dimanche 25 décembre 2011

Pourquoi pas un téléthon pour nos blessés de la révolution…

Tout à l’heure, j’ai reçu une proposition de téléthon pour aider la Tunisie.
La Tunisie n’a pas besoin d’argent autant qu’elle a besoin de ses enfants sains, sur pieds et rétablis.
Je me suis alors dit pourquoi pas un téléthon pour aider nos blessés de la révolution.
Je ne sais pas mais depuis quelques temps, un mérycisme intense tenaille mes élans.
Je rumine en non stop comme une sourde déception.
Je me répète comme dans un disque ébréché que cela fait bientôt un an et qu’ils sont là à attendre impatiemment que la Tunisie leur reconnaisse leurs droits à ce sol qu’ils ont nourris de leur sang.
Je ne veux plus entendre quelqu’un encore me sortir que certains se sont faits tirés des balles pendant qu’ils volaient ou qu’ils étaient entrain de commettre quelconque effraction.
Je ne veux plus que quelqu’un ose encore tâcher leur réputation quoiqu’ils aient fait ou aient pu faire dans leur passé.
J’aime ces gens.
J’aime ces blessés, pour la plupart des enfants.
J’aime leur rire bon enfant.
J’aime ce côté pas très « in » qui me rappelle à la terre, qui me ramène à mes origines.
Et lorsque j’ai eu cette mésaventure à l’aéroport Tunis-Carthage, que mon fils a été sauvagement battu devant moi par notre « police » , j’en ai pris un coup dans mon égo. Narcissique au plus haut degré, je me suis sentie nulle et égoïste lorsqu’un bon nombre de ces gamins sont venus jusqu’à moi chez Nawaat et ailleurs à commencer par Walid kassraoui, Montassar mon favori et puis tous les autres de Ouerdénine, de Théla et de Kasserine toujours cette KASSERINE si rebelle et si féroce qui ne saura enfanter que des Hommes.
Ces gamins de pas plus de vingt ans ou un peu plus se sont avancés vers moi , m’ont pris la main et m’ont bercée de leurs chants comme aux premiers jours de toutes les kasbas.
L’un d’eux(Abed Gassoumi ) s’est approché de moi et m’a soufflé doucement en roulant son fameux accent :
« omi metebkiche, weldek juste kelma minek w yjik àla séguihe houwa w gassrine elkolha ala séguihome bech maadche hade ymess khouya».
Pleure pas maman ton fils sur un mot de toi viendra à pied s’il le faut avec tous les gens de Kasserine pour te soutenir et plus personne ne touchera à un cheveu de mon frère zakaria.
Je redoublais de larmes mais cette fois en riant car je le croyais ferme comme je croyais Montassar lorsqu’il m’a dit de son lit d’hôpital que même sur chaise roulante Monta reste Monta : le chef et qu’il me ramènerait tous ses amis s’il le fallait.
Ce qui est terrible chez mon peuple, c’est sa nonchalance et son manque de servitude les uns vis-à-vis des autres au moment des joies et des choses de tous les jours.
Ce qui est fabuleux chez mon peuple, c’est cette quantité de possibilités, de don de soi et d’offrandes au moment des malheurs et des épreuves.
Nu, pauvre, affamé et terriblement secoué, il reste exemplaire dans son humanité et son humanisme.
Les exemples nous ont été rendus nombreux et flagrants de vérité lorsque tous les jours après un fabuleux 14 janvier. Pendant que nos vies se jouaient suspendues à un fil, nos idéaux à l’épreuve des balles de snippers, un sens élevé de maturité et de solidarité sinon d’amour pour son prochain nous a chevillés honorablement les uns aux autres.
Mon peuple se distingue encore en geste de bravoure et d’extrême générosité en accueillant, hébergeant et partageant pain et sel avec les réfugiés libyens alors que les vivres arrivaient déjà à lui manquer par ces temps de couvre-feu général.
Il s’élève encore en n’ayant plus peur de mourir pour sa liberté devenant dés lors entièrement libre et maître de sa destinée.
Je crois qu’il faut plus qu’un gouvernement pour mon peuple!
Il faut de l’espoir et de cet espoir, il n’est pas prêt à décrocher.
Du pain pour tous, des soins à la portée. Du travail pour ne pas mendier, un toit à élever.
Chaque citoyen est en droit de rêver et de tendre à édifier son rêve dans la dignité.
Est-ce un si grand défaut de s’accrocher à un espoir ?
Est-ce si terrible de se visser à son rêve et de s'y tenir éveillé?
Je crois après ce long travail d’expulsion et de délivrance, nous sortons peut être encore petits, chétifs et démunis mais intègres et cette intégrité, nous devons la garder vivante et plus personne ne pourra nous l’enlever.
J’appelle à ce peuple si hardi, si fabuleux et dont je suis follement amoureuse pour se retourner comme à son habitude dans un geste de gratitude et de prompts remerciements à nos héros et blessés pour les honorer et honorer ce téléthon dont les bénéfices aideraient peut être à panser leurs blessures dans leurs gestes de bravoure.
Pour eux, pour nous réagissons !

dimanche 18 décembre 2011

Le revolution blues!

J’ai comme le revolution blues
Je démêle devant l’actualité mes incompréhensions
Une marée remonte insolente avec beaucoup de déceptions
Certains s’appliquent à dévorer le monde, d’autres à le regarder
Les geôles de l’esprit reprennent de l’élan
Les jeux de cirque reviennent audacieusement
La bêtise dégrafe son ceinturon, la répression également
Les arènes sont ouvertes, les pugilats reprennent indécents
Crêpages de chignons, faux bonds et guerres mesquines
De beaux candidats en costards –cravates étincelants
Posent en donneurs de leçon drapés dans d'affreuses toges et de fausses modesties
De faux sourires ou implants nous vendent mal leurs idées
Plus d’arabesques ni de grandes symphonie
Dignité en sautoir, démocratie en captivité
De petits sentiments sur de petits adjectifs sans lyrisme ni grande surprise
Un désert depuis quelques temps
De longs discours avec d’effroyables sommets
Une pente abrupte sur des pas hésitants
Des terreurs diurnes sur des chutes houleuses
De petits sentiments sur de petits adjectifs sans lyrisme ni grande surprise
Ne plus être le jouet de personne
Ne plus être une doublure de soi même
Ne plus se consumer vainement
Ne plus se vendre lâchement
Pouvoir se regarder autrement
Marcher dans sa vie sans honte ni ombrage
Pouvoir parler de déblaiement et de reconstruction
Ne plus penser à la possible contre révolution
Buter contre les infinis de mes prisons
Reprendre la rue, hurler ma peur et mon non renoncement
Car il n’y a de pire solitude que celle de rester figé en un terrible tête à tête avec soi même, spectateur de sa propre destinée.

dimanche 27 novembre 2011

Aux victimes de nos silences madame NASRAOUI, BEN SEDRINE et les autres....

Aux victimes de nos silences madame NASRAOUI, BEN SEDRINE et les autres....

Il ya des jours qui se lèvent doucement sans accroc ni haine.
Juste des regrets et de la peine.
Oui, j’ai de la peine pour ces hommes et ces femmes qui ne dégagent rien, n’ont rien.
Juste une immense modestie .
J’ai rencontré beaucoup de gens depuis l’affaire de l’aéroport , le kidnapping de mon fils et sa torture par les forces de l’ordre tous confondus de l’aéroport .
J’ai rencontré des gens venus me souffler leur sympathie et leur soutien sur plein de réseaux sociaux surtout facebook.
J’ai rencontré des personnalités plus ou moins importantes ou plus ou moins promues à le devenir et à tenir les rênes de ce pays depuis la constituante.
J’ai rencontré des gens avec des faces d’hommes plus ou moins sensibles à ma douleur, à celle de mon enfant qu’on a lâchement et sauvagement tabassé devant moi sans aucune raison.
J’ ai rencontré des plus humains qui m’ont pris la main et m’ont élevée à leur rang, celui des malmenés et des indignés.
J'ai rencontré des Hommes qui ne se sont pas souciés si j'étais de droite ou mgawcha ou nahdawya ou poct ou pdp ou je ne sais. Pire encore, j'étais complétement à côté de leur plaque d'adhésion car je n'en avais pas. Souvent j'étais même à ignorer jusqu'à leur signification.
J’ ai rencontré une poignée à qui je me dois de baisser les yeux, de prendre la main et la porter à mon front ou à mes lèvres comme ferait un bon marocain mais je ne suis pas marocaine .
Je suis juste une simple femme tunisienne à qui on a appris à se taire, à cultiver la trouille, à ne jamais parler à voix haute, dire son avis, acclamer une liberté ou se mêler de ce qui ne la regarde pas pour dénoncer une injustice pendant des décennies.
Et lorsqu’à mon tour, j’ai été victime de pratiques semblables à celles qu’ils ont toujours connues pendant des années de préjudice et de torture sous le règne de la dictature, ils ont accouru sans hésiter pour m’aider.
Devant ces personnes, je me sens petite et insignifiante.
Devant ces gens, j’ai honte.
Devant ces ténors d’humanité, j’ai terriblement honte et je m’en vais les citer rien que pour leur demander pardon pour ma lâcheté et mon silence pendant toutes ces années.
Je voudrai me lever devant le monde entier et leur demander pardon, leur offrir mon corps pour le rouer de coups, leur désigner mon peuple pour leur dire autant et si mon peuple se débine encore comme à l’habituée eh bien je me lèverai seule et irai au gibet .
J’aimerai appeler à ma cour :
madame@ Radhia Nasraoui pour tout ce qu’elle a enduré, lui dire que je suis désolée, que je regrette ma lâcheté mon aveuglement et ma stérilité.
J’aimerai lui offrir tous les honneurs pour avoir conduit ce pays à où il en est dans son rêve de liberté.
J’aimerai lui dire les mots bleus même si rien n’efface les bleus de la mémoire parce que mon peuple et moi l’avons abandonnée seule face à ses démons pendant des années.
J’aimerai la prendre dans mes bras pleurer toutes les larmes de mon corps puis rire un bon coup et nous lever pour cette fois marcher derrière elle.
J’aimerai encore appeler à ma cour madame @Sihem ben Sedrine pour lui dire les mêmes mots et lui demander pardon.
J’aimerai lui dire que j’ai honte pour moi et pour mon peuple.
J’aimerai lui dire aussi que même si tard mes yeux ont rencontré les siens, son regard a ramassé le mien pour définitivement le rallier à son combat .
Je veux aussi appeler madame@ Saida Akremi qui est venue promptement à mon aide pour lui demander pardon pour les années de solitude où j'aurai du affronter avec elle main dans la main les sbires de ben ali assises toutes les deux sur son journal parterre en pleine rue, elle à consulter ses dossiers et moi les miens parceque le furher a rendu son bureau inaccessible, sa vie insupportable. Je lui demande pardon pour mes années de lâcheté, ma petitesse et mes regrets .
J’aimerai appeler aussi Om Zied que je viens de découvrir à la levée du bouclier. Son écriture est une lance, son verbe un bombardier.
J’aimerai appeler encore à la barre@ monsieur Abbou que je ne connaissais point, lui dire que ses lèvres cousues ont fait de lui un homme d’exception qui j’espère fera toujours trembler ses démons.
J’aimerai appeler encore et encore une liste que je ne domine pas mais que j’aimerai que mon peuple et notre nouveau gouvernement dressent fidèlement pour au moins reconnaître à ces gens leur mérite, leur diliger une légion d’honneur et une demande officielle d’excuses pour les avoir laisser pendant des années se faire les otages du dictateur pour notre liberté.
Pour ceux dont les noms figurent comme victimes de torture et d’injustice dans ce rapport de la LDHT et d’autres encore méconnus, je réitère mes excuses et leur pardon.
http://www.fidh.org/IMG/pdf/crldht-altt-torture-en-tunisie-rapport.pdf

J’aimerai encore me répéter et hurler à ceux qui comme moi se bouchaient les oreilles et chaque orifice perméable parce que nous avions peur et que la peur est un vil compagnon.
« Le monde est dangereux à vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Jamais Einstein n'aurait pu si mieux dire et moi, j’ai décidé de ne plus jamais laisser faire!

dimanche 20 novembre 2011

Jamais sans mon fils!

Il ya des jours qui ne devraient pas se lever.
Ils n’ouvrent que sur de l’abîme et de la nuit.
Je suis à l’aéroport pour accompagner ma fille.
Lorsque le destin s’acharne à avoir son dernier mot et rien je dis bien rien ne le fera dévier de sa trajectoire.
Le nôtre ne peut en ce jour faire exception.
Le vol est avancé par bavure administrative à notre insu. La Tunis air ne prend pas la peine de nous avertir.
Nous arrivons alors en retard juste à temps pour un embarquement en coup de boulet sans avoir le temps pour des adieux mais juste à temps pour témoigner de l’inimaginable.
Pour tout cela, le destin a décidé de nous frapper.
Au moment où elle a traversé la barrière qui faisait d’elle une voyageuse nous les badauds, le ciel s’ouvre sur l’horreur .
Un homme mains derrière le dos escortés par deux hommes et plus qui le frappent et lui hurlent des 0jurons.
Deux autres le suivent dans la même condition en larmes sur lesquels d’autres s’acharnent à rouer de coups et de blasphèmes.
Un autre lance à l’encontre du flic de la barrière offrant le visage du type battu :frappes c’est le fils de pute de marocain qui nous a cassé l’aéroport.
Nous ne comprenons rien dans cette bousculade, je bouscule ma fille qui prend peur et recule : fonce tu vas rater ton vol ,cela doit être des terroristes arrêtés pour usage d’armes.
Elle arrache un dernier baiser mon cœur avec et à jamais ma tranquillité.
Je , nous sommes happés par ce débâcle d’hommes attachés le visage bouffis par les coups, leurs habits déchirés sans chaussures clopinant et en sang qu’une barricade d’hommes et de flics traînaient vers les escaliers au vu et au su de tout le monde des passagers de hommes des femmes des enfants .
Je souffle en un dernier geste de lâcheté à mes deux enfants : filmez cela ne peut plus durer comme cela dans ce pays de merde.
Je me laisse regarder puis courir vers les escaliers avec la foule pour encore regarder.
Ce sont les dernières secondes où j’ai aperçu zak .
J’entends un cri .
Mon cœur chavire , mon souffle s’accélère.
Je prends aveuglément les escaliers.
Je cours je cours je ne vois pas zak je crie mon fils mon fils
Je ne le vois pas je sors dehors comme une zombie je rencontre un garçon qui nous accompagnait où est zak ?
Les policiers l’ont pris me dit-il froidement
Je hurle je cours je prends par instinct ma droite je cours je vois des flics ils me barrent la route je pousse je rugis je suis dans un escalier j’entends des cris je crie zakkkkkkk
Un homme balaise me tire fortement me bouscule m’arrache dehors je rugis comme une folle je reviens à l’intérieur je hurle encore zakkkkkkkkkkkkkkkkk
Mais zak ne vient pas, ne se montre pas, ne réponds pas.
Juste des cris .
Il n’y a plus de sol sous mes pieds plus d’air plus de gens sauf eux et moi, moi et eux
La jungle le noir des bêtes féroces haletantes en furie et moi .
Ma fille se coltine en larmes à moi.je me coltine à elle je suis glacée
Je n’entends que ces cris qui remplissent le ciel ma tête bourdonne de toutes ces voix
Je ne veux pas croire que ce dernier est celui de mon aimé
Je tremble comme dans une convulsion un tic d’enfance me revient
Je me balance dans une navette de va et vient sur place je me parle à voix basse je rumine sans stratégie.
Une centaine d’hommes passent et repassent. Ils me bousculent à chaque passage et me crachent au visage :
té la maman du traître qui a voulu nous filmer tapant les marocains il a vendu son peuple pour de la merde qui nous cassent notre aéroport
Nous on le protège, ils ont cassé frappé une dame et lui il les aide le traître
Eux ils sortiront mais lui va pourrir avec un chef d’accusation grave celui d’être un traître un vendu
Où est la mèère du vendu
C toi la maman du traître
C ça ton fils bayoueeeeeeeeeee
Un groupe d’homme en civils monte, un autre descend
Chaque groupe qui revient d’en haut est haletant épuisé se frotte les mains ou même les jambes
L’un d’eux boîte
Un autre tient sa main et hurle l’enculé
Il me montre sa main il sait que je suis médecin regarde ce que l’un d’eux m’a fait avec une barre de fer d’une chaise qu’il a arrachée à l’aéroport
Son annulaire est bleu.
La classique fracture du coup de poing.
Je comprends et je me tais.
Je me balance encore je marmonne j’appelle Dieu mais j’ai un haut le cœur je sais qu’il ne peut être présent dans une porcherie.
Un cri me tire encore de ma léthargie.
Il est horrible ce cri
Ma tête ne pense plus ne réfléchis plus juste un nom celui de zak qui se cogne en non stop
Je reconnais sa voix , elle me déflagre
Je hurle mon bébé
J’aimerai le prendre dans mes bras le sortir de là comme j’ai toujours fait
Avez-vous déjà marché sur la peur et l’angoisse ?
Avez-vous déjà goûté à l’inimaginable ?
Je convulse l’image d’une mémé démente qui se sert dans ces excréments ?
Je ne comprends pourquoi à cet instant mais c’est comme un déclic, je me rue vers celui qui me barricadait les escaliers, je le secoue et hurle c’est mon fils tu as des enfants ?
Il me répond glacialement : non je n’en ai pas et je ne voudrais pas en avoir pour que comme le tien, il se vend
Ses mots ne me griffent bizarrement pas juste je fais comme la mémé, je prends et je goûte aux excréments.
Je ne suis même pas écœurée. Je trouve même cela mangeable faisable alors j’avance un peu plus ma main vers les monstruosités, je choisis un puis deux des plus mangeables , des moins virulents.
Je m’abaisse sans hésiter je l’attrape et le serre fortement en minaudant qu’il avait raison que mon garçon c’était un môme qu’il ne savait pas que j’avais tort qu’ils n’avaient qu’à s’essuyer sur moi que …….
Je ne sais pendant combien je me suis servie de ce plat.
Je jongle à m’humilier à embrasser leurs mains les épaules sans dégoût en criant pleurant les amadouant .
Bizarrement,je ne suis pas dégôutée.
Je n’ai pas envie de vomir comme à l’habituée et lorsque les cris devenaient trop forts pour moi, je redoublais de léchage et de baise mains.
Je n’avais qu’une pensée sortir mon enfant de l’enfer mais je savais que l’enfer serait plus clément.
Pourtant, les cris continuent à casser ce ciel dont le froid devient mordant.
Une brigade antiterroriste s’arrête devant le commissariat de police.
Des hommes géants en noirs descendent un à un dans un ordre mystique suivant leur patron.
J’entends le cliquetis de leur matraque et le crissement de leurs brodequins.
Ils sont dépêchés comme le moyen d’intervention le plus musclé.
Je suis dans un état extrême de panique et d’hypoglycémie.
Un halo se fait vicieux devant mes yeux.
Je les frotte pour le déchirer.
Ma vue m’hallucine un visage connu.
Je m’approche comme une zombie du patron.
Fatnassi c’est bien toi fatnassi le frère de Ridha
Il fait un geste de recul
Je me rue vers lui l’agrippe de toutes mes forces oui c’est toi le fils de Fatma je suis le docteur LILIA. Je t’ai connu enfant , je connais ta maman des gens bien je connais ton frère pas plus tard qu’hier je l’ai rencontré je connais tes enfants je les ai soignés stp zak est entre leurs mains ,ils vont le tuer stp va le sortir de là il n’a rien fait stp sur la tête de ta mère qui est diabétique comme moi stp sinon demain je te ferai ta réputation dans sidi bou said dis tu n’aimerai pas laisser tomber les enfants de ta cité zak c’est ton frère tu l’as vu jouer ridha même le couvrait le prenait au stade dans les parties t’es pas un serpent toi t’es des miens à moi alors stp sauve le ils vont le tuer ils vont le tuer….

Les larmes viennent en vaguelettes m’étrangler je m’essuie et continue
Il déride et me prend la main arrêtez madame LIIA plus personne ne le touchera
Il escalade les escaliers
Le silence éclate mon ouïe aiguisée
Une deux minutes et plus se tordent comme des éternités
Soudain, un cri déchire encore un pan du ciel qui éclate mon corps et ma tête. C’est celui de mon enfant
Je hurle zakkkkkkkkkkkkkkk
Je crois que je me serai évanouie si je n’ai vu fatnassi revenir en courant il me prend les mains m’attire vers la sortie ma fille que j’oublie nous suit
Il me dit c’est fini et que je n’avais plus à m’inquiéter qu’il n’ont pas trouvé de séquences filmée qu’ils allaient le relâcher mais comme ils l’avaient gardé trop longtemps et que l’histoire a pris des proportions graves ils attendaient l’arrivée du commissaire .
Il me dit aussi qu’il l’avait pris seul dans un bureau avec un policier pour le surveiller et empêcher quiconque de le toucher…
Il parle, parle encore pendant longtemps lorsque me parcourt une illumination. Je chuchote que je ne fais pas confiance et que c’est un flic comme eux et que je le crois pas
Je pleure je me mouche dans mes habits je le supplie d’encore aller me prouver ce qu’il a dit en me rapportant un truc de zakk bien à lui comme un mot de passe j’ajoute qu’il est pré diabétique et qu’il fait des hypoglycémies et que je voudrais qu’il lui donne du sucre et de l’eau.
Il prend pitié de moi lui le géant remonte et reviens après quelque temps me réconfortant de s’être exécuté et me souffle : ton fils veut faire cardio c’est ça ?
Je revis, je revois la prunelle de mes yeux dans sa blouse blanche et son stétho .
Je revois la vie qui me supplie de tenir pour lui et pour cette gamine que je traîne choquée et traumatisée
Je crois que je souriais lorsque j’ai pris ses mains pour les embrasser
Il se retire in extrémis me prend dans ses bras et me dis arrête tu es ma mère !
Je crois que jamais je ne me suis autant abaissée sans me sentir mal ni honteuse .
Je me suis sentie juste vieillie de plus d’une éternité.
D’habitude, je m’emballe pour tout je rixe je tape je mords et je ne me laisse jamais décélérer.
D’habitude, j’ai la poigne sûre, le profil jamais bas, une grande gueule et que j’aime afficher.
D’habitude, je crie, je dégobille, je harcèle, je moque, je fais la dure, je plie, je cambre mais je ne casse jamais.
Là tout m’est sorti du conditionnement et la seule chose que j’ai su faire, c’était de m’humilier et encore m’humilier sans déconsidération aucune sans déconvenue ni limite.
Je comprends dés lors que je n’ai plus à avoir peur pour les coups et le mal traitement.
Je prends confiance en l’homme et reprends mes esprits.
Ma tête sans guide pendant plus de deux heures se reprend.
Je redécouvre que la nuit n’est pas tellement noire, que le tunnel a un bout et que Dieu est grand étonnamment grand !
Je réapprends subitement que les chiens et les chacals ne font pas la terre mais une horde tapie dans le noir et la lâcheté et que le brouillard s’est percé par fatnassi, cet autre policier en civil qui s’approche et me refile un numéro en secret un numéro …
Je reprends les commandes de mon corps et ma tête n’est plus vaporeuse .
Ma danse cabalistique s’arrête nette et je me vois appeler le maximum de connaissances de numéros mes frères mes amis influents et moins influents.
J’appelle mon mari que dans ma perte, j’ai oublié d’inquiéter .
En moins d’un quart d’heure, il est à mes côtés.
C’est le déluge .
Je pleure dans ses bras, ma fille aussi.
Ma famille diminuée de mon fils me renvoie une image de solitude intense d’immense détresse de perte pour ne pas dire de mort.
Mon mari avec plus d’esprit s’organise appelle des contacts. Nous avons des promesses mais je ne veux pas y croire avant de le voir dehors.
Dans mon désespoir, j’oublie ses amis surtout son ami Salim qui ne nous a pas quittés d’une semelle .Sa bravoure est non moins louable que celle de mon fils.
Je ne l’ai pas assez remercié dans mon affolement .
Je profite de cet écrit pour le faire plus chaleureusement.
Jamais, je ne le ferai assez surtout qu’il s’est conduit courageusement en emboîtant le pas des ravisseurs de mon fils jusqu’en haut de l’escalier leur hurlant qu’il n’était pas marocain et que son frère est tunisien au point qu’un flic se retourne lui assène une gifle et tente de le pêcher s’il n’a pas couru à perdre haleine dévalisant les escaliers pour venir à moi m’avertir avec beaucoup de tact que zak , il ne fallait pas s’inquiéter qu’il fallait en être fière.
Il profite de ma léthargie pour envoyer à mon insu un sms à ses amis. En moins d’un clic, la toile a été avertie et une riposte s’organise.
J’en vois un @ONS MZALI hésiter par deux fois puis venir vers moi se présenter et me dire que zak est son ami. C’est un avocat au barreau de Paris. Il se met à mon service sans hésiter supportant mon agressivité et mes craintes. Il se tient à l’écart pour ne pas encombrer.
Il reste là jusqu’à la libération de zak.
Salim assure bien son rôle et alerte le monde entier tous les fbkers se mobilisent et lancent un appel à nous rejoindre à l’aéroport. Ils ne me disent rien et lorsqu’une parente m’appelle pour demander ce qui nous arrive, Je comprends l’astuce. Je prends encore plus peur me renfrogne dans ma terreur et prie Salim de contacter les amis de fb et de leur dire de retirer toute information en ce sens pour ne pas inquiéter la police qui détenait encore zak puis on aviserait
Je chuchote en lançant ce plan à Salim qui s’exécute à contre cœur. Je suspecte les murs, l’air dehors de traîtrise .
Salim continue courageusement son combat .Il me présente une dame qui s’avance timidement .Elle est avocate madame Yacoubi Najet et me propose ses services doucement.
Je suis une femme qui marche au feeling. J’ai vu dans ses yeux une immense douleur qui a rencontré la mienne.
J’ai su d’emblée que nous avons joué dans la même cour d’école celle des malmenés et des déshérités !
Je l’écoute tiraillée entre nos anciens tics de pas titiller la police ne pas l’effrayer ni médiatiser et celui de rendre tout public et de bien s’entourer d’avocats et défenseurs de droits de l’homme.
La peur continue à cogner au plus loin dans ma personne. Je bloque et débloque un compromis. Je lui propose d’aller le voir en tant que sa parente. Elle s’exécute toujours aussi doucement. Elle s’éloigne vers les escaliers .Elle prend mon cœur et mes nerfs sans pitié.
Des minutes comme des années plus longues que des vies s’amusent à me torturer.
Je vois des blindés bondés de tigres noirs et de policiers se ranger sur les côtés.
Ils descendent sur le trottoir pour impressionner.
Mes convulsions reprennent comme plus que jamais.
J’entends encore un flic parler à voix haute et blasphémer que notre police tunisienne est la meilleure et que des traîtres osent encore filmer les policiers.
Ils regardent méchamment de notre côté.
Je tremble de peur qu’il y ait une altercation avec mon mari qui lui intime le respect parce que des femmes et des enfants (ma fille) sont là.
L’orage gronde de plus belle mais n’éclate de justesse.
J’entends un mouvement anormal de passants à cette aile éloignée de l’aéroport. J’apprendrai plus tard que ce sont les fb mobilisés qui chacun de son côté se sont donner le point de rassemblement à nos côtés.
Je profite de cet espace pour encore les remercier. Je reste sensible à leur dévouement et leur solidarité.
C’est vrai , j’ai pris peur et j’ai douté.
C’est vrai , j’ai hésité à croire encore en l’amitié mais elle est venue belle insistante me témoigner.
C’est vrai, j’ai pestiféré contre l’humanité mais l’humain est revenu me reconquérir définitivement lorsque zak apparaît aux côtés de sa brillante avocate.
Je cours comme une folle me blottir dans les bras de mon bébé devenu en une fraction d’heure un héros.
Je n’ai d’yeux que pour lui, lui pour moi son père sa sœur et ses amis.
Il me murmure en voiture d’une voix tremblotante : maman je suis sorti mais les pauvres marocains souffrent encore ce qu’on ne peut imaginer .
Je démarre en trombe l’éloignant égoïstement au plus loin de la géhennée.

Libéré mais pas encore libre...

Un pas, une porte qui s’ouvre, une respiration, encore un pas. Non ce n’est pas une seul personne c’est tout un groupe. La cadence s’accélère et mon cœur s’emporte avec. J’entends encore le bruit sourd de mes pulsations qui résonne dans mes oreilles. Mes pupilles se dilatent et mes poils s’hérissent. Je sens la tension qui monte. Mes boyaux se déchirent et ma gorge se resserre. Signes que mon corps est fin prêt à endurer la nouvelle salve.
Des cris, des pleurs, des hurlements. Ouf ce n’est pas pour moi cette fois c’est pour les marocains. Je me sens coupable d’éprouver une satisfaction à être épargné mais ce n’est pas mon être qui est au commande c’est mon corps.
Ca fait déjà 3h que je suis la. 3h qui m’ont paru une éternité. Le temps parait suspendu pour ne rien me laisser oublier. Chaque pensée, chaque bruit, chaque mouvement, semble figé comme si le destin voulait s’acharner doublement sur moi.

Mais je m’étale. Revenons plus en avant...

Il est 18h j’embrasse mon amie elle met son sac sur le dos fait la bise aux autres et part sans se retourner comme happé par la porte d’embarcation. De la sort un premier policier avec un gars attaché. Il le roue de coups sur la tête et sans que cela ne suffise il se retourne vers l’officier a la porte d’embarcation et lui dit frappes frappes c’est un marocain (plutôt pas frappes mais niklou omou)!! Puis tout un groupe de policiers (une 20ene a peu prés) sortent avec d’autres marocains en sang. Ils bousculent les voyageurs sans faire attention a personne pour laisser le hall supérieur libre pour leur jeu macabre. Les marocains sont en sang c’était des gamins Leurs pulls étaient déchiré et certains n’avaient plus de chaussures. Un des marocain tombe par terre pensant peut être diminuer la cadence des coups mais au lieu d’avoir trois policier sur lui c’est maintenant une dizaine qui se ruent sur son corps a coup de brodcains sur le dos. Ils le relèvent et le trainent avec les autres en bas des escaliers. L’aéroport est sans dessus dessous les passagers et leurs familles courent dans tout les sens affolé par le spectacle. J’entends des femmes crier aux policiers d’arrêter. Moi par contre je suis scotché sur place je n’arrive plus a bouger. Ma mère se retourne vers moi et me dit il faut que ca cesse quel pays de merde. Elle me dit de filmer ca pour que plus jamais ils ne se croient impunis. J’arrache le téléphone d’un ami et je cours descendre filmer le reste de la scène.

Le téléphone m’énerve j’arrive pas a trouver le caméscope Je cherche je tâtonne merde ils sont presque sortis Ah c’est bon voila la vidéo je lève mon bras pour commencer a filmer Putain c’est pas entrain d’enregistrer je.. Quelqu’un m’attrape par derrière Aye une gifle Je suis fait un policier en uniforme m’a attrapé Il arrache mon téléphone et me métrise Il appel ses amis « Un traitre Un traitre » qu’il dit « Il veut nous mettre sur Facebook » Et commence alors une danse macabre entre moi et les policiers Une danse faite de va de viens de coups et d’évitement Leur nombre ne cesse d’augmenter. Je crie dans un dernier espoir que je suis innocent que je n’ai rien fait qu’ils n’ont pas le droit (mais comme j’étais dupe). Des souvenirs d’enfances me reviennent a ce moment la. Un traumatisme ressurgi.e Je me vois a 5ans entrain de fuir une ruche d’abeilles. Mais les abeilles sont de plus en plus nombreuses. Leur bruit est de plus en plus strident. Les piqures de leur dars me fait de plus en plus mal. Je tombe par terre, un policier m’a fait un croche pied Une 20aine commencent a me chooter. Je revois les visages éclatés et les lèvres déchiquetés de mes amis Amine Rekik et de bachkouta (Walid Ibn Said) a la fac apres les manifestations de mai. Je les revois me dire « protèges toi le visage ne penses qu’a ca ». Je tire mon blouson comme bouclier et me recroqueville dans ma carapace de fortune. Les coups n’arrêtent pas. J’ai envi de me tortiller de douleur mais je me maitrise. Je ne leur laisserai pas mon visage ! Je ne leur laisserai pas mon visage !! Je crie je hurle j’attends que quelqu’un viennent cesser tout ca.

Ils me relèvent me sortent de l’aéroport. Un agent de sécurité leur dit « lui aussi c’est un marocain » . Non lui répond celui qui m’agrippe par le cou « lui c’est un tunisien il veut nous mettre sur Facebook » Et voila qu’une autre salve de policier en civils et en uniforme courent vers moi sommant leurs amis d’attendre. Ils veulent tous y participer. Ils sont 30 autour de moi chacun voulant sa part du gâteau. Un coup de matraque m’atteint à la jambe gauche. Je tombe de douleur et voila que recommence un autre cycle de coups de bottes sur le corps. Cette fois ci mes mains ne sont pas libres. Ils peuvent m’avoir a la tête ! J’enfonce ma tête contre le sol et j’encaisse sans broncher. Ils finissent par se lasser et me trainent vers le poste. Ils me poussent dans des escaliers Je monte en prenant attention de ne plus tomber pourtant ma tête tourne ma vision est trouble et mon équilibre n’est plus. Chaque policier qui passe à coté donne sa contribution.
Enfin je suis dans la salle !! Les marocains sont tous la !! Je m’assois sur une table. Non s’écrit un policier « toi ta place est dans le coin par terre» en me donnant un coup de poing en plein visage. J’obéis (je ne peux faire que ca) Ils sortent et ferment la porte derrière. Je revis !!

« y’a un tunisien ?? » « il voulait filmer ?? » La porte s’ouvre. 4 policiers baraqués me regardent et me disent « c’est toi le tunisien » Naïf comme je suis, je leur réponds oui. « Non toi tu n’es pas tunisien ! Toi tu es un traître ! Toi tu es un israélien» Ils me relèvent et se liguent contre moi. Un marocains s’écrit « non laissez le il a rien fait il n’était pas avec nous » D’un cou de botte a la gueule un des policier le fait taire puis se retourne un sourire a la bouche vers son zémil et lui dit « Tu vois quand je te disais qu’ils sont ami » J’essaye de parer leurs coups je les bloque avec mes avant bras mais je ne les évite pas. Ma chaire doit encaisser leurs coups plutôt que le mur (les représailles serait terribles). Ils m’emmènent dans la pièce d’à coté et m’installent sur une chaise. Mon calvaire ne s’arrête pas voila qu’un gros bonhomme s’approche sournoisement de moi. Il était trapu petit de taille si bien qu’assis il ne me dépassait que d’une tête Il avait la cinquantaine moustachu et un gros bide de bière Il me dit tout doucement « n’ais pas peur, je vais rien te faire. Tu es tunisien ?? Tu voulais filmer les policiers??» Je baisse ma garde et je hoche la tête.
Un coup, deux coups, trois coups. Ma tête raisonne sous les chocs, je ne sens plus mon visage. Un poing percute ma tête au niveau de la bouche, mes lèvres éclatent dans une éclaboussure de sang. « Rabbek tu veux bruler le pays ?? Les policier sont devenus des moins que rien a cause de votre Facebook et de votre révolution!! Les marocains vont sortir et toi tu croupiras ici pour haute trahison !! Seul Béji Caied Sebsi te sortira de la »
Ce nom pourtant me redonna un souffle un souffle qui m’a permis d’encaisser les autres coups. C’était pour moi le repère. Ma haine pour cet homme me rappela que j’étais la pour une cause. Que ce n’était pas moi le méchant. Que je n’étais pas le traître qu’ils disaient !!

Je suis resté assis la pendant trois heures encaissant les salves de coups les unes après les autres
6 équipes en tout sont passées sur mon corps pétrifié de douleur. A chaque ouverture de porte je voyais la faucheuse me sourire. A chaque ouverture de porte je m’en voulais d’être né tunisien car la question « c’est lui le tunisien ? » était devenu synonyme de beigne raclé. A chaque ouverture de porte j’espérais que le gars qui frappera (car il frappera) n’éprouve rien, que ce soit des coups automatiques et non des coups sadiques. Dans ce commissariat j’ai compris que les plus humains d’entre eux sont ceux qui sont vraiment cruels car les autres ne sont que machines. Que des engins mécaniques des appareils de torture des instruments de mort.

Voila la dernière équipe qui entre ! L’un d’eux se retourne vers moi et me dit « c’est toi le fils de madame bouguira ?? » J’ai compris qu’il était mon sauveur. Il leur dit « ca mère est médecin Je la connais Elle est très inquiète Elle est diabétique ». Les larmes ruissellent le long de mon visage. Je ne suis plus. Je pense a l’état de mes proches ne sachant ce qu’il m’arrive. Il leur dit que je fais également médecine que je suis en 5eme année que je ne suis pas un gars à problèmes pensant alléger ma sentence. Un de ceux assis a mon chevet se lève alors et me dit tu fais médecine ? Je lui réponds que oui. Il se mord la lèvre, hésite, se retourne la langue et me donne un coup de poing en plein estomac « Ceux qui font médecine ne filment pas les policier! Tu mens! Toi tu n’es rien tu es un moins que rien même! Tu ne peux même pas avoir eu le bac!» L’autre (le gentil) l’arrête le pousse en dehors de la salle et leur demande de ne plus me frapper. Il revint après avec une bouteille d’eau et mis un policier à coté de moi pour me protéger. Les coups se sont arrêté a ce moment la.

Mais certaines choses sont peut être pire que les coups. Leurs mots sont parfois plus dures qu’un coup de poing, leurs ricanements plus dégradant qu’une gifle. Je les entends encore me répéter qu’ils m’enlèveront mon pantalon que je dormirai en jupe que sous prétexte que je suis blond que je plairai beaucoup au gars de bouchoucha….
D’autres choses sont tout aussi pénible Savoir qu’on est impuissant quand dans la pièce d’à coté des êtres humains sont entrain de se faire torturer de se faire les jouets de policiers frustrés qu’on les oblige à dire que mohamed V est une pédale (oui c’est mohamed VI le roi mais nos policier sont tellement cultivés qu’ils ignorent cette information) D’ailleurs une scène restera a jamais gravé dans ma mémoire. Alors que j’étais au toilette me laver le visage un marocain était entrain de vomir. Un policier (le baraqué qui est passé a la télé disant qu’il s’est fait agressé) entre et demande a son collègue « c’est un des marocains ? » Ayant appris son identité il court vers lui et saute avec ses deux pieds sur le marocains écrasant sa tête sur la cuvette Il lui écrasa encore la face a plusieurs reprises avec un pied contre la cuvette jusqu'à le laisser dans son sang corps inanimé et tête dans les toilette. Il sort ensuite des toilette et couru vers la chambre des marocains ou son entré ne causa que cries de douleurs et hurlements de paniques.

Arriva ensuite le temps de la grande mascarade sous les feux des projecteurs Ayant appris qu’il se pourrait que des témoins aient filmé la scène à l’aéroport l’équipe de télévision a été dépêché. Al-Watania a été la première à arriver suivi de prés par Hannibal. Mon choc n’a été que plus grand je ne pouvais croire mes yeux. Ces journalistes n’était en fait pas les victimes de Ben Ali ou du Système Non ces journalistes sont les complices des bourreaux et des tortionnaires Ces journalistes demandaient aux flics de nettoyer le sang des marocains de leur donner des pulls propres pour qu’il n’y ait pas de problème pour les policiers. Ces journalistes ayant su qu’une cargaison de munition a été arrêté chez un libyen n’ont pas hésité à demander à filmer ces cartouche pour orienter encore plus le téléspectateur…

A 22h enfin mon avocate arrive les policiers commencent a sourire Loin déjà est le temps ou ces même policier me ruaient de coups Loin déjà est le temps ou les insultent fusaient Loin déjà est le temps ou j’étais traité tels un objet sans vie Elle parle deux minutes au big boss On me fait signer un papier (je sais toujours pas ce qu’il y’a d’écrit dedans) On me rend le téléphone Et je sors !!
J’ai certes été libéré a ce moment la mais suis-je pour autant devenu libre ?

dimanche 13 novembre 2011

Occupy Tunis ou le pouvoir toujours à la dictature!

Nous sommes le 11.11 2011. Une marche universelle des 99 pour cent dans le monde s’est décidée depuis quelques jours déjà.
Occupy de world.
Occupy Tunis by occupy the world s’est faite ce matin à onze heures bien sonnées de la place des droits de l’homme vers la place Mohammed Ali longeant la grande avenue Habib Bourguiba pour revenir vers la place des droits de l‘homme.
Des jeunes , de moins jeunes font bonne figure comme à l’habituée.
Un sens élevé du civisme, de mots d’ordre , de chants engagés cette fois contre l’oligarchie, les banksters, le capitalisme dévorant , la dictature du marché,le lobbying,le totalitarisme marchand, le un pour cent dominant suceur de sang et de richesses dans le monde.
Des banderoles, des graffitis , des anonymous avec le fameux masque de Guy Falks , un tamtam en vrai , d’autres d’occasion fait de marmites , de couvercles ou de cuillères pour accompagner cet air de fête jamais réalisé.
Une occasion pacifique pour signer au monde notre courroux et notre désengagement, notre colère et notre désaccord.
Je promène mon regard satisfait à travers la foule hilare et enfiévrée .
La police est bien entendu là bien présente comme à son habitude mais ce qui ne lui est pas commun et à nous non plus c’est ce regain de sécurité pour les manifestants.
J’enregistre encore incrédule les siffets dépassés des policiers qui règlent la circulation au rythme déconsidérée de tout ordre giratoire des manifestants.
Ils autorisent une ouverture pour nous céder le passage , bouchonnent un autre pour nous laisser passer .
Les voitures s’affolent à un rythme fou.Certains automobilistes se rallyent à la manifestation en nous accompagnant de leurs klaxons.
Rien ne vient ni coup de gueule ni bras de fer ni bombes lacrymos.
Je suis comme hébétée devant ces hauts gradés du ministère de l’intérieur qui fignolent les ordres soupèsent à juste titre les ouvertures , arrêtent la circulation automobile pour complétement nous rendre maître de la rue.
Occupy Tunis ou Occupy la rue est une réussite avec une parfaite maîtrise de soi lorsque le cortège accoste sur la place des droits de l’homme après un arrêt au niveau de la banque centrale appuyant ainsi la symbolique de Occupy de world pour chasser les bankers et les banquiers .
Les sifflets se font plus stridents plus nerveux plus rapprochés ainsi que les cordons de sécurité de la part des BOP et de leurs chefs.
Une grappe de baltagyas sévissent toujours en soi disant fortuite randonnée.
Nous nous saisissons de l'évenement comme d’une véritable fête dans une insouciance totale de nos encerclants.
Occupy Tunis arrive donc à bon port sans heurt ni affront.
Nous défilons sur la place gazonnée de groupe en groupe et de corpuscule en corpuscule sous le regard presque attendri de nos policiers.
Je voudrai insister que nos gradés étaient des plus chevronnés .Le nombre d’étoile galonnent bien à la fois leur grade que leur âge.
Le reste du personnel de l'ordre sont des policiers surtout des bop très jeunes certainement de nouvelles recrues.
Cela saute à leur visage encore non endurci ,leur regard pas encore mauvais et surtout ces joues presque rosacées . Le stress et tabac n’ayant pas encore certainement eu le dessus sur leurs couleurs personnelles comme c’est le cas de leurs prédécesseurs aujourd’hui absents.
Je vais même jusqu’à dire qu’ils ont le profil bon enfant et que filles et garçons se mêleraient bien à la foule sans grande difficulté tellement que leur manière est des plus relaxes , leur attitude plus décontractes.
Je me retranche sur le côté.
J’aime prendre du recul et observer.
J’approche sans peur ces policiers femmes assises sur un banc avec un groupe de jeunes bop qui fument une clope et discutent du dernier match ou du prochain à venir.
Je les titille un peu sur le sens de leur matraque et s’ils allaient les utiliser contre nous encore cette fois-ci.
Je les écoute rire et ferme les yeux.
Je n’en reviens pas tellement que j’éructe le plaisir.
Est-ce cela démocratie ?
Est-ce cela la liberté d’expression ?
Est-ce que nous nous sommes définitivement affranchis de notre état policier pour ne plus en être terrorisés ni réprimés?
Une , deux heures ou plus je ne saurai dire pendant que les conversations roulent bon train, les paniers à salades bien rangés sur le côtés, les flics en repos s’éclipsent par petits groupes de deux ou trois pour aller casser une croute sous le regard autorisateur de leurs chefs.
Un bendir rend un son fort et harmonieux sur lequel dansent des filles des garçons aux cheveux longs.
Un tableau peint dans le charme et la nouveauté de cette Tunisie nouvelle, d’une constitution nouvellement élue et des récentes élections que le monde entier voulait accorder la réussite.
Soudain , un coup de tonnerre ébranle ce paysage pacifique.
Le soleil qui s’est levé particulièrement chaud par cette journée de Novembre nous lâche traitement .
Le ciel devient brutalement gris et une pluie drue de matraques s’acharnent sur nos dos , nos personnes hébétées prises de cours par ce raid de violence sans précédent.
J’abandonne mon banc , ses hôtes aussi mais cette fois, la donne s’inverse et nous redevenons les frères ennemis.
Je n'ai ouie que des cris et des hurlements des matraques sur le dos de ces jeunes et moins jeunes endoloris.
Un garçon est cueilli dans sa course dans les bras de cinq ou six flics déchaînés .Ses amis reviennent en arrière pour le repêcher.
En vain, son nez coule, son front est ouvert , son oreille déchirée.
Un autre en moins bon état ne recule pas, déchire son tee shirt mettant à nu son thorax en guise de mépris , et leur hurle de le taper.
Une fille est effondrée, ses amis la tirent pour la mettre à l’abri.
Un couple quadragénaire qui tout à l’heure se promenaient main dans la main entre les manifestants écoutant amoureusement et dans le partage absolu les différents conférenciers courent à perdre le souffle pour traverser la rue toujours aussi attachés.
J’étends mon regard pour ne plus rencontrer que l’abîme des humains .
Mes pensées viennent torrentielles se briser avec les précautions d’un calme imposé .
Pourquoi ?
Pourquoi à chaque fois que je me croyais sauvée, je repartais forcée vers la case de départ ?
Pourquoi ce bain de violence d’une gratuité sauvage et sans justification aucune ?
Pourquoi ce monde animalier fait de bestialité et de cruauté où les détenteurs du pouvoir décident à chaque fois de nous confiner ?
Pourquoi l‘homme doit-il à chaque fois cravacher l ‘autre et le museler ?
Je confirme qu’il ya eu possibilité de dépassement parcequ’un gosse a balancé une bouteille vide vers un bop autant gosse qui a proférée une grossièreté à la copine du premier la traitant de traînée .
Un nuage de mains, de matraques, de coups dans tous les sens se décharge comme s’ils n’attendaient que cela pour dégainer leurs gourdins et s’attaquer aux civils innocents et pacifiques.
Il n’a d’ailleurs pas eu de riposte de leur part ni de jet de pierres ni rien.
Juste une fuite dans tous les sens .
Une fuite honteuse et d’une humiliation cuisante qui nous rappelle à nos tics, nous scotchent à nos peurs , nous griffent de lâcheté et boycottent nos compromis en particulier envers cette constituante qui continue à s’absenter de la cour du peuple et laisse le pouvoir non pas aux gouvernés mais toujours à l’absolu gouverneur.
Nous n’avons pas eu droit cette fois ci aux bombes lacrymo et nous avons été privés de leurs odeurs nauséabondes et de leurs brulures oculaires et celles des gosiers .
Ils ne s'y sont pas préparés.
Je crois même que c'était non prémédité mais d'une maladresse qui fait toujours de l'Habitude la seconde et terrible nature de nos policiers.
J’entends encore ce gradé hurler à sa jeune troupe enragée de revenir et de ne pas frapper .
Il accuse mal dans une jouissance fausse ou pas cet état de désobéissance de la part de ses auxiliaires qui continuent à taper à perte de souffle.
Le monde s’arrête de tourner à cet instant long comme une éternité .
Et puis cette révolution,elle a avancé à quoi si ce n'est pour nous tuer et encore nous tuer.
D’autres pertinentes questions s'imposent comme la symbolique même du soulèvement populaire, le nombre de martyrs tombés pour nous élever et le nombre encore en vie de nos blessés de la révolution à qui on a remis des fleurs mais pas les honneurs, des brioches mais pas le pain et la dignité.
Des miettes, ils ne veulent pas!
Des laissers pour compte, ils ne le voudront pas !
A l'aumone, ils se refusent dignement!
Des oubliés, ils ne le seront jamais !
Il est plus qu'évident que l'humanité entière est entrain d'emprunter le chemin d'une grande transition qui va révolutionner le monde et espérons- le équilibrer les balances.
Aussi , nous continuons la révolution.
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et aussi
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dimanche 6 novembre 2011

Maram la miraculée et notre mémoire trouée..

Cela fait quelque temps que je n’aime plus venir sur fb et que je n'aime plus y rester.
Juste deux ou trois petits échanges mais plus comme avant.
Je n'y trouve ni le plaisir ni le goût .
Je ne me sens plus vissée à cet outil dont je ne départais plus depuis que le soulèvement a commencé à se faire, les gorges à se dénouer et le rêve de liberté à se concrétiser.
Il est fou ce rêve, grandiosement fou!
Nous y avons cru .
Nous l'avons accroché à nos fenêtres , à nos portes et nos vies et plus rien ne sembla enquérir autant d’importance .
Il nous a rapprochés, soudés, unis et haletants, nous courions nous désaltérer à chaque instant en non stop des nos frustrations, , de nos faillites, de nos découragements, de nos bassesses , de nos lâchetés, de nos vies gâchées dans des mascarades d’acquiescement et de léchage absolu pour les gens du pouvoir.
La fuite de Zaba a eu sur nous ce goût de libération rapide, facile et sans trop de casse juste pour les familles des martyrs mais leur nombre est tellement discutable, notre égo tellement prépondérant qu’il n’ya pas de proportionnalité .
Parlons en de ces martyrs.
C’est leur premier Aid du mouton sous terre.
Des tombes abandonnées juste visitées par des mères à jamais endeuillées, des familles à jamais dans la tristesse et la perte.
Je tremble.
Je voudrais les tirer de sous de terre et les marier aux images de gloire .
Je voudrai balayer le reste de ma mémoire enfouie dans ces tombes abandonnées couvertes de ziwel et de feuilles en décomposition pour hurler le désarroi et la justice mnésique qui s’encombre de détails, négocie le superflu et ignore l’essentiel.
Je dérive d’amnésie en amnésie à commencer par ce délire collectif qui a pu croire un jour en une fuite de zaba et en une révolution véritable plus qu' en une fin d’échéance d’un président aux services des pourris unis sinon comment expliquer le terrible scénario d’une fuite programmée et d’une chute d’un régime totalitaire avec autant de facilité ?
Puis cette batterie de scénario d’épouvante mettant en action des tireurs d’élite qui ont assailli nos toits et nos maisons dans le seul but de tuer des civils innocents abattant à la pelle des femmes de vieillards des hommes et des enfants?
Je viens d’avoir un écho lamentable du gazage de Maram Nasri une petite fille de 2 ans et 8 mois le 9 janvier 2011 aux bras de sa mère qui elle aussi blessée à son tour par une balle de snipper à Kasserine lâche l’enfant .
La petite est recueillie par des gamins qui marchaient derrière un cortège de martyrs tombés la veille par des balles répressives .
L’un d’eux court avec l’enfant dans ses bras .Une balle meurtrière l’atteint de plein fouet .Il tombe couvrant en un dernier geste héroïque le bébé .Ses amis le couvrent en tombant un à un sur lui toujours sous des balles meurtrières par un fou enragé cachant à plusieurs l’enfant miraculé..
Quadruple meurtres ou quintuples, là n’est pas la question !
Maram souffrant déjà d’une maladie métabolique résiste peu au gaz lacrymogène qui endommage son système nerveux et respiratoire lui faisant perdre la fonctionnalité de ses jambes et de ses poumons .
Paralysie motrice doublée d’un asthme sévère invalidant est le bilan de cette enfant dressé par une maman en extrême détresse et rectifié par le médecin qui la suit.
Les convalescences de l’imagination sont affreusement longues et insoutenables lorsque nous tentons un instant d’imaginer le calvaire d’une telle ressortissante ou de sa famille ou de celles des familles des martyrs dont l’aimé a été abattu par des balles crapules et criminelles que le gouvernement de transition dont à leur tête le premier ministre diffame et autorise la banalisation pire encore raye en affirmant la non existence des tireurs d’élite et en fait une pure invention .
Des morts sans meurtriers, des visés en plein dans le mire sans snippers !
Maram , une miraculée même amoindrie survit encore pour attester d’une humanité laide, vile et mnésique .
Maram même invalide est encore là pour toujours témoigner de crimes de guerre portés sur des enfants et qui restent encore dans l’impunité avec la bénédiction de ce gouvernement de transition ou de cet autre nouvellement élu pour asseoir le même ministre aux propos si choquants. .
L’air glacé se respire comme un sordide philtre d’oubli.
Je prends tout en horreur jusqu'à nos fêtes et nos joies.
Nos martyrs et leur famille pleureront encore cet Aid notre oubli et trahison.
Des voix polaires ces jacasseries de femmes qui gèlent les ardeurs et les passions .
Des hommes polaires ces messieurs qui s’accordent une pause et renouent avec les traîtres et les vendus.
Je tremble encore aux cris perçants de la gamine qui convulse sous la lacrymo.
Je frissonne aux ombres de nos morts sacrifiés doublement par des balles sifflées par des tueurs en premier puis par nous en second relais grâce à nos mémoires trouées .
Je n’ai plus de mémoire dés lors que pour ces tombes encore fraîches et le courage ne me manque plus pour mendier leur procès!

mercredi 19 octobre 2011

Occupy Montreal

Je suis à Victoria square.
Mon regard balaye cette immense place en plein coeur de Montréal.




La place est occupée non plus par limmense marche de foin et des agriculteurs venus des des campagnes voisines comme il ya quelques siecles déjà mais de gens venus de toute part dans cette très belle place monderne dotée de son préstigieux centre mondial du commerce de Montréal et de la tour de la bourse..

Les gens arrivent en nappe chantant et branlant des slogans .Les enfants sont portes sur les épaules et chantent la liberté.
Des jeunes et des moins jeunes hurlent la famine dans le monde et la pauvreté.
Certains se hissent sur la statue de la reine Victoria dénonçant la guèrre et pronant la paix.
L'oeil tient en entier le ciel de drapeaux et de banderoles flotillant sous un air frisquet.
Nous sommes les 99 pour cent et nous rebaptisons le square en place des peuples.
Certains grattent leur guitare crachant leur colère contre les multinationales qui continuent à faire bon dos à la spéculation et l'appauvrissement des peuples.
D'autres tapent dune main sure sur des tamtam de vrai ou d'occasion appellant au développement durable et a l'abondance de part le monde.
D'autres portent le fameux masque révolutionnaire de Guy Falks pointant les injustices, les bankers et les gangsters internationaux .
Certains se mettent en ronde et dansent l'insoumission rendant le pouvoir au peuple et seulement au peuple. D'autres dressent des tentes pour le squatt de la nuit.
Chacun chante et danse à son rythme une transe unique ou les frontières nont plus de sens et ou les rapaces sont partout identiques.
J'exporte mon regard.
Il est tunisien et clame douloureusement une révolution que l'homme tente d'avachir sinon d'avorter.
Mon coeur tremble une impression de deja vecu de deja vu .
Je suis encore a la kasba il ya voici neuf mois presque .
Je suis comme transportee .
Plus de soupape , plus de harnais.
Mon esprit est clarte, mes poumons nouvel air et liberte.
Je danse et chante à mon rythme une dictature fraichement accouchée par voie basse tandis que mon coeur tremble encore pour cet accouchement dystocique et laborieux que souffre terriblement le peuple syrien ou encore celui du yemen ou récemment le libyen.
Je n'ai de mot que pour les miens, de rève que tunisien.
Un seul me revient avec insistance et je le hurle comme un souffle salvateur qui contamine la foule exaltée...: Dégage !!!

voici le lien http://occupymontreal.tk/

dimanche 2 octobre 2011

Encore Montreal et moi

Je me retourne une derniere fois vers la batisse d enfermement des femmes de joie.Une pensee me griffe le coeur pour nos prisons dans ma contree eloignee.Nous qui sommes dans une transition unique arriverons nous a bon port en asseyant la justice et l equite pour que les hommes ne volent plus ne tuent plus et ne sont plus enfermes pour leurs idees
Ferat-on de nos prisons non des depotoirs pour des dechets humains ou des hommes detruits mais de vrais instituts de correction et de rehabilitation a la vie
Combien mom reve est grand dans cette transition qui fait enfievrer nos journees et nos nuits en Tunisie terre neuve, nouveau ne
je hoche la tete et continue mon cours dhistoire improvisee par cette belle balade atravers maintenant les rues montrealaise car notre bateau devient bus sans exagere.
Elle remonte la rue de la commune qui longe le fleuve bifurque sur la rue saint -Jacques le coeur du premier centre des affaires de Montréal, véritable « Wall Street » du Canada. La présence des sièges sociaux des grandes institutions financières en font le coeur de la haute finance.Elle Y pointe du doigt ledifice du premier journal canadien la maison la presse fierte des francais puis la fameuse banque de Molson qui a eu le genie dimporter la biere qui porte encore son nom .Un rapide coup doeil au musee de la monnaie puis a cet autre monument .
ELLE nous raconte encore si loin lhistoire que je mimagine bien a la place des armes ou dans ce quartier latin replique de celui de France avec sa place des arts, ses peintres et leur toile , ses cafes terrasse, ses librairies et ses tabagies autrefois veritable centre culturel et d enseignement universitaire de theologie dehistoire et de medecine auquel se contrepose l universite MacGill dans ce meme defi de competition et de concurrence des anglais auxfrancqais et vis versa.
Notre guide fait une viree dans le contemporain et nous designe les plus grans hotels et edifices de montreal a savoir cette immense gartte ciel a la terasse tournante qui nous fait decouvrir toutes les facettes de montreal sans avoir a changer de place attabledans ce somptueux restaurant tournant.
Elle souligne severement que letat interdit impardonablemet toute blessure au patrimoine et nous designe cette vieille batisse bouffee par un incendie et dont il ne reste que la facade et que la commune a convertie avec pour decor ce mur lezarde par le feu en un splendide restaurant cafe tout en verdure.
Une autre pensee me taraude mauvaisement en reflechissant sur ce que nos gouverneurs ont sacrifie en detruisant en masse au lieu de restaurer danciens , de beaux,d historiques et de fabuleux monuments et des maisons anciennes devores certes par la vieillesse mais qui gardaient sans comparaison un eclat et une beaute que n ont point egale daffreuses nouvelles constructions modernes sans aucun style ni classe.
Jai une tendre pensee pour nos vieux quartiers arabes nos souks et nos vieilliries...
Elle continue si loin et si longtemps sans que nous ayons a nous ennuyer ni a trouver le temps mort ou lourd comme lors de nos fameux cours dhistoiredans encore mon pays.
Cetaient des cours de supplice ou encore de fausses copies ou de mots fleches ou de complete les carreaux ou pire encore d entremetteuse pour les plus vieilles dentre nous ou les couples se faisaient et se defaisaient au gre de nos passions et de nos reves les plus fous.
Nous zappions le maitre dans ses habits malendimanches qui lui aussi arrivait sur nous la face morne les pieds ballants aigri par le maigre salaire et autres soucis.
Lhistoire de notre pays nous etait raconte de la maniere la plus difforme et la plus laide, la moins honnete et la plus defiguree .
Ils ne nous apprirent en aucun cas a connaitre notre patrimoine notre culture nos richesses et nos manques..
Lhistoire, la notre se resumait a celle du reich et d un furher a la bourguibienne dabord puis a celui de zaba, ces vingt trois dernieres anneees.
Ils firent de nos heros et des valeureux guerriers qui ont traverse notre histoire des portraits figes sans vie ni interet .
Bouguiba qu il nen plaise a certains, a scotomise notre histoire la rendant borgne pour se se reserver la majeure partie nous rendant batards au plus profonds de nous memes sans identite ni grande estime de soi.
oh comme je leur en veux davoir empeche lhistoire de venir jusqua moi m eclairer pour mieux la connaitre et maimer..
Saimer cest aussi aimer son pays, son peuple pouvoir en etre fier pouvoir le pavaner et le montrer..
Je leur en veux a mourir de nous avoir rendus betes et futiles en ignorant nos origines nous rendant gauches de nos acquis de nos legs ancestraux qui datent de milliers dannees et non dune grappe maigre d annees..
Je leur en veux mauvaisement de nous avoir pousse a nous meconnaitre et avoir ce geste maladroit, cette attitude fausse et gauchhe devant l occident alorsque nous le valons bien...
Je pense a notre chasse sans merci aux frisotis de nos cheveux et a notre mal etre nous les femmes devant cette chevelure si soyeuse et si blonde de la femme doccident
Je pense a nos regimes et nos desapppointements devant notre mesestime de l embonpoint de toujours nos femmes et leurs rondeurs
Je pense a notre accent qu on desherite pour epouser un faux et un cliquant qui sonne mal et qui va de pair avec cette histoire fausse et biaisee
Combien jaimerai retourner en arriere m apprendre que mes cheveux qui frisent font mon charme , la generosite de nos formes de l exquis dans nos sefsari d antant et notre couleur brune et mate notre soleil dont on ne deride jamais
C estun peu tout cela un cours dhistoire.
C est rendre la vie dans ce qui nous a appartenu, le magnifier pour mieux accepter ce leg non plus comme un bagage honteux ou lepreux mais comme ce quil ya de plus beau et de plus authentique et d identitaire....

Montreal et moi

Il meurt lentement celui qui ne voyage pas..
Il y a des mots qui ne meurent jamais alors que d autres meurent avant d être nés..
Il y a des passages de nos vies que nos mémoires impriment a jamais comme ce matin nuageux qui semble refuser de s étioler.
Nous prenons le bus numéro 30 pour nous mener au vieux port vers onze heures du matin.
nous y arrivons gais comme deux jeunes écoliers mon frangin et moi.
Je suis une personne transformée qui s est volontairement éloignée de tout pour mendier un léger mieux être. Mes années ne me portent plus et je ne les porte plus moi non plus.
J ai comme l étrange satisfaction de vivre dos au mur au moins pour un cours instant.
Aussi, je happe tout ,renifle a plein poumon et rafle au passage le moindre air du temps heureux dénue de tourments.Le monde ne semble plus m exporter ses drames pour un moment.
Le bus nous dépose en haut de la rue de la commune ou s érige le vieux port.
La vieille ville renaît de ses mondanités.
Un décor hors pair,une destination touristique pour ses différents styles architecturaux et ses multiples façades .
Je tends une main, une ouie attentive pour accroher lhistoire de ce pays au creux de ma memoire en montant dans l amphibus .
Le guide une jeune femme nous raconte Jacques Cartier et sa decouverte de cet immense etat, Lachine et son genie pour avoir su mettre au point ce systeme decluses qui a mater le plus grand fleuve au monde le fleuve saint Laurent pour permettre aux bateauxde traverser et daccoster sans danger.Ils lappeleront depuis la smokeen vallee pour ses nombreux bateaux fumant le charbon a ce moment et la grande animation de ce port autrefois si actif .
Nous passons devant la statue de monsieur Young qui tenait les registres de la douane en taxant fermement les chalutiers et les bateaux qui traversaient.
Elle nous raconte le voeu de Paul de chomeday sieur de Maisonneuve le fondateur de montreal pour esperer une annee fertile sans innondation d aller de ses mains accrocher une croix au point le plus culminant du mont royal.Leciel l a exauce et il est alle plante sa fameuse croix que nous distinguons dici et qui semble se detacher majestueuse hors temps defiant les nouveaux grattes –ciel, les tours et les connow.
Elle nous raconte les premiers conquerants les francophones les Anglophones les irlandais et scoths d ou les quatre symbole du drapeau canadien a chaque coin a cote de la fameuse croix. Elle ne nous raonte pas le combat des hommmes de chaque jour pour asservir encore les hommes les iriquois les autochthones et la nature..
Elle nous raonte le mont fertile longeant le fleuve , ses champs de ble or et dore le ble de linde comme les cheveux de ses femmes encore plus blanches que les petits pains blancs de mon enfance et qui nirritent pas ma vue.
Je crois entendre le rire des hommesqui remplissent les silots don’t letat na garde qu un seul gigantesaue pour l expo 67comme la guide repete joliment.
Je crois entendre le soufflé puissant des hommes et leurs chants sous terre pour creuser le fameux metro montrealais avant meme que la ville ne soit nee..
Elle oublie de tacher mon après-midi soleil de pensees tristes pour ces hommes assujetis en esclaves ou Presque pour creuser et encore creuser a moins de quarante degre.Elle precise juste car lhistoire s ecrit toujours sans nous que ces homes ont encore deblaye les gravats pour les deporter a travers lle fleuve en faire une ile quils ont par la suite planter en magnifiques jardins et ou ils ont construit les fameuses residences en cuve ouen union de voisinage tellement complexes et modernes quaucun voisin ne pouvait avoir acces sur la vue de lautre par souci dintimite ou de bon voisinage ou encore de non espionage car ces beaux appartements seront destines a recevoir les amiraux et les nobles invites de loccident conquerant qui viendrait temoigner du nouvel etat montrealais moderne et sophistique.Du fleuve encore car notre bus sest engouffre sous nos cris et nos regards eblouis dans ce long fleuve fils de locean majeur.Elle nous designe laville gigantesque dabord le vieux montreal puis vient sy annexer dans un style exquis et harmonieux le nouveau montreal
Moderne.
Elle nous dresse un inventaire de ses merveilles en pointant du doigt la fameuse croix qui surplombe la ville benite puis l eglise de la saint sulpice qui me rappelled grandement celle de Paris. Elle precise quils ont mis plus dun demi siècle en non stop pour la repliquer.
Elle pointe lancien palais de justice detruit dans un incendie pendant les guerres de rebellion et qui est devenu la retraite des pompiers par ironie du sort.Elle pointe encore un batiment gratte ciel de ce moment ,de huit etage si je ne me trompe et que lingenieur constructeur a flanque de trous pour parer aux eventuels tremblements de terre.un batiment gris en beton sans une once dacier quil q fallu encore aux hommes asservis de monter pour l eriger sous le genie de lhomme savant.elle pointe un autre edifice a trios tours gigantesques egalement ou Molson a eu le genie cette fois den faire en quelque sorte les frigos de ces temps la en important sa biere qui a fait de lui lhomme le plus riche. Elle pique une plaisanterie en pointant la statue du sieur de Maisonneuve qui donne du dos au fleuve parceque repete-t-on avait le mal de mer malgre ses multiples voyages et conquetes .
Quelle honte,ils ont du en plaisanter ou encore une ironie du destin car il donne reellement du dos a son homologue anglais l admiral Nelson.
Ils sont terribles ces anglais en construisant sur lun des quais du vieux port une replique du big ben a Londres.Je lentends encore dici sonner toutes les heures metransportant au Coeur de Time square. Elle pointe du doigt le fameux pont de la concorde une replique de son semblable a Paris puis vers le fameux pont de Jacques cartier qui mene au casino de montreal et qui serait le second pont meurtrier dans le monde par taux de suicide.Elle insiste pour nous montrer une coque noire dun navire delabre centenaire et plus converti en spa ultramoderne ou de jolies jeunes et fraiches creatures drapees de serviettes blanches nous clament en criant.Nous echangeons les bye bye .Decidement partout dans le monde,il est ecrit que certains samusent la ou dautres galerent.Elle termine notre croisiere par un commentaire sur le pont dune vielle batisse trouee de six fenetres au plafond.Cetait la prison des femmes la plupart des prostituees.De ces fenetres barricadees entraient les seules lumieres avant la mort.Decidement,il a toujours fallu des prisons aux hommes pour tenir captifs certains autres hommes.
Notre navire devient alors un vrai bus sous nos regards eblouis et la commence une autre randonnee que je vous raconterai.

jeudi 29 septembre 2011

Montreal et moi

Mon rêve est montréalais , mes jours aussi.
je suis a Montréal depuis trois jours déjà .
je marche dans ma tête , y croque un souvenir puis revient a cette immense métropole.
Une ville majestueuse aussi mondaine qu ancestrale.
Les pigeons viennent encore hardis picorer dans ces immenses parcs plombes.
Des enfants continuent a jouer dans les rayons d un soleil audacieux.
Tout le monde va encore dehors pour mieux se ravitailler en chaleur telle une fourmi pour les journées d hiver et de gel.
Les gens sont simples, effaces, solitaires ou en duo.
Une ville cosmopolite ou toutes les identités sont présentes parfaitement malaxées ou il est bon de vivre et de partager.
Je n ai pas eu la sensation d être dépaysée pour mes nerfs assez éprouvés par cette année difficile unique de remue ménage politique que sécuritaire.
Je laisse derrière moi ma famille, mon mari, mes enfants, mon pays en pleine révolution .
Je laisse aussi derrière moi mon peuple en pleine ébullition.
Je laisse mes rêves les plus fous de liberté de justice et d équité.
Je fais place a l envoûtement du nouveau du beau et du sensationnel.
Une ville qui brille de jour et de nuit.
Une ville qui transpire la mondanité , l opulence et la richesse.
Une ville qui abrite un monde fou de million de races, de gens tous plus occupes les uns que les autres mais sans cet empressement a la New yorkaise ni a la parisienne qui fait éclipser les couleurs du jour et de l homme serein.
Une ville sans ce stress empoisonnant qui mange tous les instants de paix de plaisir et de joie.
Une sérénité typiquement montréalaise faite d un dialecte mielleux chantonnant et dautres multisonorités.
Je traverse leurs vies sans grand bruit .
Je marche dans leur métro en habitue presque car il est si facile de vivre dans cette ville
on apprend vite et on intègre presque spontanément le ventre de cette ville de milliers d immigres.
Je rentre dans leurs espaces commerciaux géants.
Je monte la rue sainte Catherine, la cote des neiges et quelques autres artères principales
Je me fonds dans cet immense marche de jean talon ou il m est bon de fermer les yeux et de sentir les senteurs épicées de mon pays si loin et si pres.
De nombreux commerces orientaux pullulent sur la place du marche et hormis le brouhaha non criard des vendeurs et des clients,je me croirai dans une ville de mon pays.
Je traîne dans la rue tard dans la nuit.
Je me considère une personne de la nuit.
J aime la nuit mais depuis quelques mois,je ne l aime plus car elle m est porteuse ainsi qu a mon peuple qui même ici continue a m habiter , de sordides peurs et d angoisses multiples.
Ici,elle opère a me reséduire et je réapprends a l aimer.
Je piétine sur les vitrines éclairées et m attable a une deux des milliers de librairies.
Montréal est aussi une ville de livres et de lecture.
Je rentre dans le couloir anime du métro qui mène a la bibliothèque nationale.
Je me croirai dans un hypermarché.
Tous les livres sont la ou presque.
Tous les classiques, les contemporains, les poètes des années les plus reculées, les ascètes et les plus libérés.
Je rentre,je flaire auelaues uns.
J aime passer ma main sur la couvertures des livres comme sur un tissu soyeux comme pour l appivoiser.
Je ne sais plus trop bien qui de nous deux finit par s adopter en premier.
Je prends placesur une chaise de la cafeteria et je me fige avec lui dans un tete a tete tantot idyllique tantot boudeur en attendant la fin du cours de mon benjamin


ps /mon clavier est anglais et je nai pas encore la main

lundi 5 septembre 2011

POUR TOI LE BLESS2 DE LA R2VOLUTION

Walid et les autres blessés dans jamais je ne vous oublierai ou dans le cadre de" NSITNI" ....
Je reviens de ma visite en tant que médecin chez walid kasraoui dans le cadre de NSITNI
http://www.facebook.com/pages/Nsitni-%D9%86%D8%B3%D9%8A%D8%AA%D9%86%D9%80%D9%8A/2696811630
61498
un collectif miniscule récent de gens du peuple qui se sont réunis parcequ'il ya encore bavure,laissez pour compte et oubli pour nos martyrs et blessés de la révolution.
Je dois à walid ce texte que je n’arrive pas à sortir et qui bute en moi comme un sanglot étouffé comme une larme qui coince et qui ne lâche pas !
J’arrive dans ce quartier populaire kram ouest que je ne reconnais plus tellement que les maisons inachevées en briques rouges se dressent édentées griffant mal le décor accentuant le contraste avec la banlieue huppée qui lui fait bon dos.
Sa mère m’attend au coin d’une rue et nous remontons ma voiture pour mieux nous aborder.
Elle me raconte son fils, son parcours de vie, ses études interrompues par cette blessure grave qui l’a alité pendant voilà plus de huit mois .Une balle par un policier cagoulé le 13 JANVIER 2011 l’avait atteint de plein fouet après avoir effleuré son cousin ou un voisin, lui faisant éclater sa jambe juste sous le genou.
Un énorme trou fixé par d'horribles barres métalliques et bienheureuses sinon l'amputation comme alternative avec un grand bravo à mes aînés et collègues qui étaient là présents à chaque heure d'avant et aprés la révolution lorsque le couvre feu nous barricadait attérés dans nos maisons . Ce corps fabuleux a joint l'impossible pour ne pas amputer ce membre déflagré dans ses peaux irrapiéçables!Il se bat encore pour lui garder sa jambe trouée de partout comme par une tronçonneuse par cette féraille sophistiqué qui joue le rôle de charpente.
L’abîme jusqu’au moindre sourire à la moindre possibilité de rêver !
Mais de quoi sont faits les rêves d’un môme d’à peine vingt deux ans ?
Walid est un jeune homme calme avenant plutôt mignon qui pourrait faire rêver plus d’un cœur .Un teint mat sur des cheveux noir corbeau mais surtout un regard vif intelligent qui ramasse le mien, me scotche à ses lèvres à son souffle qui se lève et s’abaisse sans jamais rechigner. Nous pouvons composer avec toutes les situations .Nous pouvons maquiller lifter simuler avec exagération mais nous ne pouvons jamais inventer la dignité.
La personne en face de vous l’est ou ne l’est pas et ne le sera jamais.
RESTER DIGNE est une convention qui ne s’octroie pas ne s’achète pas et ne se vend pas !
Walid et sa famille ne laissent transparaître la moindre précarité et sa mam en bonne tun se confond en ces petits gestes que je raffole chez nos démunis.
Ils s’affairent toujours à bien recevoir, se plier en quatre pour honorer leurs invités même à vendre ou à s’endetter chez l’épicier du coin pour ne point manquer à leur devoir d’hôtes.
En aucun cas, il ne me raconte l’enfer mais je le devine au bruit de ses silences, au tintamarre de ses cauchemars en rénimation et en post-réa lors de la première opération puis la seconde lors de la greffe de tissus pour combler la béance faite dans la criminalité.
Criminel est cet ordre de tirer sur les civils fatigués et courroucés pard'interminables années d'’injustice, de précarité, de manque et d' humiliation.
Moins ou plus répréhensible ce cagoulé qui a ajusté dans les pieds la balle tueuse.
Mais sommes-nous dans le registre du procès de flic en action ou dans les suites du processus d’une révolution inachevée avortée scotomisée déviée maltraitée obnubilée par ces razzias et ses mains basses, ce mach de pingpong entre les partis politiques qui se jettent la balle dans un jeu pervers, se partagent le gâteau dans une équité qui rappelle celle des rapaces et des vautours.

En aucune fois, il ne m’a parlé de ses angoisses ou de ses souffrances.
En aucune fois ,il ne m’a soufflé une aumône ou une revendication.
En aucune fois, il ne m’a filtré sa peine ou son mal être.
En aucune fois, il ne m’a raconté les nuits de cauchemar de veille de douleur insupportable à rendre fou que ni les puissants calmants ni les prières de sa mère n’arrivent à calmer.
Demandez à une mère ce que c'est d'avoir son enfant souffrant sous les yeux avec l'incapacité folle crevante dépeçante de ne pouvoir intervenir sauf prier et encore prier..
Demandez à une maman ce que cela coûte en enfer en brûlure en larmes en douleur parcequ'il est là comme un légume un pied dans la vie l'autre dans la mort , le tout barriolé ficelé baillonné de problèmes d'infection, de surinfection, de greffe qui lâche , d'infection encore et de méchantes bêtes invisibles ou invincibles qui viennent manger dans la chair de son môme pour encore le fragiliser et qu'il lui faut combattre à bras de fer d'antibiotiques et de soins affreusement coûteux ou qu'il faut encore trouver l'argent du taxi pour le transporter un jour sur deuxpour les pansements ou encore qu'il faut ....
La galère , la misère des gens ne se raconte pas, elle se vit!
A chaque fois que le moment me devenait intense, son regard me ramassait et me clouait à son chevet.
Alors j’ai observé l’horreur dans son silence, écouté l’effroyable dans sa patience, happé l’insupportable parce qu’il n’a pas de plus insupportable que l’homme en souffrance démuni sans ressource livré seul à lui-même sans rien car « lhomme rapace »a tout pris dévié tout confisqué même le droit aux honneurs de blessé de la sainte révolution qui a balayé la carte du monde opprimé comme par un terrible coup de vent salvateur.
Le gouvernement actuel par acquis de je ne sais, s’est contenté de lui refiler quelques maigres miettes dans l’indélicatesse la plus absolue car d’autres contrées et sous d’autres cieux cela aurait été sous le son des trompettes dans les tribunes de honneurs et avec les gallons !
Les hommes politiques s’en sont vautrés puis s'en sont rapidement lavés les mains, éructés lâchement trop occupés dans leur campagne électorale qui sans ces blessés et ces martyrs n’aurait pu se faire ni même rêver un seul instant.
Le peuple abusé ou désabusé non informé ou peu formé laisse décanter salement le sang de ses enfants sans plainte ni regret !
Alors je dis à walid, dans ma ruine la plus absolue dans ma perte la plus fatidique dans mon désespoir le plus extrême dans ma tristesse la plus profonde , non nous ne te dénigrerons plus , nous sommes là cette poignée infime mais solide pour te soutenir et te tenir la main et s’il te faudra mordre pour ne pas crier lorsque la douleur te devient insupportable, nous te prêterons notre chair pour y mordre dedans mais jamais plus nous ne te laisserons seul face à l'homme opportuniste prédateur et à l’oubli.


ps :pourquoi" nsitni"
parceque nous imposerons le non oubli et la reconnaissance des blessés et de martyrs
parce que nous arracherons la vérité et nous la mettrons au grand jour
parceque nous ne monterons sur aucun cheveau ni échelon
parceque nous nous éclipserons au temps voulu après avoir fait STATUERr nos blessés et nos martyrs dans le mérite et les honneurs qui leur reviennent de droit et en urgence avant toute autre action!

vendredi 19 août 2011

Silence, on tourne ! Nous sommes le 15 aout 2011..


Il est onze heures.
Je suis sur la place Mohamed Ali.
Une cinquantaine de personne chantonnent sans grand bruit quelques slogans comme dans un échauffement timide.
Je ne vois pas de flics ni d’agents de sécurité devant le siege de l’UGGTT.
Des passants traversent la rue en s’arrêtant posent des questions et reprennent leur route.
Je m’adosse avec ma fille sur le mur qui fait le coin avec la rue Mongi slim et celle de la place Mohamed Ali et qui nous fait de l’ombre sous ce soleil tapant d’aouessou(aout).
Il fait particulièrement chaud ce matin.
Il est onze heures ou presque lorsque le sol bouge et que le ciel s’époumone de chants d’abord loin puis de plus en plus rapprochés qui nous arrivent du bas de la rue Mongi Slim.
Une masse sombre avance sur nous .Ce sont les manifestants devant le palais de justice que nous attendions. De Bab Bnet, ils ont remonté à pied la rue de Bab Souikha puis le tunnel pour finaliser à la rue Mongi Slim dans un cortège qui enfle et grossit dans une ambiance allègre pacifique sans précédent. Il n’y a aucune violence aucun casse tout le long des quelques kilomètres à déambuler avant d’arriver jusqu’à nous.
Un cortège digne d’une vierge qu’on marie dans un parfait consentement : celui des avocats dans leur uniforme en premier rang, de quelques partis politiques magnifiquement drapés de couleur du drapeau, des citoyens civils comptant des jeunes beaucoup de jeunes combien beaux de moins jeunes des femmes des hommes et mêmes de vieux.
En chœur et dans une masse unique homogène, nous crions en une seule voix mon slogan préféré :

Naame sanamoutou welékinana sanktaliou edholma minardhina
Oui nous allons mourir mais nous arracherons l’injustice de notre terre
Sans aucune consigne pilotés par un puissant sens inexpliqué d’enivrement , nous nous empruntons la rue qui mène droit sur la grande avenue Habib Bourguiba. Nous traversons les magasins ouverts, leurs vendeurs souriants à leur porte les passants et les caméras des médias professionnels ou d’occasion qui filment dans la bonne humeur la manifestation.
Je suis aux premiers rangs emportée comme aux premiers jours de la révolution en janvier.
Je chante dans un cri et répète avec mes concitoyens les mêmes slogans transportée par la même verve la même poigne la même force. Je ne me reconnais plus.Je ne reconnais plus la femme d’il ya un an si réservée et tellement effacée.
Je suis comme contaminée, le virus de la liberté est si puissant qu’il nous fait oublier la fatigue, le jeûne pour certains car nous sommes au mois de ramadan qu’il est midi et que le soleil frappe toujours chaud en ce mois d’Aout.
Je m’arrête sur les marches de la cathédrale pour attendre une amie sur facebook.
Je regarde défiler amoureusement la masse mouvante .
Nous nous rencontrons finalement .
On a beau dire, cette révolution reste unique car elle a le don de nous souder lorsque tout appelle à la dispersion à nous ramasser lorsque notre effritement est presque imminent. Je me jette dans les bras de Imen , elle se jette dans les miens.
Hilares heureuses comme de vieilles amies et malgré notre différence d’âge , nous sommes en extase .Nous goûtons au délice de la concrétisation du virtuel de l’amitié grâce à un écran fb mais surtout cette bénite révolution.
Nous rejoignons rapidement le groupe qui allonge sa reptation vers le théâtre municipal sous les regards complaisants des militaires et des policiers.
TAC
Je demande à ma compagne l’origine de ce bruit qui ressemble à celui d’une balle.
Elle me dit de ne pas m’en inquiéter et que c juste du fouchik celui que les enfants raffolent à détoner à chaque ramadan .
Une autre détonation et une odeur nauséabonde et combien devenue habituelle à mes narines en de telles occasions, celles des bombes lacrymogènes. Les tirs se succèdent déchirent le ciel et nos espérances dans un effet de surprise désolant.
Il y a des jours qui ne devraient pas se lever !
J’ordonne à ma fille de revenir en arrière ainsi qu’à mon amie Imen. C’était la dernière fois que je la voyais pour la journée.
Nous nous sommes malheureusement perdues aussi vite que retrouvées.
Quelques avocats dans leurs robes noires essayent de nous apaiser et nous demandent de ne pas reculer.
Je deviens sourde pilotée par un unique instinct de survie pour ma gamine que je traîne dans ma folie d’idéal de justice et de liberté.
J’assoie le tout dans une course effrénée et fonçons à deux dans le monoprix d’à côté fraîchement retapé après les pillages du mois de janvier . De mon refuge vitré ,je reste un pas dans la rue un autre vers l’intérieur, la lacrymo fait son effet et du coup, la plupart commence à tousser et pleurer. Nos yeux sont rouges piquent douloureusement ainsi que nos gorges mais la tension est tellement forte que nous sommes comme anesthésiées. La caissière tape mes deux cocas le regard rivé vers le dehors .Ma fille en asperge généreusement tous ceux qui arrivent de la rue à percer le rideau de fer que les agents de la sécurité baissent et lèvent dans des ordres contradictoires.
Nous tous dedans sommes tenus comme dans un même souffle à ces jeunes gens en fuite qui courent vers le haut de la rue Jamel abdenaceur assiégés par de flics sortis de toute part en motos en camions blindés et en civils. L’air n’est plus que lacrymo, le ciel est noir de détonations comme avant un orage mais cette fois en plein milieu d’un soleil brûlant. Nous oublions la faim, la soif et le jeûne, nous n’avons plus d’ouïe de yeux de pouls que pour ces jeunes que les flics pourchassent et qui hurlent et qui crient.
J’en aperçois un que les matons encerclent .IL hurle à genou et haut les mains qu’il est un vendeur ambulant (nassabe)et désigne de tous son corps tremblant sa marchandise éparpillée.
Nous tremblons lâchement pour lui mais nous nous calfeutrons fortement derrière notre porte métallique .
Le silence est compromis lâcheté et couardise..
Le silence est attente et fractionnement..
Le silence est mort à petit feu.
Nous jonglons comme des bêtes en cage vers les deux grandes portes du centre commercial l’une qui ouvre sur la rue charles de gaulles, l’autre sur la rue Jamel abdenaceur.
Des deux rues, l’une n’a rien à envier à l’autre :même topo même scènes de lâcheté et de méprise même raids violents de la part des policiers .
Il y a plus d’une heure que nous sommes là enfouis comme des rats.
Le ton monte , l’énervement commence à gagner.
Nous commençons à entendre des tirs de pierre.
J’engage un million de yeux vers les deux rues, le spectacle est désolation.
Les rues sont vides .
De part et d’autres se tiennent à coup de tirs les flics et les manifestants.
Cette fois, ils ne sont plus que des jeunes bien enrôlés aux jets de pierre et à la course.
Une avalanche de projectile répond aux tirs de bombes de lacrymo.
Certains soufflent que des balles réelles circulent chez les policiers, d’autres que ce sont des balles en plastiques. Nous regardons un jeune homme d’à peine vingt ans défier seul et mains nues un casque bleu caché derrière une armature blindée. Ses collègues s’amènent et violentent le jeune homme de leurs matraques.
Je hurle je pleure psalmodie des versets du coran mais rien ne sort de ma gorge et l’enfant continue à se faire tabasser tête haute en hurlant sa colère et son indignation. Ils sont à plus d’une dizaine pour le fourrer dans leur camion blindé.IL continue à se débattre vaillamment mais que peut la souris devant le géant.
Petit est celui qui se prend pour hercule lorsque blindé, il se mesure à un nain un sans arme un pacifique qui manifeste et qui ne possède que le son de sa voix pour riposter au son de la matraque et des tirs.
C’était d’une gratuité et d’une violence inouïe.
Des fauves affamés de coups et de blessures se déchainent dégainent leur haine meurtrière sinon comment nommer cet abus de force et de violence. Ce n’était qu’une belle manifestation pacifique .Les journalistes, la presse étrangères, les vidéos d’amateurs peuvent en témoigner.
Les idéaux sont à l’épreuve des balles .Les tirs arrivent parfois à se calmer puis reprennent de plus belle comme si une force occulte les animent.
On souffle que les combats sont maintenant plus virulents vers la place MOngi slim .
Je prends peur pour ma voiture que j’ai par mégarde garée dans une rue perpendiculaire à la place Mongi slim .J’attends un moment d’accalmie et je sors lâchement de ma cachette d’occasion en courant sous les arcades .
La rue port de France est déserte de ses habituées et gagne en laideur face à un envahissement de casque bleus de BOP de policiers ce tigres noirs et de flics cagoulés .
Un projectile s’arrête net à mes pieds .Je file direct encore me cacher cette fois dans une pâtisserie au rideau à moitié baissée.
Des passants avant moi y ont déjà pris refuge. Chacun de son côté balbutie une prière. L’ambiance est parjure et cris. Ceux de ces gens que des flics ont surpris cachés dans un square sous les arcades qui ouvre sur les deux rues. La matraque semble cravacher leurs corps,des femmes des hommes humiliés crient. Nous nous terrons encore plus lâchement dans notre misère..Nous n’avons plus de yeux pour épier ni de cœur pour soutenir juste des hommes amoindris gravement petits.Un tigre bleu marine ou noir je ne sais plus nous surprend et fait irruption dans la patisserie.
Un silence meurtrier plus long que nos vies nous partage nos jambes prêtes à détaler à chaque minute.
IL nous dévisage aveuglé par la pénombre demande de l’eau pour se laver les yeux piqués par le même poison qu’il desservait aux manifestants. Le proprio lui désigne les wc.
Il ressort sans un mot.
Les mots n’avaient plus leur place.
Nos silences parlent pour nous.
Le monde va mal et nous le savons mais ce que nous ne pouvons imaginer, c’est cette quantité de violence et de matraquage à deux et plusieurs sur des mêmes hommes qui sifflaient des rêves de liberté de justice,les pierres et les ripostes sont venus en second plan et cela, la plupart peuvent le confirmer.
Je ne suis pas pour la violence ni pour les affrontements.
Je ne suis rien qu’une simple citoyenne animée par un béguin frivole fou de liberté et de justice. Ces jeunes m’ont transmis leurs rêves et je m’en retrouve étrangement aliénée.
Est-ce un si grave délit de s’accrocher à un rêve ?
Le peuple rêve d’idéaux .
Il rêve de monde meilleur , d’équité , de justice, de liberté .
Il rêve de ne plus craindre son gouvernement et son régime policier.
Il lui faut plus qu’un gouvernement.
Il lui faut de l’espoir.
Est-ce trop demander ?
J’engage un œil au dehors par une fraction de pause où chacun prend le temps de charger d’un côté les pierres de l’autre les bombes lacrymogènes et les pierres récoltées .Un policier est blessé au visage , son nez coule de sang. IL se rabat en arrière, des soins lui sont vite donnés. Deux tampons hémostatiques et il repart plus virulent sur le champ d’action qui est la rue où parque ma voiture.
Je tremble de peur pour mon tas de ferraille.
J’ai peur pour mon gosse parti tôt ce matin et que j’ai fièrement salué en clignant des yeux lorsque je l’ai aperçu donnant le bras à un avocat d’un côté et à un médecin de renommée de l’autre aux premiers rangs.
J’ai peur pour ma fille qui se coltine à mon bras.
J’ai démesurément peur mais lorsque nous atteignons le summum de la peur, nous versons dans le contraire.Nous devenons comme affranchis de cette peur et n’avons plus peur surtout de nos idées pour les affranchir et que nous n’avons plus peur de mourir pour elles alors nous devenons libres entièrement libres ..
Ni lacrymo ni balles ni matraques ne nous atteignent plus.
Nous redevenons libres et c’est un mot unique magique formidable sensuel massif envahissant puissant impétueux .
Je verse dans cette musique lorsque j’avance escortée du proprio vers les flics et leur dis
ne tirez pas, je veux aller chercher ma voiture
un flic ahuri chef de la brigade me toise .
Je soutiens son regard.
Il hoche de la tête prend son mégaphone et hurle aux manifestants de l’autre côté de la barrière, c’est une citoyenne comme vous elle veut rentrer arrêtez les pierres nous ne tirerons plus .
J’avance comme sidérée car je suis dans la fiction cartainement
Accompagnée du même homme qui me souffle de ne pas courir, je presse malgré tout .
Je jette un regard devant moi.
La rue marchande connus pour ses tissus ne contient que le monsieur et moi et un monticule de pierres de toutes tailles.
Je regarde les manifestants ,je lève mes deux cocas achetés contre les effets de la lacrymo en haut les mains et je hurle je suis avec vous ne tirez pas .
Un chef de bande me dit de ne pas avoir peur , le flic derrière me soutient de sa voix.
A cette minute , l’air, mon cœur s’est arrêté de battre.
Qu’est-ce qu’il fallait à ces hommes pour se retrouver ?
Pourquoi fallait-il qu’ils se déchirent ?
Pourquoi le policier était-il obligé de faire le méchant,le vil , le chien lorsqu’il suffit d’un instant pour se poser réfléchir et essayer la non violence pour contenir une manifestation qui d’autant plus s’annonçait dés le début pacifique ?
Pourquoi ces ordres du gouvernement pour encore frapper, battre et rabaisser ?
Fallait-il plus d’humiliations et d’injustices pour ce peuple longtemps opprimé ?
Plus de vingt trois années sombres de dictature !
Fallait-il à ce gouvernement transitoire cette insignifiante volonté cruelle de déploiement de force pour plus le mater ?
Fallait-il plus de violence et de répression pour l’humilier et l’opprimer ?
Ce gouvernement censé faire justice du moins ne pas la retirer et encore l’interdire car elle se doit de défendre les hommes les femmes et nos idéaux.
Je remonte dans ma voiture et si j’exhibe dans cet écrit ce détail combien futile et mesquin devant ces vies qu’on truande, ces hommes qu’on rabaisse et qui ne reculent pas, c’est pour dire qu’en cette fraction de seconde tellement insignifiante digne de la fiction en ces instants de terreur l’homme chien a été capable de rengainer sa haine et sa violence pour hurler et reconnaître que l’autre le manifestant qu’il frappait c’était le peuple auquel j’appartenais et duquel il se départait . Combien contradictoire est l’homme assujetti .
Je n’aime point être à sa place dans ce relan d’humanité ou de vérité seulement ce policier y –a-t-il pensé ou réfléchi un seul instant ?
Je récupère mon engin, ma fille dans sa cachette et traverse en trombe et contresens toute l’avenue Habib BOURGUIBA sous le nez des quelques voitures qui étaient prises dans la contremanifestation et des policiers occupés à fouetter les manifestants.
Je n’ai plus d’yeux, de cœur qu’à rentrer, fuir l’horreur et intercepter mon aîné de qui je n’ai plus eu de nouvelles.
J’ai entendu à la radio qu’un homme s’est jeté du haut d’un immeuble et que son suicide a juste coïncidé avec la manifestation.
Rien à voir avec les policiers.
Je veux bien tout croire et assimiler.
Je ne suis ni légiste ni psy pour analyser les conditions de la défenestration ni le défenestré.
Je ne cautionne ni la violence ni l’horreur.
Je ne suis ni pour les casseurs ni pour les pillages.
Je ne suis ni pour la matraque ni les tirs .
Je ne suis ni pour sebsi ni pour tout autre..
La politique n'est pas mon fort, l'humain oui!
Je suis une simple citoyenne aigrie qui prend peur au quart de tour mais à qui un 14 janvier des gosses ont appris à rêver…

samedi 6 août 2011

J'accuse

J’accuse le silence lorsqu’il se dérobe aux cris gazés des insoumis et d’autres hideuses insanités.
J'accuse la nuit lorsqu'elle se débine lâchement à la clarté
J’accuse les paradoxes lorsqu’ils consument tristement nos volontés nous rendant affreusement vieux et laids.
J’accuse les langues mielleuses lorsqu’elles rendent de bois les prémices de la liberté scotchant nos rêves à des gibets.
J’accuse la gouvernance d’hérésie lorsqu’elle stérilise nos ardeurs nous chasse de notre guerre et se plait à faire de nous la risée.
J’accuse la terre d’immondice lorsqu’elle continue à porter la bête et la brute pour défigurer les hommes et les torturer.
J’accuse les tombes lorsqu’elles n’osent pas réinventer les hurlements de nos morts tombés vainement à mi- chemin de la liberté.
J’accuse nos cimetières de connivence lorsqu’ils continuent à porter l’horreur et la douleur sans rechigner.
J’accuse ces mains criminelles lorsqu’elles se tendent à nos cous asphyxie nos voix et délégitimise le combat des hommes et des femmes pour la liberté.
J’accuse tous ces êtres sataniques lorsqu’ils se damnent de nonchalance autorisent le viol des droits de l’homme et l’impunité.
J’accuse nos gouverneurs de vendus lorsqu’ils nous troquent à bas prix se vissent à d’anciennes pratiques et s’allient aux partis endiablés.
J’accuse à la Victorienne tous ces monstres de faire crever nos illusions de ne plus faire place à l’amour et de nous dépeupler.

lundi 11 juillet 2011

Algérie quand tu me cherches…..

Je viens de conclure le dernier paragraphe d’une honnête rédactrice sur la situation en Algérie et sur ces intox colportées sur des soi disant agressions en Tunisie sur de nouvelles mariées à Hamamet et à Sousse.
Dés le début de notre soulèvement, l’Algérie a affiché un silence septique.
Une visite de connivence de notre fameux sebsi au tout début puis le black out.
Nous n’avons plus jamais entendu parler hormis quelques fuites par ci par là sur des activités de contrebandes louches sur les frontières tunisolibyoalgérienne.
Du pipo certainement pas mais bon cela n’est pas à la une de nos infos.
Ce qui reste une priorité c’est cet esprit de solidarité qu’a toujours possédé l’algérien oui l’algérien ce fou fougueux au million de martyrs vis à vis de tout ce qui est justice ou encore patriotisme.
Le nôtre semble malheureusement l’incommoder.

J’erre dans les rues d’Alger.
Alger la blanche de mes mille et une nuit.
Alger de ma jeunesse et de mes quatre cents coups.
Alger des étudiants fauchés et des folies éphémères.
Alger des passions et des amours.
Alger des manques et des restrictions budgétaires
Celui qui n’a pas été en Algérie n’a encore rien visité .
Je descends vers la grande poste, Bab el Oued, la kasba puis vire vers Zéralda un havre de paix.
Rien n’a changé à Alger …
Ou plutôt si mais l’âme de cette ville rebelle reste inchangée !
Je serpente Chelef Tiaret Ain defla et Blida avec son mont réputé sur toute la lignée, un itinéraire à deux roues et une course à gagner.
Le trajet est tantôt plat tantôt rude et sinueux.
Ce qui est terrible en Algérie, c’est la rudesse de ses sentiers les chocs de reliefs du rude au plat du doux au gerçant mais surtout des angles obtus raides à l’image de ce peuple que je ne connais que trop bien.
On me souffle souvent tête de turc moi je préfère tête d’algérien parce que plus dur que ça , tu meurs tu crèves !
Un journaliste ma foi des plus branleurs depuis le début de la course se tient dans l’illégalité du parcours.
Un observateur de notre équipe l’avertit du danger sur cette piste raide et dangereuse pour les cyclistes engagés.
Un raid d’injures et de vocifération sur la nullité des entraineurs et entraînés en insistant sur un finish des plus accablants :
« C’est bien fait pour vos gueules ce que ben ali vous a fait vous le méritez.Il aurait dû vous exterminer ! »
Le silence infecte les ambiances contamine les esprits.
Comme à mon habitude, je me contiens peu. Je vire instantanément au rouge, l’empoigne du plus fort de ma personne, l’agrippe du plus violent de mes actes , le plaque à terre de la plus puissante de mes prises.
Ma poigne est dans cette voix qui monte du ventre de la terre.
Elle est lame de rasoir, faucille sur ce terrain chaud et exaspéré.
Elle fauche les aigreurs qui montent, stérilisent les regards mauvais et suspend les souffles déjà haletants.
Je reste dans mon emportement aussi invincible que le roc ou l’asphalte combiné.
Je le soulève le toise et fait tomber :
« un moins que rien ne me fera pas douter ni de l’algérien ni de l’Algérie. Rentre sous terre misérable , tu fais honte à ton pays qui a avancé un million de martyrs pour sacraliser sa terre. Le mien est aussi noble en s’affranchissant récemment de ses tortionnaires.
Des mères ont sacrifié leurs enfants pour nous libérer et toi morveux, tu viens cracher ta hargne sur leur sang frais mais ni nous ni nos algériens frères te permettent.
J’exige tes excuses et ton renvoi à la minute de cette course. L’humiliation et le déshonneur ne sont que le lot des perdants, le tien avec tes exemples à la ben ali. »

Un silence corrompt encore le paysage , la terre s’agite et gronde sous mes pieds.
Des Allahou akbar fusent de partout.
On me soulève , baise mes mains et mon corps.
Nos deux hymnes nationaux, les deux drapeaux et l’énergumène penaud et déshonoré s’arrache des excuses et part au galop.

Ce qui me désole c’est la méchanceté de certains, ils louchent d’une tromperie qu’une autre vilainerie rattrape sans vergogne ni scrupule.
Ce qui me chavire et me rend follement heureuse , c’est cette quantité de ressources dans nos populations .
Ce qui me rend maladivement triste, c’est la gratuité des violences faites à l’homme désarmé.
Ce qui me rend terriblement confiante, c’est la force de la solidarité des désarmés des moins futés des simples des moins aisés des plus vulnérables des plus exposés des plus asservis des plus disponibles des plus aimants et aimés
Ce qui me rend sensible et extrêmement croyante , c’est l’invulnérabilité de ces liens qui se tissent en dehors des traquenards et des combines des gouverneurs pour perdre leurs gouvernés.
Ce qui me rend tenace et sûre de moi, c’est nos valeurs incontestées, nos mœurs partagés notre humanité !
Alors ni sebsi ni bouteflika et son hospitalité tacite aux fuyards -famille de zaba ni la famille de zaba dispersée un peu partout en algérie qui fomente de loin contre son propre sang et son pays pour des fins que nous savons des plus répugnantes et vindicatives n’arriveront à nous ébranler ni à semer la zizanie entre les deux peuples.
De la rancune mes amis de la rancune qu’ils vendent sans hésiter en aggravant des intox et en dispersant les affinités.
Nous comprenons par respect de volonté en tant que peuple tunisien que l’algérien opte pour le mutisme sortant depuis peu de guerres sanglantes et de beaucoup d’affront mais nous ne saurons comprendre s’il se laisse berner par des ripoux et des moins que rien voleurs et suceurs de sang ou qu’il se laisse étreindre par de fausses intox dont certains esprits malsains calomnient mon pays pour le déperdre ou faussement le désécuriser.
Ne les écoutez pas, ils sont abîme et géhennée!
Continuez à venir mes amis des plus nombreux dans cette terre d’accueil qui vous a toujours été réservés !