dimanche 27 novembre 2011

Aux victimes de nos silences madame NASRAOUI, BEN SEDRINE et les autres....

Aux victimes de nos silences madame NASRAOUI, BEN SEDRINE et les autres....

Il ya des jours qui se lèvent doucement sans accroc ni haine.
Juste des regrets et de la peine.
Oui, j’ai de la peine pour ces hommes et ces femmes qui ne dégagent rien, n’ont rien.
Juste une immense modestie .
J’ai rencontré beaucoup de gens depuis l’affaire de l’aéroport , le kidnapping de mon fils et sa torture par les forces de l’ordre tous confondus de l’aéroport .
J’ai rencontré des gens venus me souffler leur sympathie et leur soutien sur plein de réseaux sociaux surtout facebook.
J’ai rencontré des personnalités plus ou moins importantes ou plus ou moins promues à le devenir et à tenir les rênes de ce pays depuis la constituante.
J’ai rencontré des gens avec des faces d’hommes plus ou moins sensibles à ma douleur, à celle de mon enfant qu’on a lâchement et sauvagement tabassé devant moi sans aucune raison.
J’ ai rencontré des plus humains qui m’ont pris la main et m’ont élevée à leur rang, celui des malmenés et des indignés.
J'ai rencontré des Hommes qui ne se sont pas souciés si j'étais de droite ou mgawcha ou nahdawya ou poct ou pdp ou je ne sais. Pire encore, j'étais complétement à côté de leur plaque d'adhésion car je n'en avais pas. Souvent j'étais même à ignorer jusqu'à leur signification.
J’ ai rencontré une poignée à qui je me dois de baisser les yeux, de prendre la main et la porter à mon front ou à mes lèvres comme ferait un bon marocain mais je ne suis pas marocaine .
Je suis juste une simple femme tunisienne à qui on a appris à se taire, à cultiver la trouille, à ne jamais parler à voix haute, dire son avis, acclamer une liberté ou se mêler de ce qui ne la regarde pas pour dénoncer une injustice pendant des décennies.
Et lorsqu’à mon tour, j’ai été victime de pratiques semblables à celles qu’ils ont toujours connues pendant des années de préjudice et de torture sous le règne de la dictature, ils ont accouru sans hésiter pour m’aider.
Devant ces personnes, je me sens petite et insignifiante.
Devant ces gens, j’ai honte.
Devant ces ténors d’humanité, j’ai terriblement honte et je m’en vais les citer rien que pour leur demander pardon pour ma lâcheté et mon silence pendant toutes ces années.
Je voudrai me lever devant le monde entier et leur demander pardon, leur offrir mon corps pour le rouer de coups, leur désigner mon peuple pour leur dire autant et si mon peuple se débine encore comme à l’habituée eh bien je me lèverai seule et irai au gibet .
J’aimerai appeler à ma cour :
madame@ Radhia Nasraoui pour tout ce qu’elle a enduré, lui dire que je suis désolée, que je regrette ma lâcheté mon aveuglement et ma stérilité.
J’aimerai lui offrir tous les honneurs pour avoir conduit ce pays à où il en est dans son rêve de liberté.
J’aimerai lui dire les mots bleus même si rien n’efface les bleus de la mémoire parce que mon peuple et moi l’avons abandonnée seule face à ses démons pendant des années.
J’aimerai la prendre dans mes bras pleurer toutes les larmes de mon corps puis rire un bon coup et nous lever pour cette fois marcher derrière elle.
J’aimerai encore appeler à ma cour madame @Sihem ben Sedrine pour lui dire les mêmes mots et lui demander pardon.
J’aimerai lui dire que j’ai honte pour moi et pour mon peuple.
J’aimerai lui dire aussi que même si tard mes yeux ont rencontré les siens, son regard a ramassé le mien pour définitivement le rallier à son combat .
Je veux aussi appeler madame@ Saida Akremi qui est venue promptement à mon aide pour lui demander pardon pour les années de solitude où j'aurai du affronter avec elle main dans la main les sbires de ben ali assises toutes les deux sur son journal parterre en pleine rue, elle à consulter ses dossiers et moi les miens parceque le furher a rendu son bureau inaccessible, sa vie insupportable. Je lui demande pardon pour mes années de lâcheté, ma petitesse et mes regrets .
J’aimerai appeler aussi Om Zied que je viens de découvrir à la levée du bouclier. Son écriture est une lance, son verbe un bombardier.
J’aimerai appeler encore à la barre@ monsieur Abbou que je ne connaissais point, lui dire que ses lèvres cousues ont fait de lui un homme d’exception qui j’espère fera toujours trembler ses démons.
J’aimerai appeler encore et encore une liste que je ne domine pas mais que j’aimerai que mon peuple et notre nouveau gouvernement dressent fidèlement pour au moins reconnaître à ces gens leur mérite, leur diliger une légion d’honneur et une demande officielle d’excuses pour les avoir laisser pendant des années se faire les otages du dictateur pour notre liberté.
Pour ceux dont les noms figurent comme victimes de torture et d’injustice dans ce rapport de la LDHT et d’autres encore méconnus, je réitère mes excuses et leur pardon.
http://www.fidh.org/IMG/pdf/crldht-altt-torture-en-tunisie-rapport.pdf

J’aimerai encore me répéter et hurler à ceux qui comme moi se bouchaient les oreilles et chaque orifice perméable parce que nous avions peur et que la peur est un vil compagnon.
« Le monde est dangereux à vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Jamais Einstein n'aurait pu si mieux dire et moi, j’ai décidé de ne plus jamais laisser faire!

dimanche 20 novembre 2011

Jamais sans mon fils!

Il ya des jours qui ne devraient pas se lever.
Ils n’ouvrent que sur de l’abîme et de la nuit.
Je suis à l’aéroport pour accompagner ma fille.
Lorsque le destin s’acharne à avoir son dernier mot et rien je dis bien rien ne le fera dévier de sa trajectoire.
Le nôtre ne peut en ce jour faire exception.
Le vol est avancé par bavure administrative à notre insu. La Tunis air ne prend pas la peine de nous avertir.
Nous arrivons alors en retard juste à temps pour un embarquement en coup de boulet sans avoir le temps pour des adieux mais juste à temps pour témoigner de l’inimaginable.
Pour tout cela, le destin a décidé de nous frapper.
Au moment où elle a traversé la barrière qui faisait d’elle une voyageuse nous les badauds, le ciel s’ouvre sur l’horreur .
Un homme mains derrière le dos escortés par deux hommes et plus qui le frappent et lui hurlent des 0jurons.
Deux autres le suivent dans la même condition en larmes sur lesquels d’autres s’acharnent à rouer de coups et de blasphèmes.
Un autre lance à l’encontre du flic de la barrière offrant le visage du type battu :frappes c’est le fils de pute de marocain qui nous a cassé l’aéroport.
Nous ne comprenons rien dans cette bousculade, je bouscule ma fille qui prend peur et recule : fonce tu vas rater ton vol ,cela doit être des terroristes arrêtés pour usage d’armes.
Elle arrache un dernier baiser mon cœur avec et à jamais ma tranquillité.
Je , nous sommes happés par ce débâcle d’hommes attachés le visage bouffis par les coups, leurs habits déchirés sans chaussures clopinant et en sang qu’une barricade d’hommes et de flics traînaient vers les escaliers au vu et au su de tout le monde des passagers de hommes des femmes des enfants .
Je souffle en un dernier geste de lâcheté à mes deux enfants : filmez cela ne peut plus durer comme cela dans ce pays de merde.
Je me laisse regarder puis courir vers les escaliers avec la foule pour encore regarder.
Ce sont les dernières secondes où j’ai aperçu zak .
J’entends un cri .
Mon cœur chavire , mon souffle s’accélère.
Je prends aveuglément les escaliers.
Je cours je cours je ne vois pas zak je crie mon fils mon fils
Je ne le vois pas je sors dehors comme une zombie je rencontre un garçon qui nous accompagnait où est zak ?
Les policiers l’ont pris me dit-il froidement
Je hurle je cours je prends par instinct ma droite je cours je vois des flics ils me barrent la route je pousse je rugis je suis dans un escalier j’entends des cris je crie zakkkkkkk
Un homme balaise me tire fortement me bouscule m’arrache dehors je rugis comme une folle je reviens à l’intérieur je hurle encore zakkkkkkkkkkkkkkkkk
Mais zak ne vient pas, ne se montre pas, ne réponds pas.
Juste des cris .
Il n’y a plus de sol sous mes pieds plus d’air plus de gens sauf eux et moi, moi et eux
La jungle le noir des bêtes féroces haletantes en furie et moi .
Ma fille se coltine en larmes à moi.je me coltine à elle je suis glacée
Je n’entends que ces cris qui remplissent le ciel ma tête bourdonne de toutes ces voix
Je ne veux pas croire que ce dernier est celui de mon aimé
Je tremble comme dans une convulsion un tic d’enfance me revient
Je me balance dans une navette de va et vient sur place je me parle à voix basse je rumine sans stratégie.
Une centaine d’hommes passent et repassent. Ils me bousculent à chaque passage et me crachent au visage :
té la maman du traître qui a voulu nous filmer tapant les marocains il a vendu son peuple pour de la merde qui nous cassent notre aéroport
Nous on le protège, ils ont cassé frappé une dame et lui il les aide le traître
Eux ils sortiront mais lui va pourrir avec un chef d’accusation grave celui d’être un traître un vendu
Où est la mèère du vendu
C toi la maman du traître
C ça ton fils bayoueeeeeeeeeee
Un groupe d’homme en civils monte, un autre descend
Chaque groupe qui revient d’en haut est haletant épuisé se frotte les mains ou même les jambes
L’un d’eux boîte
Un autre tient sa main et hurle l’enculé
Il me montre sa main il sait que je suis médecin regarde ce que l’un d’eux m’a fait avec une barre de fer d’une chaise qu’il a arrachée à l’aéroport
Son annulaire est bleu.
La classique fracture du coup de poing.
Je comprends et je me tais.
Je me balance encore je marmonne j’appelle Dieu mais j’ai un haut le cœur je sais qu’il ne peut être présent dans une porcherie.
Un cri me tire encore de ma léthargie.
Il est horrible ce cri
Ma tête ne pense plus ne réfléchis plus juste un nom celui de zak qui se cogne en non stop
Je reconnais sa voix , elle me déflagre
Je hurle mon bébé
J’aimerai le prendre dans mes bras le sortir de là comme j’ai toujours fait
Avez-vous déjà marché sur la peur et l’angoisse ?
Avez-vous déjà goûté à l’inimaginable ?
Je convulse l’image d’une mémé démente qui se sert dans ces excréments ?
Je ne comprends pourquoi à cet instant mais c’est comme un déclic, je me rue vers celui qui me barricadait les escaliers, je le secoue et hurle c’est mon fils tu as des enfants ?
Il me répond glacialement : non je n’en ai pas et je ne voudrais pas en avoir pour que comme le tien, il se vend
Ses mots ne me griffent bizarrement pas juste je fais comme la mémé, je prends et je goûte aux excréments.
Je ne suis même pas écœurée. Je trouve même cela mangeable faisable alors j’avance un peu plus ma main vers les monstruosités, je choisis un puis deux des plus mangeables , des moins virulents.
Je m’abaisse sans hésiter je l’attrape et le serre fortement en minaudant qu’il avait raison que mon garçon c’était un môme qu’il ne savait pas que j’avais tort qu’ils n’avaient qu’à s’essuyer sur moi que …….
Je ne sais pendant combien je me suis servie de ce plat.
Je jongle à m’humilier à embrasser leurs mains les épaules sans dégoût en criant pleurant les amadouant .
Bizarrement,je ne suis pas dégôutée.
Je n’ai pas envie de vomir comme à l’habituée et lorsque les cris devenaient trop forts pour moi, je redoublais de léchage et de baise mains.
Je n’avais qu’une pensée sortir mon enfant de l’enfer mais je savais que l’enfer serait plus clément.
Pourtant, les cris continuent à casser ce ciel dont le froid devient mordant.
Une brigade antiterroriste s’arrête devant le commissariat de police.
Des hommes géants en noirs descendent un à un dans un ordre mystique suivant leur patron.
J’entends le cliquetis de leur matraque et le crissement de leurs brodequins.
Ils sont dépêchés comme le moyen d’intervention le plus musclé.
Je suis dans un état extrême de panique et d’hypoglycémie.
Un halo se fait vicieux devant mes yeux.
Je les frotte pour le déchirer.
Ma vue m’hallucine un visage connu.
Je m’approche comme une zombie du patron.
Fatnassi c’est bien toi fatnassi le frère de Ridha
Il fait un geste de recul
Je me rue vers lui l’agrippe de toutes mes forces oui c’est toi le fils de Fatma je suis le docteur LILIA. Je t’ai connu enfant , je connais ta maman des gens bien je connais ton frère pas plus tard qu’hier je l’ai rencontré je connais tes enfants je les ai soignés stp zak est entre leurs mains ,ils vont le tuer stp va le sortir de là il n’a rien fait stp sur la tête de ta mère qui est diabétique comme moi stp sinon demain je te ferai ta réputation dans sidi bou said dis tu n’aimerai pas laisser tomber les enfants de ta cité zak c’est ton frère tu l’as vu jouer ridha même le couvrait le prenait au stade dans les parties t’es pas un serpent toi t’es des miens à moi alors stp sauve le ils vont le tuer ils vont le tuer….

Les larmes viennent en vaguelettes m’étrangler je m’essuie et continue
Il déride et me prend la main arrêtez madame LIIA plus personne ne le touchera
Il escalade les escaliers
Le silence éclate mon ouïe aiguisée
Une deux minutes et plus se tordent comme des éternités
Soudain, un cri déchire encore un pan du ciel qui éclate mon corps et ma tête. C’est celui de mon enfant
Je hurle zakkkkkkkkkkkkkkk
Je crois que je me serai évanouie si je n’ai vu fatnassi revenir en courant il me prend les mains m’attire vers la sortie ma fille que j’oublie nous suit
Il me dit c’est fini et que je n’avais plus à m’inquiéter qu’il n’ont pas trouvé de séquences filmée qu’ils allaient le relâcher mais comme ils l’avaient gardé trop longtemps et que l’histoire a pris des proportions graves ils attendaient l’arrivée du commissaire .
Il me dit aussi qu’il l’avait pris seul dans un bureau avec un policier pour le surveiller et empêcher quiconque de le toucher…
Il parle, parle encore pendant longtemps lorsque me parcourt une illumination. Je chuchote que je ne fais pas confiance et que c’est un flic comme eux et que je le crois pas
Je pleure je me mouche dans mes habits je le supplie d’encore aller me prouver ce qu’il a dit en me rapportant un truc de zakk bien à lui comme un mot de passe j’ajoute qu’il est pré diabétique et qu’il fait des hypoglycémies et que je voudrais qu’il lui donne du sucre et de l’eau.
Il prend pitié de moi lui le géant remonte et reviens après quelque temps me réconfortant de s’être exécuté et me souffle : ton fils veut faire cardio c’est ça ?
Je revis, je revois la prunelle de mes yeux dans sa blouse blanche et son stétho .
Je revois la vie qui me supplie de tenir pour lui et pour cette gamine que je traîne choquée et traumatisée
Je crois que je souriais lorsque j’ai pris ses mains pour les embrasser
Il se retire in extrémis me prend dans ses bras et me dis arrête tu es ma mère !
Je crois que jamais je ne me suis autant abaissée sans me sentir mal ni honteuse .
Je me suis sentie juste vieillie de plus d’une éternité.
D’habitude, je m’emballe pour tout je rixe je tape je mords et je ne me laisse jamais décélérer.
D’habitude, j’ai la poigne sûre, le profil jamais bas, une grande gueule et que j’aime afficher.
D’habitude, je crie, je dégobille, je harcèle, je moque, je fais la dure, je plie, je cambre mais je ne casse jamais.
Là tout m’est sorti du conditionnement et la seule chose que j’ai su faire, c’était de m’humilier et encore m’humilier sans déconsidération aucune sans déconvenue ni limite.
Je comprends dés lors que je n’ai plus à avoir peur pour les coups et le mal traitement.
Je prends confiance en l’homme et reprends mes esprits.
Ma tête sans guide pendant plus de deux heures se reprend.
Je redécouvre que la nuit n’est pas tellement noire, que le tunnel a un bout et que Dieu est grand étonnamment grand !
Je réapprends subitement que les chiens et les chacals ne font pas la terre mais une horde tapie dans le noir et la lâcheté et que le brouillard s’est percé par fatnassi, cet autre policier en civil qui s’approche et me refile un numéro en secret un numéro …
Je reprends les commandes de mon corps et ma tête n’est plus vaporeuse .
Ma danse cabalistique s’arrête nette et je me vois appeler le maximum de connaissances de numéros mes frères mes amis influents et moins influents.
J’appelle mon mari que dans ma perte, j’ai oublié d’inquiéter .
En moins d’un quart d’heure, il est à mes côtés.
C’est le déluge .
Je pleure dans ses bras, ma fille aussi.
Ma famille diminuée de mon fils me renvoie une image de solitude intense d’immense détresse de perte pour ne pas dire de mort.
Mon mari avec plus d’esprit s’organise appelle des contacts. Nous avons des promesses mais je ne veux pas y croire avant de le voir dehors.
Dans mon désespoir, j’oublie ses amis surtout son ami Salim qui ne nous a pas quittés d’une semelle .Sa bravoure est non moins louable que celle de mon fils.
Je ne l’ai pas assez remercié dans mon affolement .
Je profite de cet écrit pour le faire plus chaleureusement.
Jamais, je ne le ferai assez surtout qu’il s’est conduit courageusement en emboîtant le pas des ravisseurs de mon fils jusqu’en haut de l’escalier leur hurlant qu’il n’était pas marocain et que son frère est tunisien au point qu’un flic se retourne lui assène une gifle et tente de le pêcher s’il n’a pas couru à perdre haleine dévalisant les escaliers pour venir à moi m’avertir avec beaucoup de tact que zak , il ne fallait pas s’inquiéter qu’il fallait en être fière.
Il profite de ma léthargie pour envoyer à mon insu un sms à ses amis. En moins d’un clic, la toile a été avertie et une riposte s’organise.
J’en vois un @ONS MZALI hésiter par deux fois puis venir vers moi se présenter et me dire que zak est son ami. C’est un avocat au barreau de Paris. Il se met à mon service sans hésiter supportant mon agressivité et mes craintes. Il se tient à l’écart pour ne pas encombrer.
Il reste là jusqu’à la libération de zak.
Salim assure bien son rôle et alerte le monde entier tous les fbkers se mobilisent et lancent un appel à nous rejoindre à l’aéroport. Ils ne me disent rien et lorsqu’une parente m’appelle pour demander ce qui nous arrive, Je comprends l’astuce. Je prends encore plus peur me renfrogne dans ma terreur et prie Salim de contacter les amis de fb et de leur dire de retirer toute information en ce sens pour ne pas inquiéter la police qui détenait encore zak puis on aviserait
Je chuchote en lançant ce plan à Salim qui s’exécute à contre cœur. Je suspecte les murs, l’air dehors de traîtrise .
Salim continue courageusement son combat .Il me présente une dame qui s’avance timidement .Elle est avocate madame Yacoubi Najet et me propose ses services doucement.
Je suis une femme qui marche au feeling. J’ai vu dans ses yeux une immense douleur qui a rencontré la mienne.
J’ai su d’emblée que nous avons joué dans la même cour d’école celle des malmenés et des déshérités !
Je l’écoute tiraillée entre nos anciens tics de pas titiller la police ne pas l’effrayer ni médiatiser et celui de rendre tout public et de bien s’entourer d’avocats et défenseurs de droits de l’homme.
La peur continue à cogner au plus loin dans ma personne. Je bloque et débloque un compromis. Je lui propose d’aller le voir en tant que sa parente. Elle s’exécute toujours aussi doucement. Elle s’éloigne vers les escaliers .Elle prend mon cœur et mes nerfs sans pitié.
Des minutes comme des années plus longues que des vies s’amusent à me torturer.
Je vois des blindés bondés de tigres noirs et de policiers se ranger sur les côtés.
Ils descendent sur le trottoir pour impressionner.
Mes convulsions reprennent comme plus que jamais.
J’entends encore un flic parler à voix haute et blasphémer que notre police tunisienne est la meilleure et que des traîtres osent encore filmer les policiers.
Ils regardent méchamment de notre côté.
Je tremble de peur qu’il y ait une altercation avec mon mari qui lui intime le respect parce que des femmes et des enfants (ma fille) sont là.
L’orage gronde de plus belle mais n’éclate de justesse.
J’entends un mouvement anormal de passants à cette aile éloignée de l’aéroport. J’apprendrai plus tard que ce sont les fb mobilisés qui chacun de son côté se sont donner le point de rassemblement à nos côtés.
Je profite de cet espace pour encore les remercier. Je reste sensible à leur dévouement et leur solidarité.
C’est vrai , j’ai pris peur et j’ai douté.
C’est vrai , j’ai hésité à croire encore en l’amitié mais elle est venue belle insistante me témoigner.
C’est vrai, j’ai pestiféré contre l’humanité mais l’humain est revenu me reconquérir définitivement lorsque zak apparaît aux côtés de sa brillante avocate.
Je cours comme une folle me blottir dans les bras de mon bébé devenu en une fraction d’heure un héros.
Je n’ai d’yeux que pour lui, lui pour moi son père sa sœur et ses amis.
Il me murmure en voiture d’une voix tremblotante : maman je suis sorti mais les pauvres marocains souffrent encore ce qu’on ne peut imaginer .
Je démarre en trombe l’éloignant égoïstement au plus loin de la géhennée.

Libéré mais pas encore libre...

Un pas, une porte qui s’ouvre, une respiration, encore un pas. Non ce n’est pas une seul personne c’est tout un groupe. La cadence s’accélère et mon cœur s’emporte avec. J’entends encore le bruit sourd de mes pulsations qui résonne dans mes oreilles. Mes pupilles se dilatent et mes poils s’hérissent. Je sens la tension qui monte. Mes boyaux se déchirent et ma gorge se resserre. Signes que mon corps est fin prêt à endurer la nouvelle salve.
Des cris, des pleurs, des hurlements. Ouf ce n’est pas pour moi cette fois c’est pour les marocains. Je me sens coupable d’éprouver une satisfaction à être épargné mais ce n’est pas mon être qui est au commande c’est mon corps.
Ca fait déjà 3h que je suis la. 3h qui m’ont paru une éternité. Le temps parait suspendu pour ne rien me laisser oublier. Chaque pensée, chaque bruit, chaque mouvement, semble figé comme si le destin voulait s’acharner doublement sur moi.

Mais je m’étale. Revenons plus en avant...

Il est 18h j’embrasse mon amie elle met son sac sur le dos fait la bise aux autres et part sans se retourner comme happé par la porte d’embarcation. De la sort un premier policier avec un gars attaché. Il le roue de coups sur la tête et sans que cela ne suffise il se retourne vers l’officier a la porte d’embarcation et lui dit frappes frappes c’est un marocain (plutôt pas frappes mais niklou omou)!! Puis tout un groupe de policiers (une 20ene a peu prés) sortent avec d’autres marocains en sang. Ils bousculent les voyageurs sans faire attention a personne pour laisser le hall supérieur libre pour leur jeu macabre. Les marocains sont en sang c’était des gamins Leurs pulls étaient déchiré et certains n’avaient plus de chaussures. Un des marocain tombe par terre pensant peut être diminuer la cadence des coups mais au lieu d’avoir trois policier sur lui c’est maintenant une dizaine qui se ruent sur son corps a coup de brodcains sur le dos. Ils le relèvent et le trainent avec les autres en bas des escaliers. L’aéroport est sans dessus dessous les passagers et leurs familles courent dans tout les sens affolé par le spectacle. J’entends des femmes crier aux policiers d’arrêter. Moi par contre je suis scotché sur place je n’arrive plus a bouger. Ma mère se retourne vers moi et me dit il faut que ca cesse quel pays de merde. Elle me dit de filmer ca pour que plus jamais ils ne se croient impunis. J’arrache le téléphone d’un ami et je cours descendre filmer le reste de la scène.

Le téléphone m’énerve j’arrive pas a trouver le caméscope Je cherche je tâtonne merde ils sont presque sortis Ah c’est bon voila la vidéo je lève mon bras pour commencer a filmer Putain c’est pas entrain d’enregistrer je.. Quelqu’un m’attrape par derrière Aye une gifle Je suis fait un policier en uniforme m’a attrapé Il arrache mon téléphone et me métrise Il appel ses amis « Un traitre Un traitre » qu’il dit « Il veut nous mettre sur Facebook » Et commence alors une danse macabre entre moi et les policiers Une danse faite de va de viens de coups et d’évitement Leur nombre ne cesse d’augmenter. Je crie dans un dernier espoir que je suis innocent que je n’ai rien fait qu’ils n’ont pas le droit (mais comme j’étais dupe). Des souvenirs d’enfances me reviennent a ce moment la. Un traumatisme ressurgi.e Je me vois a 5ans entrain de fuir une ruche d’abeilles. Mais les abeilles sont de plus en plus nombreuses. Leur bruit est de plus en plus strident. Les piqures de leur dars me fait de plus en plus mal. Je tombe par terre, un policier m’a fait un croche pied Une 20aine commencent a me chooter. Je revois les visages éclatés et les lèvres déchiquetés de mes amis Amine Rekik et de bachkouta (Walid Ibn Said) a la fac apres les manifestations de mai. Je les revois me dire « protèges toi le visage ne penses qu’a ca ». Je tire mon blouson comme bouclier et me recroqueville dans ma carapace de fortune. Les coups n’arrêtent pas. J’ai envi de me tortiller de douleur mais je me maitrise. Je ne leur laisserai pas mon visage ! Je ne leur laisserai pas mon visage !! Je crie je hurle j’attends que quelqu’un viennent cesser tout ca.

Ils me relèvent me sortent de l’aéroport. Un agent de sécurité leur dit « lui aussi c’est un marocain » . Non lui répond celui qui m’agrippe par le cou « lui c’est un tunisien il veut nous mettre sur Facebook » Et voila qu’une autre salve de policier en civils et en uniforme courent vers moi sommant leurs amis d’attendre. Ils veulent tous y participer. Ils sont 30 autour de moi chacun voulant sa part du gâteau. Un coup de matraque m’atteint à la jambe gauche. Je tombe de douleur et voila que recommence un autre cycle de coups de bottes sur le corps. Cette fois ci mes mains ne sont pas libres. Ils peuvent m’avoir a la tête ! J’enfonce ma tête contre le sol et j’encaisse sans broncher. Ils finissent par se lasser et me trainent vers le poste. Ils me poussent dans des escaliers Je monte en prenant attention de ne plus tomber pourtant ma tête tourne ma vision est trouble et mon équilibre n’est plus. Chaque policier qui passe à coté donne sa contribution.
Enfin je suis dans la salle !! Les marocains sont tous la !! Je m’assois sur une table. Non s’écrit un policier « toi ta place est dans le coin par terre» en me donnant un coup de poing en plein visage. J’obéis (je ne peux faire que ca) Ils sortent et ferment la porte derrière. Je revis !!

« y’a un tunisien ?? » « il voulait filmer ?? » La porte s’ouvre. 4 policiers baraqués me regardent et me disent « c’est toi le tunisien » Naïf comme je suis, je leur réponds oui. « Non toi tu n’es pas tunisien ! Toi tu es un traître ! Toi tu es un israélien» Ils me relèvent et se liguent contre moi. Un marocains s’écrit « non laissez le il a rien fait il n’était pas avec nous » D’un cou de botte a la gueule un des policier le fait taire puis se retourne un sourire a la bouche vers son zémil et lui dit « Tu vois quand je te disais qu’ils sont ami » J’essaye de parer leurs coups je les bloque avec mes avant bras mais je ne les évite pas. Ma chaire doit encaisser leurs coups plutôt que le mur (les représailles serait terribles). Ils m’emmènent dans la pièce d’à coté et m’installent sur une chaise. Mon calvaire ne s’arrête pas voila qu’un gros bonhomme s’approche sournoisement de moi. Il était trapu petit de taille si bien qu’assis il ne me dépassait que d’une tête Il avait la cinquantaine moustachu et un gros bide de bière Il me dit tout doucement « n’ais pas peur, je vais rien te faire. Tu es tunisien ?? Tu voulais filmer les policiers??» Je baisse ma garde et je hoche la tête.
Un coup, deux coups, trois coups. Ma tête raisonne sous les chocs, je ne sens plus mon visage. Un poing percute ma tête au niveau de la bouche, mes lèvres éclatent dans une éclaboussure de sang. « Rabbek tu veux bruler le pays ?? Les policier sont devenus des moins que rien a cause de votre Facebook et de votre révolution!! Les marocains vont sortir et toi tu croupiras ici pour haute trahison !! Seul Béji Caied Sebsi te sortira de la »
Ce nom pourtant me redonna un souffle un souffle qui m’a permis d’encaisser les autres coups. C’était pour moi le repère. Ma haine pour cet homme me rappela que j’étais la pour une cause. Que ce n’était pas moi le méchant. Que je n’étais pas le traître qu’ils disaient !!

Je suis resté assis la pendant trois heures encaissant les salves de coups les unes après les autres
6 équipes en tout sont passées sur mon corps pétrifié de douleur. A chaque ouverture de porte je voyais la faucheuse me sourire. A chaque ouverture de porte je m’en voulais d’être né tunisien car la question « c’est lui le tunisien ? » était devenu synonyme de beigne raclé. A chaque ouverture de porte j’espérais que le gars qui frappera (car il frappera) n’éprouve rien, que ce soit des coups automatiques et non des coups sadiques. Dans ce commissariat j’ai compris que les plus humains d’entre eux sont ceux qui sont vraiment cruels car les autres ne sont que machines. Que des engins mécaniques des appareils de torture des instruments de mort.

Voila la dernière équipe qui entre ! L’un d’eux se retourne vers moi et me dit « c’est toi le fils de madame bouguira ?? » J’ai compris qu’il était mon sauveur. Il leur dit « ca mère est médecin Je la connais Elle est très inquiète Elle est diabétique ». Les larmes ruissellent le long de mon visage. Je ne suis plus. Je pense a l’état de mes proches ne sachant ce qu’il m’arrive. Il leur dit que je fais également médecine que je suis en 5eme année que je ne suis pas un gars à problèmes pensant alléger ma sentence. Un de ceux assis a mon chevet se lève alors et me dit tu fais médecine ? Je lui réponds que oui. Il se mord la lèvre, hésite, se retourne la langue et me donne un coup de poing en plein estomac « Ceux qui font médecine ne filment pas les policier! Tu mens! Toi tu n’es rien tu es un moins que rien même! Tu ne peux même pas avoir eu le bac!» L’autre (le gentil) l’arrête le pousse en dehors de la salle et leur demande de ne plus me frapper. Il revint après avec une bouteille d’eau et mis un policier à coté de moi pour me protéger. Les coups se sont arrêté a ce moment la.

Mais certaines choses sont peut être pire que les coups. Leurs mots sont parfois plus dures qu’un coup de poing, leurs ricanements plus dégradant qu’une gifle. Je les entends encore me répéter qu’ils m’enlèveront mon pantalon que je dormirai en jupe que sous prétexte que je suis blond que je plairai beaucoup au gars de bouchoucha….
D’autres choses sont tout aussi pénible Savoir qu’on est impuissant quand dans la pièce d’à coté des êtres humains sont entrain de se faire torturer de se faire les jouets de policiers frustrés qu’on les oblige à dire que mohamed V est une pédale (oui c’est mohamed VI le roi mais nos policier sont tellement cultivés qu’ils ignorent cette information) D’ailleurs une scène restera a jamais gravé dans ma mémoire. Alors que j’étais au toilette me laver le visage un marocain était entrain de vomir. Un policier (le baraqué qui est passé a la télé disant qu’il s’est fait agressé) entre et demande a son collègue « c’est un des marocains ? » Ayant appris son identité il court vers lui et saute avec ses deux pieds sur le marocains écrasant sa tête sur la cuvette Il lui écrasa encore la face a plusieurs reprises avec un pied contre la cuvette jusqu'à le laisser dans son sang corps inanimé et tête dans les toilette. Il sort ensuite des toilette et couru vers la chambre des marocains ou son entré ne causa que cries de douleurs et hurlements de paniques.

Arriva ensuite le temps de la grande mascarade sous les feux des projecteurs Ayant appris qu’il se pourrait que des témoins aient filmé la scène à l’aéroport l’équipe de télévision a été dépêché. Al-Watania a été la première à arriver suivi de prés par Hannibal. Mon choc n’a été que plus grand je ne pouvais croire mes yeux. Ces journalistes n’était en fait pas les victimes de Ben Ali ou du Système Non ces journalistes sont les complices des bourreaux et des tortionnaires Ces journalistes demandaient aux flics de nettoyer le sang des marocains de leur donner des pulls propres pour qu’il n’y ait pas de problème pour les policiers. Ces journalistes ayant su qu’une cargaison de munition a été arrêté chez un libyen n’ont pas hésité à demander à filmer ces cartouche pour orienter encore plus le téléspectateur…

A 22h enfin mon avocate arrive les policiers commencent a sourire Loin déjà est le temps ou ces même policier me ruaient de coups Loin déjà est le temps ou les insultent fusaient Loin déjà est le temps ou j’étais traité tels un objet sans vie Elle parle deux minutes au big boss On me fait signer un papier (je sais toujours pas ce qu’il y’a d’écrit dedans) On me rend le téléphone Et je sors !!
J’ai certes été libéré a ce moment la mais suis-je pour autant devenu libre ?

dimanche 13 novembre 2011

Occupy Tunis ou le pouvoir toujours à la dictature!

Nous sommes le 11.11 2011. Une marche universelle des 99 pour cent dans le monde s’est décidée depuis quelques jours déjà.
Occupy de world.
Occupy Tunis by occupy the world s’est faite ce matin à onze heures bien sonnées de la place des droits de l’homme vers la place Mohammed Ali longeant la grande avenue Habib Bourguiba pour revenir vers la place des droits de l‘homme.
Des jeunes , de moins jeunes font bonne figure comme à l’habituée.
Un sens élevé du civisme, de mots d’ordre , de chants engagés cette fois contre l’oligarchie, les banksters, le capitalisme dévorant , la dictature du marché,le lobbying,le totalitarisme marchand, le un pour cent dominant suceur de sang et de richesses dans le monde.
Des banderoles, des graffitis , des anonymous avec le fameux masque de Guy Falks , un tamtam en vrai , d’autres d’occasion fait de marmites , de couvercles ou de cuillères pour accompagner cet air de fête jamais réalisé.
Une occasion pacifique pour signer au monde notre courroux et notre désengagement, notre colère et notre désaccord.
Je promène mon regard satisfait à travers la foule hilare et enfiévrée .
La police est bien entendu là bien présente comme à son habitude mais ce qui ne lui est pas commun et à nous non plus c’est ce regain de sécurité pour les manifestants.
J’enregistre encore incrédule les siffets dépassés des policiers qui règlent la circulation au rythme déconsidérée de tout ordre giratoire des manifestants.
Ils autorisent une ouverture pour nous céder le passage , bouchonnent un autre pour nous laisser passer .
Les voitures s’affolent à un rythme fou.Certains automobilistes se rallyent à la manifestation en nous accompagnant de leurs klaxons.
Rien ne vient ni coup de gueule ni bras de fer ni bombes lacrymos.
Je suis comme hébétée devant ces hauts gradés du ministère de l’intérieur qui fignolent les ordres soupèsent à juste titre les ouvertures , arrêtent la circulation automobile pour complétement nous rendre maître de la rue.
Occupy Tunis ou Occupy la rue est une réussite avec une parfaite maîtrise de soi lorsque le cortège accoste sur la place des droits de l’homme après un arrêt au niveau de la banque centrale appuyant ainsi la symbolique de Occupy de world pour chasser les bankers et les banquiers .
Les sifflets se font plus stridents plus nerveux plus rapprochés ainsi que les cordons de sécurité de la part des BOP et de leurs chefs.
Une grappe de baltagyas sévissent toujours en soi disant fortuite randonnée.
Nous nous saisissons de l'évenement comme d’une véritable fête dans une insouciance totale de nos encerclants.
Occupy Tunis arrive donc à bon port sans heurt ni affront.
Nous défilons sur la place gazonnée de groupe en groupe et de corpuscule en corpuscule sous le regard presque attendri de nos policiers.
Je voudrai insister que nos gradés étaient des plus chevronnés .Le nombre d’étoile galonnent bien à la fois leur grade que leur âge.
Le reste du personnel de l'ordre sont des policiers surtout des bop très jeunes certainement de nouvelles recrues.
Cela saute à leur visage encore non endurci ,leur regard pas encore mauvais et surtout ces joues presque rosacées . Le stress et tabac n’ayant pas encore certainement eu le dessus sur leurs couleurs personnelles comme c’est le cas de leurs prédécesseurs aujourd’hui absents.
Je vais même jusqu’à dire qu’ils ont le profil bon enfant et que filles et garçons se mêleraient bien à la foule sans grande difficulté tellement que leur manière est des plus relaxes , leur attitude plus décontractes.
Je me retranche sur le côté.
J’aime prendre du recul et observer.
J’approche sans peur ces policiers femmes assises sur un banc avec un groupe de jeunes bop qui fument une clope et discutent du dernier match ou du prochain à venir.
Je les titille un peu sur le sens de leur matraque et s’ils allaient les utiliser contre nous encore cette fois-ci.
Je les écoute rire et ferme les yeux.
Je n’en reviens pas tellement que j’éructe le plaisir.
Est-ce cela démocratie ?
Est-ce cela la liberté d’expression ?
Est-ce que nous nous sommes définitivement affranchis de notre état policier pour ne plus en être terrorisés ni réprimés?
Une , deux heures ou plus je ne saurai dire pendant que les conversations roulent bon train, les paniers à salades bien rangés sur le côtés, les flics en repos s’éclipsent par petits groupes de deux ou trois pour aller casser une croute sous le regard autorisateur de leurs chefs.
Un bendir rend un son fort et harmonieux sur lequel dansent des filles des garçons aux cheveux longs.
Un tableau peint dans le charme et la nouveauté de cette Tunisie nouvelle, d’une constitution nouvellement élue et des récentes élections que le monde entier voulait accorder la réussite.
Soudain , un coup de tonnerre ébranle ce paysage pacifique.
Le soleil qui s’est levé particulièrement chaud par cette journée de Novembre nous lâche traitement .
Le ciel devient brutalement gris et une pluie drue de matraques s’acharnent sur nos dos , nos personnes hébétées prises de cours par ce raid de violence sans précédent.
J’abandonne mon banc , ses hôtes aussi mais cette fois, la donne s’inverse et nous redevenons les frères ennemis.
Je n'ai ouie que des cris et des hurlements des matraques sur le dos de ces jeunes et moins jeunes endoloris.
Un garçon est cueilli dans sa course dans les bras de cinq ou six flics déchaînés .Ses amis reviennent en arrière pour le repêcher.
En vain, son nez coule, son front est ouvert , son oreille déchirée.
Un autre en moins bon état ne recule pas, déchire son tee shirt mettant à nu son thorax en guise de mépris , et leur hurle de le taper.
Une fille est effondrée, ses amis la tirent pour la mettre à l’abri.
Un couple quadragénaire qui tout à l’heure se promenaient main dans la main entre les manifestants écoutant amoureusement et dans le partage absolu les différents conférenciers courent à perdre le souffle pour traverser la rue toujours aussi attachés.
J’étends mon regard pour ne plus rencontrer que l’abîme des humains .
Mes pensées viennent torrentielles se briser avec les précautions d’un calme imposé .
Pourquoi ?
Pourquoi à chaque fois que je me croyais sauvée, je repartais forcée vers la case de départ ?
Pourquoi ce bain de violence d’une gratuité sauvage et sans justification aucune ?
Pourquoi ce monde animalier fait de bestialité et de cruauté où les détenteurs du pouvoir décident à chaque fois de nous confiner ?
Pourquoi l‘homme doit-il à chaque fois cravacher l ‘autre et le museler ?
Je confirme qu’il ya eu possibilité de dépassement parcequ’un gosse a balancé une bouteille vide vers un bop autant gosse qui a proférée une grossièreté à la copine du premier la traitant de traînée .
Un nuage de mains, de matraques, de coups dans tous les sens se décharge comme s’ils n’attendaient que cela pour dégainer leurs gourdins et s’attaquer aux civils innocents et pacifiques.
Il n’a d’ailleurs pas eu de riposte de leur part ni de jet de pierres ni rien.
Juste une fuite dans tous les sens .
Une fuite honteuse et d’une humiliation cuisante qui nous rappelle à nos tics, nous scotchent à nos peurs , nous griffent de lâcheté et boycottent nos compromis en particulier envers cette constituante qui continue à s’absenter de la cour du peuple et laisse le pouvoir non pas aux gouvernés mais toujours à l’absolu gouverneur.
Nous n’avons pas eu droit cette fois ci aux bombes lacrymo et nous avons été privés de leurs odeurs nauséabondes et de leurs brulures oculaires et celles des gosiers .
Ils ne s'y sont pas préparés.
Je crois même que c'était non prémédité mais d'une maladresse qui fait toujours de l'Habitude la seconde et terrible nature de nos policiers.
J’entends encore ce gradé hurler à sa jeune troupe enragée de revenir et de ne pas frapper .
Il accuse mal dans une jouissance fausse ou pas cet état de désobéissance de la part de ses auxiliaires qui continuent à taper à perte de souffle.
Le monde s’arrête de tourner à cet instant long comme une éternité .
Et puis cette révolution,elle a avancé à quoi si ce n'est pour nous tuer et encore nous tuer.
D’autres pertinentes questions s'imposent comme la symbolique même du soulèvement populaire, le nombre de martyrs tombés pour nous élever et le nombre encore en vie de nos blessés de la révolution à qui on a remis des fleurs mais pas les honneurs, des brioches mais pas le pain et la dignité.
Des miettes, ils ne veulent pas!
Des laissers pour compte, ils ne le voudront pas !
A l'aumone, ils se refusent dignement!
Des oubliés, ils ne le seront jamais !
Il est plus qu'évident que l'humanité entière est entrain d'emprunter le chemin d'une grande transition qui va révolutionner le monde et espérons- le équilibrer les balances.
Aussi , nous continuons la révolution.
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et aussi
https://www.facebook.com/photo.php?v=319052591445020

dimanche 6 novembre 2011

Maram la miraculée et notre mémoire trouée..

Cela fait quelque temps que je n’aime plus venir sur fb et que je n'aime plus y rester.
Juste deux ou trois petits échanges mais plus comme avant.
Je n'y trouve ni le plaisir ni le goût .
Je ne me sens plus vissée à cet outil dont je ne départais plus depuis que le soulèvement a commencé à se faire, les gorges à se dénouer et le rêve de liberté à se concrétiser.
Il est fou ce rêve, grandiosement fou!
Nous y avons cru .
Nous l'avons accroché à nos fenêtres , à nos portes et nos vies et plus rien ne sembla enquérir autant d’importance .
Il nous a rapprochés, soudés, unis et haletants, nous courions nous désaltérer à chaque instant en non stop des nos frustrations, , de nos faillites, de nos découragements, de nos bassesses , de nos lâchetés, de nos vies gâchées dans des mascarades d’acquiescement et de léchage absolu pour les gens du pouvoir.
La fuite de Zaba a eu sur nous ce goût de libération rapide, facile et sans trop de casse juste pour les familles des martyrs mais leur nombre est tellement discutable, notre égo tellement prépondérant qu’il n’ya pas de proportionnalité .
Parlons en de ces martyrs.
C’est leur premier Aid du mouton sous terre.
Des tombes abandonnées juste visitées par des mères à jamais endeuillées, des familles à jamais dans la tristesse et la perte.
Je tremble.
Je voudrais les tirer de sous de terre et les marier aux images de gloire .
Je voudrai balayer le reste de ma mémoire enfouie dans ces tombes abandonnées couvertes de ziwel et de feuilles en décomposition pour hurler le désarroi et la justice mnésique qui s’encombre de détails, négocie le superflu et ignore l’essentiel.
Je dérive d’amnésie en amnésie à commencer par ce délire collectif qui a pu croire un jour en une fuite de zaba et en une révolution véritable plus qu' en une fin d’échéance d’un président aux services des pourris unis sinon comment expliquer le terrible scénario d’une fuite programmée et d’une chute d’un régime totalitaire avec autant de facilité ?
Puis cette batterie de scénario d’épouvante mettant en action des tireurs d’élite qui ont assailli nos toits et nos maisons dans le seul but de tuer des civils innocents abattant à la pelle des femmes de vieillards des hommes et des enfants?
Je viens d’avoir un écho lamentable du gazage de Maram Nasri une petite fille de 2 ans et 8 mois le 9 janvier 2011 aux bras de sa mère qui elle aussi blessée à son tour par une balle de snipper à Kasserine lâche l’enfant .
La petite est recueillie par des gamins qui marchaient derrière un cortège de martyrs tombés la veille par des balles répressives .
L’un d’eux court avec l’enfant dans ses bras .Une balle meurtrière l’atteint de plein fouet .Il tombe couvrant en un dernier geste héroïque le bébé .Ses amis le couvrent en tombant un à un sur lui toujours sous des balles meurtrières par un fou enragé cachant à plusieurs l’enfant miraculé..
Quadruple meurtres ou quintuples, là n’est pas la question !
Maram souffrant déjà d’une maladie métabolique résiste peu au gaz lacrymogène qui endommage son système nerveux et respiratoire lui faisant perdre la fonctionnalité de ses jambes et de ses poumons .
Paralysie motrice doublée d’un asthme sévère invalidant est le bilan de cette enfant dressé par une maman en extrême détresse et rectifié par le médecin qui la suit.
Les convalescences de l’imagination sont affreusement longues et insoutenables lorsque nous tentons un instant d’imaginer le calvaire d’une telle ressortissante ou de sa famille ou de celles des familles des martyrs dont l’aimé a été abattu par des balles crapules et criminelles que le gouvernement de transition dont à leur tête le premier ministre diffame et autorise la banalisation pire encore raye en affirmant la non existence des tireurs d’élite et en fait une pure invention .
Des morts sans meurtriers, des visés en plein dans le mire sans snippers !
Maram , une miraculée même amoindrie survit encore pour attester d’une humanité laide, vile et mnésique .
Maram même invalide est encore là pour toujours témoigner de crimes de guerre portés sur des enfants et qui restent encore dans l’impunité avec la bénédiction de ce gouvernement de transition ou de cet autre nouvellement élu pour asseoir le même ministre aux propos si choquants. .
L’air glacé se respire comme un sordide philtre d’oubli.
Je prends tout en horreur jusqu'à nos fêtes et nos joies.
Nos martyrs et leur famille pleureront encore cet Aid notre oubli et trahison.
Des voix polaires ces jacasseries de femmes qui gèlent les ardeurs et les passions .
Des hommes polaires ces messieurs qui s’accordent une pause et renouent avec les traîtres et les vendus.
Je tremble encore aux cris perçants de la gamine qui convulse sous la lacrymo.
Je frissonne aux ombres de nos morts sacrifiés doublement par des balles sifflées par des tueurs en premier puis par nous en second relais grâce à nos mémoires trouées .
Je n’ai plus de mémoire dés lors que pour ces tombes encore fraîches et le courage ne me manque plus pour mendier leur procès!