mercredi 17 février 2010



















Amulettes ou allumettes.
Amulette est cette main de Fatma, ce petit poisson, ce garn en or ou en argent
solidement épinglés à nos haillons
dévotion ancestrale au marabout Sidi Mahrez ou Sidi Belhassen
conviction générale que nous serions préserver dans nos vies contre des bataillons
chacune depuis qu'elle est mère s'aqcuiert le droit de se rattacher au régiment.
Toutes feront la guerre au mauvais oeil, au mauvais pressentiment avec la même véracité.
Chacune dans sa foi traitera chaque jour un peu plus, son rêve avec interêt.
Chacune lira son café tasse renversée sur l'assiette savamment décantée .
Son aîné sera certainement docteur , avocat ou héritier princier.
Sa fille lui est promis un beau mariage, une vie aisée...
Que de belles résolutions.
Que de belles fins pour des histoires romancées.
Hbiba , Michelle, Sara ou Aicha nul besoin de s'encombrer.
Toutes se fondaient dans les mêmes croyances à un prophète prêt.
Smallah hachekom, bismillah et la maltaise qui se signait.
Toutes ou presque prisaient coquinement la neffa de ma grand-mère qui les initiait
à ce tabac brun, l'âge un fin allié l' autorisait.

Qu'elles étaient belles mes femmes, du plus loin de mes souvenirs.
Chevelure luisante noir-corbeau ou carotte teinte à la mardouma ou au hénné
Joues rougies par ces regards discrets qui les cherchent sous leur sefsari.
Lèvres pulpeuses, dents laiteuses au souac soigneusement frottées.
Yeux langoureux de khol enduits rendant un regard mon Dieu
tantôt mielleux tantôt de feu.
Produits de beauté faits maison dans une alchimie inouie.
Faite de feuillis des plantes pétris dans les parfums de mille et une nuit.
Hammam pour la journée programmée comme une fête et une grande sortie.
Epilation, soins, spah entre les mains des harza,
Femmes imposantes et imposées par ces lieux humides et vaporeux.
Femmes puissantes qui vendent la mèche parfois et rompent les secrets.
Un tatouage, une infimité ou encore un doute sur une virginité.
Des vies se font et se défont au gré des langues de ces femmes de statut diminué.
Pourtant combien on a acheté leur silence,évité de les froisser.
Toutes gagnaient à lever les hostilités.
Toutes goûtaient au couscous du vendredi.
La musulmane envoyait son marmot la nuit
allumer chez la voisine le feu interdit.
La maltaise ses fameux confetti.
Vies structurées dans la soumission et les compromis .
Vies doubles où les gouverneurs se faisaient manipuler par les gouvernés.
Femmes introduites dans le coeur d'hommes tyrans de jour agneaux de nuit
Allumettes sont les propos haineux que colportent les informations
Terre brûlée, femmes éventrées, sacrilège et profanation
Endoctrinement, xénophobie, pires ennemis sur une terre
D'il n'a pas si longtemps frères
Rage identitaire, fossoyeurs et mauvais garnements
Frères plus de sein que de sang
Meiha la sage femme au généreux décolleté
a donné pratiquement à tous ces gueux la tétée
pendant que la nouvelle maman se reposait!
Funambules sur fin fil de rasoir.
Vérités dérisoires, jugements qu'on ne peut asseoir.
Ces amitiés autrefois cultivées dans la sagesse et la sérénité
Clochardisation des rêves et paix perdue
Amertume sur un temps révolu
Apprivoiser de tels hommes restera-t-il du domaine du possible
Pour ne plus avoir femmes,vieux et enfants pour cible!

13 commentaires:

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  4. Vous êtes venue chez moi, je viens chez vous. Je ne comprends pas tous les mots, mais j'aime le rythme. Je ne connais surtout pas toutes vos traditions ni habitudes, ne suis allée en Tunisie qu'une fois, en touriste. Rien pour tout comprendre. J'avais même écrit une petite fiction qui n'apprend rien à personne, surtout pas à vous qui y demeurez. Preuve qu'il ne faut parler que de ce qu'on con^naît du dedans.

    http://www.despagesetdespages.com/voyages/tunisie-texte.htm

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  5. Le dessin, les photos dont tu illustres ton texte m'ont fait plonger dans un livre que j'avais adoré adolescent : Salambo. Quel exotisme! Quel Hannibal! Quel Gustave Flaubert! Carthage me fait toujours rêver. Et toi tu arrives dans mon rêve en me parlant de cette ville. Pour moi, elle n'a pas disparu. Mieux : par ton texte elle revit.
    J'avais autour de moi l'odeur forte de mes tantes mi-corses, mi-martiniquaises. J'étais dans les jupes des femmes. Et tout ce que tu dis d'elles me font être ton double. Sais-tu que mon arrière grand-mère corse prisait aussi? A Noël nous lui offrions du tabac. Tous ces petits-enfants arrivaient avec leur paquet.
    Je sais le mélange des religions, le brassage des langues, l'identité dees coutumes malgré les ethnies différentes. Je suis d'un port cosmopolite fondé par les grecs de Phocée. Quand je vais à Marseille je retourne sur les vestiges sauvegardés grâce à Malraux du Lacydon, le premier port de ma ville. Je respire le musc, l'encens, le large quand j'arpente les calanques où la mer m'accueille en baignant ces îles qui ont fait croire aux Grecs qu'ils étaient chez eux. Et je lance mon regard au large pour y voir ta robe flotter, toi ma soeur orientale dont je comprends les mots avant qu'ils soient écrits parce que je suis ton écho.

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  6. Bonsoir LIlia,

    Je dépose pour toi mille becs chinois xx

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  7. je viens te faire mille bisous d'amitié je suis sur le départ pour la Guyane et j'ai peu de temps mais je te verrai de là bas et surtout je recommencerai Clara là bas au calme

    bisous chère Lilia si proche de moi

    Coucou Grimini !

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  8. Je lis amertume sur un temps révolu, était-ce vraiment mieux avant? Bon début de semaine.

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  9. Le style et les mots de Lilia: troublants, puissants, évocateurs, vivants...
    Du passé et du présent,
    il faut faire un savant mélange
    pour préparer à nos enfants
    un bel avenir...
    pensées épaminées

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  10. j adore te lire...

    prends soins de toi

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  11. quelle galère pour te laisser un com !!!!
    tes artciles sont toujours d'une telle intensité et d'une telle richesse aussi
    Bises mon amie et bonne journée

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  12. cette différence de culture...( comme Claude je ne peux tout comprendre) quelle richesse, un moment j'ai revu les femmes qui m'entouraient petite, ma grand-mère dans son atelier de couture...mais déjà l'habitat était si dispersé, les familles si éloignées, et les hommes ... si absents physiquement et pourtant si pesants!!!
    j'aime te lire, Lilia, j'aime comme tes mots font vivre tout un monde, si étranger et si semblable.
    merci d'être.
    korrigane

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  13. hello

    Si ca te dit de participe...

    je te remercie d avance ;O)

    http://maviepastjrsimple.blogspot.com/2010/02/mobilisons-nous.html

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