vendredi 22 janvier 2010

A toutes les maman d'abord, à tous les enseignants par la suite..


Tout ce que fait un indien, il le fait dans un cercle. Il en est ainsi parce que le pouvoir de l'univers opère toujours en cercles et que toute chose tend à être ronde.."

Greg me propose une autre photo et cette introduction.
L'expérience semble lui plaire ,moi elle me fait planer.
J'aime que les choses aient un sens, que les mots soient un message.
J'aime construire car je sais combien il est facile de détruire.
J'ai maintes fois été confrontée à ces revers de médaille et je ne peux vous décrire combien est ma peine lorsqu'au lieu de la création vient l'echec ou la défaite.
combien est mon délire lorsque le rêve ne laisse plus de place à la laideur.
combien est ma tranquilité lorsque j'avance dans la nuit sereine, satisfaite et accomplie.
Oui j'aime arrondir les côtés, joindre les berges et souvent sans m'en rendre compte faire ces cerles non pas dans le sable comme le ferait un vrai landardiste mais dans la vraie vie au point de m'étourdir, m'étourdir , m'étourdir encore et encore...
tête baissée, les yeux fermés et vlan,je m'en prends plein face.
Pourtant une minute après, mon agitation reprend et tel un autiste dans sa sphère,je reprends mes spirales dans le vent alors je comprends que je ne peux être que comme cet indien , celui de Greg dans sa phrase de l'introduction.
Je suis sûre que certains ne voient dans cette écriture qu'un exercice de style. Moi,je tiens à boucler le cercle d'une chose qui me tient à coeur ,d'une promesse que j'ai faite à Jane une bloggeuse et dont j'ai touché le fond au cours de ces vingts dernières années, lâge de mon aîné.
Mon fils marche dans ses vingts ans dans des pas que je veux sûrs, forts et sans ombrage et pourtant combien les difficultés sont venus à lui, à moi mère trop maternelle , trop fusionnelle, trop possessive par certains jours.
Mais tellement aimante de ce morceau de chair qui est mienne que je vois grandir chaque jour un peu plus pour se détacher imparfaitement de moi.
Pourquoi imparfaitement et comment le cercle est-il bouclé?
Ala suite d'un travail pénible, agressif presque barbare vient un beau bébé blond grasouillet.
De sa couveuse à peine réanimé,son regard vif a accroché le mien la fraction d'une seconde, une petite seconde mais qui m'a ramené à la vie pendant que je m'évanouissais dans des suites de couche très hémorragiques.
Au réveil, mon enfant est encore en salle de réa mais je sais qu'il donnerait de lui, qu'il me reviendrait comme moi pour lui.
Nos regards croisés après qu'on nous ait sectionné l'un de l'autre s'étaient scellés à jamais.
Je sais que mon enfant me survivrait.
Seule une mère peut comprendre cela sans le moindre doute ou hésitation.
Nous avons survécu l'un à l'autre fortement, intimement d'une manière vscérale entretenue par cette fibre juive qui mon Dieu combien elle panique
pour la moindre montée fébrile,
pour la moindre toux,
le moindre pas qui trébuche,
pour la simple poussée dentaire,
pour le moindre bleu,
pour.. pour.. pour
et puis plus tard, lorsqu'il devient plus grand
pour le mondre retard quand il est dehors
pour cette tête qui tourne un peu trop
pour cette poussée d'hormones vers telle ou telle belle créature jamais bien à mon goût
Je dis bien nous avons survécu l'un à l'autre après ce travail laborieux et qui a mis en péril nos deux vies .
Nous avons survécu et nous vivons encore sur ce mode où la moindre embûche, le moindre faux pas ou malaise est pressenti exagérement surtout par moi.
Trop maternelle ou sensible,j'entre dans mon rôle de mère sans jamais consentir à la démission du moins au holà même après toutes ces années, même quand mon petit devient grand , un homme tbarkallah.
Ma fibre maternante a été si fébrile et secouée certainement et comme je me plais à m'excuser parceque la santé de mon fils a été un peu fragile du moins aux limites de la normale enfin un peu particulière non pas qu'il souffra hamdoullilah d'un mal invalidant mais parcequ'il sortait du lot de la normalité.
Longtemps, il a été et il l'est encore un enfant calme un peu solitaire peu bavard opérant surtout en solo.
C'est un enfant doux, sensible et peu dérangeant.
Il a monté, démonté un léggo à six mois alors qu'il fallait plus.
Il a marché à neuf mois.
Il a parlé plus de vingt mots en un an.
Il a eu sa première dent tard vers deux ans.
Il a fait son entrée à l'école à cinq ans alors que c'est à six en Tunisie.
Il s'est démarqué dans sa première année scolaire par une année difficile douloureuse face à une institutrice bornée et machiavélique allez me lire en début du blog dans " CETTE fois , j'ai eu à ma consultation une enfant de cinq ans...." et vous comprendrez.
Elle s'est acharnée sur lui aussi à mon insu.
Tout a commencé lorsque mon fils a commencé à faire un sans faute en maths, sciences et toute autre matière et que son propre fils ne réussissait pas alors qu'ils étaient assis tous les deux au même pupitre.
Mon fils n'a pas été premier de sa classe ni cette année ni bien des années après.
Son écriture qu'il a toujours d'ailleurs, est laide, griffonnante,, désarticulée comme jamais un instituteur ou enseignant n'aimera.
S'ajoute à cela un caractère pleureur sur un fond solitaire jamais bagarreur mais anxieux presque détestable pour le peu de sociabilité.
Un être qu'on n'aime pas facilement parcequ'il nous rapelle à nos insuffisances, à notre désir puissant de communication, de partage, de dépendance.
C'est malheureux que je dise cela, enfin de la bouche d'un médecin mais j'ai été maman etcombien j'ai pu souffrir de ce manque à comprendre de mon fils.
J'en ai été à frôler la dépression et plus grave encore mais sans jamais venir à douter de lui, de ses capacités, de cet être particulier et rare.
Jamais , je n'ai douté et c'est pour cela que ce soir, j'écris.
J'écris b'abord pour Jane ,une maman qui s'inquète pour son gosse.
J'écris parceque je me suis promise dans ce blog et ailleurs aussi de rester engagée dans mes dires, mes avances , mes pas et si souvent j'ai à trébucher ou tomber, ma volonté, mon désir de bien faire m'en excuse.
J'écris pour témoigner et peut être servir.
Le parcours scolaire de mon fils a été plus que parfait dans un régime scolaire stictement français sur une décision parentale apès notre déception de l'institutrice précédente.
Non pas que le système français soit le meilleur mais parcequ'il était le seul dans nos possibilités à être plus souple et un peu plus ouvert.
Pourtant les difficultés ont continué à tracasser sa scolarité non pas qu'il a manqué de capacité ou de compréhension mais parceque mon fils a eu toute sa vie une attitude ascolaire enfin une attitude non conforme peuu bavard peu dérangeant ne tenant jamais un cahier.
Pas un mot d'écrit.
Pas de prise de note.
Une pénible frustration pour ses enseignants.
Une plaie pour cet être rempli de sensibilité qui se mansardait dans une solitude performante car nul n'excellait comme lui dans ses études.
Attitude réservée presque narguante pour des enseignants limités alors que
dans l'affirmation se terrait l'anxiété,
dans le tremblement ou le tic se terrait la force,
dans l'écriture médiocre et désordonnée se cachait le génie.
Pas une séance d'éducation physique sans remontrance, sans embûche, sans mot sur le carnet.
Pas une année scolaire sans convocation chez le CPE ou parses professeurs pour une attitude négative et presque provocante
J'arrivais un sourire faux, une crampe dans le ventre:
"alors il a été bavard insolent ou un travail non fait"
Non bien au contraire madame , il a été brillant plus que brillant mais il se refuse aux régles, à l'institution. c'est un enfant imbu, ascolaire,presque asocial mais étonnamment brillant, excellent.
Une fois je me souviens il était en terminale, la CPE me convoque me répète le même topo et ajoute son prof de philo se plaint de sa non prise de note, de son entêtement à ne jamais avoir de cahier à à à à à à à et moi je ne peux le tolérer dans notre lycée et s'il arrivait à échouer son bac je lui donnerai pas la chance de s'inscrire dans ce lycée..Elle parlait delui comme s'il était un cancre alors qu'il était le premier ou le second de sa classe je ne sais plus!
Jelaquitte en larmes, les lèvres tremblant de douleur.Mon fils vient à ma rencontre se ramène voir la CPE et lui crache calmement:
MADAME AVEC TOUS MES RESPECTS POUR VOUS LA CPE mais vous oubliez qu'ici dans ce lycée, je suis sur un sol français et en France, nous avons des droits et mon droit en tant que tel me donne le droit d'être et de rester dans ce lycée avec ou sans votre consentement!
Il essuya mes larmes et n'a pas eu à redoubler mais a réussi son bac avec mention et a été le seul à êtyre accepté dans une école prépa prestigieuse et de grande renommée de Paris.
Ce qui est bien en France, c'est que c'est un pays de droit ça je le dis en passant.

J'ai oublié de mentionner qu'au cours de ce parcours difficile, nous avons eu affaire à beaucoup de gens sévères, bornés, peu tolérants parfois mais aussi à certains charmants qui prenaient la peine de venir vers lui pour le conforter et lui dire de ne pas s'inquiéter , qu'il était juste différent sortait du lot comme certains grands.
Tout comme le jour où son professeur de math m'a appelé chez moi pour me dire qu'il venait en visite voir la chambre de mon fils et le cadre où il vivait.Il m'a prié de ne rien ranger, rien toucher devant mon hésitation à lui montrersa chambre malrangée, les livres par terre, le désordre et tout le reste.
Il était aux anges devant cette vision qui semblait le réjouir à ma grande gêne.
Il a rapporté et jusqu'à cette année d'ailleurs qu'il avait affaire à un petit génie de l'ordre de Einstein et de Rousseau.Il rayonnait de plaisir et lui prédisait un grand avenir .Il riait même de mes peurs et de mon anxiété. Il me supplia de laisser mon fils à son rythme sinon il se perdait.

Nous avons grandement pataugé avec ces difficultés et nous avons même été amené à le prendre en consultation spécialisée de psy, de calligraphe , de pédiatre mais sans grand apport, on nous sortait à chaque fois mais estimez vous heureux qu'il soit bon juste quelques exercices et application et moins d'entêtement et de gâterie et son écriture s'arrangera jusqu'à cette année où la boucle s'est fermée et où nous avons enfin la confirmation que mon fils souffre d'un mal suspecté mais non confirmé appelé agréablement pour moi sa mère et que j'aime à vous répéter tellement qu'il m'allége, me submergeet me comble: E.I.P
SOIT enfant intellectuellement précoce dont le QI dépasse les 150 , dont les facultés sont importantes, dont le comportement social laisse à désirer tant ils sont solitaires, renfermés, anxieux, mal dans leur peau, toujours avec des plus âgés et dont l'écriture est pénible ...
Depuis, je suis dans l'accalmie.
Pour tout cela,ce soir j'écris.
Tout comme l'indien de Greg, mon rond a aboutit à cette conclusion .
Depuis, mon sommeil est plus calme, mes insomnies apaisées.

dimanche 17 janvier 2010

Greg et moi....



Greg , un ami de blog que je respecte beaucoup
me tend une proposition qui me comble.
Il désire lui aussi assembler mes textes avec ses photos d'une extrême beauté.
Cela fait une semaine que je n'arrive plus à écrire un mot.
Alors que les mots se bousculent en moi mais leur son est creux, apathique presque âcre.
Cela ne présage rien de bon.
Je n'aime pas ces situations car si elles durent , elles me deviennent douloureuses , insupportables car écrire pour moi c'est comme respirer, manger ou faire l'amour.
Je vis de l'écriture.
Je vis dans l'écriture.
De nature complexe, je n'aime pas trop la RASRA comme dirait un bon juif tunisien soit la complainte permanente car que sont nos soucis quotidiens devant une catastrophe naturelle qui balaye tout,
un tsunami ou une maladie qui anhihile et détruit?

J'aime rire et faire la folle,
Il m'arrive de pleurer un bon coup.
Puis me moucher n'importe où .
Rire et repartir un peu plus loin.
Je n'aime pas quand ça se gâte
quand ça devient futile
quand l'animosité peint les blogs
quand l'amitié tourne en jalousie ou pire encore en cochonnerie!
J'estime que chacun de nous en créant son blog l'a fait dans un désir premier de création ,
d'évasion
ou un peu des deux.
Lorsqu'il a commençé à être visité puis commenté, un réel plaisir imbibé de fierté est né.
Mais lorsque les langues deviennent mauvaises ou versatiles, l'idée de ne plus rester m'a effleurée pendant des jours.
Cette méchanceté ne m'a pas personnellement visée mais sur un autre blog chez des personnes fragiles, d'une extrême sensibilité.
J'ai failli démissionner, partir pour un long break ...
Je le ferai probablement.
Je n'aime pas l'acharnement.
Il me fait tomber.
Il m'est difficle de m'en relever.
Je ne supporte pas la lâcheté.
Tout simplement, elle me tue!

Puis est venu Greg, sa demande...
Je me suis emballée .
J'ai commencé alors à cicatriser .
Depuis, je ne veux parler que de joie.
D'amitié solide pourquoi pas?
Je voudrai parler de fils brodés de soie.
Tissés dans le virtuel puis dans le réel,je ne sais!
Je voudrai parler du plaisir de discuter avec un aîné.
Remplir les cases manquantes, évacuer et certainement apprendre.
Je voudrai parler de la bouffée d'air frais puisée chez la jeunesse d'à côté.
Pourquoi pas les assister et les aider.
Je voudrai parler de la complicité qui se noue comme cela , d'ici et là.
Je voudrai parler de mon pays, de sa beauté.

Je voudrai parler de Sidi Bou Said, ce village unique au manteau bleu et blanc.
Je voudrai parler de son eau diurétique et pleine de bons effets.
Je voudrai parler de ses rues tonitruantes et montantes pour finir dans le mémorable café des nattes.
Une vue hors pair
d'un côté sur le cimetière,
de l'autre sur la mer dans ses jupes azurées.

Je voudrai parler de Jerba la douce , de houmet essouk, de la Ghriba et son tombeau légendaire, fierté de ma mère.
Pourquoi ma mère ?
Mais parceque la Ghriba est un mausolée juif renfermant un tombeau qui a une belle histoire, celui d'une femme inconnue d'où son nom la Ghriba en arabe.
Devenu véritable lieu de pélerinage des juifs du monde entier depuis qu'un tombeau inconu fût balloté sur les plages de Djerba il ya voilà des siecles déjà.
Le tombeau ne voulant pas s'ouvrir , on fît venir les gens de foi:
un rabin,un prêtre et un imam.
Le chrétien signa le tombeau de sa croix et pria en égrenant son chapelet mais en vint le coffre ne voulût s'ouvrir.
Il céda sa place au musulman qui fit ses ablutions , étendit un tapis devant lui et pria en récitant des versets du coran mais rien ne vint.
Il recula et le juif avança en se balançant d'avant en arrière, kippa sur la tête, talit sur les épaules et répétant son " Shema Esrael Adonay "
Le miracle eut lieu et le coffre s'ouvrît contenant le corps d'une femme inconnue mais juive certainement d'après la légende.
Depuis le tombeau fût enterré et devint ce mémorable lieu de culte pour les juifs du monde entier.

Je voudrai parler de Matmata, ville ancestrale de ma belle famille et de ces trous millénaires.
Creusés avec science dans le ventre de ces montagnes berbères.
Ni vents de sable ni sirrochho ne semblent les perdre.

Je voudrai parler d'EL Jem et de son théatre romain.
UN édifice d'une rare beauté hors temps et hors saison.
Il me semble entendre la foule dans sa clameur.
Une irruption presque de Cléopatre et des gladiateurs.

Je voudrai parler des autres ruines qui meublent l'histoire.

Je voudrai parler de l'oranger, du jasmin et du bougainvillier.

Je voudrai parler de l'olivier beau et majestueux, une avouable fierté .

Il n'a d'égale en beauté que ces palmiers de Douze ou de Tozeur.
Roses de sable et sable à l'infini.
Grains d'or vivifiés par un soleil tapant.
Qui retient dans ses filets la vie .
Un vieux se dore dans ses rayons, une femme, un enfant!
Puis cet astre de feu qui se couche
nouant à ses pieds amours et corps en gestation.
Havre de paix et fruits bénis.
C'est à quoi, le soleil de Géco fait écho.
Pour cela et plus, je lui dis un infini merci!






NB:

Greg a réalisé cette toile merveilleuse en tendant des métres de ficelle au Sénégal puis a reccueilli le soleil dessus volà sans photoshop ni rien juste la nature sur un sol nu fait de caillous et de sable
visitez le sur son blog le blog de Grégory Goffin et vous ne regretterez rien

vendredi 8 janvier 2010

Les âmes sensibles s'abstenir.....

Ce soir, j'écris encore pour Epamin qui est dans l'heureux évenement d'être pour la première fois grand-mère.

J'écris aussi pour Sue dont le statut est plus vieux mais qui souffre grave du désaveu.

J'écris surtout pour dire combien il est doux , important, capital , vital, pièce maîtresse de nos vies de se savoir piloter par des objectifs, des raisons de vivre.
Devenir grand-parent est un statut hors norme,hors maternité ,
C'est des fois plus.

Dans ma langue et dans nos proverbes arabes, nous avouons que l'utérus ,toujours ramené au foie comme si on enfantait par le foie mais là n'est pas la question , était capable d'enfanter deux fois en faisant allusion la première fois à sa propre maternité(paternité) , la seconde à celle du jour où son petit-fils ou sa petite fille est né.
Tout cela pour souligner combien c'est un statut unique , magnifique qui transforme la vie de la personne en question.

Je ne suis pas grand-mère , mes enfants étant encore trop jeunes mais j'espère le devenir un jour .
Pour goûter à La relation unique et torride qui noue pappy ou mammy au petit.
Pour pouvoir revenir de loin, comme je l'ai vu ce jour d'un juin 2003.


"Baba Azizi, baba Azizi"
soit pappy chéri dans mon dialecte .
Chaque peuple a sa propre histoire, ses tendances, ses moeurs, ses interdits, ses permissivités, ses appelations.

Pour certains, c'est pappy ou mammy , pour d'autres c'est pépé ou mémé ou encore prince pappy ou pappy roi...
Chez moi, si c'est pas tout cela c'est surtout
Baba azizi ou Baba sidi(baba maître en faisant régner les grands parents ou parents en maîtres absolus en rois comme le dicte la religion soit la vénération)

Baba azizi, reviens fais le pour moi!
regarde c'est moi en dessous la blouse et le masque ta petite fille chèrie
Baba azizi "peuplai" réponds ouvre les yeux
Baba azizi "peuplai" reviens fais le pour moi une dernière fois
Baba azizi c'est moi ton amie
Baba azizi "peuplai" c toi qui lâche alorsque tu m'as appris que la "mamma" est la base de tout qu'il faut bien manger pour avoir ta force,toi mon hercule!
Baba azizi peuplai ne lâche pas souviens toi de nos promenades ensemble au zoo et que tu ramenais le pain de la veille que tu gardais pour moi, pour notre gazelle.
que tu émiettais en petits morceaux trop gros de mes yeux,émerveillés des tiens devant moi ta poupée adorée comme tu disais
Baba azizi reviens dis moi que tu m'entends
dis que c'est pas pour de vrai, que c'est juste pour faire râler mémé
Baba azizi tu te rappelles nos sorties de quatre heures et que je t'obilgeais à te mettre en fin de file parceque ta voiture est vieille tout comme toi d'ailleurs
Baba azizi, t'es pas parti pourça parceque moi je m'enfous de mes copines, tu comptes plus pour moi
Baba azizi tu te rappelles les goûters de quatre heures et que tu ramenais tousles jours sans faute les deux sachets de popcorn, un pour toi un pour moi et que tu faisais semblant d'aimer rien que pour me taquiner
Baba azizi, lève-toi t'es pas beau avec tous ces trous et ces fils,
Baba azizi raconte moi une histoire comme tu sais si bien le faire
raconte moi l'histoire du petit prince ensorcelé, de Shérazade ou d'Ali BABA et les quarantes voleurs.
peuplé, raconte moi comme toutes les nuits .
Baba Azizi, j'ai peur et puis cette odeur.
Je sais que t'aimes pas la maladie.
peuplai, lève -toi
tiens je vais te montrer mon dessin,
je l'ai fait pour toi pourque tu ailles mieux
celui-là c'est mon amoureux, il s'appelle François
non mehdi c'est fini,il ne sait pas jouer
dis ne répète pas à maman
elle te fera les yeux ronds
mais comme elle peut pas te gronder,
je me cacherai comme toujours derrière toi et c'est toi qui la grondera, pas vrai
Baba azizi, aujourd'hui à l'école il ya une fille qui m'a tiré les cheveux mais moi j'ai pas pleuré , je te promets
Baba azizi, j'ai eu un "A" dans mon carnet et c'est toi qui va comme toutes les fois le signer
dis oui peuplé dis oui dis oui di....

Elle est rentrée dans la salle de réanimation comme une faveur pour sa mère et son père(notre métier), une entorse au réglement mais ses larmes l'inondèrent, ses sanglots de petite fille gâtée à qui on n'a jamais rien refusé, surtout pas de son pappy s'élevèrent petit à petit.
Elle pleurait à notre manière.
Celle des arabes et andaloux qui font tout dans le bruit.
Celle des juifs séférades dont elle tient une partie.
Celle des pleureuses italiennes , les granas ancêtres de sa mammy.
Toujours tout dans le bruit, les joies et les deuils et c'est là le drame de leurs vies!
Ses pleurs remplirent la salle de réa.
Montèrent au ciel.
Se cognèrent pour la première fois .
Revinrent se fracasser pour alarmer l'infirmière de garde qui empoigna ma petite de neuf ans pour la faire sortir.
Elle hurlait fort et avec vigueur en agrippant la main de son grand-père, son géant, son hercule comme elle disait.
lâchez-moi c mon daddy
lâchez-moi c'est Baba azizi
Baba azizi dis lui

"Lâchez là ,s'il vous plait."

Une petite voix, un souffle faible mais ferme.

"Il revient.
Le malade revient, vite un médecin!"


Mon père une fois réveillé, retapé comme seplaisent à dire les doc nous rapporta que de son voyage vers l'au-delà, il ne se rappelait de rien sauf des pleurs de ma fille qui le suppliait de revenir pour elle.
Il revint pour elle, c'est lui qui nous l'a dit.
Nous avons été soulagés.
Nous avons ri.
Nous avons dansé.
Mais avons nous profité au mieux de ce sursis?
Je ne sais pas.
Je ne sais plus.
Je ne sais rien de rien comme disait Gabin.
Juste que ma fille, son grand-père, leur amour si fort l'un pour l'autre a réussi là où moi le médecin à la con ainsi que les autres doc s'étaient plantés!

Mon père nous quitta, il ya bientôt quatre ans , dans presque trois jours.

Pour ceux qui ont encore la chance d'avoir leur père.
Pour ceux qui ce soir,j'ai une pensée et que je n'oublie.
Pour ceux qui sont en brouille ou en froid.
avec leurs parents ou grands parents.
courez vers eux et au risque de me répèter
demain peut-être, ils ne seront plus là
courez faites la paix
profitez de ce sursis
croyez -moi, je sais ce que je dis!

mardi 5 janvier 2010

Emmanuel, la lavande et moi....



IL y a un jour un ami bloggeur, Emmanuel m'a invitée à colorer par mes mots ses palettes déjà joliment colorées.
Cela me remplit de joie bien sûr , de fierté en quelque sorte.
Je retourne à son blog une,deux et plusieurs fois pour qu'elles me parlent car si rien ne me parle, les mots se refusent à moi, se meurent en couche avant même d'être formulés comme dans tout d'ailleurs avec moi.
Je marche au feeling et si des ondes invisibles ne se tissent pas, rien ne sort, rein ne vient, rien ne se crée!
Dans tous les chemins de ma vie, leurs croisements et leurs détours, je ne choisis presque jamais mais les choses viennent s'offrir à moi sans aucune réserve ni retenue .
Des fois ça passe,le plus souvent ça casse.
Cela foire au flottement de l'air,
au battement d'un cil,
au chuchotement d'un silence ou encore à la stérilité d'une scéne ou paysage.

Les carrés d'Emmanuel m'ont parlé bien avant son invitation surtout lorsque son carré m'a parachutée droit dans les enfers de certains hommes qu'on retient pour une cause méritée ou non en prison.
Il appela sa création flottaison ou prison de pierre.
Il emprisonnait simplement dans un carré de pierres de la lavande.
Seules les créations simples savent nous parler au mieux,
savent nous toucher.
Cela m'emporta dans un tourbillon fou vers un monde que je devine parceque je l'ai approché sans y entrer ,
terrible et cataclysmique.
Accompagnée d'une autre idée de Sylvie une autre bloggeuse, j'écris alors un texte sur mon blog ma foi, dur et insupportable sur la prison.
Il retrace certainement mal et insuffisamment la vie, les galères, les descentes aux enfers d'un prisonnier.
Je dresse d'une manière certainement boiteuse les faces cachées des maisons de
redressemnt car il ne suffit point de bien décrire pour vivre.
C'est jamais comme!
Une fois, j'ai suivi une personne dans son parcours derrière les barreaux,les murs hauts à cacher le soleil, la lumière, la vie.
Plus de décence,
Juste une réduction à un état animalier où les voix se taisent,
les yeux se scotomisent de jour et de nuit sur des crimes honteux pire que ceux du dehors.
Diffamation, viols, fornication, vols , raquettes,
des scénes de torture inimaginables où l'homme capitule rapidement pour tronquer son humanité contre des cas de figures impossibles, excécrables et sordides.
L'homme dans ce cas choisit souvent d'être chacal ou porc pour survivre.
Alors vient "l'aréa " àlaquelle je confonds rêveusement le carré d'Emmanuel.
C'est comme cela qu'ils appelent le droit à la sortie en plein air pour une bonne demi-heure de soleil ou de pluie mais d'air frais renouvelé loin des puanteurs du chambri soit une cellule jamais individuel sauf pour le silloun ou l'isoloir comme ils se complaignent de nommer.
Le chambri est une cellule de prisonniers toujours en surnombre et où les plates en ciment sont insuffisantes pour dormir , les bouches d'aération exigues, les lumières toujours en veilleuese, l'air contaminé.
L'aréa certainement loin d'être remplie de senteurs particulièrement douces ou de lavande leur procurent un semblant de liberté mais la guerre des clans s'y joue aussi, la "piovra "y sévit également en permanence.
Voilà ce à quoi ce simple carré de pierres, de lavande et son intitulé me fait penser!

Puis vient ce carré de pierres.
Que je confonds sciemment à des oeufs.
Des oeufs déposés avec délicatesse bien au chaud.
Dans des nids de fleurs de lavande.
Coeur de pierre ou roc en fonte.
Accomplissement du miracle, oeufs en ponte.
Sublimation de l'acte, humanisation des gestes.
Capitulation du froid , du gel, de la pierre.
Regain d'humanité,cessation des guerres.
Tantôt une ébauche de nid qui se tisse fleur par fleur.
Tantôt un oeuf que couve adorablement la lavande.
Dans une maternité sans précédent.

Un autre me rappelle les épitaphes de marbre
Qu'on pose surles tombes des cimetières musulmans.
Ornés d'une plante qu'on séme tel un arbre.
Souvent à senteurs.
Pourquoi pas la lavande.
Des versets coraniques rappelent majestuesement.
Que l'homme est finitude.
De terre,il est créé,
A la terre il revient.
Je suis subjuguée par autant de contraste.
Le tout fignolé dans la simplicité.
Joyau véritablede la création.
Un appel puissant à la vie fort de ces oeufs prêts à éclore secondé par un rappel humble à la mort, aux cimetières :ces havres de silence, de repos éternel comme semblent chanter les poètes.

Un défilé de lavande à tous les goûts.
Une porte à l'évasion, aux rêves les plus fous.
Un assemblage de bacs de fleurs de lavande.
Un panorama chaud et suave.
Une palette bavarde et abonde.

Lavande de mon enfance qui me ramène aux linges de ma mère,
Au blanc immaculé de sa lessive,
Au frais de ses armoires parfumées ou plutôt lavandées.
A l'ordre parfait dans ses affaires.
A sa cuisine judéoarabe hors cordon,
Un délice aux confins du sucré-salé.
A son pain sans levain, les jours de Pâques.
A sa maternité débordante.
Aux généreux décolletés de mes juives.
A leur maternité friande et à leur coeur altruiste et sans borne.

Lavande de Pline et de Galien,
Médecin et penseurs de l'antiquité ainsi que les anciens
Qui virent dans cette fleur des bienfaits incontestés
Tant en médecine populaire
Qu'en phytothérapie.
Lavande de mes terres,
Lavande de ma méditerrannée, je vois dans ces interstices que tu combles un hymne à la vie.


ps :pour joindre Emmanuel, il suffit de cliquer sur sa petite de fenêtre dans les membres de ma communauté

dimanche 3 janvier 2010




Parce que j'ai écrit de mes yeux dans une cérémonie gaie.
Je me dois de porter ces mêmes yeux dans d'autres circonstances moins gaie.
Nous en discuterons à volonté par la suite.


Hier, j'ai été à un enterrement.
Je n'aime pas les enterrements.
Cela me rend mal à l'aise.
Peut-être parce que cela remue involontairement en moi quelques rudes souvenirs ...
Peut-être parce que le seul souvenir de la mort nous confronte avec notre propre mort !
Je n'aime pas ces ambiances mortuaires.
Ce n'est point ce corps froid qui gît entouré de sa famille dans l'attente d'un dernier au revoir qui m'indispose le plus.
Mais toute cette mêlée de gens qui arrive d'un peu partout.
Je n'aime pas cette assistance qui du vivant du mort ne le voyait jamais ou presque et qui une fois sa mort annoncée,
revêt un subit intérêt,
des marques de sympathie devenues tellement inutiles.

J'ai traîné la patte avant d'y aller.
J'ai hésité
me suis trouvée milles excuses pour ne pas y aller.
Puis une seule image a fait grand écran dans ma tête.
Elle s'est imposée à moi,
m’a définitivement happée,
aspirée comme par un aimant :

Celle de mon père sur son lit de mort.

J’ai une dette envers la défunte car c'est d'une femme qu'il s'agît...

Je me suis ainsi vue conduire vers elle avec un réel empressement.

L’air était sombre et chargé.
Des rafales de femmes et d’hommes.
Les hommes pressaient le pas pour arriver les premiers et tenir une place notoire à côté des hommes de la famille de la défunte.
Ils étaient presque tous costume –cravate des plus soignés comme il sied à la circonstance.
Ils étaient ridicules dans leur sollicitude !

Les femmes s’amenaient par vague dans des tenues des plus élégantes.
Coiffures des plus soignées.
Bijoux de grande valeur aux cous et oreilles.
Lunettes noires assorties cachant bien tout le visage.
Sacs griffés à leur bras savamment accrochés .
Une grimace aux lèvres faussement tourmentée .
L’ombre d’une larme de crocodile soigneusement posée sur leurs yeux discrètement bien maquillés.

Que du beau monde!
J'avoue qu'il s'agit d'une notoriété!

Des yeux errants, ils s’efforçaient de percer les ombres à la recherche d’une connaissance fructueuse, d’un visage sympathisant pour engager quelques chuchotements des plus virulents.
Ils ne se gênaient point de souffler quelques ragots, de fignoler certains passages ou s’immiscer dans une intimité en rapport avec la personne qui depuis quelques instants avait disparu.
C’est à peine s’ils avaient pour la majorité croisée la disparue mais presque tous étaient là par complaisance, par notoriété de la défaite et des fois par curiosité.
Juste pour être dans la bonne grâce des descendance de la défunte.C’étaient d’une médiocrité d’incendie.
Seule une poignée de parents proches semblaient réellement affectée.
Des sanglots véritables les soulevaient et ils n‘avaient point besoin de décréter la tristesse.
Ils savaient depuis quelques instants qu’ils étaient devenus à jamais ORPHELINS de cette grand-mère, mère ou sœur.
Et il n’y aura jamais assez de mots pour une telle douleur.

Dans pareille circonstance qu'on aime à mystifier et celle d'hier qu'on aime solliciter qu'y a-t-il de vraiment inchangé?

Seul le regard de l'homme reste le même.
Cette cupidité.
Cette véracité.
Cette médiocrité à ne regarder et n' applaudir que ce qui brille, le reste n'est que futilité.


Juste par honnêteté.
J'ai écrit ce texte il y a voilà une année!

samedi 2 janvier 2010




Tout à l'heure, j'ai été à un mariage..
C'est bien pour un début de nouvel an.
Je m'arrange un peu , me fait coquette pour l'occasion.
Je ne peux me départir de l'invitation.
C'est pas que je n'aime pas la fête .
Juste que je n'aime pas la confusion.
Les boules me nouent anneau par anneau.
Des crampes m'attrapent en soubresaut.
Bégaiement sur des peurs antiques.
Ambiances fêtardes peintes de superflu, d'opulence et de médisances.
Pourquoi médisances quand tout prête à la joie?
Femmes toutes belles,hommes élégants.
Femmes glamour, hommes charmants.
Un mélange pétillant sur classe et beauté.
Subterfuges et vies maquillées.
Les yous yous accompagnent l'entrée du cortège.
Les parents se bousculent la première place.
Sourires postiche et fausses amabilités.
Séances photos et long discours pour les deux tourtereaux.
Aujourd'hui intimement scellés.
Demains très incertains par ces temps trop mélangés.
Jeunesse volage, amours de courte durée.
Mon regard balaye la salle bondée.
Il double celui de cette bombe au bras de son mâle un peu trop coq.
Elle roule un oeil vers le voisin d'à côté.
Il vire de l'autre sur un généreux décolleté .
Les langues se délient dans un brouhaha joyeux.
Belle tenue pour gringalette.
Maquillage trop criant pour les yeux.
Fringues à deux sous, diadèmes ou gadgets.
Bouffe pas trop réussie, gâteaux à peine sucrées.
Toujours à redire dans la bonne ou mauvaise foi.
Je glisse hors la foule pour m'éclipser sans grand poids.