jeudi 14 avril 2011

Un voeu désespéré

Ce matin,je ne parlerai que du mielleux , du sucre d'orge et du gloutonneux.
Ill fait beau dehors et en rentrant chez moi pour le midi,j'ai arpenté le coin le plus beau du monde, la colline de Gamarth
Une éclaboussure de Dieu !
Une rampe montante embrasse la baie dans une féerie paradisiaque.
Un jeune couple se bécquète tranquillement.
Un autre plus vieux se chamaille en panne d'excitation.
Ils recommencent à fréquenter mon havre de paix, abandonné depuis l'insécurité dans laquelle mon doux pays s'est enlisé.
Je me sens par ce midi légère, rajeunie, vivante délicieusement vivante.
Je fais le plus beau métier du monde et chaque jour que Dieu fait, je me rends compte combien il nous est possible d'être et de rendre heureux.

Il me suffit de rouler un oeil pour attrapper dans ce souffle qui cherche l'autre la fulgurance de l'instant présent.
Il me suffit d'approcher pour happer ce cri désespéré.
Il me suffit de patienter pour surprendre dans ce regard affolé la cadence de toute une existence.
Il me suffit de secouer pour écourter la nuit et redonner confiance.
Il me suffit de m'arrêter et d'écouter pour diagnostiquer une arythmie.
Il me suffit de ne pas croire que le bonheur est un intermède entre deux états de douleur.
Il me suffit de croire qu'il n'a pas de face cachée ,un double dans le malheur.
Il me suffit de ne pas vociférer , blasphémer et taxer de philosophie.
Il me suffit de croire à l'homme de ne plus le traiter en bête amoindrie.
Il me suffit de rester moi pour tendre la main , relever et être vraie.
Pour cet enfant qui tombe, cette autre qui chiale et puis cette mémé
Pour mon amie Nanou et les autres qui se battent chaque jour contre la maladie
Je fais le voeu de rester moi, désepérèment moi.

4 commentaires:

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  2. merci infiniment de ces voeux qui me touchent Lilia
    je viens juste de sortir de l'hôpital, fatiguée, bien sûr mais pleine d'espoir à nouveau, je sais que je vois enfin le bout du tunnel...
    Ne t'arrêtes jamais de croire Lilia , fais toujours des voeux de bonheur et d'espoir , pour toi et nos frères humains,...
    tes écrits font tant de bien Lilia quelle richesse tu as en toi
    amitiés et tendresses, ete ncore merc pour le soutien que tu m'as apporté, j'y ai puisé aussi la force de me battre, mais que sont mes douleurs physiques à côté de tout ce que vivent les pays meurtris !!!

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  3. Lilia, ton texte t'honore. Oui, tu es belle de générosité, de confiance dans la vie. J'ai eu ton mail sur mon ancienne boîte mail où je ne vais plus. Mais ce matin quelque chose m'a dit d'y aller. Et je te trouves! je te trouves, oui, toi qui trottes sur la colline de Gamarth! et qui regarde sur l'autre bord de la Méditerranée, Mare Nostra, si belle, si bleue.
    J'ai posté sur mon blog après t'avoir lue une chanson que je te dédie. Vous pouvez maintenant écouter YouTube, je crois? Eh!bien écoute les remerciements que je t'adresse.
    Nous allons continuer ensemble, Lilia. Il n'est pas de mer, de torrent, de tremblement de terre ou de révolution qui puissent nous séparer tant je te sens en moi comme l'icône qu'a laissée dans ma chair le souvenir de cette autre femme orientale qu'était ma mère.
    Tu peux toujours autant compter sur moi car j'en ai un besoin fou.
    Georges

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  4. MERCI MON BON GEORGES
    MERCI DAVOIR REPONDU
    je croule fatiguée sous mon peuple qui se déchire
    je pleure en silence et je prie

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