samedi 30 avril 2011

Facebook et moi

Au début lorsque j'ai poussé la porte de FB, je me tenais titubante timide et sans grande verve.
Je m’y glissais craintivement de peur que cela ne soit empreint de mauvaises rencontres , de dragues ou de farces de mauvais plaisantins.
Je me connectais rapidement, envoyais deux ou trois petits messages puis me rétractais lasse tellement que mon espace ami était restreint et sans grand intérêt. Puis arrivèrent les nuits de veille celles d'un décembre plutôt chaud malgré les gerçures du froid qui mordait.
Je ne me souviens point d'avoir été plus excitée plus avertie qu'en cette période. Je me levais en plein sommeil pour surfer sur la toile, chercher des vidéos, courir aux infos et rumeurs d'une révolte qui se fomentait surtout la nuit.
Dans le noir éclairée par la lumière de mon écran, je tremblais de froid mais surtout de peur que mes messages ne soient interceptés, mes lectures aussi et lorsque les pages affichaient 404 ou not found, je me retrouvais à souffler fort car je les imaginais là à venir d'un instant à l'autre défoncer, casser, frapper, torturer et surtout kidnapper.
Je devinais sans grand effort que l'heure était grave et que le peuple était essoufflé, la jeunesse frustrée mais combien la censure et les représailles à leur acmé.
Je filais comme une prière un jeune rappeur arrêté la nuit dans son lit, un autre fils de confrère blogueur, des amis à mes enfants, un journaliste exilé, un autre puis cet autre sans imaginer un instant que les choses allaient se précipiter et le cours de nos vies par conséquent.
De fil en aiguille, ma toile d'amis s’agrandissait, les invitations également.
Les informations étaient échangées timidement, voilées en sous entendus ou livrées comme une annonce tombée du ciel ou un blasphème trompeur ou encore des allusions fausses qui ne reflétaient pas nos points de vue véritables comme des « où veulent-ils en venir avec ces agissements » et nous écoulions l'info sans trop insister la trouille au ventre.
Des nuits entières à balbutier, à espérer muettement car nous censurions la vérité jusqu'au plus profond de nos personnes.
Des nuits entières à prier car les tensions étaient à l'extrême, l'orage grondait en silence mais farouchement.
Et lorsque le 14 JANVIER 2011 est arrivé, il trouve un peuple compact, ramassé, solidaire et uni comme jamais auquel un seul mot d’ordre a étè assigné : Dégage !
Jamais nous n'avons étè aussi unis aussi solidaires et aussi heureux de partager oui tellement heureux de voir le bout du tunnel, la levée du cauchemar et la fin de la nuit qui a duré plus de vingt trois ans.
Combien nous étions heureux fluides souples émancipés joviaux civilisés et d’un sens aigu nouveau et ma foi combien beau et généreux de patriotisme et d’humanité.
SENS qui nous a accompagnés des nuits durant pendant la révolte puis pendant la révolution puis pendant les nuits de veille des comités de quartiers pour la protection de nos cités et famille puis dans nos sit-in de la kasba vécues dans des airs de fête et convivialité sans précédent puis encore dans la ruée des volontaires vers les points frontaliers pour aider, secourir, panser et même divertir.
Des cellules de crise plus qu’uniques et exemplaires ,humanitaires comme le monde entier en est peu capable, comme un hémorragique qui transfuse son sang à son voisin blessé.
Jusqu’à aujourd’hui encore mon peuple se démène comme un chef pour venir au secours du peuple libyen, des ressortissants et des insurgés en fuite du géhennée ouvert sur eux par un mégalomane génocidaire gaddaffi.
Jusqu’à maintenant nos compatriotes civiles et militaires combattent en riposte farouchement aux côtés des thouwars libyens parce que ce même fou sanguinaire a décidé de les poursuivre jusqu’en mon pays dans une politique d’extermination des plus diaboliques.
Jusqu’à cet instant, nous comptons plusieurs blessés dans nos rangs parmi nos civils et ceux des thouwars et des morts des kateyebs libyens.
Combien tiendrons -nous ?
Quelle sera la prochaine ruse du fou furieux ?
Combien serons -nous capables d’héberger de familles libyennes venues en masse à Tataouine ces derniers jours ?
Combien de gestes de bravoure serons-nous capables d’offrir dans le silence conspirateur et complice du monde entier ?
Combien de nouvelles heureuses et pas heureuses arriveront-elles encore à travers ce formidable réseau internet ?
Combien combien combien mais surtout combien ce même réseau nous tient unis haletants au pas de chacun.
Mon peuple comme un grand adolescent est entrain de réécrire son histoire durement avec beaucoup de leurres de lacunes d’erreurs de fausses manipulations de fausses joies de faux pas mais sûrement.
Il tente d’assumer comme un grand tout seul son aire de transition.
L’ère semble être au trouble et au gaabagi mais il y arrivera LUI SI GRAND DANS CES GESTES EXEMPLAIRES HEROIQUES DE CHAQUE EPREUVE .
Combien seront porteuses d’angoisses les nuits et les jours à venir !
Combien sera insupportable la peur du chaos, de la déstabilité, de l'échec et de l'effondrement des rêves de liberté!
Combien seront inestimables les enjeux socioéconomiques, les pertes et les désillusions!
Combien sera grand le déchirement,les crevasses, les écartèlements et l'angoisse de morcellement de la population!
Combien sera géant l’investissement de soi de chacun dans cette transition !
Combien sera capital le regroupement, la tolérance et le droit à la coexistence !
Combien mon peuple sera appelé à être mis à rudes épreuves !
Combien à genoux et à même le sol, il grattera, renâclera, pliera mais se relèvera !

mardi 26 avril 2011

Faites vos valises et crions Baaaaaaaaaaaaae

Faites vos valises et crions "bââââââe"
Bââââe pour si el mbazae qui se tait bien ressuscité dans son costume de président s'y refait une santé pour ne pas sommeiller sur ce fauteuil dont il n'a jamais rêvé, au grand max il tenait tremblotant la chandelle à si ben ali qui le prostituait ainsi que tout le pays.
Bââââe pour si essebsi tiré certes des archives mais la bise du pouvoir le ragaillardit, requinque et très fort, redistribue les cartes comme un véritable initié dans un savoir faire et une manne de fer bien pommadée.
Bââââe pour les autres membres du gouvernement transitoire mais qui font durer le provisoire, les redonnes, les partages fiftyfifty en écartant un groupe trop souillé pour en rapprocher un autre moins médiatisé et rebelotte la misère.
Bââââe pour les agents de l'ordre, les policiers endurcis aux mains calleuses à force d'utiliser leurs matraques et qui se sont dérouillés les os sur le dos des manifestants encore ce dimanche.
Bââââe pour les médias qui s'essaient à un air de liberté, font de bons dossiers pimentés puis replongent dans la phobie des vérités pour nous farcir de superficiel , de discours de café et de disputes de femmes au hammam .
Bââââe pour les chefs de partis bien politisés ravigorés par ce nouveau vent de liberté se refont une jeunesse et une virginité sur le dos des facebookers, des gens de la rue et des enflammés .
Bââââe pour la majorité silencieuse bien idyllique et si tendre dans des fringues endimanchées qui continue à s’accoutrer de non sens, de souplesse et de beaucoup de ridicule.
Bââââe pour la minorité criarde qui ne cesse de se révolter pour une revendication le moindre remaniement, un changement comme une mauvaise circoncision.
Bââââe pour moi qui continue à écrire et à vous de me lire comme des invétérés comme des fous de liberté.
Bââââe pour les jeunes et les moins jeunes, les juges, les avocats, les médecins, l’élite, l’enseignant, le marchand ambulant, les gens ordinaires qui continuent à vouloir rêver de libération et de liberté au lieu de braire docilement comme au bon vieux temps pendant plus près de soixante ans.


PS baaaaaaaaaaaaaaae est le bruit fait par le mouton

mardi 19 avril 2011

Stooooooooooooooooooooooop

Je ne sais si on fera écho à mon cri mais combien j'aimerai hurler "stoppppppppppppppppppppppppp" pour tout arrêter, devenir sourde et ne plus écouter, cyclope et ne plus regarder mon peuple se déchirer.
Au début c.à.d. depuis trois mois ,je me tenais comme à mon habitude craintive loin de la cour de ceux que je prenais pour des grands politiciens avertis et je tendais l'oreille pour intercepter leurs discours , affirmer mon rêve de liberté et de levée du cauchemar.
Au début, ils rivalisaient avec les ténors, concoctaient solidarité, justice et chants de révolution puis les passes furent plus hardies, plus violentes voire on ne peut plus méchantes et cruelles.
Les masques tombent petit à petit et chacun tire vers lui un pan de ma Tunisie.
Je prends peur, je recule, ferme les yeux et m'enfonce dans mes angoisses: tics ou tocs, je ne sais plus mais ce dont je suis sûre c'est de cette odeur de roussi, d'aigre, d'acide dont on voudrait vitrioler nos acquis.
Je m'approche craintivement et soulève le rideau.
Je découvre une vierge dépecée.
Certains s'arrachent le haut, d'autres le bas, les à côtés , les plis ,les replis, les antres jusqu'au moindre recoin dans une tournante sans fin .Chacun se sert sans vergogne, à sa manière comme de vulgaires parvenus.
Nulle considération pour les suites hémorragiques de la révolution ni pour les morts tombés en cours de route ni pour les sanglots déchirés de leurs mères encore endeuillées ni pour les injustices séquentielles à réparer.
Chacun veut toucher, tripotter et se servir généreusement.
Chaque groupe se blanchit sur le dos de l’autre, chacun s’invente une virginité.
Tous revendiquent un droit d’auteur, d’admin et de détenteur de vérité.
Certains clament la religiosité, s’en vantent et saupoudrent les clichés.
D’autres s’enrobent de laïcité, gonflent le courant et tombent dans la paranoïa.
Des uns plaident pour une absurde parité, d’autres s’octroient une légitimité.
Un va et vient incessant, une flambée des animosités sur un douloureux à qui dit mieux .
Je vois même les rumeurs à deux sous courir plus vite que le vent de la bouche des bonnes ménagères mais à ce qu’elles deviennent le sermon quotidien des universitaires, des médecins, des juristes, des ingénieurs et je ne sais, cela je ne puis le tolérer !
Ce qui m'insupporte outrageusement c'est cet acharnement vil et mercantile de se faire non pas du blè cette fois mais des voix et une propagende infecte sur le dos des autres.
Ce qui m'horripile c'est la facilité avec laquelle chacun crible l'autre alors qu'en chacun pointent encore des vestiges du règne du tortionnaire comme un ancien réflexe comme un membre fantôme.
C'est à croire que zaba a violé en nous plus que nos personnes dans des pénétrations si répétées et influentes qu'il nous a contaminés jusqu'aux os.
Sinon comment expliquer ces guerres impies, ces clash sans fin, ces conclusions obtues , ce refus de l'autre aussi violent que féroce?
Pourquoi est-ce que toute proposition ou changement est vécu comme une attaque à notre intégrité dans un narcissisme sans équivoque générant abérration sur abérration?
Manifest archaïques avec troubles des affects et bouffées délirantes engendrant des comportements au delà du pathologique sans note de civisme ni patriotisme ni humanité.
Une poudrière mon pays alors qu’il est plus simple de se rassembler autour d’une table et de parler.
Un terrain miné ma post révolution alors qu’il est plus tendre de ne pas se déchiqueter, s’unir et s’allier.
Pourquoi faire écho à nos divergences ?
Pourquoi rester là à s’invectiver, inventorier nos erreurs passées sans penser à avancer ?
Pourquoi pourrir dans le négatif, stériliser nos ressources et infantiliser nos compétences ?
Pourquoi ne pas se donner le temps de l’écoute, la nouvelle chance et un nouveau départ rasséréné ?


JUSTE POUR NE PAS FAIRE DE CES PAROLES UN DOGME OU UNE TRADITION:
''Il est arrivé qu'une révolution, faite par des millions de pauvres gens dans un esprit égalitaire, avec une idéologie socialiste, ayant remporté une victoire complète, s'est trouvée confisquée par les parvenus qu'elle avait installés dans tous les rouages de l'État, et d'abord dans ceux du parti révolutionnaire.'' - (Victor Serge, ''Portrait de Staline'', 1940)

jeudi 14 avril 2011

Un voeu désespéré

Ce matin,je ne parlerai que du mielleux , du sucre d'orge et du gloutonneux.
Ill fait beau dehors et en rentrant chez moi pour le midi,j'ai arpenté le coin le plus beau du monde, la colline de Gamarth
Une éclaboussure de Dieu !
Une rampe montante embrasse la baie dans une féerie paradisiaque.
Un jeune couple se bécquète tranquillement.
Un autre plus vieux se chamaille en panne d'excitation.
Ils recommencent à fréquenter mon havre de paix, abandonné depuis l'insécurité dans laquelle mon doux pays s'est enlisé.
Je me sens par ce midi légère, rajeunie, vivante délicieusement vivante.
Je fais le plus beau métier du monde et chaque jour que Dieu fait, je me rends compte combien il nous est possible d'être et de rendre heureux.

Il me suffit de rouler un oeil pour attrapper dans ce souffle qui cherche l'autre la fulgurance de l'instant présent.
Il me suffit d'approcher pour happer ce cri désespéré.
Il me suffit de patienter pour surprendre dans ce regard affolé la cadence de toute une existence.
Il me suffit de secouer pour écourter la nuit et redonner confiance.
Il me suffit de m'arrêter et d'écouter pour diagnostiquer une arythmie.
Il me suffit de ne pas croire que le bonheur est un intermède entre deux états de douleur.
Il me suffit de croire qu'il n'a pas de face cachée ,un double dans le malheur.
Il me suffit de ne pas vociférer , blasphémer et taxer de philosophie.
Il me suffit de croire à l'homme de ne plus le traiter en bête amoindrie.
Il me suffit de rester moi pour tendre la main , relever et être vraie.
Pour cet enfant qui tombe, cette autre qui chiale et puis cette mémé
Pour mon amie Nanou et les autres qui se battent chaque jour contre la maladie
Je fais le voeu de rester moi, désepérèment moi.

mercredi 13 avril 2011

Ceux qui zaba a longtemps opprimés et continue à le faire avec notre complicité

Aujourd'hui,je me voudrai lisse comme de la soie et n'évoquer ni rude ni rugueux juste du velours .

Mon verbe,je le voudrai moins acerbe, plus détendu, moins sur l'attaque comme tout écorché vif, moins sur la défensive comme tout échaudé pour raconter. Juste raconter...

Il était une fois, un jeune homme beau et fort comme toutes les filles aiment.
Il en choisit une,en fît l'élue de son coeur. Ils s'aimèrent à la folie et coulèrent un temps heureux fait de beaucoup de rêves nus sans étoile ni d'eau fraîche. Juste ce qu'il faut pour réaliser qu'au temps de zaba, les rêves sont censurés, les amours maudits ,les trocs impossibles sans arrière assurées par des tributs élevés, des sous tables ou de main basse sur tout absolument tout pour entrer dans les bonnes grâces des mafieux.
Les temps étaient durs et bien faire restait difficile, maintenir le cap dans l'ouragan des trabelsi une manoeuvre impossible.Inexorablement, le couple coula et vint se fracasser dans les ténébres des madhloumines (opprimés).
Une grappe non tendre d'années pour faire pourir le malchanceux dans un trou à rat comme il en existe beaucoup dans ce pays de non droit de l'homme où le jour et la nuit se rejoignent, deviennent tourmentes, offenses et prison.
Un trop plein de malheurs nos prisons.
Elles sont à milles visages nos prisons tantôt représailles et travaux forcés , tantôt censure et défense de parler jusqu'au droit de respirer, d'aimer et de ne pas aimer.

Un autre mâle moins chanceux avançait dans sa trentaine bien ambitieux.Il jonglait avec ses acquis, sa science et ses compétences.Un jour, il vit attérir dans son service un cadavre ambulant appartenant aux mafieux: over- dose ou stade dépassé ?
A vous de choisir car la liste est encore longue mais ne nous perdons pas encore plus dans ces détails infructueux .
Le malchanceux médecin se défonça pour le soigner.
Materiels de dernière performance.
Staff d'urgence sur staff d'urgence.
Personnels requisitionnés 24 sur 24 .
Nuits blanches suivies de nuits noires faites d'attente, de doute et de prières car dans n'importe quelle situation,le danger était présent.
Ce qu'ignorait notre imminent diplômé c'est qu'une fois son défoncé sauvé,il sera en gratification et reconnaissance enfoncé de la tête aux pieds pour rejoindre les tribunes des madhloumines.



Un autre dans la horde des toubibs se défonça à son tour en travail acharné, titres et recherche mais il eut la malchance d'être chaperonné par une vieille sorcière qui flirtait avec les mafieux .il fut bafoué, sa carrière escamotée et le droit d'avancement annhilé sous risque d'être perdu ou pendu dans les oubliettes encore des madhloumines.

Un autre jeune homme fut tabassé à la suite d'une soirée arrosée. Rien de spécial chez notre jeunesse dévergondée mais lorsque les bras longs des mafieux atteignèrent l'extrême violence envoyant le jeune homme sur un lit de polyfracturés et un trauma cranien, les choses devinrent autres.

Il y a des silences plus pénibles que certaines vérités surtout lorsque le summum est atteint avec interdiction de plainte et de geignement.

Toujours ce même renvoi aux cases des madhloumines..

Enumérer les cas restent du domaine du possible mais ce qui est de l'impossible, c'est le retour en arrière, le rachat des vies gâchées et surtout le dédommagement de ces quantités de gens bafoués, malmenés sans preuve tangible ni dossier.

Juste beaucoup de douleur et une immense rancoeur au fond du palais.

Qui rendra à ces gens et bien d'autres leur réhabilitation, leur dignité?

Qui se souciera de rappeler la justice à ces bancs oubliés?

Qui arrêtera le temps, ramenera la jeunesse à ces pauvres cheveux maintenant grisonnants tant par l'injustice que par l'amertume et les années?

Qui racontera les peurs, les désenchantements, les désillusions?

Qui stoppera le martèlement lancinant des regrets pour des destinées perdues dans des malentendus, des déchirements et l'absence de tolérance?

Qui effacera la rancoeur qui dort depuis trop longtemps dans nos coeurs nous rendant invalides de notre passé , de notre présent et encore de notre futur ?

Qui? Qui? Qui?

Ce qui me chagrine le plus , c'est que nos peuples souffrent d'une double infirmité:l'absence de mémoire et de cécité.Ce qui leur confère l'étrange aptitude de glorifier ceux qu'ils ont haïs la veille et de haïr ceux qu'aujourd'hui encore,ils vénérent.

Ces derniers mots ne sont pas de moi mais de Sinoué.

vendredi 8 avril 2011

L'islamisme et moi.....

Je n'ai pas dormi de la nuit.

J'ai encore erré douloureusement dans ma tête.

Mes idées me font mal, mes peaux et mon corps aussi.

Tout est remis sur le tapis: la révolution,le monde, l'actualité de mon pays,le cours des choses et même Bou Azizi que j'arrive à détester.

Un flou amalgame les vérités,les rumeurs tonifient les truands,les méchants.Ils font subitement irruption de nulle part et prêchent la haine,la violence et la folie.Le dément n'est plus celui qu'on interne mais ces hommes qui courent les rues libres et bon disants.

Il est celui qui braie dans un vrombrissement lâche à la zizanie,à la pagaille et à la terreur. Des corpuscules sortis du noir réembrigadent nos journées.

Telle une femme gravide,mon pays accouche admirablement dans un terrain miné.

Héroiquement se relève , ramasse ses enfants et se retourne vers le combat.

Suite des couches hémorragiques pour une grossesse à haut risque ou encore parricide et oedipe?

Pire encore l'enfant n'est pas Persée ?

Il se livre à des jeux maccabres , des snippers d'il n'y a pas longtemps aux rapts d'enfants aux appels à la grève aux revendications intempestives aux défigurations violentes des manifestations pacifiques aux viols des légitimités aux rachats de virginités aux enfouchements lâches de la sainte révolution et maintenant à la guerre des gangs.

Une suite plus qu'hémorragique qu'aucun facteur n'arrive à juguler.

Juste un tombeau,un immense caniveau qu'on ouvre à ciel ouvert devant mon pays où ses enfants sont changés en bêtes .

De l'intox ou de l'info,je ne sais plus.

Je suis une mère dont la faute est de trop aimer ses mômes et ce vice fait de moi leurs belles proies.Ils parlent de religion, de retour aux sources, de guerre à l'impie ,la dévergondée et la décourtée.Ils me bourrent de rappels à l'ordre,me farcissent de prêches qui d'habitude m'attirent,me dissolvent dans des transes idylliques.La piété, la chasteté, l'amendement,les conseils,les invitations ,l'appel à la religion ne font point d'écho hirsute en ma personne mais savent toujours m'amadouer mais ce que je ne puis tolérer ces insurrections contre notre religion.Ces foutues dogmes de violence, ces ordres nouveaux de religiosité me font peur.Un mal être ,une sensation d'avoir raté un épisode, une fausse manipulation ou une donne malencontreuse m'habite.

Je bégaie sur les prérequis, révise mes positions , me cogne, trébuche, saigne mais ne tomberais jamais dans la poigne de cette folie meurtrière .

Jamais,je ne marcherai.

Jamais je n'abdiquerai.

Je ne crierai pas non plus "ni pute ni soumise" car ma virginité reste de mes affaires,mon répenti une affaire de DIEU STRICTEMENT DE DIEU.

Mais je répéterai en boucles à la Copernic ou à la simple et pieuse vieille femme du prophète Al khidr:

"Mimouna taeref Rabi W RABI yearef Mimouna!"

Mimouna connait DIEU et DIEU connait Mimouna!









PS:

je reviens en post-scriptum non pas pour me rétracter mais pour préciser que l'islamisme terme assez controversé est pour moi cette fièvre qui gangrène, foudroie et n'apprend rien hormis la haine de l'autre, de l'étranger, du différent, de l'inconnu et donc enfonce dans les souterrains de l'ignorance , de la dénaturation , de l'exclusion , de la rigidité et de la cruauté. Il se fait de la vérité un détenteur absolu , de la foi un souverain ,un intermédiare,un justicier, se subsitue à Dieu et précipite "l'autre" dans le blasphème et l'impiété.

Il y a des amours pire que dans la cosanguinité. Ils s'inscrivent dans les registres de la paranoia, du délire , du passionnel maladif et du mensonge. Ils se nourrissent d'infects, copulent dans l'inceste et avortent de fanatisme dans un obscurantisme affligeant.

L'islam est sciences et tolérance.

Il est musique et poésie.

Il est création et art qui relève du génie .

L'islam naît dans la lumière, se nourrit de logique, de bien être et de liberté.

L'islam, le mien et il n'y aura jamais d'autres élève , raccomode, rapproche les berges et nous soude les uns aux autres pour le bien et pour le mal, dans la discorde et dans l'accord, dans la différence..

Oui tellement différents nous sommes car c'est dans notre différence que réside notre richesse!

Oui tellement ambigus, complexes, droits et maladroits, loyaux et déloyaux , imbus et tellement fauteurs car c'est justement pour le péché que le pardon existe!

dimanche 3 avril 2011

Je veux rester optimiste!

Je veux rester optimiste même si mon pays recommence à vivre dans le grabuge, le flou et l'insomnie des attentes de l'après révolution.
Je veux rester optimiste même si des courants islamistes et islamophobes tentent de déchiqueter les esprits.
Je veux rester optimiste même si des angoisses vraies trouent notre économie et nos acquis.
Je veux rester optimiste même si des opportunistes tentent d'enfourcher lâchement la sainte révolution.
Je veux rester optimiste même si des sans scrupules font un tour de table, repartagent les cartes et s'octroient les donnes et les parts du lion.
Je veux rester optimiste même si notre tourisme, notre industrie, nos capitaux accusent des pertes inexorablement.
Je veux rester optimiste même si les rumeurs enflent au fil des minutes et tonitruent notre quotidien.
Je veux rester optimiste même si les ressources de mon pays sont gravement entamées par une sommation de revendications paralysantes et un afflux grossissant de réfugiés libyens.
Je veux rester optimiste même si le discours est fourbe, les médias souffrant de la même infantilisation.
Je veux rester optimiste même si les amis du tyran refont surface, continuent la manipulation et l'usurpation.
Je veux rester optimiste même si l'on s'entoure de loups et de sordides sabotages.
Je veux rester optimiste même si l'on tente de l'enfoncer dans une haine séculaire et le rejet de l'autre à son grand désavantage.
Je veux rester optimiste même si des hiboux , des chouettes, des pleureurs, des éternels contestaires continuent à mordre dans la chair.
Je veux rester optimiste même si les changements, la justice tardent à se faire.
Je veux rester optimiste même si nos gouverneurs sont encore à l'image du passé.
Je veux rester optimiste même si Sebsi bute encore sur ses erreurs et nous tient un discours de sourd muet.
Je veux rester optimiste même si la police, pas plus tard qu'hier a encore chargé et tiré.
Je veux rester optimiste même si, même même si, même si..... car mon pays est unique, son peuple extraordinaire.
Un grand clash sans violence ni vengeance avec ses tyrans.
Il fait de son mécontentement une grande révolution.
Il se multiplie, contamine et ramène à la vie tous ceux qui souffrent de répression.
Un effet domino sans précédent et les dictateurs tombent un à un touchés par la terrible malédiction.
Dégage est sentence, dégage est bénédiction.
J'aime le retrouver ainsi nu, effaré certainement mais débarrassé à jamais des pilleurs et des suceurs de sang.
Je saurai attendre le temps qu'il faut main dans la main pour le ramasser et non le disperser.
Je saurai habiller la vie de couleurs, les divergences de compromis, les attentes d'espoir, les phobies de patience et de paroles constructives, de mots qui pansent et ne blessent, de pensées qui rachètent et ne délirent.
Je saurai l'approcher à un, à deux et aux millions pour susurrer le mal et l'éructer.
Je saurai ignorer le crime après l'avoir dénoncé.
Je saurai étancher ma soif sur son corps convalescent mais altéré .
Je saurai me vider dans son ventre, fertiliser le limon sans culte de la personnalité.
Je saurai tout simplement l'aimer et encore aimer.
Pour tout cela, je veux rester optimiste!