vendredi 6 mai 2011

Le breakdown ou l’attaque du corps!

Ce matin et les autres jours sont des jours à redouter imprévisibles justes à vivre.
Un flou gouverne les esprits, un malaise empoisonne l’air et un souffle de tornade risque de nous emporter.
Depuis la révolution, un peuple aphone, maltraité, infantilisé , violé mentalement et physiquement reprend vaillamment mais rapidement sa liberté dans une excitation sans précédent.
C’est la première fois qu’on le sépare de son objet à la fois de haine et d’amour qui est la dictature sur un modèle oedipien.
Processus salvateur obligé inévitable mais combien houleux et ma foi douloureux.
Un véritable travail de désengagement est à élaborer pour pouvoir s’engager véritablement. Il ne s’agit point de gommer et de réécrire à nouveau son destin ni de changer de peau pour une nouvelle comme si on rentrait dans un costume neuf.
Un travail de lutte constante sans relâche avec tout ce que comprend ce combat de doute, de tristesse , de deuil pour l’objet perdu, de remaniements internes et externes , de mise à nu des points faibles, d’acquisition de positions nouvelles, de concepts nouveaux, de déchirure, de fêlures et d’angoisses omniprésentes parce que mon peuple ne sait pas à quoi il va ressembler une fois arrivé abon port après la transition.
Il est perdu comme cet adolescent récemment pubère qui ne se reconnait plus dans ce corps qui change malgré lui.
Il y a conflits et angoisses permanentes sources de grandes fragilités .
Ce surcroit d’excitation est alimenté par ces divergences d’idées, d’appartenance, de clivage d’idées politiques, de contradictions , de réactions défensives, d’exacerbation et surtout de pulsions incestueuses où plane la menace quasi constante de fricoter avec l’ancien régime.
Ce grand ado dans sa crise identificatoire doit caler cette excitabilité pour ne pas sombrer:
soit dans la passivité et là il y aura retour à case départ et donc nouvelle dictature.
soit se manifester, tout contester travailler en mode surexcité pour pouvoir traverser le passage obligé de la transition.
Tout cela réinsuffle en chacun un sentiment d’existence combien doux fort pénétrant bousculant mais ravageur si les soubassements et la charpente de ce pays sont déjà fragilisés.
C’est là le réel danger.
Face à cette fragilité identitaire, pour sauvegarder l’illusion d’existence et de liberté récemment acquise, mon peuple comme un parfait ado s’en prend à son propre corps car c’est son unique espace d’expression pour l’attaquer.
C’est le breakdown ou l'attaque du corps et c’est ce qui bien tristement nous arrive .
Dés le premier jour et ceux qui ont suivi notre révolution, nous avons commencé à nous mutiler les uns les autres, à nous dépecer, à nous aliéner par des addictions dangereuses et des comportements violents et agressifs .
Tout cela dans le but de se défendre et d'échapper à la menace incestueuse.
Pour rien au monde, mon pays ne se reflirtera avec la dictature mais on oublie que lorsqu’on nait dans la répression, on est volontiers répressif et que lorsqu’on est nourri d’exclusion, on est d’emblée exclusif à moins de se faire accompagner, de s’aider de stratégies sûres et bienveillantes pour l’accomplissement de l’émancipation de ce peuple en corps d’ado dans sa transition vers un peuple mature et épanoui.
Descendre à la rue encore une fois ,je ne sais pas si je dirai oui à un non stop en porte ouverte paralysante car c'est de notre économie personnelle qu'il s'agit mais en mode bande , groupe de relais et tous ensemble pour des mêmes revendications ,je dirai certainement oui.
Décréter un sit-in national réfléchi oui.
Mettre à nu le gouvernement de transition combien cachoteux et mafieux oui.
Pousser devant les tribunaux pour explications et préservations de droit oui.
Amener Rajhi et les autres devant l'unanimité pour parler ou encore à s'expliquer et éviter les mutineries et les tueries oui et encore oui sinon qu'il se taise à jamais!

3 commentaires:

  1. je suis là et j'ai lu tes deux précédents articles
    ma maison était pleine de mes petits enfants et le temps de rien... puis l'hôpital comme chaque semaine

    toujours des lectures très fortes chez toi
    et que faire , que dire sinon vous encourager sur ce chemin tortueux qui mène à une vraie démocratie, mais c'est en route, en bonne voie, même s'il y a encore des accros, vous ne ferez plusjamais marche arrière
    je tiens fort fort à toi mon amie Lilia et t'embrasse affectueusement

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  2. moi ausi ma tendre Nanou je tiens à toiiiiiiiiiii

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  3. elle est longue la lutte pour la liberté
    même gagnée elle continue encore
    c'est comme ça....
    Vous êtes un peuple formidable
    Je t'embrasse

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