vendredi 4 décembre 2009

Ce soir, je veux parler d'autres choses.
Je veux parler d'amour et d'eau fraîche
Je veux parler d'idylle et de flirt.
J e veux m'adonner à des jeux simples et sans heurt.
Je veux parler de vie lisse et sans ride.
Je veux avoir le discours velouté , le vocab superficiel.
Je veux avoir la tête vide sans rêves qui s'entrechoquent , sans remous , sans tornade et sans vagues.
Je veux regarder béate la télé film après film , de stupides émissions sans tête ni queue.
Je veux marcher dans mes journées sans rien devoir à la nuit.
Je veux avoir un sommeil à poings fermés
sans consigne et sans caution
sans penser à ce clodo
qui se meurt sous ses haillons
pendant que le monde se farcit de boulimie bien au chaud.
Je cherche juste des minutes longues comme une éternité.
Où l'enfant n'aura pas à s'en faire du déni de sa mère, de la désertion des parents, de l'abandon
Où il n'aura plus à rougir de ses origines.
Où il n'aura plus à souffrir les familles d'accueil.
Où il n'aura plus à avoir ce regard fauve et ces crocs prêts à mordre .
Où il n'aura plus à attaquer avant d'être attaqué comme cette terrible fois....
La première nuit est toujours la plus dure que ce soit la première nuit d'abandon ou de prison ou de maltraitement, de viol ou de d'abus
non pas que la personne affligée ne souffre plus mais une fois le premier coup parti, les autres arrivent mois virulents comme s'il y avait anesthésie.
Je peux que baisser les yeux devant cet enfant devenu vieux maintenant qui continue à chercher dans une quête suicidaire ses parents sacrifiant le moindre bonheur ou répit.
Je l'ai vu il n' y a pas si longtemps lapider une vie confortable, rejoindre un milieu minable qui le mène à une tombe abandonnée.
Maman!
Il a hurlé puis pleuré.
Des retrouvailles, une reconnaissance post-mortem.
Je l'ai évité cet autre moins vieux qui a porté sur moi un regard haineux lorsque je l'ai examiné et diagnostiqué :un viol répété sur sa personne de dix ans puis confié au juge d'enfant.
Le juge d'enfant le confie à une institution pour enfant .
Le soir même de son entrée, il est violé par les pensionnaires, ses aînés.
Un sordide bizutage d'initié.
Je revois cette autre très jolie, une belle brune aux cheveux bouclés qui fricotait avec son frangin
depuis des années que cela durait.
Amour interdit sur des personnalités détruites à jamais.
Je n 'ai pu amorcer aucune construction.
Je la remets à une consultation spécialisée.
Je ne sais plus rien de sa destinée mais son regard continue à me hanter, ses sanglots à me déchirer.

Alors si j'ai une pensée ce soir
C'est pour tous ces malmenés qui n'ont pas eu notre chance, celle d'une vie dans de la soie si l'on comparait.

15 commentaires:

  1. Il y a beaucoup de souffrances et nous sommes tellement impuissant.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Ce soir non plus,ni aucun autre soir,me semble-t-il, tu ne pourras fermer ta porte àla souffrance...
    Elle est chez toi comme chez elle.Elle dort avec toi, travaille à tes côtés,te réveille sans se soucier de ta fatigue,s'accroche à tes jupons, te réclame sans cesse de lui prendre la main ,de l'accompagner et te tend un stylo pour que tu lui écrives une fois de plus les mots qu'elle attend de toi!

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  4. oui Solange tellement impuissant

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  5. merci Flo pour tes mots tellement justes
    j crois que nous habitons sous la même enseigne toutes les deux
    tes photos ,tes écrits parlent pour toi
    je t'embrasse

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  6. Je ne sais que dire, visage connu..., parfois vaut mieux un silence qu'un lourd commentaire.
    Je t'embrasse Lilia,
    Les hommes ne se damnent pas sans raison lorsqu'ils appartiennent au royaume de dieu,
    C'est que dieu les a oublié, les a ignoré alors autant ne rien dire .... Je ne sais pas si tu vas me comprendre.

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  7. Le malheur s'abat plus vite sur l'homme, parfois ca mene a ruiner sa vie mais des fois on s'en sort bien comme un gourou. On disait que la douleur est un maître :(

    Taime taime.

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  8. Lilia

    Tout ce que je peux dire à la lecture de tes billets, c'est que tu dois être très forte pour faire face à ces dures réalités.

    Il y a ce que tu peux changer et tu dois y mettre tout ton énergie. Et ce que tu ne peux pas changer, il faut t'en remettre au tout puissant.

    Bon courage

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  9. Coucou, je suis Catherine et je decouvre ce site emouvant
    a bientot

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  10. Enfer noir oui je te devine
    je te comprends dans tes enfers car je crois avoir eu accès à plusieurs cours
    mais ce qui me rassure c'est ton âme tellement blanche que rien n'assombrira
    je t'embrasse
    hier aussi je t'ai écrit
    bises

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  11. oui Sana la douleur est un maître il faut juste savoir e faire une alliée

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  12. Non Gélisa pas forte du tout
    juste des allures de forte sous du beurre
    je suis souvent dans mes soucis mais ils ne déternent plus par sur moi
    ils ne m'abusent plus ils m'ont rendue plus forte

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  13. merci Catherine viens mon amie tout le plaisir est pour moi

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  14. Lilia,
    Encore un de tes émouvants billets qui me force à trouver le mot juste pour exprimer l'émotion. Celle qui s'est installée en parcourant ces lignes. Moi qui croyais que tu avais laissé, pour un soir, les cadavres dans le placard. Non, c'est impossible, Lilia ne peut oublier la misère et la souffrance qui l'entourent. Son coeur et son âme resteront à jamais soudés, un regard sur le passé et un autre vers l'avenir.
    Je t'embrasse xox Merci Lilia!

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  15. Ton grand coeur te fait écrire des choses que l'on boit à grandes rasades. Le breuvage coule comme de ces anciennes gargoulettes de terre que l'on utilisait en Provence et chez vous aussi peut-être.
    Mais notre ciel est vide si le votre respire.
    Tu as disparu dans tes problèmes,
    tu as perdu la trace de mes nuages.
    Je reste au bord des routes en attendant
    à rammasser tous ces enfants que tu croises
    mais ne peut guérir de la honte de la terre.
    L'ignominie au front, les notables vont
    se goinfrer de crimes.
    Et tu batailles, et tu cries!
    Et je bataille et je crie!
    moi, ton double qui te cherche
    mais qui connaîs la route parallèle
    que tu empruntes pour aller vers ta victoire.
    Tu vas revenir triomphante.

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