dimanche 13 décembre 2009

Un état d'âme....

Je charge sur lui et lui assène une gifle.
Sale pute.
Je charge sur lui et lui assène une seconde gifle.
Il charge sur moi, se ramasse et me crache au visage.
Je tombe par K.O.
Le geste est traîtrise.
Le mot est poison.
Je hurle.
Je me laboure le visage de gifles.
J’aimerai me griffer à la manière de pleureuses de mon enfance jusqu’au sang.
Je n’ai pas d’ongles.
Je les coupe toujours à ras, accrochée aux habitudes de cette même enfance.
Je me laisse tomber au sol .
Il n’est plus de marbre.
Il est chaleur et bras ouvert.
Je me love dans ses ténèbres.
Ses silences me parlent.
Ils taillent dans ma chair des traînées que je ne sens plus,qui me submergent
Je me laisse emporter…
Mon œil est moins cristallin.
Mes peaux plus cartonnées.
Des fourmis dans les jambes et tout le corps, étendent leur reptation macabre.
Elles vont et reviennent par milliers.
Elles m’envahissent.
Je m’envase.
Je ne sens plus rien.
La mort me courtise.
Une heure, deux ou plus.
Je ne sais pas combien de temps je suis dans cet état.
Puis la vie reprend son harnais, le déluge emporte la digue.
Mes larmes ne veulent pas s’arrêter.
Elles lavent mon visage, mon corps délirant mêlées à mes reniflements.
Je coule de partout.
Un goût salé et amer, le goût du « alkame ».
Je prends ma voiture.
Je tournoie longtemps à travers les routes qui mènent à la ville .
D’autres voitures me klaxonnent.
Les chauffards s’impatientent à cause de ma lenteur au volant.
C’est à peine si la voiture bouge.
Un piétinement sur place.
Un freezing hallucinant rendant au mieux de mon état d’esprit.
Un état abîmé sur les fin fonds de la mélancolie.
Je n’ai pas mal.
Je ne souffre point .
Je suis incapable de sentir une douleur.
Une neurasthésie totale.
Juste une envie de vomir .
Juste une envie !

Même pas la mer n’est capable de me bercer.
Ses bleus par cet après-midi frisquet ont perdu leur attirance.
J’avance sur elle comme pour lui donner une chance d’œuvrer sur moi ses baumes calmants.
Nous avons toujours été amants.
Bien que je n’aie jamais su nager, elle a toujours su me prendre en maîtresse avertie et m’initier.
Elle m’ouvrait ses bras.
Je me lovais dedans sans scrupule.
Nous pouvions rester enlacées des heures sans nous lasser.
Je pouvais lui parler pendant des jours.
Elle continuait à m’écouter avec la même ferveur et patience.
Je fondais en elle mes rêves les plus fous, mes fougues, mes passions.
Elle fondait en moi docile et languissante.
Tantôt coquines tantôt respectueuses, nous nous oublions l’une sur l’autre pour ne plus faire qu’ un.
Aujourd'hui, le sable est tesson, les vagues en suspension.
Le soleil en plein jour résiste mal à la nuit.
Plus rien ne me réconcilie avec mes certitudes.
Ma belle ne m'attire plus.
J'ai cessé de l'aimer.
Son rire n'est plus un chant , sa grâce un fantasme.
Un silence nerveux comme celui entre les couples en panne d’excitation.
Sa face est ridée, son pourpre me rend glaciale.
Elle commence sa valse amoureuse, mes pas ne suivent pas.
Elle tente une virée, ma démarche est spastique.
Elle chatouille mes intimités, je reste frigide.
Hautaine et blessée, elle se retire sans un mot.
Parce qu’elle n’a pas su.
Parce qu’elle n’a rien compris,
je reprends le volant et m’enfonce dans la ville.
Bruits et lumières puissiez- vous m’emporter …
Bruits et lumières puissiez- vous me faire oublier…

16 commentaires:

  1. Bonsoir ma chère Lilia,
    J'ai lu avec une telle profondeur comme si les mots avaient été raisonnés par mon propre esprit. J'ai écouté et trempé mes yeux avec ferveur. Je comprends à ma manière ton billet, peut être aussi à ta manière et tu vois je ne peux que m'en sentir coupable parce que pour moi lire de telles lignes équivaut à un bel éléctrochoque ... Je t'embrasse fort ma belle.
    Prends soin de ton âme ...

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  2. je vies de t'envoyer un mail perso à l'instant
    comme s'il y avait télépathie
    bises

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  3. C'est dur de sentir que sa "moitié" ne nous comprend plus...
    On se sent affreusement seule (euphémisme)...
    Mais passons...
    Je poste demain dix dessins sur le blog, encre de Chine et café...
    Je t'embrasse*****

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  4. Quel désespoir dans ce billet. Je ne sais pas si c'est de toi que tu parles où si tu empruntes les mots de quelqu'un d'autre, mais je suis peiné de lire ça.

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  5. oui Miren c dur que ce soit sa moitié, son enfant ou un parent

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  6. oui SOlange, il y a du désespoir dans ce billet le mien peut-être celui d'une ou un autre
    l'important c'est que l'on e parle, le reste 'est que littérature
    je t'embrasse

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  10. Un texte très fort Lilia, douloureux comme les marques d'une blessure profonde...qui se cicatrisera.... avec le temps.
    Je me permet de te faire une bise...

    Greg

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  11. Emotion trop grande pour commenter!

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  12. merci GRATIFICATION je t'ai écrit sur sur ton blog

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  13. Greg merci pour tes gentils mots
    merci pour la bise

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  14. Lilia,
    J'ai lu dimanche dernier et je suis revenue ce soir.
    Pas plus qu'à la première visite, je ne peux commenter ce soir. Trop fort pour moi...
    Je t'aime gros comme xxxxxxx ça.

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  15. De ce que j'ai lu pour l'instant,
    c'est ton plus beau texte.
    Une violence inouie
    qui te va comme un charme de plus.
    C'est "D'amour ou de haine"
    comme ma chanson publiée sur mon blog
    (pas la version piano, la version chanson).
    Je n'ai giflé qu'une fois dans ma vie.
    Unefemme qui bafouait ma douleur.
    C'est puissant et vrai, chère Lilia.

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