mercredi 11 mai 2011

Ce pays dont je meurs

Il n'ya pas si longtemps, j'ai été à l'aéroport.
Un homme menu et aux cheveux grisonnants dés son passage de la porte de l'aéroport se rue et s'agenouille et embrasse le sol dans une minute plus longue qu'une éternité. Un silence majestueux éternise l'air, fractionne les émotions et embrigade la chair de poule qui traverse les présents. Des yous yous de femmes d'abord timides puis plus hardis transpercent le ciel. Je m'approche, coupe le silence et demande à une femme ce qui se passe .Elle me répond fière, c'est mon frère, il vient de rentrer après vingt trois ans de dictature. Dommage que mes parents n'ont pas survécus à son absence, ils sont morts de chagrin et d'exil . Je félicite et me retire discrètement.
Hier encore un ami me rappelle à cette vérité.
J'ai vite une pensée pour mon frère si loin et si près qui dans son insoumission il ya dix ans a préféré se retirer à sa manière vers un pays fait de glaciers géants, d'iceberg et de gel mais aussi d'étés indiens où le soleil est doux apaisant pour les grands brûlés.
Pou eux tous, j'ai une pensée.
Pour Shiran, Yassine , Wejdenene la belle enfant, Randa mon enfant dans la Mauritanie de ses rêves à exaucer, j’ai une pensée.
Une pensée douloureuse et qui pleure parce que je n’ai pas su ainsi que mon peuple vous ramenez à notre sein.
Un sein aride mille fois plus stérile que celui de votre pays d’accueil, ce deuxième sein de substitution.
Un sein de change fade certainement car l’éloignement ternit les affects et réembellit le laid mais un sein combien complet et généreux qui a su vous prendre dans ses bras , bercer et ma foi fait oublier.
Mais oublie-t-on réellement sa mère biologique comme mon ami ce matin m’a dit ?
Je tire sur ce sein tant adoré, il me vient des coups.
Je tire encore, il me vient des bleus.
Je donne des petites lapes pour amadouer, rien ne vient.
Je suis dans l’intense excitabilité de l’oralité hormis quelques traînées lancinantes, le son de la matraque et les jurons des policiers.
J’ignore ma peur, sonde ma faim et continue à laper.
Chiens perdus sans collier, mère immonde sans cœur.
Pourquoi les dénigrer ?
Pourquoi continuer à souffler l’abysse et l’affront ?
Pourquoi ta gloire est-elle dans leur désaffect, le mien et ceux de mes semblables ?
Pourquoi tiens-tu à nous traîner dans la mutinerie, la désobéissance et l’ insurrection ?
Pourquoi te réjouis- tu dans notre départage, désillusions et destruction ?
Pourquoi ton lit n’est jamais fait de chasteté, ton sein de pudeur ?
Pourquoi n’es-tu faite que de sang et de larmes ?
J’ai peur et je ne veux plus t’aimer mais combien honte à moi, tu es ce pays dont je meurs ou encore ce pays dont je vis!

3 commentaires:

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  2. Je comprends ta douleur et ton désarroi. Les Français ont déclenché maintes révolutions en quyelques siècles. Vois où ils en sont aujourd'hui!
    Mais voici l'annonce que je diffuse à droite et à gauche. Je t'embrasse Lilia.
    Georges.

    Georges Lautier vous annonce la publication récente de son roman "MONTER LA VIE A CRU".
    Cet ouvrage est d'ores et déjà disponible chez l'éditeur : www.monpetitediteur.com/librairie
    Vous pourrez le commander d'ici quatre à cinq semaines à la Fnac et chez tous les libraires.
    Vous y découvrirez que le sexe peut devenir un moyen d'expression privilégié.
    Torride … et à ne pas mettre entre toutes les mains. Réservez-lui une place dans "l'enfer" de votre bibliothèque, tout en haut!
    L'auteur de MONTER LA VIE A CRU vous salue bien!
    Georges Lautier

    Blog "DELIRE" à l'adresse suivante : jorgiboy.blogspot.com
    Adresse e-mail : georges.lautier56@orange.fr

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  3. merci georges et mille mabrouk pour ton livre
    enfin édité

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