dimanche 15 avril 2012

Lorsque j’étais enfant, je me voulais un garçon.

Lorsque j’étais enfant, je me voulais un garçon. Lorsque j’étais enfant, je ne me sentais bien, puissante, capable qu’en portant le pantalon. C’était et cela l’est encore comme dans toute société arabo-musulmane, une société sexiste macho qui cultive en nous le sexe féminin cette tendance à vouloir ressembler aux hommes surtout dans le jeune âge parce que tout revient de droit au mâle : la force la puissance le courage l’intelligence les jeux le dernier mot… Cela n’a pas beaucoup changé depuis, enfin si mais sous des formes plus insidieuses. Les conjonctures de la scène politique actuelle font revenir dans nos têtes un peu ce débat. Hier encore j’avais peur pour ma fille, mes femmes et moi même et je me redemandais en murmurant s’il n’était pas plus confortable de n’avoir que des garçons. Cela serait moins compliqué plus facile plus gérable moins d’ennui moins de peur moins d’angoisse et d’anxiété. Un échange sur fb à propos de mon statut d’hier sur nos blessés de la révolution m’a crevé le cœur à ses débuts. Il m’a fait revenir à ces années ténèbres où la femme était une esclave un piètre statut un torchon où il restait permis légitime de rabaisser de malmener d’en disposer puis de s’en défaire comme d’un sale et vil objet. J’ai répondu sagement à l’attaque en comprenant que derrière se terraient de l’injustice certes mais surtout des millions d’incompris de faux pas de préjugés de non dits et surtout de malentendus. Je n’ai pas déclaré de guerre facebookienne ni de faux débat ni de polémique narcissique où chacun serait resté encore plus ancré dans ses positions pour se déchirer encore un peu plus. Il faut dire que mon interlocuteur a été d’un courage et d’une humilité hors pair. Il nous a suffi de dialoguer pour l’amener à revenir sur ces positions et surtout à formuler des excuses. IL a été sincère depuis nous devenons amis. Un projet de travail sur le même sujet a été formulé parce digne monsieur . Pourquoi digne ? Parce qu’en moins d’un échange, il est revenu avec beaucoup d’humilité sur sa position en se désavouant et cela n’est pas facile dans une société aussi macho. Parce qu’en moins d’une heure, nous avons été capables même virtuellement de changer de camp, de nous rencontrer sans se fondre, sans avoir été obligés d’être du même parti pour penser à construire cette Tunisie nouvelle main dans la main malgré nos différences. Mon interlocuteur est un nahdhaoui pur sang et cela ne me dérange aucunement. Il aurait pu être un salafiste, un gauchiste ou je ne sais, cela aurait eu le même effet. Ce qui m’aurait chiffonné blessé traumatisé fait sortir de mes gonds, c’est l’esprit obtus de non échange et d’exclusion. Cela aurait été l’esprit dangereusement fermé où chacun croit et pense que le droit est de son côté, que la vérité est seulement la sienne et que l’autre n’a pas le droit d’exister, n’a pas lieu d’être. Je pense de plus en plus qu’il est des plus urgent que notre société civile se ramasse, sorte de son terroir pour ouvrir le dialogue sans animosité ni guerre, pour construire sur des bases fermes des rencontres de tout parti de toute tendance à toute échelle. Je ne promets rien. Je ne suis ni politicienne ni psy mais ce dont je suis sûre c’est que le rapprochement des berges ne se fera et ne pourra avoir lieu que dans la non violence càd Maintenant avant que les dés ne soient complètement jetés et que nous commençons à comptabiliser uniquement deux possibilités deux rives et rien que deux fossés : des droites et de gauches, des athées ou religieux, des fanatiques que de ses seules convictions. En revenant sur sa position attitude des plus louables je trouve non pas parce qu’elle chatouille mon égo mais parce que cet homme m’a ramené à mes pensées, à ma décision de mettre la main avec tous ceux qui aiment ce pays dont je vis pour le construire pour chasser le mal qui essaie de percer pour annihiler la gangrène et dire non à toutes formes d’exclusion en particulier celle des femmes comme à mes tous débuts comme dans mon enfance. Ce monsieur dont l’identité nous importe peu, m’a fait réaliser par son geste combien il serait facile de créer si nous arrivons à laisser nos égos de côtés et que nous parvenons à nous écouter dans la modestie. Ce monsieur n’a pas daigné un instant pour se secouer et me dire tout haut « Fier de vous de nos femmes » d’il ya une minute il descendait. Il a été sidéré et avoué en être fier parce que cette même femme a été capable de le porter et d’en faire un homme destiné à être bien. Cette femme c’est aussi l’épouse la compagne l’amie la sœur qui a toujours répondu présente lors des petits et grands soucis qui a soigné les petits et les grands maux qui a fait les courtes et les longues files lors des arrestations du führer dans les prisons et lors des convois. EN AUCUN CAS, cette femme n’a démissionné de lui surtout pas aujourd’hui. Il se lève alors baise le front de ses femmes et marche depuis à nos côtés. Ps: en pensant à Femmes, je salue tendrement nos citoyennes qui ont fait tout cela mais en particulier celles qui depuis un an se démènent au loin avec nous pour traiter la cause de nos blessés de la révolution loin du chahut politique dont certains en font leur fond de commerce. Je dis merci à cette dame honorable qui n’aimerait pas k je cite madame @souad khouildi qui n’a jamais hésité à se mettre au service de cette cause depuis l’émirat et qui encore aujourd’hui lors de la publication de mon statut promet de partir dans la semaine au Qatar suivre nos gosses pour les booster. Chose qu’elle fera, je le sais ! Je remercie aussi tendrement madame ZOHRA ABIDI une femme de fer et qui ne daigne pas un instant à nous aider pour cette noble cause depuis des mois déjà. Elle se rallie à sa sœur pour y aller aussi dans la semaine rendre visite à Nabil et les autres… Je remercie chacune qui a tendu la main aidé n’a plus eu de vie réelle que cette cause depuis des mois. Je remercie particulièrement @TITE SOURIS qui est ma plus belle des « ana » mais qui est d’une incomparable humanité et qui a été la première avec son frère @ Winston smith pour attirer mon attention un mois de fevrier2011 qu’il y avaient des OUBLIES DE LA REVOLUTION :Nos blessés ! Je remercie nos femmes et encore nos femmes madame @ RADHIA NASRAOUI qui accourt à chaque appel pour dire non à la répression et la violence qui a récemment touché nos blessés pour faire crapulement le gagne pain de certains et bon dos pour d'autres . Je remercie également madame @ SAIDA AKREMI qui accourt aussi chaque fois que cela lui est donné pour dire non à la répression et à l’injustice. Une femme intelligente qui ne s’encombre pas du détail, vomit les interdits et s’accorde la liberté. Je remercie @ FAIZA MEJRI qui malgré ce qu'elle endure nous prête dés le début sa station radio avec beaucoup d'amour et de générosité. Je remercie également @ Imen ben ghozzi qui malgré nos différents s'est se prête comme une lionne pour nos blessés. SAHA W FLOUSS CES FEMMES MERITENT LE REPECT! Je n’appellerai pas nos femmes politiques quoiqu’elles restent louables mais j’estime que cela est leur choix et qu’elles se doivent d’assumer sans éloge ni mérite.

mercredi 4 avril 2012

Prenez ma vie mais ne prenez pas mon fils!

Voilà des jours que je ne viens plus sur fb Voilà des jours que le sit-in du bardo a pris fin dans les larmes et la violence . Je n’y étais pas d’accord je n’ai rien organisé je n’ai rien fait pour mais soutenir des misérables a toujours été ma priorité… Voilà des jours que je me rétracte me ramasse me retiens de parler je ne pense plus à rien sauf à me recacher pour mourir Et pourtant pourtant cela n’empêchera pas les violences hier de venir jusqu’à zakaria la prunelle mes yeux. Un appel jamais comme les autres : « maman vient , la police encercle l’hôpital Charles Nicolle où je suis caché .Les policiers en noirs veulent me prendre parce que j’ai filmé une vidéo devant l’hôpital d’un jeune homme baignant dans son sang .Il a été tabassé par la police devant le sit-in du bardo il y a peu de temps » Encore ce satané facebook et ce reportage de la vérité des injustices dont il s’est porté missionnaire depuis que la flamme de la révolution a commencé à embraser le pays ce foutu pays dont nous mourons tous mais dont mon fils vit particulièrement. Gros tort parce que l’heure n’est plus à la gloire Gros tort parce que le peuple se conforte de bobards et de mesquines illusions Gros tort parce que dans le pays de zakaria , le rêve est un mythe une condamnation une profanation Je bouffe la route, les gens, les feux .J’arrive illico sur Charles Nicolles . Des hommes en noir barrent la porte de l’hôpital.un d’eux hurle une obscénité un juron et dit je resterai là pour le cueillir jusqu’au matin weld….w léma nchérég …. Mon cœur n’a plus de rythme je sais qu’ils parlent de zak, je baisse la tête et pénétre l’hôpital un deux barrages de flics je décline mon métier on me laisse entrer JE m’approche d’un couple je pose la question qu’est ce qui se passe Le vieux monsieur me répond :il cherche un jeune homme blessé et son ami .je dis où sont-ils ?? Ils me pointent discrètement un des bureaux. Je cogne un frémissement à la porte entre et trouve zak. Mon dieu ce qu’il est beau dans son visage blêmissant de peur pour ce jeune homme couvert de sang qui tenait la main de zak et disait à l’encontre de l’infirmier je ne me ferai pas examiner si zak n’est pas avec moi.Je ne veux pas qu’il sorte, ils veulent l’arrêter. Encore un gosse qui me prouve que ma Tunisie va bien qu’elle est solide gaillarde étrangement belle et que je n’ai pas tort de l’aimer et d’encore me coltiner à ces foutus tunisiens que je n’arrête pas de traiter de tous les noms parce qu’ils ont pris le goût du harnais de la sangle et du hochet . L’infirmier s’échauffe à ma vue violente quelques peu zak veut le faire quitter de force.Il appelle les flics joue à la victime qu’on empêche de faire son noble métier. Ben ali n’est pas une personne . Ben ali est une mentalité profondément cultivée ancrée dans nos corps nos personnes de tunisiens nourris pendant des années au lait de la dictature du faux et de l’égocentrisme qui fait que tant qu’on touche pas à notre intérêt notre famille notre maison tant que chez le voisin d’à côté c’est encore labés et qu’il fallait pas s’en mêler. Une infirmière d’age moyen contre son collègue appelle à la raison à la déontologie ramasse ses collègues et forment un bouclier à zakaria. Ce qui est fabuleux dans ce peuple si dichotomique qu’il soit si partagé c’est qu’à une minute « x » lorsque l’espoir dépérit la lumière à l’extinction, il se recolmate se resolidarise comme si de rien n’était.je compris alors que j’avais raison d’aimer ce peuple comme je ne l’avais jamais encore aimé. J’appelle toutes les personnes du monde pour venir m’aider. J’appelle même des gens de la rue pour lire les numéros car de l’écran de mon téléphone je ne voyais plus rien mon taux de glycémie devait danser au rythme de mes idées . J’appelle une amie de ma jeunesse une femme de droit madame Saida Akremi avocate de zakaria , elle répond présente oublie son statut de personnalité accourt sans hésiter. J’appelle les hommes les femmes de droits de l’homme et comme d’habitude Radhia Nasraoui accourt en premier. Que reproche –t-on si sévèrement à cette femme ? Qu’elle soit là à chaque fois que cela se gâte à cheval des causes ? Qu’elle soit toujours et encore là où la police n’aime pas parceque les méthodes sont les mêmes sans la personne de benali mais sous la gouvernance de son fantôme de sa toute puissance de sa mentalité de sa création de ses copier coller de ses clones ? Des blessés affluent du ministère de droits de l’homme portant des marques plus ou moins légères de violence prétendant selon leurs dires les avoir subies toujours par notre vaillante police . Des femmes des hommes des jeunes des moins jeunes des femmes de martyrs des mères de martyrs courent de part et d’autres dans cet hôpital se faire soigner. Madame Yamina zoglami ainsi que deux autres membres de la constituante accourent au secours de leurs blessés et famille de martyrs. Dans ma douleur et ma peur, je ne fais que les saluer. J’oublie de leur annoncer que zakaria est encore un torturé de la révolution que sa vie est entre un fin fil et de sa vie se décidait la mienne. Elles ne s’attardent pas sur mon cas nous avons à peine l’occasion de nous saluer. Mon avocate mon amie ma sœur prend mon fils accompagné de mon mari le scotchent entre eux et quittent sans tarder l’hôpital. Comme par magie dehors plus de flic ni policier juste la routine avec une cohue de policiers en civils . Surement que j’exagère que je suis dans la paranoïa des policiers que je les vois partout mais allez -vous comprendre pour une fois que ce que je vis depuis novembre 2011 depuis l’arrestation de l’aéroport puis de celle du premier fevrier à la kasba par cette même police diligée pour le même et unique tort d’avoir filmé les policiers en situation d’abus et de répression sous tous ces modes. Allez vous comprendre que je ne peux lâcher et que je suis une maman qui respire vit de sa maternité Allez vous comprendre qu’il m’est plus essentiel vital de vous répéter en non stop: Prenez ma vie mais ne prenez pas mon fils .