Elles insistent ,élèvent suffiasamment la voix dans une mesure qui me donne envie de chanter tellemnet que c'est bien dit voire rythmé.

Elles sont toutes belles de la plus jeune beauté fraîche rosacée par ce brin de discussion enflammée à la moins jeune beauté bien entretenue

faux ou vrais bijoux en tout cas je n'avais point à me plaindre des odeurs de parfum de luxe ni des fringues griffées ni des chaussures dernier cri.

Un instinct de distinction .

Que du beau monde!

Mais d'où me vient ce courage d'approcher , de poser timidement à une quinquagénaire distinguée en fief avec un jeune aux cheveux bien lissés de quoi,il s'agissait?

Elle m'ouvre ainsi qu'à mon frère qu'on prend certainement pour mon homme le passage et m'invite avec la fameuse générosité de Marie-Antoinette pour son peuple affamé de pain "qu'on lui donne des brioches!" à poser ma question .

Je me suis sentie du coup bête, ma question inutile surtout que je compris que le jeune homme devant moi était un éminent avocat très en vogue sur l'une de nos chaînes télévisées.

Je bégaie et murmure à peine:je ne comprends pas pourqoui vous avez rompu le silence juste après l'appel et le départ de GANNOUCHI??

Je continue de manièe pernicieuse,je l'avoue :

son invitation était-elle plus valable que les quarantes jours de silence que les vingt trois ans de dictature et puis pourquoi vous l'invitez à revenir pourquoi je ne sens pas ce fort sentiment de culpabilité à son égard alors qu'il a été un gentil sous les gouvernes du méchant

il n'a fait que prospérer l'économie d'un pays qu'un pilleur a vandalisé, tué la révolte emprisonné nos enfants , tué sans aucune raison juste parcequ'ils voulaient vivre libres un peu comme vous que j'admire tant

mon frère m'appuie ou m'enfonce en riant:laissez la parler elle ne sait pas ce qu'elle dit ,la révolution habletha

samhna madame

je relève : samahni madame wenti monsieur mais hier à la télé c bien toi le monsieur de la télé, tu défendais koi exactement car j'ai pas très bien compris

j'ai même comme l'impression que vous légitimiser le silence de ganouchi qui se retire sans procès sur les crimes sur des civils innocents des manifestants de celui des milices armées des snippers et beaucoup de nondits sous son gouvernement et cjustement là que vous parlez vous que vous sortez de votre silence et que vous êtes dérangés...

SVP expliquez moi si je me trompe car là vraiment je ne comprends plus comme le jour où je n'ai pont compris le raid puissant sur les islamistes de ben ali sur ennahda moi qui ne porte ni hijab ni pense le porter mais juste parceque la question s'impose car c'est un moment de vérité..

C'est au tour de madame et monsieur de bégayer une chose comme nous sommes contre l'anarchie notre pays va en chute libre non a l'extrêmisme à la manipulation oui au travail à l'action et plus jamais aux cass et aux grèves non à l'ordre des priorités

il ne fût jamais question de déblayer avant de construire or le travail en tunisie commence d'abord par le déblaiement de vingt trois de dictature de répression de crimes contre les droits de l'hommeet surtout surtout de jsutice!

Je tire une dernière en finish : je suis désolée mais vous parlez trop compliquée pour moi comme pour la mère de Bouazizi et de tous les autres et d'aussi des gens de la kasba qui la dernière ont enterré un fils un ami tué sous les balles des gardiens de paix de ganouchi à la tête de ce gouvernement.

vous avez sûrement raison mais je n'arrive pas à comprendre: vos mots sont vides et interessés , votre parfum me monte au nez et votre arrogance m'insupporte surtout vous madame de cet autre groupe ou encorede celuilà tellement mnakrssa et parlant de haut qui semble chiffonnée plus par sa manucure qui se rayera une fois le droit à la grève de sa domestique accordée.

JE quitte la kobba écoeurée et pars faire un tour à la kasba où l'odeur du méchoui dégoulinant sur mes mains , de la barbe à papa collante chatouille agréablement mes sens, me ravifie et me réconcilie avec mon peuple.

Des jeunes hommes non en costard-cravate cette fois ,je l'avoue sentant fort, à la barbe mal rasée, des yeux exorbités par des nuits de veille et des tensions malcalmées circulent sans civisme particulier hormis :

saccar fomok fama nssa parmi nous, cache ta cigarette omok jet ou encore ramasse ce mégot par le service d'ordre d'hygiène, rod belek si tu découvres un intrus milicien ne le frappe pas hurle rcd et entoure le avec tes amis ne le frappe surtout pas et appelle l'armée...

Un tamtam et un bendir d'occasion sur une guitare et un violon tour à tour grattés par des mains entraînées et les voix sont à la joie , à la liberté, au manque certain de convention embourgeoisée mais mon Dieu combien j'aime et me plaise à tout bon entendant!