
Tout ce que fait un indien, il le fait dans un cercle. Il en est ainsi parce que le pouvoir de l'univers opère toujours en cercles et que toute chose tend à être ronde.."
Greg me propose une autre photo et cette introduction.
L'expérience semble lui plaire ,moi elle me fait planer.
J'aime que les choses aient un sens, que les mots soient un message.
J'aime construire car je sais combien il est facile de détruire.
J'ai maintes fois été confrontée à ces revers de médaille et je ne peux vous décrire combien est ma peine lorsqu'au lieu de la création vient l'echec ou la défaite.
combien est mon délire lorsque le rêve ne laisse plus de place à la laideur.
combien est ma tranquilité lorsque j'avance dans la nuit sereine, satisfaite et accomplie.
Oui j'aime arrondir les côtés, joindre les berges et souvent sans m'en rendre compte faire ces cerles non pas dans le sable comme le ferait un vrai landardiste mais dans la vraie vie au point de m'étourdir, m'étourdir , m'étourdir encore et encore...
tête baissée, les yeux fermés et vlan,je m'en prends plein face.
Pourtant une minute après, mon agitation reprend et tel un autiste dans sa sphère,je reprends mes spirales dans le vent alors je comprends que je ne peux être que comme cet indien , celui de Greg dans sa phrase de l'introduction.
Je suis sûre que certains ne voient dans cette écriture qu'un exercice de style. Moi,je tiens à boucler le cercle d'une chose qui me tient à coeur ,d'une promesse que j'ai faite à Jane une bloggeuse et dont j'ai touché le fond au cours de ces vingts dernières années, lâge de mon aîné.
Mon fils marche dans ses vingts ans dans des pas que je veux sûrs, forts et sans ombrage et pourtant combien les difficultés sont venus à lui, à moi mère trop maternelle , trop fusionnelle, trop possessive par certains jours.
Mais tellement aimante de ce morceau de chair qui est mienne que je vois grandir chaque jour un peu plus pour se détacher imparfaitement de moi.
Pourquoi imparfaitement et comment le cercle est-il bouclé?
Ala suite d'un travail pénible, agressif presque barbare vient un beau bébé blond grasouillet.
De sa couveuse à peine réanimé,son regard vif a accroché le mien la fraction d'une seconde, une petite seconde mais qui m'a ramené à la vie pendant que je m'évanouissais dans des suites de couche très hémorragiques.
Au réveil, mon enfant est encore en salle de réa mais je sais qu'il donnerait de lui, qu'il me reviendrait comme moi pour lui.
Nos regards croisés après qu'on nous ait sectionné l'un de l'autre s'étaient scellés à jamais.
Je sais que mon enfant me survivrait.
Seule une mère peut comprendre cela sans le moindre doute ou hésitation.
Nous avons survécu l'un à l'autre fortement, intimement d'une manière vscérale entretenue par cette fibre juive qui mon Dieu combien elle panique
pour la moindre montée fébrile,
pour la moindre toux,
le moindre pas qui trébuche,
pour la simple poussée dentaire,
pour le moindre bleu,
pour.. pour.. pour
et puis plus tard, lorsqu'il devient plus grand
pour le mondre retard quand il est dehors
pour cette tête qui tourne un peu trop
pour cette poussée d'hormones vers telle ou telle belle créature jamais bien à mon goût
Je dis bien nous avons survécu l'un à l'autre après ce travail laborieux et qui a mis en péril nos deux vies .
Nous avons survécu et nous vivons encore sur ce mode où la moindre embûche, le moindre faux pas ou malaise est pressenti exagérement surtout par moi.
Trop maternelle ou sensible,j'entre dans mon rôle de mère sans jamais consentir à la démission du moins au holà même après toutes ces années, même quand mon petit devient grand , un homme tbarkallah.
Ma fibre maternante a été si fébrile et secouée certainement et comme je me plais à m'excuser parceque la santé de mon fils a été un peu fragile du moins aux limites de la normale enfin un peu particulière non pas qu'il souffra hamdoullilah d'un mal invalidant mais parcequ'il sortait du lot de la normalité.
Longtemps, il a été et il l'est encore un enfant calme un peu solitaire peu bavard opérant surtout en solo.
C'est un enfant doux, sensible et peu dérangeant.
Il a monté, démonté un léggo à six mois alors qu'il fallait plus.
Il a marché à neuf mois.
Il a parlé plus de vingt mots en un an.
Il a eu sa première dent tard vers deux ans.
Il a fait son entrée à l'école à cinq ans alors que c'est à six en Tunisie.
Il s'est démarqué dans sa première année scolaire par une année difficile douloureuse face à une institutrice bornée et machiavélique allez me lire en début du blog dans " CETTE fois , j'ai eu à ma consultation une enfant de cinq ans...." et vous comprendrez.
Elle s'est acharnée sur lui aussi à mon insu.
Tout a commencé lorsque mon fils a commencé à faire un sans faute en maths, sciences et toute autre matière et que son propre fils ne réussissait pas alors qu'ils étaient assis tous les deux au même pupitre.
Mon fils n'a pas été premier de sa classe ni cette année ni bien des années après.
Son écriture qu'il a toujours d'ailleurs, est laide, griffonnante,, désarticulée comme jamais un instituteur ou enseignant n'aimera.
S'ajoute à cela un caractère pleureur sur un fond solitaire jamais bagarreur mais anxieux presque détestable pour le peu de sociabilité.
Un être qu'on n'aime pas facilement parcequ'il nous rapelle à nos insuffisances, à notre désir puissant de communication, de partage, de dépendance.
C'est malheureux que je dise cela, enfin de la bouche d'un médecin mais j'ai été maman etcombien j'ai pu souffrir de ce manque à comprendre de mon fils.
J'en ai été à frôler la dépression et plus grave encore mais sans jamais venir à douter de lui, de ses capacités, de cet être particulier et rare.
Jamais , je n'ai douté et c'est pour cela que ce soir, j'écris.
J'écris b'abord pour Jane ,une maman qui s'inquète pour son gosse.
J'écris parceque je me suis promise dans ce blog et ailleurs aussi de rester engagée dans mes dires, mes avances , mes pas et si souvent j'ai à trébucher ou tomber, ma volonté, mon désir de bien faire m'en excuse.
J'écris pour témoigner et peut être servir.
Le parcours scolaire de mon fils a été plus que parfait dans un régime scolaire stictement français sur une décision parentale apès notre déception de l'institutrice précédente.
Non pas que le système français soit le meilleur mais parcequ'il était le seul dans nos possibilités à être plus souple et un peu plus ouvert.
Pourtant les difficultés ont continué à tracasser sa scolarité non pas qu'il a manqué de capacité ou de compréhension mais parceque mon fils a eu toute sa vie une attitude ascolaire enfin une attitude non conforme peuu bavard peu dérangeant ne tenant jamais un cahier.
Pas un mot d'écrit.
Pas de prise de note.
Une pénible frustration pour ses enseignants.
Une plaie pour cet être rempli de sensibilité qui se mansardait dans une solitude performante car nul n'excellait comme lui dans ses études.
Attitude réservée presque narguante pour des enseignants limités alors que
dans l'affirmation se terrait l'anxiété,
dans le tremblement ou le tic se terrait la force,
dans l'écriture médiocre et désordonnée se cachait le génie.
Pas une séance d'éducation physique sans remontrance, sans embûche, sans mot sur le carnet.
Pas une année scolaire sans convocation chez le CPE ou parses professeurs pour une attitude négative et presque provocante
J'arrivais un sourire faux, une crampe dans le ventre:
"alors il a été bavard insolent ou un travail non fait"
Non bien au contraire madame , il a été brillant plus que brillant mais il se refuse aux régles, à l'institution. c'est un enfant imbu, ascolaire,presque asocial mais étonnamment brillant, excellent.
Une fois je me souviens il était en terminale, la CPE me convoque me répète le même topo et ajoute son prof de philo se plaint de sa non prise de note, de son entêtement à ne jamais avoir de cahier à à à à à à à et moi je ne peux le tolérer dans notre lycée et s'il arrivait à échouer son bac je lui donnerai pas la chance de s'inscrire dans ce lycée..Elle parlait delui comme s'il était un cancre alors qu'il était le premier ou le second de sa classe je ne sais plus!
Jelaquitte en larmes, les lèvres tremblant de douleur.Mon fils vient à ma rencontre se ramène voir la CPE et lui crache calmement:
MADAME AVEC TOUS MES RESPECTS POUR VOUS LA CPE mais vous oubliez qu'ici dans ce lycée, je suis sur un sol français et en France, nous avons des droits et mon droit en tant que tel me donne le droit d'être et de rester dans ce lycée avec ou sans votre consentement!
Il essuya mes larmes et n'a pas eu à redoubler mais a réussi son bac avec mention et a été le seul à êtyre accepté dans une école prépa prestigieuse et de grande renommée de Paris.
Ce qui est bien en France, c'est que c'est un pays de droit ça je le dis en passant.
J'ai oublié de mentionner qu'au cours de ce parcours difficile, nous avons eu affaire à beaucoup de gens sévères, bornés, peu tolérants parfois mais aussi à certains charmants qui prenaient la peine de venir vers lui pour le conforter et lui dire de ne pas s'inquiéter , qu'il était juste différent sortait du lot comme certains grands.
Tout comme le jour où son professeur de math m'a appelé chez moi pour me dire qu'il venait en visite voir la chambre de mon fils et le cadre où il vivait.Il m'a prié de ne rien ranger, rien toucher devant mon hésitation à lui montrersa chambre malrangée, les livres par terre, le désordre et tout le reste.
Il était aux anges devant cette vision qui semblait le réjouir à ma grande gêne.
Il a rapporté et jusqu'à cette année d'ailleurs qu'il avait affaire à un petit génie de l'ordre de Einstein et de Rousseau.Il rayonnait de plaisir et lui prédisait un grand avenir .Il riait même de mes peurs et de mon anxiété. Il me supplia de laisser mon fils à son rythme sinon il se perdait.
Nous avons grandement pataugé avec ces difficultés et nous avons même été amené à le prendre en consultation spécialisée de psy, de calligraphe , de pédiatre mais sans grand apport, on nous sortait à chaque fois mais estimez vous heureux qu'il soit bon juste quelques exercices et application et moins d'entêtement et de gâterie et son écriture s'arrangera jusqu'à cette année où la boucle s'est fermée et où nous avons enfin la confirmation que mon fils souffre d'un mal suspecté mais non confirmé appelé agréablement pour moi sa mère et que j'aime à vous répéter tellement qu'il m'allége, me submergeet me comble: E.I.P
SOIT enfant intellectuellement précoce dont le QI dépasse les 150 , dont les facultés sont importantes, dont le comportement social laisse à désirer tant ils sont solitaires, renfermés, anxieux, mal dans leur peau, toujours avec des plus âgés et dont l'écriture est pénible ...
Depuis, je suis dans l'accalmie.
Pour tout cela,ce soir j'écris.
Tout comme l'indien de Greg, mon rond a aboutit à cette conclusion .
Depuis, mon sommeil est plus calme, mes insomnies apaisées.