mercredi 4 janvier 2012

Ya karim mtae Allah (aux bienfaiteurs de Dieu)

Les saisons sont mortes, les hommes aussi.
Un hiver cuisant gerce les volontés.
Un ascétisme mauvais monte et nous envahit.
Chacun se remet graduellement dans son monde sans grande difficulté.
Je tâtonne, je palpe, je tire par à-coup.
Un lait putride remonte du fond de la terre.
Des plaies par balles que Dieu n’a pas faites mais que l’homme fait.
Des peaux macérées, des trous noirs sur des membres fantômes.
Des semblants de vie sur des moignons d’hommes.
Des rires bons enfants sur des souvenirs déjà loin.
Du temps où l’invalide assurait les revenus.
Des familles frappées en plus de leur malheur par la nécessité.
Un mioche qui braille et qu’on ne subvient plus.
Des idées morbides sur des envies de tuer.
Une rage rugissante renvoie au gouvernement.
Les partis politiques affectionnent les lorgnettes.
La société civile se malmène maladroitement.
Mon chagrin et ma douleur sont grands
Parce que les hommes sentent la pourriture et la trahison
Parce que les héros doivent se travestir pour vivre sinon se prostituer
Parce que nos morts embament la lapidation et l'oubli
Et que je ne possède que ma plume pour les déterrer.
Ya karim mta Allah,
Veux-tu encore me donner ?
Je crois que je vais promener mes blessés du côté de chez vous pour faire la manche et les soigner !

2 commentaires:

  1. Ta plume pour les déterrer ! Oui, ça me rappelle Jacques Brel : Quand on n'a que l'amour...
    Ecris Lilia, écris encore, écris toujours.

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  2. Bonjour Lilia,
    Je n'ai aucune excuse de ne pas être venue te saluer et te dire que tu me manquais...

    Ta plume, qui fait l'envie de tous, peut être une fleur, un scalpel ou une arme entre tes mains. Tu es une grande femme... chère Lilia.

    Je t'envoie un énorme bouquet de doux et tendres petits bisous.
    Sue

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