lundi 30 novembre 2009

La grippe AH1N1 et c'est le médecin qui parle....

Très jeune j'ai appris à plus écrire que jouer.
C'était mon jeu à moi extérioriser les mots:
le gros mot qu'on ne doit pas dire
le mot qui blesse et qui une fois sorti fait mois mal
le mot dangereux qui hante la nuit si on le tait
le mot qui enchante car il a le goût du sucré
celui des mots doux bien sûr mielinisés par des passages tendres affectifs où se tenir la main, se regarder dans les yeux, sentir le souffle de l'autre sont éternellement beaux .
Telles étaient mes convictions. Tel était mon univers peuplé de mots dits mais surtout écrits lus ou griffonnés.
Je n'ai pas eu l'occasion de me divertir autrement:les livres me jalousèrent tout autre chose.
Je n'ai point eu l'occasion de connaître les boîtes de nuit dont parle Epamin.
De mes temps, cela ne se faisait pas et de la seule boum que mon père m'autorisa, je suis arrivée en retard lorsque tout le monde était rentré.
Malheureuse ou bienheureuse, mes études par la suite ne me laissèrent guère plus d'occasion.
Je dis tout cela pour expliquer pourquoi écrire m'est une habitude mais écrire quoi surtout mes questionnements,mes contrariétés, mes feedback , mes rancoeurs, mess amitiés mes amours enfin tout.
Alors des fois sur le net et depuis que je connais le monde du blog , je ne m'arrête même pas chez certains bloggeurs moi qui aime tant lire.
Les pages sont fades et ont le goût du superficiel, du chichi alors je zappe.
Des fois je m'étale chez certains.
Souvent,je les envahis au point de leur faire peur ou les hanter alors que mon intention est juste amicale, amoureuse de leurs mots
si justes et si éloquents.
bon toujours je me perds et je ne viens pas à l'essentiel: pourquoi j'écris aujourd'hui.
Je voulais parler en tant que médecin qui voit chaque jour depuis quelques temps de nombreuses personnes malades et touchées par la grippe AH1N1
Cette grippe tellement médiatisée et tellement appréhendée.
Je rentre dans mon cabinet, dans les maisons tellement tête en l'air que j'oublie de porter mon masque et mes gants..
Ouh est-ce vraiment de la négligence?
certainement mais surtout lorsque je suis devant le malade toutes mes craintes SE volatilisent et seule ma crainte de ne pas réussir à le garder me troue l'âme.
Lorsque je le vois fébrile à tressauter au plafond par cette méchante grippe ou encore à gémir dans son lit comme dans un mouroir parce que tout le monde à la maison le craint à partir de sa propre femme, j'ai envie de vomir à la KAFKA moi aussi parcequ'il n'y a pas pire que la bêtise humaine.
Je me souviens du dernier patient qui pourrissait seul à l'étage , la fièvre le taraudait ascendante et sans répit alors que personne ne venait pour le tenir lui qui n'arrivait pas à se soulever pour avaler son médicament .
Je me souviens seulement de mon regard mauvais à sa femme et les autres de la maison qui en me faisant honorer se faisaient tout petits .
Je n'ai rien contre la prévention , les justes craintes et la réflexion.
Mais je crame fort devant l'entêtement, la bêtise, l'exclusion et le manque à réfléchir comme devant cette ado grippée qui a tenté de se suicider parce que tout le monde la craignait même sa mère lui glissait la bouffe sous la porte comme dans les prisons ou les léproseries.
Alors je vous dis pas ma colère qui devient terrible et sans gant
Ouh, je sors de mes gonds, le médecin à la con qu'on n'ose me dire!
Et si j'ai un message à écrire par ce biais de ce matin c'est de ne point paniquer et surtout de ne pas adopter de telles attitudes exclusives et inhumaines.
Nos malades ont besoin certes de soins et de médicaments mais surtout de notre amour.

vendredi 27 novembre 2009

Association internationale des victimes contre l'inceste


Par hommage à mes femmes
Par hommage à Margot
Par témoignage dans AIVI dont je suis adhérente
Je remets ce texte en ligne pour espérer faire bouger les choses


c'était les années cinquante, il me semble.
Le pays connaissait de grands remous.
Capitulation du colonialisme,
Guerre et rébellion,
Grave crise économique(le français n'étant point le seul à avoir sucer le jus,
le ver était dans le fruit bien avant le protectorat...)
Bref, je ne pourrai m'étaler dans un tel débat,
je n'en ai ni la force ni les facultés nécessaires,
mes seules capacités se résument modestement à essayer de transcrire quelques images.
Fruits de la réalité ,
Brutale percée dans un nid cafardeux,
Imagination florissante sur des bouffées délirantes comme dirait le psy .
Mais tenons -nous à Margot.
Elle devait s'enfoncer dans le passé dans un gros effort de maîtrise de soi pour ne pas gémir et ne pas hurler.
Juste pour avoir "des mots pour le dire", se raconter.
Avant cela, il lui fallait sa petite bouteille de whisky son amie et la voix de la Sayeda Om khaltoum, sa souveraine qui savait égrener les mots un à un pour mieux décrire ou panser.
"HASSIBEK LIL ZAMAN" (je te livre au destin)
C'est comme si elle soulevait la trappe sous laquelle elle se terrait pour faire un peu de lumière dans sa nuit .

Les temps changeaient en valsant un regain de misère et de besoins élargis.
Sa mère s'était installée avec un nouveau prétendant et était enceinte de la toute dernière.
Cela la contrariait dans la mesure où leur situation était déjà précaire qu'il fallait en rajouter..
et puis, elle commençait à grandir ,
à devenir femme
avec ces horribles petits boutons "la kebla ou poitrine" qui s'annonçait généreuse et lui valait quelques regards insistants de certains énergumènes de la hara .
Comme elle ne s'aimait pas déjà d'être une fille que se savoir en pleine transformation pubertaire la rendait gauche, mal à l'aise PRESQUE MALADE.
Et puis son soi-disant futur beau-père avait durci l'ambiance depuis que sa mère avait fait cette petite fête en son honneur pour célébrer le menarque.
Cruel rituel, tradition à la con qui marquèrent au sang et au feu sa maturité sans la moindre discrétion.
On lui fît porter une ridicule robe blanche signe de sa sainteté ou presque.
On fît quelques prières au Seigneur, on chanta .
On dansa aussi un peu mais on le dit à tout le monde sur le modèle des familles juives où tout se sait où tout se dit.
Depuis, elle se sentît prisonnière de son corps, de son évolution, de ses rondeurs qui l'embellissaient aux yeux des autres mais la confondaient à ses yeux
Et puis, elle se sentait gêner, rougir,trembler comme une feuille quand le regard de l'autre se posait sur elle.Ses allées et retour à la maison pendant que sa mère était au boulot devenaient plus nombreux.Elle se sentait piégée dans ce corps de femme qu'elle détestait et quand par hasard, il était là et qu'elle était au seau et la serpillière, elle évitait de croiser son chemin et ses yeux rouges par l'apéro et d'autres choses inexpliquées.
Dans la loi de la jungle, le prédateur s'annonce en s'abattant sur sa proie, la sienne était faible et sans soutien!!!
Et je l'entends hurler
du loin de mon âge adulte
du haut de mes diplômes à la con
du fond de mes terreurs nocturnes
du plus profond des bleus de ma mémoire
des tréfonds de ses malheurs,je..
Je l'entends hurler quand la bête a transpercé la vierge pour la tâcher à jamais!
POUR ELLE ET SES SEMBLABLES, j'ai écrit

J'appelle à la guillotine :

Ce monsieur et cette femme.

Elle hurle en premier :
Ce n’est pas moi

Ce n’est pas moi qui me suis approchée
Cette nuit et les autres...
Du lit de notre aînée.

Ce n’est pas moi qui soufflais fort et excitée
Le regard fauve aux envies bestiales
Une main sur la bouche de l’enfant,
L’autre sur son sexe qui se dressait

Ce n’est pas moi qui chatouille dans le cou
Emprisonne la bouche à l’instinct vorace
Goût du pêché
Goût du fruit défendu
Des doigts de feu s’amusent à s’égarer
D’abord dans les cheveux
Puis dans le cou, descendent peu à peu
Empoignent ses boutons
Qui viennent à peine de fleurir
Et de mourir en bourgeons.

Ce n’est pas moi qui contourne les rondeurs,
Farfouille dans la complicité de nuits assassines
Du noir morveux
Du silence nerveux
Furète dans une intimité encore plate,
Joue de ses doigts de feu
Sacrilège et profanation
De ces quelques centimètres de chair et de sang !

Ce n’est pas moi qui fais grincer le lit
Dans une branlée animale
Dans des draps tièdes aux senteurs poisseuses
Sueur piquante et autre odeur fade…

Ce n’est pas moi qui fais monter le désir
Un désir d’instinct
Frappe à vie de culpabilité
Syndrome de Stockholm et chantage affectif
Agresseur et agressée
Rôles inversés

Je l’ai souvent entendue le soir pleurer
Toute enfant qu’elle était…

Coupable a-t-elle hurlé
De ces silences assassins
De ces sourdes oreilles
De ses feintes de sommeil
Coupable de n’avoir pas défendu l’enfant
Empêché de la faire venir dans le lit de papa-maman
Etrangler le désir animal
Finir avec la bête depuis des années

Coupable d’avoir laissé faire les choses
D’avoir adopté la négligence
Pour sauver les apparences
Pour ne pas faire parler les langues
Pour ne pas déranger la réalité
Pour ne pas heurter les sensibilités

Coupable d’avoir préféré le silence
Aux complaintes de l’assassinée
Le confort du secret
Aux peaux pénétrées,
Aux gémissements de douleur.
Regards hagards, foi écroulée
Fin fond des abîmes
Enfance violée et volée
Dieu absent et profondes déprimes !

J’appelle à la guillotine tous ces hommes et femmes coupables de telles profanations.
J’appelle à la guillotine toutes ces mères qui taisent de tels secrets et laissent faire les abus dans un souci de confort de famille et rarement de peur.
J’appelle à la guillotine encore ces mères qui enfantent et s’absentent, qui laissent seuls même pour un instant la bête et l’enfant.
J’appelle encore ces mêmes mères qui laissent partir les enfants chez une tante ou un parent sans les surveiller car il rôde toujours le détraqué. C’est des fois le père, le frère ou un aîné.
J’appelle à la guillotine cette maîtresse ou ce maître qui n’a rien vu venir chaque jour un peu plus, dans le mal être de cette enfant.
J’appelle à la guillotine ce médecin scolaire à la con .
Imbue de sa médecine et de son manque d’expérience qui examine l’enfant,
Suspecte les attouchements et renvoie au légiste.

Homme de loi, homme de foi
Mère en délit de démission
Père en capitulation
Médecin dans sa fougue légèrement grossier
Se laisse piéger par tant de désaveux
Laisse partir et clore le dossier …

J'appelle tout ce monde à la guillotine !

mercredi 25 novembre 2009

Radrek lia


Parceque vous vous inquiétez de moi, je vais vous raconter non pas mon histoire mais
celle d'une de mes femmes rencontrée un jour sur le palier de ma vie.
J'aime raconter des histoires non pas pour bluffer mais parce que c'est en regardant les autres qu'on apprend..
Mais qu'apprend-on?
On apprend surtout à se donner la main pour se soutenir et mieux avancer.
Elle était de ces beautés juives ou arabes peu importe car l'amour n'a pas de couleur ni d'identité, la trahison non plus.
Une femme belle aux formes rondes au décolleté généreux dotée d'un rire , d'une dentition superbe à ravir.
Le soleil dans chaque fossette.
Elle avançait dans sa vie toujours speed et sans grand luxe sauf celui d'être ménagée par les défaillances de la ménopause.
Une beauté intacte dont elle décomptait aucunement sauf du regard insistant mais silencieux de ce bel italien aux cheveux grisonnant et puis cet accent mielleux et chaud lorsque derrière sa caisse, il lui disait bonsoir et à demain.
Une voix qui assure mal en lui répondant.
DES joues qui deviennent roses.
Une montée d'adrénaline comme si elle avait quinze ans.
Mais vite cette reprise,
cette voix intérieure qui mugît en elle,
cette maîtrise in extrémis qui gèle tout de la moindre vibration à l'extrême faiblesse.
Mais sommes nous faibles quand nous aimons?
Sommes nous en droit de nous en cacher, nous en préserver comme les enfants de la lune du soleil?
Je crois que pour Margot et ses semblables, la médaille n'a pas de revers juste un itinéraire qui file droit jamais vers le soleil mais vers la mort.
MAIS de cette finitude froide et gelée, elle se voulait adhérente car il y a de ces amours interdits pire que dans la consanguinité.
Plus jamais, elle n'aimera.
Plus jamais, elle ne se laissera faiblir.
Plus jamais, elle ne se donnera entière et aimante.
Son corps et son coeur se sont scellés dans un connivence terrible pour ne plus jamais aimer comme frappés à jamais par le syndrôme de la frigidité .
Pas de faute dans l’ars amendi.
Elle passe une main moite sur son front comme pour chasser un passé fantôme
comme pour zapper l'innomable.
Elle secoue sa belle chevelure noire toujours étouffée dans ce chignon austère
pour faire partir les souvenirs qui recommencent à l'assiéger.
Elle s'interdit de trembler et s'appuie à la porte du métro qui la ramenait chez elle
dans son modeste appartement de Paris très loin de sa Tunisie natale.
Ce soir et comme tous les autres soirs, elle videra seule sa bouteille de whisky jusqu'à la dernière goutte , brûlera encore et encore toutes ses cigarettes sous les refrains brûlants de sa diva Om khaltoum la chanteuse égyptienne sans égale dans " radrek lia" traduit dans une phrase universelle "ta trahison pour moi.
Elle finira également comme tous les soirs mangeant peu et buvant beaucoup dans les chiottes das des crampes insoutenables , des révulsions plus que douloureuses comme pour se vomir et vomir jusqu'à la moindre fibre de son âme.
Celle qui a un jour il y a si longtemps osé frémir sous ses caresses et croire en l'amour.
Une autopunition
Un autochâtiment encore plus supportable que le souvenir de ce jour où accompagnée de ses soeurs, sa mère avec qui le mariage l'avait réconcilié, ses amies de fortune sous les sons de la darbouka , le frou frou de son sefsari e soie pour l'occasion et surtout le youyou de ses femmes à l'entrée du hammam .
Au hammam, sa matronne la lava,l'épila, la massa, l'enveloppa de milles et un parfums.
Emmitouflée, cachée du regard des autres et surtout du mauvais oeil,elle l'habilla de milles soieries.
Une peau lisse.
Un regard illuminé.
Des sens tendus attendant avec impatience l'accomplissement de l'acte sacré sous les
regards heureux de ses femmes en transe qui ne finissaient pas de danser et de tournoyer autour de la future mariée jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Mais pourquoi tardait-il?
Pourquoi les klaxons du cortège en fête tant espéré s'était arrêté à la porte d'à côté et n'arrivaient pas jusqu'à elle?
Il n'y avait pas le téléphone ni les portables en ces temps mais un pincement au coeur, les regards qui fuient, des chuchotements écœurants, des frémissements macabres qui prévenaient de la catastrophe
qui prévenait de la mort avant son arrivée.
Margot se cacha dés lors pour mourir.

Son fiancé ne vint jamais ni son cortège pompeux mais juste des échos le lendemain où lui parvinrent qu'il avait épousé voisine d'à côté dans leur appartement" son nid d'amour qu'il aimait appelé.
LE leur qu'elle avait soigneusement équipé à ses frais en le payant en se vendant chaque jour un peu plus dans ce fameux bordel de renommé!




NB
pour celles qui doutent à croire allez me lire au début du blog alors peut-être comprendraient-elles.....

lundi 23 novembre 2009

Amour et trahison

Je ne sais pourquoi j'aimerai mettre en ligne ce soir ce poème écrit voilà
il y a presque un an..
Probablement parce que ma navigation dans certains blogs m'y a invitée..
Probablement parce que le blues de mon amie Sylvie m'a vite contaminé...
Sûrement parce que l'inspiration me manque et que je ne trouve rien..

Je voudrai parler de quelque chose
Qui me tient à coeur
Qui racle au fond de moi émettant quelques rancoeurs
Je voudrai parler des ces deux,
Amants d'il n'y a pas si longtemps
Tellement amoureux
Tellement fusionnels
Il buvait à sa source
Elle buvait à son jet
Il tarissait d'éloges
Elle chérissait d'apothéoses
Il allait et venait en elle,répétait d'ardeur au summum de l'ivresse
Elle reposait sur lui, se posait et naviguait dans ses cieux
Sa peau sent encore le parfum de son dieu
Il marchait dans sa tête
Elle marchait dans la sienne
De pas en pas et à grands pas
Sa tête emplit de ses promesses
Son corps tremble encore de ses caresses
Bleu et blanc était l'océan
Bleu des yeux qu'on soutient
Blanc des coeurs qu'on ranime
Blanc des blouses qui s'affairent
Bleu des âmes qu'on tue
Dans un coin de rue
Dans une page honteuse
Dans une senteur coupable
Dans une ardeur qui manque
Dans un geste impatient
Dans une colère démesurée
Dans une hargne sans cause
Dans un reproche sans faute
Dans un regard humiliant
Dans un autre charmeur
Rivé vers l'autre
Dans un complet irrespect
Dans une totale négligence
Dans une parfaite ignorance
Dans un insupportable dédain
Et le geste fatidique
Pour y mettre fin....

dimanche 22 novembre 2009


Toute la soirée, j'ai regardé un film conseillé par ma petite Sana rencontrée il ya deux ans à Dubai.
Sana est une très jolie fille intelligente et extrêmement gentille.
Elle s'est spontanément proposée comme mannequin pour les vêtements choisis à ma fille qui n'était pas du voyage.
Sana est une fille très pieuse et porte le voile par conviction et non par fanatisme.C'est son choix et je la respecte très fort.
Elle se propose ce soir et bien d'autres fois encore à jouer les médiateurs, les colombes d la paix, de la tolérance en me proposant de voir:
"va vis et deviens"
A toi Sana, je dis merci pour ta sensibilité, ta finesse et surtout ton humanisme.
C'est un film à voir absolument à voir à voir.
Mais ce qui est absolument interdit de rater c'est la grande ouverture d'esprit
que possèdent certains gens indépendamment de leur culte et de leurs origines.
Ce film ,je l'ai particulièrement vécu comme une grande gifle à l'égard de l'obscurantisme et le fanatisme, juif dans le film il était mais cela peut se calquer sur le chrétien ou musulman...
Un film magnifique avec de très belles leçons de vie qui nous invite à nous accepter les uns les autres dans nos différences sans avoir à nous déchirer.
Nul n'est en droit de cautionner la censure, le racisme et l'intolérance.
Sur ce blog,je reviens souvent à la question judéo-musulmane non pas parcequ'elle reste d'actualité mais comme me le reprocheraient ouvertement certains pour cette dualité que je porte en moi, qui me façonne, qui fait de moi l'être un peu spécial que je suis.
A fleur de peau certes,
double certainement,
malhabile je l'accorde,
malassise aussi
mais jamais hypocrite et pervers!
Donc je disais sur ce blog,je suis souvent revenue sur ce point vécu comme une plaie sensible mais dont j'estime être guérie certes après une grande remise en question qui m'a coûté je l'avoue en douleur, humiliations et prises de tête ...
Commet ne pas l'être quand chaque jour que Dieu fait, on te matraque de sale juif, sale arabe, de jifa , de voleur, de terroriste pour l'arabe que je suis...
Je n'oublie de mettre en relief le nombre de tuerie, de corps explosés ou de raids dont chaque jour on m'accuse..
Mon insistance de me découvrir et parler n'est pas dicté comme certains me le reprocheraient par un acte de nudisme, d'indiscrétion et inintimité mais pour prendre enfin la parole, délier le silence de mes aînés,partager et surtout construire.
En écrivant comme je le fais, je ne fais pas du grand art.
Juste j'écris.
Or écrire est pour moi comme un jeu pour un enfant, il le construit,il le fait évoluer.
Pour moi c'est mieux encore,il me permet de bien vivre si ce n'est de vivre tout simplement.
Hier et maintenant, dans ce blog avant les blogs lorsque toute jeune peut être encore dans le ventre de ma mère , j'ai toujours écrit parce que je crois fermement et intimement que
" le mot est glèbe, glaise, glaive.Le mot est tueur de certitudes, ébranleur de socle"
même si je reprends ce qu'on a déjà dit.
Humblement, je tiens par mon mot à m'engager et dans cela,je ne garderai aucune intimité.
J'abattrai la pudeur.
Je laisserai tomber mon voile
et je tirerai non pas le rideau noir
mais je ferai toute la lumière sur ma condition et celles de mes pareils pour qu'on ne puisse plus nous nuire ni nous atteindre !

mercredi 18 novembre 2009

Je viens de rentrer de chez ma fille.
Plus de sept cents kilomètres.
Tout est relatif dans la vie même les distances s'évanouissent ou se vivent selon
une conception bien déterminée. Par exemple en Mauritanie, pays vaste comme je ne sais combien de fois la France, sept cent kilomètres n'ont pas leur contrepoids.Au contraire de mon pays faire cette distance c'est aller de l'extrême nord au sud.
Tout cela pour dire combien cela a été exténuant pour moi de revenir dans les vingt quatre heures.Pourtant, je me secoue et trouve dans ma visite éclair une vitalité
hors du commun.
Oh combien il m'a été doux de me frotter à plein temps à mon enfant devenue femme en si peu de temps.
Oh combien nous ne mesurons jamais assez la vitesse avec laquelle les années nous filent entre les doigts et nous n'imaginons jamais nos enfants grandir, se détacher de nous pour voler de leur propre ailes.
Comme elle est belle ma fille.
Comme elle a grandi dans sa tête et à mes yeux.
Une vraie battante cette enfant moi qui l'ai élevée dans du coton, elle se prend en charge comme jamais je ne l'aurai cru mieux encore comme je l'ai toujours pensé.
En m'accompagnant à la gare, elle cachait mal ses larmes sous ses lunettes dorées
les miennes coulaient impertinentes et à flot.
Ce qui ne m'a point empêchée de lui cuisiner des plats pour un bataillon et l'armer de kilos de victuailles pour parer à quoi.
Je ne sais pas mais sûrement que cette fibre juive qui gît en moi double d'intensité face aux corps à corps ou aux soucis pour tomber dans l'abondance et les excès toujours et toujours.
De cela, je ne peux guérir.
De cela, je ne me veux libre.
Et puis il faut bien la nourrir, la préparer pour ses examens et puis il y a cette mauvaise grippe qui commence à mordre dans notre pays .Tous les motifs sont bons.
Tous les jours, j'ai à ma consultation quelques cas fortement suspects.
La liste commence à s'allonger et nous ne savons plus de quelle tête donner.
Nous aussi nous butons sur le vaccin.Beaucoup de controverses, très peu de recul.
Malgré mon diabète, je ne compte pas me vacciner.
C'est fou si je comptabilise les risques encourus de part ma profession mais la encore cette pauvre fibre revient.
Les juifs sont autant peureux de la maladie que des médicaments.
Ma tendre mère et tous ceux avec qui j'ai grandi de son côté n'aiment jamais parlé ou entendre quelqu'un se plaindre de sa personne ou d'une tare grave comme le cancer.
Alors, il faut voir combien elle sont comiques tellement adorables dans leur croyance ancrée dans une naïveté aux limites de l'idiotie et de l'ignorance.Et s'il arrive par malchance que le malade les côtoie ou en parle, elles se donnent en silence le mot et retourne leur langue dans un geste automatique comme pour stopper la maladie à la porte de leur palais.
Ou encore lorsqu'elles murmurent muettement leur "mteikomlikom" soit "ce qui est à vous reste à vous". Bien entendu en ce qui concerne la maladie.
Je ne puis m'empêcher de sourire lorsqu'elles se mettent à branler leur main en un signe de parage du mal par la main de Fatma, les cinq doigts dessus ou la Haouta :le poisson lorsque l'une de leur progéniture prodige passe ou est évoqué.
Pour toutes ces dames, leurs enfants sont hors du commun alors bonjour les mains de Fatma dans le dos ou en pleine face éloigner le mauvais oeil.
Des fois c'est tellement exagéré que je pars dans un rire franc au grand froncement des yeux de mes aînés car chez nous on ne badine pas avec les coutumes.
En avançant dans l'âge armée de mes diplômes, je ne puis que fondre devant ces bêtises de respect bien sûr et d'amour pour mes femmes.
Je parle souvent de mes femmes juives non pas que je suis plus juive que musulmane .
Au contraire mais c'est dans les jupons de ma mère et mes tantes que j'ai étè élevée alors il est plus que logique que je leur sois redevable de ces quantités de gestes chargés d'amour et de bonté.
Il est plus que logique que je me mette à marcher sur leur trace et les mimer.
Pour la mémoire.
Par amour;
Par gratitude.

dimanche 15 novembre 2009


Aujourd'hui j'essaierai de ne pas trop penser.
De ne rien écrire, de ne pas rimer.
Je veux que mon jour se lève sur de la beauté
Je veux me soustraire au désordre des choses.
Je veux sourire à la place de mordre.
Je veux devenir enfant de mon pays.
De ses oasis et ses prairies.
Où chaque arbre est une féerie.
Où les palmiers se donnent la main.
Les orangers la joie et milles parfums.
Je veux laisser le soleil se raconter.
Ses éclaboussures me pénétrer.
Je ne veux plus déranger le silence de mes aînés.
Je ne veux plus rester aux portes de ma mémoire et pleurer.
Je ne veux plus rien défigurer.
Comme mon amie Solange,je répéterai
C'est dans les choses de tous les jours qu'on se découvre une beauté
Je veux parler d'amour encore et encore.
Dans le jour et dans la nuit.
Dans le réel et dans le virtuel.
Amour de la tête aux pieds.
Comme une gamine de seize ans.
Comme le normand.
Pour sa Solange et toutes ces années.
Aujourd'hui une nouvelle page à tourner, une année à classer.
Une autre à démarrer.
c'est comme ce jour que je suis née.

vendredi 13 novembre 2009

Il est cinq ou six heures du mat.
Je ne sais trop.
Ce soir encore au milieu de la nuit, j'ai encore déserté.
Non pas que ma couche reste froide ni mon coeur d'ailleurs!
Mais parce que je sais qu'il n'allonge ni raccourcit la vie.
Je parle du sommeil mais cela on l'a déjà dit.
A cette heure du jour ou de la nuit,je relisais quelques commentaires arrivés sur mon blog depuis quelques temps.
Par simple curiosité ou par nostalgie des absents.
Je découvre à mon grand plaisir certains jamais lus.
Probablement parce qu'ils sont venus à mon insu.
Comme celui de Art-terre-happy.
Non pas art thérapie, le métier de notre ami Roger.
Bon je vais me ramasser et dire que je lui dédie par ce matin ce qui suit..

Gourde que je suis,
Toujours affable ,
A table avec les mal rangés, les maltraités, les mal dans leur peau, les abandonnés, les délurés, les condamnés, les prisonniers, les..........
MAIS JAMAIS LES MORTS car je ne pourrai rien pour eux sauf qu' ils m'emporteraient.

Voici pour toi art thérapie
Peut-être aussi pour ceux qui travaillent dans les prisons ou pour les prisonnier.
Peut-être aussi pour moi car j'ai encore envie de dégueuler.
Peut-être aussi pour rendre en mot ce que les autres veulent toujours censurer

La liberté


D'une voix perçante et courroucée, ma grand-mère dénonça le crime du vol dans ses affaires.
Elle entreprît de nous fouiller mais se garda intentionnellement de fouiller les autres enfants de mon oncle aîné. Des doigts de feu me désignèrent. J’étais forcément coupable jusqu’à preuve du contraire. Enfant des circonstances compromettantes. Enfant de la honte.
Enfant de « lihoudya hachek » était indéniablement la coupable. Grâce à mon appartenance vécue comme une terrible malédiction, je fus soigneusement fouillée et des mains douteuses se portèrent sur ma frêle personne emprisonnant ma voix, mes larmes et ma révolte.
Une envie fauve de mordre et de hurler contre l’injustice et son impunité. Certes, mes entrailles se révulsaient de dégoût et de peine pour cette nouvelle offense car il était indéniable que mon étiquette d’appartenance était source de mes persécutions.
J'avais appris à discerner avec les années, ce mépris collectif qui peignait mon entourage à l'évocation de mes origines. Le temps m'avait appris à exceller dans l'interprétation des sous-entendus, le déchiffrement des grimaces et surtout à deviner les pensées, les assentiments au hasard d'un chuchotement, d'une phrase inachevée. Il me suffisait d'un regard pour saisir ce qui n'a pas été formulé mais pensé.
Lihoudia une appellation insolite, empreinte de mépris et de dégoût qui faisait gicler mon sang à une vitesse folle, révulsait mes entrailles, dressait mes oreilles et hérisser chaque poil de mon corps.
"Lihoud "surtout parce que j'étais sur un sol arabe et que la terre appartient à son hôte mais aussi "l'arab " , la "RB" quand j'étais en compagnie des juifs.
Terribles étiquettes plus vives, plus lacérantes que la lame d'une épée qu’on retournait constamment et dans tous les sens dans le plus profond de ma chair. Seulement, les deux étaient ma chair et je ne pouvais me couper de l’une sans saigner de l’autre !
Profondes écorchures, terribles bavures autocensurant tout raisonnement, intensifiant mes mécanismes défensifs, atrophiant au plus grave mon "moi" au profit d'un "surmoi "maladif jusqu’au grade d’un sadisme réactionnel. Comment pouvais-je m'aimer quand tout prêtait aux railleries et rabaissements? Comment pouvais-je m'accepter quand on ne manquait aucune occasion pour me rappeler mon insolite différence dans des comportements souvent hostiles ourlés de racisme et de haine? Comment ne pas me refuser moi-même et vivre très mal ma double appartenance quand chaque camp rendait dur ma vie m'excluant d'ici et de là dans un terrible jeu du chat et la souris?
Eternel compromis de l’œuf et la poule, jamais résolu, toujours étalé!
Tout était pour que je ne cessai de croire un seul instant détestable et honteuse mon étrange appartenance où je ne trouvais ni racine ni authenticité. Je me rompais à la préserver cachée de tout oeil curieux et tenir secret mon parcours personnel et celui de ma famille pour éviter de nouveaux leurres et de gratuites hostilités.
Pourtant, cela n'empêchait guerre les douleurs de venir jusqu'à moi et les chagrins de me déteindre et de me défoncer. D'angoissantes impasses ouvrant toutes sur d'innombrables impossibilités parce qu'il est presque impossible à l'homme d'oublier lorsqu'il s'est couvert de honte et d'un profond écœurement de soi même comme ce soir d'un jour sans fin où on cria au voleur et que je fus fouillée. Atterrée et horriblement gauche, je me sentais coupable et désignée parce que la voix du faible est souvent imperceptible et celle de l'innocent encore plus sourde. Je tremblais de tout mon corps et je me sentais couverte de honte car je croyais fermement que j’avais volé le parapluie sinon on ne m’aurait pas soupçonnée.
Un tel transfert existe-t-il en psychiatrie ?
Une telle confusion trouve-t-elle son entité dans la pathologie médicale. Par tout cela, je comprends au mieux ceux qui détalent sous la panique au moindre cri ou alerte trouvant toujours quelque chose à se reprocher.

Le parapluie d'enfant fût rapidement retrouvé dans non pas mes affaires mais celui de ma cousine. Elle s'était permise de le prendre parce que tout lui était permis y compris les affaires de grand-mère et mon innocence.
Tout le monde rigola de son enfantillage et l'incident fût vite oublié mais on oublia de me faire des excuses, moi l'enfant des soupçons, enfant des circonstances compromettantes.
Seulement, moi je n'ai pas pu oublier. Non pas par rancœur mais par brisement au cœur. Un arrière goût amer au fond du palais, de ma personne parce que cela aurait pu se passer autrement. Un condamné peut toujours purger sa peine dans la dignité. Cette dernière perdue, la mort reste plus supportable et plus délicate à mon sens. Les humains peuvent se bousculer sans s'écorcher, sans se nuire. La terre a été crée pour supporter les hommes, tous les hommes avec leurs différences et dans leurs différends!

La peur est une panique.
La honte est un cancer.
Elle entre par la nuit.
Elle taille l'enfant , le phagocyte, l'enchaîne et le bâillonne.
Le sommeil est le royaume des pauvres, des faibles et sans voix.
Je pense que nul n’est en droit de juger quelqu’un ou d’exécuter une sentence qu’après avoir plongé dans son vécu. C’est pourquoi je trouve que notre système pénal actuel complètement dérisoire et toutes les sanctions faites d’années de prison inutiles et vaines. La prison et les longues années de peine ne corrigent nullement le prisonnier mais lui apprennent seulement à s’initier dans le crime où il était à sa première entrée uniquement novice, un médiocre apprenti. De même qu’on ne peut promettre à un repris de justice de ne pas voler, s’adonner à la drogue et le trafic si à sa libération rien n’a changé. Les mêmes impasses sociales, les mêmes appréhensions. Uniquement des portes fermées et des dos tournés !
Aussi, il est plus que prévisible qu’un repris de justice nouvellement libéré succombe de nouveau dans la faute si les portes continuent à se fermer et les dos à se tourner !
Eternel piège à sens unique où une sordide et infecte étiquette ressurgit du noir des pensées pour se scotcher intimement à tout prisonnier " rat de prison ".
Or, on ne naît pas rat de prison mais on fait un rat de prison.
Nous le faisons tous par notre silence et nos compromis!


C'est long.
C'est lourd.
C'est un roman fleuve, je vous l'accorde mes amis.
Mes excuses.
Mais allez demander aux repris de justice, aux innocents surtout, ils vous parlros d leur nuit.
Allez demander à ceux qui connaissent les prisons ,
Ceux qui y ont travaillé
Ils vous le diront certainement.

Voilà Art-terre-happy, ce que ton texte m'a fait.

mercredi 11 novembre 2009

Oh l'horreur
J'ai promis à une bloggeuse de mettre pour elle en ligne un poème
"c quoi un ami"
texte que j'ai écrit il y a déjà qq temps sur un site: la guerre des mots.
Fransua aussi y écrivait . C là que je l'ai connue.
JE vais illico m'exécuter, j'ouvre le site que j'ai abandonné depuis mon blog.
QSQ je trouve.
Rien.
Tout a disparu hormis le terme vendu et une explication malhonnête.
Pas de préavis.
Pas de suivi.
Pas de lien ou d'adresse pour faire suivre.
Des nuits de veille et d'angoisse.
Des nuits d'insomnies et de tension.
Des nuits de recherche et de sentiments.
Des rencontres magnifiques.
Des retrouvailles et quelques autres discordes où j'ai cru perdre une amie Michelle à cause d'un litige à la con mais tellement crucial et douloureux.
C terrible comme je perds vite au change des êtres chers que je rencontre sur le chemin d...
mais bon laissons la douleur dans son terroir.Là n'est pas la question.
Et revenons à mic dembo, ce site évaporé de la circu.
LE problème chez moi, c'est cette quantité indéfectible d'emportement et de hâte.
Je fonce toujours tête baissée.
Je n'assure jamais rien et bonjour les gifles !
JE n'ai gardé aucune trace de ce que j'ai écrit car je pensais les retrouver par simple clic mais voilà c fait ils ont vendu sans prendre l'accord des auteurs
Je suis contrariée, très contrariée.
J'ai envie de hurler.
J'ai envie de cogner dans mes bêtises, moi qui ne grandit jamais!
Toujours ce même comportement, cette espièglerie.
Toujours cette stupide foi en les mots.
J'oublie vite que les mots sont capables de dérobement, de trahison et de désertion.
J'oublie souvent qu'ils sont capables de viol ou de complicité comme lorsque enfant j'écrivais et qu'ils vendaient la mèche et mes petits secrets.
Oh comme j'ai pleuré quand j'ai découvert le pot au rose.
Mais là encore, je me disperse de notre problème initial: la guerre des mots.
J'oublie toujours et c'est pour cela que je me retrouve seule alors qu'autour de moi c peuplé.
Je ne peux digérer ce nouvel affront par ce matin frisquet.
Tout semble me narguer d'ici jusqu'à la plus petite fibre en moi.
A qui le dire?
A qui le répéter?
moi je vis dans les mots et pas des mots.
Et je ne viole personne en le faisant.
Je n'agresse personne.
Je ne veux rien dérouter, absolument rien.
Je joue peut-être mais comment me retenir lorsque je sais que c'est mon seul péché mignon.
C'est plus et je n'y reviendrai pas .
Ecrire est pour moi comme à une poignée un exutoire, un destin sur le chemin
Ecrire c'est me frotter aux autres à plein temps non pas en manque d'affectivité ou par flambée d'hormones sexuelles mais parce qu'il m'est vital de m'approcher encore m'approcher..
Ecrire c'est vivre et rien de plus.
Du moins pour moi en ce moment.
Des fois, je disjoncte en écrivant, je l'avoue sans grande honte.
Des fois encore, ça part dans le mauvais sens où nos rêves sont délurés et nos désirs de stupides fantasmes.
Des fois encore, c'est des romans fleuves qui dérangent comme pour tata Ichtir
et certains que je tairai par respect.
Des fois c'est le Nil qui gonfle et qui rugit.
c'est le fleuve qu'on ne retient plus.
C'est la crue.
Le déluge mais sans arche.
Un cénotaphe à élever.
Une épitaphe manque pour la délurée aux pieds nus et à la tête folle .
Oh quel horreur et comme j'ai pleuré ce jour et les jours d'après.
désolée, bloggeuse mais je n'ai plus ce que j'ai écrit un jour pour toi et les autres sur " c quoi un ami"
Mais en fait c quoi un ami....


Je suis comme un enfant penaud, debout au pas de la porte.
J'hésite à entrer dans mon blog.
Probablement par paresse car nous prenons vite l'habitude des mauvaises manières.
Ne pas lire, ne pas écrire en est une à mes yeux..
Probablement par fatigue car le dernier voyage m'a complètement usé.
Jusqu'à la dernière minute, j'ai travaillé et puis il y avait cette histoire entre les enfants à régler.Cela m'a bouffée.
Il y a eu aussi mon retour, mes malades qui commençaient à me réclamer, les retrouvailles,les enfants, mon mari.
Ma fille a beaucoup maigri. Un squelette ambulant mais c loin d'être de l'anorexie.
Une flamme brille dans ses yeux. C'est juste de la langueur, de la nostalgie mais demain ça ira inchallah.

Mon aîné calme et très sage pose sur moi des regards que je fuis.
Le temps adoucira les rapports, on me l'a déjà dit.
Je n'aime pas cette phrase car elle me déroute, me gêne, me désoriente.
Elle me ramène à moi, mes rêves et mes passions.
J'aime croire que tout est régi selon un ordre bien déterminé, une organisation harmonieuse autour de laquelle nous gravitons.
J'aime aussi croire dans un paradoxe déroutant que nous restons libres de nos actes, de notre présent, de nos désirs et rêves les plus intenses.
Comment comprendre alors qu'une passion peut être éphémère et que nous conjuguons nos aspirations avec le temps?
Comment réagir face à la seconde de vérité?
Sommes-nous seulement en droit de vouloir toujours tout commander, bien aplanir, rendre lisse et sans angulation?

Je doute fort.

Et pour tous ceux qui n'arrivent pas à suivre ou me comprendre, j'invite à laisser tomber et de me suivre comme au premier jour où mon avion atterri sur le sol tunisien.
J'étais dans un tel remue -ménage que j'ai décidé de me plonger dans un hammam.

Chez nous tous orientaux que nous sommes, nous sommes ensorcelés par ces ambiances vaporeuses.
C'est comme un retour aux sources.
C'est comme si je déposais ma personne fatiguée au bas de ces portes humides et mal éclairées..
C'est comme si je me déportais d'une vie assez difficile à porter à une autre plus légère et moins encombrée où les titres tombent en même temps que nos vêtements.
C'est comme si je me détournais d'une vie lisse moderne à l'image de mon siècle pour plonger dans celles de mes ancêtres où bkhour et ambre sont de fins parfums..
C'est comme si je répondais à un appel charnel d'eau et d'encens
pour me revitaliser.
C'est comme si j'avais besoin de déambuler dans ces espaces trempés de je ne sais quoi de sacré et d'envoûtant.
C'est comme si j'avais besoin de me remplir les oreilles, le corps de demi-silence ou plutôt d'un brouhaha à la fois humide et pâle sous ces lucarnes à moitié éclairées.
C'est comme si j'avais besoin de muer dans une peau nouvelle, l'ancienne pétrie et disparue sous les mains savantes de ma "harza", cette femme millénaire collée au hammam ou le hammam collé à elle depuis la nuit de l'orient pour quelques maigres dinars.
C'est comme si je me déboitais, me disloquais, me coupais, me finissais pour renaître de nouveau.
En parcourant ce matin un blog,j'ai repensé à vous , à vous parler et surtout vous inviter à un hammam.
Venez, essayez puis nous parlerons....

mercredi 4 novembre 2009

C'est décidé.
Ce soir, je quitte Nouakchott, la ville aimantée.
Une ville sale, aux peaux de misère.
Mendiants et estropiés colorient comme une plaie cette unique société.
Une ville fonctionnant en mode veille.
Siamoise,à visage double un pour le jour,un pour la nuit.
Un peuple à part, la Mauritanie.
Les gens s'aiment-ils en Mauritanie?
La femme est-elle femme,
L'homme homme?
Homme chaman, femme tyran
trouvent à deux dans l'amour une drôle d'expression.
Se cherchent se brouillent
Se cultivent s'apprivoisent pour un court moment.
Se déchirent se jettent sans grand encombrement.
Je rentre dans "capital" une dernière fois.
Je survole les vendeurs groupés comme des nuées.
Mouches, eaux stagnantes,odeurs montantes dans une lourde promiscuité
Vendeurs de tout, échangeur de monnaie
Gris-gris et magie noire
Mentalité profondément ancrée dans l'ignorance et la simplicité
Un peuple nomade qui se plait dans son ébriété
Vaseux somnolent roulant un bâton au coin d'une lèvre,les yeux à demi fermés
Bâton d'arak ou de drogue non spécifiée
Étrangers suceurs de sang viole son intimité
Entretiennent la loi de la jungle et se soucient de non condamner
Gouverneurs et gouvernés
Le tout dans le même sac.
Pas d'isoloir juste une poignée de miettes pour ce peuple affamé.
Les richesses vautrent les cours des blancs, ces maures vénérés.
Le disque revient inlassablement ébréché
Un peuple, un monde à part la Mauritanie.


NB:
Je pars vraiment ce soir.
Je prends un avion de nuit.
J'aime la nuit, le ciel by night comme on dit.
Je laisse ici une gamine de 23 ans,la jeune fille qui m'accompagnait
Tout à l'heure au restau pendant la pause (car je donne cours jusqu'au soir toujours au personnel navigant),j'ai eu une discussion franche avec elle
j'ai toujours aimé jouer franc jeu
Je suis nulle dans les sentiments
ça foire toujours
La vanne a lâché.
Le libanais, notre hôtelier depuis une semaine qu'il nous connait, est venu nous voir plusieurs fois.
Il s'est acquis délicatement de nos yeux rouges, nos nez enflés et de nos hoquets.
Il se fait par la suite très discret devant ce fleuve qui coulait d'elle et de moi.
Nous avons eu une vraie conversation entre adultes.
Entre deux femmes.
C terrible deux femmes face à face.
ça craint deux femmes qui s'affrontent.
C'est terrible, deux femmes qui se déchirent le même homme.
Je sais de quoi je parle.
Mon homme a vingt ans.
La prunelle de mes yeux
Mon fils.
Entre une jeune fille qui vient d'éclore et l'autre-moi qui foule la quarantaine de plein pied.
Mère possessive qui n'aime rien partager.
Mère tarée.
Femme qui a jeté son dévolu
mais le cœur est ailleurs et ça ce n'est pas voulu
On ne peut rien contre les coups de coeur
C terrible
C comme un ouragan.
ça vient n'importe où et n'importe quand.
Nous pouvons composer avec tout:les gens, l'argent, les noms, les réputations, les comportements sauf avec le cœur, il n'a pas ses raisons.
Il reste maniaque, imprévisible, torride et emporté.
L'amour, c'est comme la foudre, ça vous tombe dessus sans souci d'heure ou de lieu, d'étiquette ou d'âge.
Oh! mon Dieu c'est déjà assez dur comme cela.
Nous parlons longuement.
Nous nous arrêtons surtout
Mon rire est spastique.
Mes larmes coulent à flot.
Oh mon Dieu,ces derniers jours je ne sais que pleurer!
Nous pleurons .
Ensemble, nous naviguons.
Je comprends parfaitement sa douleur.
Aucune femme ne peut se garder captive d'un autre dont elle se veut libre.
Je lui rends sa liberté dont aucune redevance ne taxerait.
Nous ne sommes jamais en droit de cautionner l'emprisonnement car une femme qui se rend par obligation est une femme terminée sans vie.
Un tombeau ambulant.
Le moment est fort.
L'air s'en ressent
Je me ramasse comme d'habitude à la dernière minute et je pars en courant.
Mon cœur est plus léger, son regard plus brillant.

lundi 2 novembre 2009

Il fait trente huit quarante degré dans la journée.
Pourtant,j'ai froid.

Par respect à tous,
Je demande pardon à toutes celles ou ceux que j'ai choqués.
Je n'en suis pas fière.
Je vais me retirer.
Pour ne plus réfléchir.
Ne plus vomir.
Ne plus vous importuner.
Du moins pas maintenant.
Merci.

dimanche 1 novembre 2009

Pour Epamin et les autres...

Pour toi tendre Epamin


Je ne sais si j'oserai le faire mais je sais que je le ferai.
Qu'est-ce qui me retient?
de la pudeur, je n'en ai pas enfin si mais je préfère l'attaquer pour fausser son emprise
pour annihiler...
Ce matin en donnant mon cours aux agents de l'espace,j'étais allée loin et je le savais.
Mon public était attaché à mes lèvres.
C'étaient d'abord tous des hommes, les filles sont arrivées en retard.
Le peuple mauritanien est un peuple pacifique ,je dirai même passif.
Il se nourrit de pudeur .
Je fais mon speech de savante .
Je les attache à moi.
Je jongle.
J'excelle.
Je les fais bander(désolée pour le mot)
Je suis au sommet puis d'un coup, je fais tomber le rideau.
Ils sont presque nus mais mentalement et c'est ce que je recherche :
décortiquer, saigner à blanc pour faire jaillir le jet, pour les amener à la réflexion. A parler, se raconter.
ETRE enseignante est un grand métier pour ceux qui savent le maîtriser moi pas car il me faut cette quantité de patience et d'amour que je n'ai pas.
Epaminette, mon amie l'a , c'est la raison de ce texte d'ailleurs
je la salue d'ici.
Je suis vidée.Il est quatorze heures mais mon public est subjugué.
Lever les tabous, savoir en parler, les amener à se raconter est ma mission
je ne suis pas psy mais juste médecin
juste une femme
juste un être humain qui se doit d'écouter l'autre
souvent, je suis vidée mais cela me plait
je vis de ça
je ne sais vivre que dans le turbulent, le houleux jamais dans le plat ni la soie
ça me démange
Pourquoi?
Peut-être que je sais écouter aux portes quoique c vilain
Peut-être que le silence me fait mal
Qu'il m'écorche
Qu'il me condamne
Qu'il me tue comme celui de cette matinée où la jeune femme s'est rapprochée, m'a vomi sur mon bureau de docteur à la con.
Elle prend une voix d'enfant quand elle voit que je ne prends pas peur, que je n'ai pas peur et que je reconnais sa honte.
Je n'ai pas peur du vomi.
Profil bas et souffle coupé, elle désarticulait qu'elle dormait lorsqu'il s'était approché,
que ses mains ont farfouillé dans ses intimités,
que ses poilS se sont dressés,
qu'elle n'arrivait pas à le repousser,
qu'elle voulait hurler, courir, rejoindre les autres sur la terrasse qui dansaient
qu'elle se voulait morte parce qu'il y avait en elle cette chose fauve animale qui répondait aux appels de ce père incestueux.
J'ai pris ses mains et nous avons pleuré.

Tout comme ce jour où le jeune homme se refusait d'être examiné par une femme médecin. J'ai compris vite sa douleur. Il n'a même pas eu besoin de baisser son pantalon.Je l'ai lu dans ses yeux.
C'est que je suis forte dans cette lecture interminable où les démons sont déments cruels et sans nom.
Le jeune homme se faisait violer depuis très longtemps par son grand-parent qui le gardait.

Ouh que c'est écoeurant comme cette petite en GS à qui une équipe de chercheur a inventé un test en classe pour dépister les violés.
Son instit m'a raconté sur un blog comme le mien qu'elle leur avait demandé un dessin pour dépister sur ce qu'il faisait le soir à la maison.
lA PETITE DANS SON INNOCENCE a dessiné l'horreur qui porte cette fois un nom:l'innommable.
Un viol collectif sur sa petite personne de cinq ans ou moins par les invités de ses parents qui se retiraient. C'était juste un dessin mais qui a su être interprété et les suceurs d'enfants, les violeurs condamnés à commencer par les parents qui vendaient chaque soir leurs enfants.c'est en France ou ailleurs que cela s'est passé.
oh l'horreur
comme je suis dévergondée
tous les soirs,je pleurais la petite et les autres comme cette autre de six ans initiée malgré ses vomis à la félation..
j'ai compris alors un peu tard moi le toubib de mes... que la petite était anorexique de tous le sperme qu'on lui faisait avaler
JE SUIS SuRE QUE JE CHOQUE MAIS SI JE METS TOUT SUR LE TAPIS c'est pour que les moins fragiles lisent comprennent que mon métier n'est pas dans de la soie, les voitures dernier cri mais dans ces voyages au bout de l'horreur et de ces vies.
Je ne suis pas mère Thérésa, je sais à qui je l'ai déjà dit.
Je n'ai jamais été violée ni par mon père ni dans une autre vie pour ceux qui se poseraient la question.
si c'était le cas, je l'aurai dit avec cette même force qui me rend impudique et tarée.
Pourquoi maintenant de bon matin*
Pour Epamin et celles qui sont dans l'enseignement, derrière des blouses ou des bureaux, combien d'enfants vous pouvez sauver.
merci d'encore venir me lire après cela
JE VOUS AIME.