vendredi 16 mars 2012

Hier ,j'ai été au palais!

Hier j’ai été au palais. C’était la première fois que j’y mettais les pieds et certainement la dernière .Lla suite vous le confirmera. Je ne peux pas dire que je n’ai pas été subjuguée par autant de faste et de beauté. Un édifice somptueux sur un site hors pair prenant la baie de carthage et de sidi bou said mais surtout un mythe encore plus fort : pénétrer un jour au palais, fouler ce sol que le dictateur se réservait à lui et sa bande de mafieux. En y pénétrant au début de cette belle matinée, nous sommes pour la plupart surexcités comme des gosses devant un très beau cadeau nous parlions à voix basse puis le frein se levait progressivement à mesure que nous prenions place dans la grande salle où zaba donnait ses fameux discours violets et où l’assistance buvait ses paroles guindée éblouie et faisant presque dans son froc. Vite nous nous débridons rigolons de tout de ce palais autrefois si mystifié des meubles des plinthes mal entretenues de la couleur de certains murs des lustres ébréchés et surtout du goût des anciens pensionnaires de ces hauts de hurle- dictature . Certains même ont pris la peine de filmer. Nous avons surtout beaucoup ri. Le président est apparu a fait son discours commémoré le défunt et sa famille. Pour la première fois dans l’histoire du palais, je crois un président fait son allocution et pas une personne n’applaudit. Non pas par manque de respect mais parceque ce temps est révolu définitivement derrière nous celui de la koffa et des lèches bottes . Nous avons applaudi lorsque la mère de Zouhaier a reçu les honneurs et été tous émus lorsqu’elle s’est mise à nous parler de son enfant de son combat de sa grève de la faim d’internet et de tout le chemin qu’il avait de sa santé sa vie ouvert et tracé pour nous pour arriver à cet état de liberté dont nous avons été gratifié par cette révolution une ébauche de ZOUHAIER, elle répétait écrasée par la douleur et les sanglots. Le président s’éclipse rapidement escorté de ses spahis en costards cravates à notre grande déception car nous avons tous pensé qu’il allait rester débattre avec nous de l’internet de la censure et de nos attentes. Nous passons à une grande salle annexée où une fastueuse pause-café nous attend. Puis vient la conférence débat que nous attendions le moins parce qu’en réalité nous sommes tous venus pour tout sauf pour conférencier ou écouter quelconque leçon. Pourtant, une jeune professeur s’est prêté en donneuse de leçon mettant le feu à la poudre embrasant servitude des femmes sexologie et hadith du prophète. Elle n’a pourtant pas fait tout faux la gamine comme j’ai aimé la qualifier parce qu’en plus elle fait son speech quitte la salle et ne revient qu’en fin de séance après que le tout soit embrasé se souciant peu des critiques et de nos avis. Des blogueurs s’emportent crient que c’est du hors sujet ce qui était vrai que le vrai débat est la liberté d’internet appellent leur président pour discréditer les propos haineux contre la religion et les barbus comme elle les a traités. Ils quittent également la salle bien avant elle boycottant la conférence qui j’avoue a tourné au ridicule. Personne n’écoute personne , des nerfs à fleur de peau des outrages à l’auditoire dans une hystérie sans précédent. Au bout d’un moment , les boycotteurs reviennent reprennent leurs esprits assistent jusqu’à la fin du débat pour prendre la parole s’excuser avec diplomatie de l’incident expliquant tour à tour qu’ils n’ont fait que répondre à des provocations stériles et hors sujet juste dans le but de les provoquer. Plusieurs personnes ont encore intervenu puis j’ai pris la parole me présentant d’abord expliquant qu’en médecine il existe un phénomène la catharsis qui permet la libération des émotions toutes nos émotions pour ensuite se sentir mieux.Ces blogueurs échauffés n'étaient que la preuve vivante du processus de libération et de meilleure santé à venir.Ceci d'un côté thérapeutique s'ajoute auquel ce côté désacralisant du palais et de la présidence sans manque de respect aucun mais dans une finalité que la liberté d'expression a été importée en ce jour même où on la célébre jusqu'au palais.Que de plus belle preuve que celle que l'impensable se réalise! Je m’adresse ensuite à la maman de zouhaier lui demande pardon au nom de tous ces gens continue et l’intime de leur pardonner en ce jour où ils devaient se réunir juste par reconnaissance à son fils et ses idéaux son combat pour la libération d’internet. Je lui dis encore vous madame êtes en droit d’être en colère contre zaba qui a muselé votre enfant et l’a emprisonné jusqu'à amener sa mort par cette non liberté mais moi madame qui dois je qualifier de non libérateur lorsque mon fils a encore été torturé pour la liberté parcequ’il a voulu filmer des abus des policers et mettre encore sur ce foutu internet. Par deux fois, il a été torturé après un an de la révolution un certain 13 NOVEMBRE 2011 ET UN PREMIER FEVRIER 2012 prcequ'il a encore voulu filmer et mettre sur fb. J’ai failli le perdre pour cette liberté d’internet que si marzouki a libéré et fête aujourd’hui Dois je me réjouir ou encore m’inquiéter ? Pour cela, j’accuse mon président d’être maintenant absent et me répondre de cette vérité Oui ou non internet est-elle libérée ?

dimanche 11 mars 2012

Coup de gueule

J’aimerai tout arrêter J’aimerai dire non J’aimerai avoir à disparaître J’aimerai dire non aux brutes et aux simples d’esprit J’aimerai ne plus me prêter à ces viols répétés J’aimerai ne plus avoir à médire à convertir ou à bluffer J’aimerai que pour une fois le Titanic n’est pas eu à sombrer J’aimerai que Persée n’est jamais eu à tuer Je ne peux rester indifférente aux drames de mon peuple ni à me tenir en permanence dans le compromis de ma conscience Je refuse de m’investir dans des jeux d’enfants ni de faire de la révolte de mon peuple mon blé Je refuse de donner à la misère un semblant de beauté Je refuse de donner aux pauvres et aux faibles un semblant de répit Je ne veux plus vivre au pays des prédateurs Où il n'y a ni art ni création juste de la violence sur des terrains minés Le destin de certains est d’écrire la mémoire collective de la révolution D’autres de la trucider ou la défigurer Je ne veux plus voir la violence et le mensonge s’emparer de mon monde à contre-pied Je ne veux plus que l’âme de la nation soit encore bafouée Je ne veux plus de ce rôle de figurante à marginaliser Je ne veux plus qu’on m’inculque la vertu Je veux aller la chercher au milieu du péché Je veux réapprendre avec les miens à nous perdre pour mieux nous retrouver et nous aimer.

samedi 10 mars 2012

Un illuminé se prend pour Dieu...

Un illuminé se prend pour Dieu et plante son drapeau à la place du drapeau.
Les autres sont pires, ils veulent en faire une Jeanne d'arc.
Les esprits s’enflamment, les colères se déchaînent laissant place à la médiocrité et à la surenchère.
Bizarrement, je ne me sens pas concernée. Au contraire je me sens dégoûtée extrêmement dégoutée.
Qu’il n’en déplaise à certains mais dans toute petite ou grande chose dans nos vies, nous faisons revenir tout par rapport à nous même nos égos, nos douleurs nos déceptions nos bravoures nos frustrations et nos aspirations et nous tendons toujours à croire que le vrai est dans ce que nous voulons ou pensons.
Dans nos emportements et nos comportements, nous oublions souvent de dépoussiérer de décontaminer de déblayer de prendre cette minute de réflexion pour ne pas en rajouter pour ne pas défigurer les indices pour ne pas escamoter les preuves défaire à jamais des possibilités de discussion et de mise à plat et parfois ignorer parce que l’essentiel la priorité est non dans ce geste farfelu répréhensible certes mais tellement secondaire lorsque nous osons bafoué à chaque instant les emblèmes de ce drapeau .
Que signifie un drapeau sinon un vulgaire carré de tissu lorsque les enfants de la nation sont laissés pour compte oubliés ou même rudoyés voire torturés ?
Que signifie la patrie lorsqu’elle est capable d’infanticide et d’ignominie?
Que signifie un état lorsqu’il se drape du sang de ses héros pour en faire de longues et interminables démarches pour les soigner ou les transférer ?
Que signifie un carré flottant lorsque tous les carrés du pays se resserrent de plus en plus étroitement rendant des gosses infirmes à bout de patience presque dans la mendicité et le manque de dignité ?
Que signifie cette marrée montante de colère et de soulèvement hier encore à l’assemblée constituante lorsque normalement le souci de la santé de nos blessés de la révolution est presque passé sous silence s’il n’est du zèle de certains bons citoyens pour entretenir les mémoires ?
Que signifie cette mascarade ou encore ce coup théatralisé à max lorsque chaque jour un des héros de cette patrie hésite douloureusement devant son appartenance, arrive à douter et devient fou parce que jusqu’à aujourd’hui encore les démarches pour faire la vérité sont lentes très lentes voire interminables ?
Que signifie ces cris acharnés pour un drapeau devant ceux étouffés pour des vies qui s’éteignent petit à petit parce qu’un homme diminué de sa dignité ou de son honneur n’est plus en mesure de se regarder ou de vivre ?
Que signifie ce déloyal patriotisme non taré lorsque votre patrie ou votre état se désolidarise de ses défendeurs pour sa liberté qui ont prêté vaillamment leur corps comme bouclier contre les balles des snippers et de ben ali ?
Eh bien qu’elle aille au diable et encore moins ce pays !
La nation est un bien grand mot et pour bien le comprendre il faut réaliser que si nos affects nos sentiments arrivent un jour à nous quitter, nous ne serons plus en mesure d’être des humains et le monde deviendra infiniment barbare et dépeuplé.
Je ne cautionne ni la désacralisation de nos emblèmes voire même d’aucune liberté.
Je suis pour le débat et que celui qui a quelque chose dans le ventre ou les méninges l’exhibe ou qu’il se taise à jamais.
Je ne cautionne ni la violence ni les excés, je suis juste pour la liberté et la tolérance.
Jene cautionne ni salafisme ni aucun délire autocratique, je suis pour l'ouverture et la parole.Une parole où il y aura discours véritable avec des charpentes pour la construction et non la pagaille et la clochardisation de nos priorités.
Notre peuple, le vôtre et le mien il y a un peu plus d’an a été des plus capables de se retenir lorsque les tirs des snippers et des flics opéraient sur les civils . Les opérations de vandalisme n’ont pas eu de grosses répercussions si ce n’est de comprendre que tout était pour faire diversion sur le peuple sur son attention pendant que les autres les sans face récupéraient tout ce qui pouvait encore les compromettre.
Nous étions alors loin très loin des différences de race de rang ou d’intellect mais tous unis devant nos quartiers à défendre nos cités.
Je me rappelle encore d’un voisin redouté pour être un pickpocket combien il était honorable dans ses guets à chaque veillée.
La révolution , la chasse au dictateur avait réveillé les ardeurs , transformé nos mœurs régularisé nos cœurs pour les faire battre au même rythme.
Nous avons été tous des vaillants !
Qu’est-ce qui a changé en nous en si peu de temps et pourquoi ?
Là se posent les vraies questions ?
Pourtant nous restons ces mêmes gens toujours prêts à nous lever pour la moindre catastrophe que ce soit chez le pays voisin ou chez l’autre à côté.
Quoi de plus fabuleux Mieux ENCORE plus belle plus historique que cette leçon de solidarité que nous avions enseignée aux italiens lorsqu’ils remettaient en mer ou malmenaient nos enfants réfugiés alors que leur nombre n’excédaient pas les centaines tandis que nos frontières et bras étaient des plus hospitaliers pour des milliers de réfugiés libyens !
Qu’est ce qui nous pousse depuis à nous déchirer entre nous, à aiguiser les couteaux sur le dos des uns et des autres se souvenant peu de notre passé proche, ne retournant que des slogans vides édulcorés de propos haineux et sans âme ?
Qu’est-ce qui nous propulse dans la médiocrité et le non dialogue alors que la force est au mot, la réflexion et à la persuasion ?
Ne tombons pas dans les pièges des contre-révolutionnaires, ne soyons pas l’apanage des mafieux et surtout ne soyons pas les propres fossoyeurs de nos acquis car il n’y a pas plus terrible que la folie meurtrière des frères ennemis !

Sauvons nous, sauvons nos blessés, regroupons nous autour d’eux pour les aider à émerger.
Faites de leur sauvetage, leur survie et leur guérison votre combat sinon au diable ce foutu drapeau et tous les autres qui suivront.
Suivons Hugo dans « avoir pour patrie le Monde et pour nation l'Humanité ».

Un illuminé se prend pour Dieu...

Un illuminé se prend pour Dieu et plante son drapeau à la place du drapeau.
Les autres sont pires, ils veulent en faire une Jeanne d'arc.
Les esprits s’enflamment, les colères se déchaînent laissant place à la médiocrité et à la surenchère.
Bizarrement, je ne me sens pas concernée. Au contraire je me sens dégoûtée extrêmement dégoutée.
Qu’il n’en déplaise à certains mais dans toute petite ou grande chose dans nos vies, nous faisons revenir tout par rapport à nous même nos égos, nos douleurs nos déceptions nos bravoures nos frustrations et nos aspirations et nous tendons toujours à croire que le vrai est dans ce que nous voulons ou pensons.
Dans nos emportements et nos comportements, nous oublions souvent de dépoussiérer de décontaminer de déblayer de prendre cette minute de réflexion pour ne pas en rajouter pour ne pas défigurer les indices pour ne pas escamoter les preuves défaire à jamais des possibilités de discussion et de mise à plat et parfois ignorer parce que l’essentiel la priorité est non dans ce geste farfelu répréhensible certes mais tellement secondaire lorsque nous osons bafoué à chaque instant les emblèmes de ce drapeau .
Que signifie un drapeau sinon un vulgaire carré de tissu lorsque les enfants de la nation sont laissés pour compte oubliés ou même rudoyés voire torturés ?
Que signifie la patrie lorsqu’elle est capable d’infanticide et d’ignominie?
Que signifie un état lorsqu’il se drape du sang de ses héros pour en faire de longues et interminables démarches pour les soigner ou les transférer ?
Que signifie un carré flottant lorsque tous les carrés du pays se resserrent de plus en plus étroitement rendant des gosses infirmes à bout de patience presque dans la mendicité et le manque de dignité ?
Que signifie cette marrée montante de colère et de soulèvement hier encore à l’assemblée constituante lorsque normalement le souci de la santé de nos blessés de la révolution est presque passé sous silence s’il n’est du zèle de certains bons citoyens pour entretenir les mémoires ?
Que signifie cette mascarade ou encore ce coup théatralisé à max lorsque chaque jour un des héros de cette patrie hésite douloureusement devant son appartenance, arrive à douter et devient fou parce que jusqu’à aujourd’hui encore les démarches pour faire la vérité sont lentes très lentes voire interminables ?
Que signifie ces cris acharnés pour un drapeau devant ceux étouffés pour des vies qui s’éteignent petit à petit parce qu’un homme diminué de sa dignité ou de son honneur n’est plus en mesure de se regarder ou de vivre ?
Que signifie ce déloyal patriotisme non taré lorsque votre patrie ou votre état se désolidarise de ses défendeurs pour sa liberté qui ont prêté vaillamment leur corps comme bouclier contre les balles des snippers et de ben ali ?
Eh bien qu’elle aille au diable et encore moins ce pays !
La nation est un bien grand mot et pour bien le comprendre il faut réaliser que si nos affects nos sentiments arrivent un jour à nous quitter, nous ne serons plus en mesure d’être des humains et le monde deviendra infiniment barbare et dépeuplé.
Je ne cautionne ni la désacralisation de nos emblèmes voire même d’aucune liberté.
Je suis pour le débat et que celui qui a quelque chose dans le ventre ou les méninges l’exhibe ou qu’il se taise à jamais.
Je ne cautionne ni la violence ni les excés, je suis juste pour la liberté et la tolérance.
Jene cautionne ni salafisme ni aucun délire autocratique, je suis pour l'ouverture et la parole.Une parole où il y aura discours véritable avec des charpentes pour la construction et non la pagaille et la clochardisation de nos priorités.
Notre peuple, le vôtre et le mien il y a un peu plus d’an a été des plus capables de se retenir lorsque les tirs des snippers et des flics opéraient sur les civils . Les opérations de vandalisme n’ont pas eu de grosses répercussions si ce n’est de comprendre que tout était pour faire diversion sur le peuple sur son attention pendant que les autres les sans face récupéraient tout ce qui pouvait encore les compromettre.
Nous étions alors loin très loin des différences de race de rang ou d’intellect mais tous unis devant nos quartiers à défendre nos cités.
Je me rappelle encore d’un voisin redouté pour être un pickpocket combien il était honorable dans ses guets à chaque veillée.
La révolution , la chasse au dictateur avait réveillé les ardeurs , transformé nos mœurs régularisé nos cœurs pour les faire battre au même rythme.
Nous avons été tous des vaillants !
Qu’est-ce qui a changé en nous en si peu de temps et pourquoi ?
Là se posent les vraies questions ?
Pourtant nous restons ces mêmes gens toujours prêts à nous lever pour la moindre catastrophe que ce soit chez le pays voisin ou chez l’autre à côté.
Quoi de plus fabuleux Mieux ENCORE plus belle plus historique que cette leçon de solidarité que nous avions enseignée aux italiens lorsqu’ils remettaient en mer ou malmenaient nos enfants réfugiés alors que leur nombre n’excédaient pas les centaines tandis que nos frontières et bras étaient des plus hospitaliers pour des milliers de réfugiés libyens !
Qu’est ce qui nous pousse depuis à nous déchirer entre nous, à aiguiser les couteaux sur le dos des uns et des autres se souvenant peu de notre passé proche, ne retournant que des slogans vides édulcorés de propos haineux et sans âme ?
Qu’est-ce qui nous propulse dans la médiocrité et le non dialogue alors que la force est au mot, la réflexion et à la persuasion ?
Ne tombons pas dans les pièges des contre-révolutionnaires, ne soyons pas l’apanage des mafieux et surtout ne soyons pas les propres fossoyeurs de nos acquis car il n’y a pas plus terrible que la folie meurtrière des frères ennemis !

Sauvons nous, sauvons nos blessés, regroupons nous autour d’eux pour les aider à émerger.
Faites de leur sauvetage, leur survie et leur guérison votre combat sinon au diable ce foutu drapeau et tous les autres qui suivront.
Suivons Hugo dans « avoir pour patrie le Monde et pour nation l'Humanité ».

lundi 6 février 2012

Les malheurs de Zakaria.

Cela fait trois jours déjà et pourtant, je continue à trembler.
Mon corps ne me suit plus, ma tête non plus.
J’ai une constante envie de vomir et pourtant rien ne sort.
J’ai en permanence l’envie de hurler, de mordre et de pleurer mais rien ne sort.
Une forme d’aridité, une sécheresse accablante comme autour d’un aimédisparu que tout le monde pleure mais que vos yeux refusent depleurer.
La vérité est que mon fils reste accroché à son rêve de liberté.Il est pris dans les filets d’une guerre inébranlable à l’injustice àla torture et aux abus des policiers.
Et lorsque il est appelé par le devoir de vérité auquel il s’est donné à couvrir comme blogueur le sit-in de Fériani et celui despoliciers en grève concomitants sur la Kasba , mon fils n’hésite pas à prendre son téléphone et à filmer. Par malchance, l’un de ses tortionnaires de l’aéroport y figurait. Le ciel refuse d’être pris à témoin, le jour aussi. Encore une fois, le jour se déchire et refuse de se lever.Encore une fois, la nuit traitresse jette son dévolu avec une extrême atrocité.
Coups de poings, cris , salves de brodequins et haute barbarie. Arrestation musclée en plein jour devant une foule médusée.Hommes en noirs, leurs bleus est à redouter. Mise en scène, dérapages de loups affamés de sang et solidaires d’une grande hystérie. Un appel, une voix au bout du fil :celle de Imène Triki la défendeuse des droits de l’homme , une femme formidable à cheval sur toutes leslibertés :zakaria bouguira est ton fils ?
Je hurle un oui
Elle laisse tomber doucement : viens tout de suite , ils l’ont encore arrêté !
Je ne sais pas si l’horreur a un nom à part les souvenirs en afflux d’un certain 13 novembre 2011 à l’aéroport de Tunis-Carthage.
Je ne sais pas si les kilomètres qui me séparaient de la Marsa au commissariat de la kasba avaient un sens sauf celui des cris de monaîné qui me déchirent de douleur et celui de la battue féroce et sans pitié à laquelle ses ravisseurs se promettaient de lui réserver.
Je n’ai pas les moyens d’en inventer, je les ai déjà vus à l’œuvre.
Je n’ai pas le souci d’en rajouter, je devine sans nul doute l’extrême acharnement de l’homme perdu et ce à « à quoi rêvent les loups » lorsqu’ils détiennent entre leur dents une proie sans défense.
Un sentiment nauséabond de force, de puissance, de souveraineté de rapaces groupés sur une souris infiniment petite et désabusée.
Je suis infiniment petite encore plus petite que mon fils laprunelle de mes yeux.
J’aurai aimé être morte avant d’avoir à savoir que des tortionnaires allaient encore le frapper.
J’aurai aimé donner mon corps de femme finie, de mère impuissante pour parer aux coups.
J’aurai aimé être à sa place avec lui pour lécher ses plaies, le prendre dans mes bras et le tirer très loin de son guet- apens, deces hommes sans cœur, de l’enfer ouvert encore une fois sur lui sans merci. Dans l’autre mésaventure de l’aéroport toujours de rêve de liberté et de justice, certains m’ont critiquée dans les risques que je laissais prendre à mon enfant.
J’ai culpabilisé, me suis haïe au plus profond de moi-même.
Je cauchemardais toutes les nuits de peur et d’autres affreux rongeurs.
Je n'ai point la grandeur des discours politisés ni la candeur des grands combattants.
Je suis juste une maman qui ferait tout pour son enfant.
Seule une mère peut comprendre mon terrible désarroi.
Seule une maman peut descendre à on ne peut plus bas pour son enfant.
Je reste encore une fois impuissante devant un tel acharnement,devant ce système policier moribond qui perd pied et continue àutiliser ses anciennes méthodes pour museler les gens.La répression un terrible mot, un vil comportent meurtrier sadiquesans miséricorde ni réflexion.
J’arrive au poste.
Je ne vois rien .Je n’entends rien. Je n’ai plus de foi en ce corps autrefois costaud qui a su me transporter pendant toutes ces années.
Je suis en pré-mort, en apnée.
Des lividités pré-cadavériques ont gagné sur moi, mon cerveau et mes pensées. Mes jambes sont flageolantes parce que la peur d’arriver une minute fatidique en retard gronde douloureusement en moi. Tout est devenu en quelques minutes noir, folie et déflagration.
ZAKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkest l’unique cri qui sort de moi cassant tout au passage : ma peur et celle des murailles des tortionnaires de mon garçon.
Une solidarité de ses amis retrouvés dehors sur place, de relaisfacebookien, d’instances des défenseurs de droits de l’homme que je citerai en temps voulu, d’indépendants braves s’est vite organiséepour faire bouger les choses et accepter le compromis d’un accord bilatéral entre mon fils et l’autre parti.
Jamais mon fils n’a fauté en essayant de filmer une manifestationpublique ni porté atteinte à l’ordre public.
Jamais il ne s’est acharné sur une personne en particulier mais les malheurs de mon fils sont dans cet appel permanent humain loyal de dénoncer les dérives d’un corps longtemps nourride mauvaises pratiques et d’attitudes viciées et qui continue à s’impliquer.
Dois-je lui réapprendre à faire le sourd aveugle et se la boucler ?

mercredi 11 janvier 2012

Par quel ministre commencer?

Ce matin, il a été encore fait d’espoir à bon marché.
Je suis allée rencontrer un de nos blessés sur un lit d’hôpital de la capitale. La chambre est spacieuse qu’il partage avec sept autres malades de ce service d’orthopédie de renommée réputé pour ses compétences mais aussi pour son surpeuplement .
Moslem se dresse comme un lion en cage sur son lit d'occasion. Je lui trouve un port de roi dans ce corps diminué par des mains criminelles encore en liberté et si seulement elles étaient au moins inquiétées !
Une accolade puis « un vient dans mes bras mon géant » me scotche définitivement à ses côtés. Il piaille comme un môme heureux , m’adopte, demande des nouvelles de zak et s’il pouvait nous être de quelconque aide lui l’estropié ou presque alors que nous les potents se souciant très peu de donner au-delà de notre confort journalier.
Une faculté de don de soi au-delà de tout enseignement, la générosité stoïque à l’état brut sans feinte ni fard.
Je trouve à son chevet un autre gringalet sur son fauteuil roulant, il avait perdu l’usage de ses jambes à cause d’une balle crapuleuse visée en plein dans son dos.
Moslem me raconte presque en souriant sa tragédie.
C’était la nuit où ils avaient tenus la garde de leur quartier à Ouerdénine.Ils attendaient les militaires pour l’arrestation de kais ben ali. Une rafale traitre les prend de cours tue plusieurs et le laisse pour mort sur la chaussée.
Commence alors sa descente en enfer sans compter la douleur qui tenaille, les kilos d’antidouleurs impuissants et qui ne font rien mais surtout cet état amoindri d’homme affaibli par la maladie, les escarres, le manque de tout jusqu’à cette lame de rasoir qu’on aimerait enfoncer pour ne plus revenir.
Ses copains sont morts sur place alors que lui est revenu et lui est condamné à vivre avec une jambe déchiquetée par cette balle à fragmentation multiple qui a bouffé les muscles de son membre mais surtout à porter lourd ce sentiment affreux de culpabilité d’avoir été épargné comme s’il les avait trompés alors que tous montaient la garde de la même façon. Une cascade d’hospitalisation à des endroits différents sans tarifer le manque de chance, les rudoiements sur un gamin seul non épaulé dans des procédures administratives léprosées par la manie, le vice et les défectuosités. Une greffe de la faim chez Nawaat lui a coûté en endurance en cette fin d’été en chalumeau mais l’a complètement rapproché d’autres blessés venus comme lui marquer leur indignation et leur colère devant ce gouvernement ingrat et sourd.
Le gouvernement de sebsi a daigné après de pénibles attentes et une grève de la faim lui ordonnancer ainsi qu’aux autres blessés de la révolution une prime de trois mille dinars comme première tranche que les soins à domicile, les pansements, les médicaments, les transports pour l’housto ont vite bouffé.
Aujourd’hui tout cela est derrière lui, son membre lui fait toujours mal et défaut mais ma présence, celle d’une poignée rachète indéfiniment à ce bled pourri dont nous mourrons tous mais dont nous vivons follement également.
Mohamed est sur sa chaise , joue avec timidement puis je l’entends me souffler « moi aussi je suis un blessé de Ras Jbel ».
Je saisis son reproche , sa quête d’attention et de faveurs.
Je cours le serrer dans mes bras.
Je saisis aussi que sa maman lui manque terriblement.il s’oublie me parle de son copain qui souffre terriblement qui n’a pas de matelas anti-escarre jusqu’à ce jour et que certains ont promis mais ont failli.
Il me parle de Imen Ben gozzi , de ses services et de son cœur d’or.
Il me parle de Ramzi et de beaucoup d’autres mais que j’arrive à peine à compter sur nos dix millions de tunisiens qui se sont régalés de leurs blessures, festoyé et arrivés sur le trône grâce à leur sacrifice.
Oh combien traître et ingrat es-tu l’homme aux mille visages !
Combien sans cœur sommes- nous lorsque nous les laissons livrer à leur destin qu’ils ont arrêté pour bien nous servir !
Ils se tapent grave, moi encore plus de vos discours à la con et de vos prêches à deux sous.
Une jambe qui manque, un bras fantôme sur une griffe cubitale, un estropié sur un syndrome de la queue de cheval définitif ramollissant sans merci.
Un bilan lourd mais surtout alourdi par notre lâcheté, nos yeux bridés, nos cœurs gelés et surtout ces commentaires à deux balles au bas des pages qui crie à l’ignorance et au sans cœur de notre peuple visiblement gravement entamé et que je me dois de secouer !
Je continuerai à gratter jusqu’à faire tomber tous les masques, toutes les peaux mortes, les faux jetons, les beaux paroliers et surtout vous voir venir en masse rendre hommage à mes gosses à commencer par nos ministres et hommes politiques qui se doivent la courbette à nos héros encore sans emblème.
Mais tiens par quel ministre commencer ?

mercredi 4 janvier 2012

Ya karim mtae Allah (aux bienfaiteurs de Dieu)

Les saisons sont mortes, les hommes aussi.
Un hiver cuisant gerce les volontés.
Un ascétisme mauvais monte et nous envahit.
Chacun se remet graduellement dans son monde sans grande difficulté.
Je tâtonne, je palpe, je tire par à-coup.
Un lait putride remonte du fond de la terre.
Des plaies par balles que Dieu n’a pas faites mais que l’homme fait.
Des peaux macérées, des trous noirs sur des membres fantômes.
Des semblants de vie sur des moignons d’hommes.
Des rires bons enfants sur des souvenirs déjà loin.
Du temps où l’invalide assurait les revenus.
Des familles frappées en plus de leur malheur par la nécessité.
Un mioche qui braille et qu’on ne subvient plus.
Des idées morbides sur des envies de tuer.
Une rage rugissante renvoie au gouvernement.
Les partis politiques affectionnent les lorgnettes.
La société civile se malmène maladroitement.
Mon chagrin et ma douleur sont grands
Parce que les hommes sentent la pourriture et la trahison
Parce que les héros doivent se travestir pour vivre sinon se prostituer
Parce que nos morts embament la lapidation et l'oubli
Et que je ne possède que ma plume pour les déterrer.
Ya karim mta Allah,
Veux-tu encore me donner ?
Je crois que je vais promener mes blessés du côté de chez vous pour faire la manche et les soigner !