mercredi 19 mai 2010





Hier dans la soirée, j'ai eu l'envie pressante d'écrire un texte sur la vie d'étudiant mais une rencontre non moins belle m'a agréablement retenue tard dans la nuit.
Je voulais faire un pas en arrière avec ma mémoire tellement que le souffle était doux.
Du romarin sur du jasmin sur de la tendresse sur de la fraternité...
De la soudure ces temps là où nous accourions comme le fait exactement ce soir mon adorable fille vers un appel alertant d'une copine vers l'étage au dessous lâchant révision et ajustement capital de dernière minute pour venir à l'aide de son amie.
Une histoire insignifiante certainement , un chagrin d'amour probablement, du blues ou stress des derniers instants avant demain ,le jour fatidique des examens...
Mais c'est tellement charmant, mignon cette hâte, cette course vers autrui que nous n'avons plus nous adultes d'aujourd'hui confortablement installés dans nos vies...
Je me rappelle d'il ya déjà plus de vingt ans lorsque j'étais encore étudiante que nous partagions pain et sel alors après,il était sacré de se désister, de ne pas tenir sa langue, de moucharder, de ne pas partager jusqu'au dernier centime.Nous y croyons ferme et dur.
Je me rappelle encore nos airs de fête après les exam, les jeux de belote ou de rami jusqu'au matin et mon fiancé aujourd'hui mon mari avec son visage tellement innocent pour ramener le moindre doute raflait à notre insu tous les jokers et les bonnes cartes.
Ce qu'on riait à ces moments!
Ou encore lorsque nous partions plusieurs nationalités confondues vers des sorties, des pique-niques , des balades au bord de l'océan sans trop de chichi ni encombrement juste un sac à dos et un poste radiocassette pour la musique.Nous dansions à tomber raides de fatigue le rock, le twist, la debka de nos amis libanais et je ne sais.. puis toujours pour finir un foulard d'occasion autour de la taille une danse du ventre à la tunisienne purement tunisienne...
Comme nous nous amusions juste pour le plaisir et trois fois rien!
Ou bien encore lorsque nos poches retournées, nous comptions centime par centime pour faire un plat mais nos ronds ne suffisaient pas et les vieux tardaient à envoyer l'argent car il n'y avait pas le western union ni les cartes visas internationales ni les distributeurs au mur à ce moment là alors nous nous contentions allègrement de pain et de pain!
Ou encore lorsque l'un de nous tombait malade ou se sentait mal comme ce soir pour la copine à ma fille, chacun accourait avec son médoc et s'il y avait eu un différent auparavant, tout se dissolvait devenait nul à cause du malaise et de la faiblesse de notre ami..
Ou encore lorsque les jours d'éloignement de nos familles et pays se faisaient interminables surtout pendant les fêtes de fin d'année et que nos coeurs se déchiraient de langueur, nos yeux de pleurs et de sanglots alors après avoir pleuré un bon coup et chanté des refrains du pays du mezwed ou du salhi ou encore du "OM khalthoum" ou de Mahmoud Derwiche partions dans des fous rires à qui mieux mieux ..
Que dire actuellement lorsque la personne peut s'aliter ou crever sans trop d'empressement ni hâte juste ce qu'il faut pour sauver les apparences.
Combien de fois, nous nous désistons, refusons, évitons sinon méprisons ,j'oserai dire pour répondre à un appel insistant, une demande intempestive?
Combien de fois si ce n'est chaque jour rendons à peine un maigre sourire à une voisine , pressons le pas pour cette autre qui pourrait nous retenir, refusons de prendre le téléphone ou encore d'aller aux nouvelles...

J'ai soudain honte et froid devant mon enfant tellement belle et adulte dans son nouveau statut et comme je me sens soudain insignifiante et petite parce que combien de fois je le reconnais ,j'ai manqué à un appel moi la femme instruite et hautement diplômée!
Je me demande si notre instruction ne rime plus avec opulence, négligence, inadvertance, égocentrisme ou tout simplement égoïsme!
A vous de me le dire.

7 commentaires:

  1. Te le dire !!! NOUS !!!

    Moi je vais jute te dire combien j'ai ressenti chaque mot écrit, me rappelant mes propres souvenirs d'étudiante et de jeune femmes, enfin CES beaus souvenirs d'amitié, de générosité...de partage.

    Ce que fais ta feille est beau, gnéreux, elle n'a écouté que son coeur et des milliers d'êtres humains l'auraient fait, à commencer par toi pour une personne que tu aimes, dans la détresse. Moi (malgré les douleurs physqiues actuellment..) je le fais

    Mais là ou tu as raison c'est que l'homme devient indifférent à tout ce qui NE LE TOUCHE PAS DE TRES PRES....
    Chacun pour soi...
    Mais même en t'écrivant ces mots je n'y crois pas vraiment
    je reste persuadée qu'individuellement chacun fait ce qu'il peut... Mais il y a trop de détresse partout et la plupart des gens ne savent ps y répondre

    Hier matin ou j'allais si mal , j'ai écrit à une amie de blog, puis lui ai téléphoné, ce qu'elle m'a aidé par ses mots...

    avant hier, lors de mon gros malaise en courses, un couple d'inconnus m'a donné à boire au magasin, a chargé ma voiture et m'a ramené jusqu'à la maison, inquiets de me voir repartir seule...
    et toi je suis sûre que si on t'appelle au secours tu donnes ton maximum...

    Ne doutes pas Lilia..ta présence à moi m'est précieuse ...

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  2. Oui, je dois commencer à me rappeler les Français encore, lisant votre blog et blog de Mathilde en France qu'il aide. Merci infiniment de votre bonté.

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  3. mais non Lilia tu n'es pas insignifiante..!
    tu es même une personne importante... si tu ne le crois pas qui le croira..!
    .. on devient toujours ce que l'on est
    ... et tu as créé la vie
    ... et tu es fière de ce cette vie devient... forte, belle, etc...
    c'est ton oeuvre Lilia . BRAVO !

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  4. Lilia, si tu te demandes tout cela ,
    si tu as honte et froid,
    c'est bien parce que, comme lorsque tu avais 20 ans, tu es sensible et ouverte à ceux qui t'entourent.
    et tu le seras toujours
    c'est simplement évident.
    peut-être n'exprimons nous plus cette écoute de l'autre avec la même vitalité, mais elle ne peut pas s'éteindre.
    bises , je pense à toi

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  5. Chére Lilia:
    Je te remercie de commenter mon blog.
    Sont des visites comme la tienne que lui donnent sens. Tu seras toujours bienvenue.
    J'ai aimé votre texte, est très bien pensé et surtout la phrase avec laquelle tu as terminé;Je me demande si notre instruction ne rime plus avec opulence, négligence, inadvertance, égocentrisme ou tout simplement égoïsme!
    La photo avec la nudité, illustre que avec l'argent les gens perdent leur dignité, sont des femmes, mais cést la même chose avec les hommes, parce que je crois que les hommes et les femmes ont les mêmes vertus et les mêmes défauts et aussi les mêmes droits et devoirs.
    merci une fois plus et ont se trouve un de ces jours sur le mon ou le ton blog

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  6. oh la nostalgie du temps des études.jolie sujet bravo.

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  7. Quand on est jeune on a beaucoup de temps à consacré à nos amis, mais le travail, la famille, les multiples obligations, nous limites dans le temps. Ce n'est pas de l'égoisme c'est la vie.

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