mercredi 30 septembre 2009

L'enfant que je n'ai pas su élever...



Un enfant libre

Un enfant ivre

Un enfant beau

Un enfant qui a son jumeau

Dans cet être de foi

Dans cet homme de loi

Un beau joueur

Un bon farceur

Un enfant fou

Un enfant ivre.

Ivre de rêves insolites

Où la terre rejoint la mer,

le soleil les couches des sans abris, les loges des réfugiés, les démunis .

Un enfant libre

Libre d’aimer son prochain

Libre de circuler de TEL-AVIV à GAZA

Libre de ces pulsions meurtrières

Où le puissant se transforme en vampire

Se nourrit du sang de la vierge, du vieillard et du nourrisson

Où la guerre se fait impie et sans merci

Occupants et occupés

Horde sans visage

Déformation du message

Rage identitaire

Haine raciale

Massacre radical

Folie meurtrière

Marasme et opulence

Absents de ses visions.

Tolérance et générosité sont ses seuls alliés.

Main blanche sur coeur léger

Pas de haine ni préjugé

Juste un enfant libre et bien élevé!

lundi 28 septembre 2009

Shana Tova





Shana Tova








Bonne fête

A tous mes frères juifs

A tous ceux qui font le jeûne et se préparent à le lever, je souhaite Shana Tova.

A ma mère que Dieu me la garde.







D'ici de ma Tunisie,

Je lèverai les yeux ce soir au ciel

Je compterai mon fils et moi

Allégremment et dans la joie:

Un, deux , trois ..non quatre et cela recommence...


LE DOUTE


Toujours ce doute permis et cultivé

Chez notre bon juif d'à côté.

Tu as beau juré les avoir bien comptés

Il ne lèvera son jeûne que si le ciel est totalement étoilé.

Coings piqués de girofles

Enbaumant des senteurs sans précédent.

Des tables seigneurales.

Même si notre ami est de condition modeste

Le juif met toujours pour sa table le paquet.

Olives, dattes séchées

Grenades, miel et fruits confis

Jus de raisin ou encore du vin

Puis le chef de maison lira das une belle cérémonie

Une prière :la brekha si je ne me trompe.

Il trempera des lèvres délicates

Dans un verre argenté

Puis le passera à un autre mâle de la maison

A la seule condition

Qu'il soit juif ou borma casher

Le verre fera dans la foi

Le tour de tous les gosiers

Le jeûne est alors levé.

Rires , discussions en fleuve

Cris , intonnations fortes et air de fête.

Nos juifs orientaux ne sauront jamais bien se tenir à table

Attitudes guindées et dos droits

Serviettes propres et bouche fermées

Ils aiment étaler à l'oriental

Les signes de leur allégresse

Dans le malheur ou dans la joie,

Ils sont toujours aussi bruyants.

Nous terminerons par une douceur

Nos rancunes, nos querrelles seront enterrées

Par ce Youm Kippour mémorial

Jour du Grand Pardon

Pour ce peuple errant...

Ces douceurs s'offrent à moi

Non plus "en life "comme au bon vieux temps

Mais d'une cassette que ni le temps ni l'âge n'arrivent à avarier

Souvenirs mielleux

Aux confins du merveilleux

Ma mémoire.

Alors je vous invite à y goûter.

dimanche 27 septembre 2009

La folie et moi...


Que ceux qui la folie gêne ou discrédite s'abstiennent de me lire...

La folie et moi..
Je la cherche
Elle me cherche
Elle se distingue
Etrique les titres
Défigure les conventions
Abuse les protocoles
Me rend humble
Petite devant la maladie
Me fait marcher
Tel un funambule sur un fil de rasoir
Regard aux abois
Monde aux allures d' écurie
Cœurs habités par la jungle
Horde de loups
Habits savants
Savants fous
Malaise obscur qui dérange mes élans
Me laisse dans la panique
Un frisson me griffe
La démence étend sa reptation
Les jours sont déloyaux
Les lendemains insaisissables
Les nuits sont hystériques
Les rêves hantés
Le soleil crucifié
Les jeux tronqués
Les souvenirs s'effritent sous le poids du doute
Orphelin , orpheline
Du pays
De ses amis
Des pans d'histoire
Des films zappés
Des silences à ne pas déranger!

Je n'ai pas les moyens de ma rancune
Des vérités me vengent sur toutes les autres
Mes paupières redeviennent des portes ouvertes
Chaque arbre, une féerie
Les palmiers se donnent la main
Les orangers embaument la renaissance
Le rire redevient cristallin
La lune , les jasmins pour mot de la fin.

vendredi 25 septembre 2009

Aujourd'hui, on m'a écrit que j'étais condamnée.....

Aujourd'hui, on m'a écrit que j'étais condamnée.
J'ai tout de suite apprécié.
Comme c'est agréable de s'entendre dire
Que le talent est présent
Que nos mots ont une résonance
Que nos écrits ont un sens
Que notre passion est un feu brûlant
Qu'elle nous ranime
Essence de notre vie.

Une fois il y a très longtemps, nous étions dans le sud du pays
à Tozeur pour ceux qui connaissent
une merveille en plein désert, le sahara
sertie d'oasis
de sources
de palmiers à perte de vue
majestueux et fiers
comblés par une abondante richesse aux confins du délice.
J'écris nous soit mon mari , mes deux enfants et moi.
Nous évitions de prendre la voiture pour ne pas briser le charme
Nous options pour pour une calèche allant bien avec le décor
Sur la route, une vielle dame, une touriste
une française plus exactement héla notre voiturette
nous la prîmes avec nous
sans y être obligés
sans savoir pourquoi
peut être parcequ'il faisait très chaud
peut être par hospitalité
peut être parcequ'à cet instant, nos destins s'étaient fatalement liés
Le mektoub comme on le dit dans ma langue.
Nous escaladions le mont de Abou el kacem chebbi
un grand poète tunisien
mort très jeune mais après avoir laissé derrière lui une grande collection de poèmes
virulents, beaux dans l'extrême magnificience de l'artiste né
et qu'il avait écrit précisémment sur le sommet du monticule que nous escaladions.
Des yeux qui se rincent à chaque coucher ou lever
Dans un abîme de sable à l'infini
Le mirage d'une oasis proche
Une source miroitante
Le silence ami de dame Nature
Dans son état brut
Une beauté fatale, incontestée...

Nous étions là ,
toutes les deux brusquement seules
coupées des autres
à écouter le silence
à déguster le fruit interdit
interdit à l'oeil préssé
interdit aux gôuts raffinés
interdit à beaucoup d'hommes et quel dommage!

Je ne connaissais rien d'elle ni elle de moi
Juste quelques mots sur la route échangés
Un geste de cordialité.
Lorsqu'elle me demanda de me rapprocher
Nos mains se joignèrent comme aimantés
Dans une transe équilibrée
Au gré du vent qui se levait
Au rythme fou d'une journée essoufflée
Par un soleil en feu
Qui refusait de se coucher.

Juste quand il fût à son firmament
Il palît et elle me dit:
je sens quelque chose dans tes mains
je dis :
je suis médecin.
elle me dit:
il ya de ça mais aussi
comme une vibration,
comme une force qui gît.
Alors un peu confuse, je murmurai:
j'écris aussi.

Mon amie était numérologue.
Elle avait été consulté par bon nombre d'imminents
dont un président .
Mais ça c'est après que je l'ai appris.

mardi 22 septembre 2009

Devant la maladie, je n'ai plus de mot.....



Par ces jours bénis des cieux
Par ce matin de fête
Par cette fin de journée de l'Aîd
Un acte pieux
Pomponnés, vêtus de neuf
De maison en maison
et là où nous nous rendions
Air de fête et rire
Gâteaux traditionnels salés sucrés
Les enfants , des anges à ravir
Et comme le veut la tradition
N'ont pas fini de tourmenter nos porte-monnaie.
Tout , cela m'était rendu dans la gaité
Hormis , quand je le vis
bien habillé pour l'occasion
flottant dans son pantalon
c'était comme si le linge le portait et non l'inverse
Ses yeux s'illuminèrent à notre apparition
Il nous tint une discussion à peu près correcte
Nous parla allègrement
Seulement, il n'arrêtait pas de faire et défaire
A ses manchettes , un pli.
Sa voix se perdait,
Zézotante et saccadée,
Comme un fil qui se plantait
Comme un enfant pris en faute
Comme un pantin désarticulé
Jambes réunies et bras croisés
Il se faisait tout petit.
Le géant devenu affreusement nain
L'homme retombant brutalement dans l'enfance
La sénescence
L'incompétence
La démence
ainsi que tous les mots qui vont avec
qui signent la fin

Puis , il redémarrait
La raison l'emportait encore sur la folie
Mais pour combien de temps
Le bug ne durant pas longtemps
A mes yeux d'experte
A mon cœur meurtri
Je pris la porte et je m'enfouis.

dimanche 20 septembre 2009

Pour Roger et les autres....COMME UN MESSAGE DE PAIX




Pour Roger et les autres..

comme un message de paix

comme un masaltov

comme un aid mabrouk

comme une bonne fête

pour tous les hommes en fête

qui s'agenouillent devant un seigneur unique

pour chanter Alléluia dans la prêche des enfants de Moïse ou de Jésus

Allahouakbar dans les prières de ceux de Mohamed

un poème que j'ai écrit il ya deux ou trois ans quand j'étais de passage à Paris et que je remets en ligne pour tous les gens précités...les autres s'abstenir!




Toutes les guerres ont un démêlé ou une fin.
Moi, ma guerre n’a pas de fin.
Je suis constamment soumise à une guerre..
Je suis constamment appelée à être double :
Moi et pas moi ...
Dans un clan, je suis les autres.
Dans l’autre, je suis aussi les autres…
Je me vois aux infos vaillante ou hypocrite
El Jazira me rend un portrait hirsute :
Une abominable tuerie, des femmes violées et un massacre d’enfants…
Antenne deux me renvoie à un attentat suicide dans un café, un bus sauté et une poignée de corps explosés…
Des corps sans tête et des têtes sans corps.
Un détritus de part et d’autre,
une déchéance à l’infini sur de terribles douleurs et de grands malheurs…


Je mue de personne en personne.

Je me transporte de clan en clan.


Mes yeux sont hagards.

Mes peaux sont labiles.


Deux haines d’instinct allumées.
Larmes de crocodiles ou corps de serpent, je ne sais plus.


Je transgresse les interdits.

Je joue de l’inceste.


Je fornique avec le diable.


Je suis diabolique car comment puis-je à la fois

Haïr et aimer ?
Bannir et tolérer ?
Truander et donner ?
Assassiner et enfanter ?

La folie me guette, le meurtre aussi.
Mes peaux me font mal , mon âme aussi

Je me hais d’être celle qui s’assoie à cette table, le soir du Vendredi saint
Air de fête et bougies allumées
Kidouch et bénédictions du Shabbat,
Prière du Seigneur et somptueux repas…

Ce même soir, j’ai jonglé avec le temps et les paradoxes

Quelques minutes plus tôt, j’ai levé le jeûne du mois saint
Dattes et lait en premier
Air de fête et Ramadan
Prières du Seigneur et somptueux repas…

Je ridiculise l’impossible
Je bafoue les traditions
J’expose les solutions
Je dresse un pont
Je suis le pont
Dans l’ illimite du possible,
Dans l’infini de l’admissible.
Je suis la fille de Moïse ou Moshé
Je suis la fille de Mohamed ou Mahomet
Je suis les deux à la fois …

lundi 14 septembre 2009

Ma fille et moi...


Comme je me sens triste aujourd'hui et demain..

Un sentiment de vide, de nullité..

Un sentiment frustrant

Comme si le sol sous mes pieds est devenu vaseux, incertain et peu sûr ..

Un sentiment d'impuissance

Comme si je suis écartée, passée au second plan..

Ne plus être aux commandes,

Décider des petites et grandes choses,

Veiller à la moindre demande,

Humer sa peau,

Goûter son odeur ,

Surveiller son souffle la nuit lorsqu'elle dort ,

Sans jamais observer de pause.

Me frotter à elle le jour et la nuit ,

Pour vivre tout simplement.

Toute ma vie,

Je n'ai pu me résoudre à déléguer quelconque tâche

Peut-être parce que je suis une coriace née,

Une éprouvée,

Une écorchée vif,

Une mechkeka comme dans le dialecte si doux de nos juifs tunisiens
soit quelqu'un qui ne peut que trop douter pour faire entièrement confiance,

Je ne sais plus

Mais ce dont je suis certaine c'est que

J'ai beau me répéter que le départ de ma fille est pour une bonne cause,

J'ai beau assurer nos vieilles traditions en jetant de l'eau après elle pour qu'elle me revienne saine et sauve,

J'ai beau psalmodié quelques prières,

J 'ai toujours aussi mal .

Mes larmes fuient ,

Me trahissent à chaque coin de rue,

A chaque mot émis,

A chaque page tournée et retournée.......

Ma fille et moi
C'est une grande histoire
Un travail accéléré
Une délivrance en coup de boulet
Nuits blanches
Percée de dent en fête
Des bobos à ne plus en finir
Des prises de tête
Réconciliations
Une panoplie de petits et grands évènements
Puis on voit son enfant grandir
Un peu trop vite à son goût
L'oisillon bat des ailes
L'enfant soudain devenue femme.