vendredi 3 avril 2009

Encore du "Margot".....






Entre le chien et le chacal, la bête amoindrie choisît toujours d'avoir un maître.
Les yeux bouffis de rêves avortés, Margot se choisît son bourreau.
Celui qui avait lapidé ses rêves d'enfants,
entamé sa virginité ,
brisé sa vie
et coupé de sa famille car le beau-père l'emporta dans un consentement pathologique vers une nouvelle demeure où il l'installa pour la violer chaque jour un peu plus.
Le syndrome de Stokholm n'était point encore connu en ces temps là .
Nul ne chercha à sauver Margot ou à porter sur elle un regard autre que celui de la " putain", l'incestueuse
car de tous les temps , on s'est toujours attaqué au plus faible, à la victime et épargner le véritable coupable surtout qu'il s'agissait d'un homme.
Dans ce syndrome particulièrement complexe, la victime a tendance à aduler son bourreau et à inverser les rôles et sur son abuseur, elle ne saura porter que des sentiments ambigus et empreints d'empathie.
En effet, le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie ou une contagion émotionnelle avec ces derniers selon les psy .
Margot à quatorze-quinze ans se retrouva dans cette situation extrêmement complexe et paradoxale et depuis s'enchaîna son éternel cauchemar.
A peine sortie de l'enfance, elle se transforma en un être brisé mi- spectre mi-damné.
Une véritable descente aux enfers où chaque nuit est apocalyptique,
chaque soir meurtrier,
chaque sommeil traître,
chaque instant un merdier où la brute bichonne la bête jusqu'à la trahir.
Alcool, drogue dure de ces temps et mille autres vices pour mieux appréhender l'enfant et s'assujettir la femme qui à peine naissait en elle.
A peine éclose que déjà fanée.
Chaque nuit lorsque les vapeurs de l'alcool puantaient son maître à l'extrême,
que des doigts de feu commençaient à tronçonner ses intimités,
son coeur qu'elle voulait calme se saccadait , son regard s'affolait.
Dans un geste ultime, elle lui jetait une supplication intense et lointaine chargée de désespoir et de peur
de rancoeur et de haine
dans l'espoir que la brute épargne la bête au moins pour un soir.

6 commentaires:

  1. Ma chère Lilia,
    Telle une symphonie , Margot est cet air de musique universel, divin qui transcende le temps , l'espace et les générations!!
    Margot habite toutes les femmes que nous sommes en ce monde ! Il y a du "Margot" en chacune de nous! Il suffit de savoir regarder, de savoir voir , de savoir apprécier!
    L'image de Margot étendue faisant ses adieux à ce monde qui l'a accueillie, entourée des siens, est une lmage universelle aussi, que toutes les femmes ont vécue ou vivront!
    J'ai revu , ma mère, étendue, et l'histoire qu'ont racontée ses cheveux n'est peut-être pas la même , mais , l'émotion qui s'en dégage est équivalente!
    J'ai eu chaud au coeur, en lisant Margot!
    Merci, ma Lilia pour les instants de bonheur que j'ai vécus chez toi ,à la tunisienne, merci pour la chaleur de tes propos, merci pour la gentillesse de tes mots! Merci!!!
    Je lirai la suite avec beaucoup de plaisir et d'attention. N'est -il pas question de Margot, Ma MARGOT COURAGE?!!

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Excuse- moi ,ma chère Lilia,j'ai envoyé deux fois le même message!
    Bisous!

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  4. bX-y2mtan

    Tes histoires sont toujours aussi émouvantes et universelles car elles atteignent tous les coeurs par tes mots qui ont une portée universelle. Gros bisous

    (au fait laisse tomber le tag, il y a un problème de droit d'auteur avec flick)

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  5. je partage l'idée de Dent de Bonheur qu'il ya du Margot en chacune de nous. Et quelle musique dans tes mots...je comprends que tu pleures sur Beethoven.
    Mais quand donc les humains deviendront ils des hommes, pour cesser d'être des bêtes!
    Tu écris sublimement.

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