mercredi 25 novembre 2009

Radrek lia


Parceque vous vous inquiétez de moi, je vais vous raconter non pas mon histoire mais
celle d'une de mes femmes rencontrée un jour sur le palier de ma vie.
J'aime raconter des histoires non pas pour bluffer mais parce que c'est en regardant les autres qu'on apprend..
Mais qu'apprend-on?
On apprend surtout à se donner la main pour se soutenir et mieux avancer.
Elle était de ces beautés juives ou arabes peu importe car l'amour n'a pas de couleur ni d'identité, la trahison non plus.
Une femme belle aux formes rondes au décolleté généreux dotée d'un rire , d'une dentition superbe à ravir.
Le soleil dans chaque fossette.
Elle avançait dans sa vie toujours speed et sans grand luxe sauf celui d'être ménagée par les défaillances de la ménopause.
Une beauté intacte dont elle décomptait aucunement sauf du regard insistant mais silencieux de ce bel italien aux cheveux grisonnant et puis cet accent mielleux et chaud lorsque derrière sa caisse, il lui disait bonsoir et à demain.
Une voix qui assure mal en lui répondant.
DES joues qui deviennent roses.
Une montée d'adrénaline comme si elle avait quinze ans.
Mais vite cette reprise,
cette voix intérieure qui mugît en elle,
cette maîtrise in extrémis qui gèle tout de la moindre vibration à l'extrême faiblesse.
Mais sommes nous faibles quand nous aimons?
Sommes nous en droit de nous en cacher, nous en préserver comme les enfants de la lune du soleil?
Je crois que pour Margot et ses semblables, la médaille n'a pas de revers juste un itinéraire qui file droit jamais vers le soleil mais vers la mort.
MAIS de cette finitude froide et gelée, elle se voulait adhérente car il y a de ces amours interdits pire que dans la consanguinité.
Plus jamais, elle n'aimera.
Plus jamais, elle ne se laissera faiblir.
Plus jamais, elle ne se donnera entière et aimante.
Son corps et son coeur se sont scellés dans un connivence terrible pour ne plus jamais aimer comme frappés à jamais par le syndrôme de la frigidité .
Pas de faute dans l’ars amendi.
Elle passe une main moite sur son front comme pour chasser un passé fantôme
comme pour zapper l'innomable.
Elle secoue sa belle chevelure noire toujours étouffée dans ce chignon austère
pour faire partir les souvenirs qui recommencent à l'assiéger.
Elle s'interdit de trembler et s'appuie à la porte du métro qui la ramenait chez elle
dans son modeste appartement de Paris très loin de sa Tunisie natale.
Ce soir et comme tous les autres soirs, elle videra seule sa bouteille de whisky jusqu'à la dernière goutte , brûlera encore et encore toutes ses cigarettes sous les refrains brûlants de sa diva Om khaltoum la chanteuse égyptienne sans égale dans " radrek lia" traduit dans une phrase universelle "ta trahison pour moi.
Elle finira également comme tous les soirs mangeant peu et buvant beaucoup dans les chiottes das des crampes insoutenables , des révulsions plus que douloureuses comme pour se vomir et vomir jusqu'à la moindre fibre de son âme.
Celle qui a un jour il y a si longtemps osé frémir sous ses caresses et croire en l'amour.
Une autopunition
Un autochâtiment encore plus supportable que le souvenir de ce jour où accompagnée de ses soeurs, sa mère avec qui le mariage l'avait réconcilié, ses amies de fortune sous les sons de la darbouka , le frou frou de son sefsari e soie pour l'occasion et surtout le youyou de ses femmes à l'entrée du hammam .
Au hammam, sa matronne la lava,l'épila, la massa, l'enveloppa de milles et un parfums.
Emmitouflée, cachée du regard des autres et surtout du mauvais oeil,elle l'habilla de milles soieries.
Une peau lisse.
Un regard illuminé.
Des sens tendus attendant avec impatience l'accomplissement de l'acte sacré sous les
regards heureux de ses femmes en transe qui ne finissaient pas de danser et de tournoyer autour de la future mariée jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Mais pourquoi tardait-il?
Pourquoi les klaxons du cortège en fête tant espéré s'était arrêté à la porte d'à côté et n'arrivaient pas jusqu'à elle?
Il n'y avait pas le téléphone ni les portables en ces temps mais un pincement au coeur, les regards qui fuient, des chuchotements écœurants, des frémissements macabres qui prévenaient de la catastrophe
qui prévenait de la mort avant son arrivée.
Margot se cacha dés lors pour mourir.

Son fiancé ne vint jamais ni son cortège pompeux mais juste des échos le lendemain où lui parvinrent qu'il avait épousé voisine d'à côté dans leur appartement" son nid d'amour qu'il aimait appelé.
LE leur qu'elle avait soigneusement équipé à ses frais en le payant en se vendant chaque jour un peu plus dans ce fameux bordel de renommé!




NB
pour celles qui doutent à croire allez me lire au début du blog alors peut-être comprendraient-elles.....

12 commentaires:

  1. Je comprends.
    Je me suis arrêtée à temps.
    Afin de mordre encore à belles dents la pomme d'amour.

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Dire "Jamais" c'est se fermer tant de portes... c'est passer à côté de tant de choses plaisantes.
    Et même si elles nous ont fait beaucoup souffrir, certaines blessures peuvent, peu à peu, être moins douloureuses.

    RépondreSupprimer
  4. C'est une histoire terrible, combien de femmes se font avoir comme ça?

    RépondreSupprimer
  5. Le récit est trop beau pour une fin si triste.

    La vie peut être si cruelle parfois... mais si l'espoir n'est plus là que nous restera-t-il?

    RépondreSupprimer
  6. Sylvie je suis heureuse pour toi de t(être rattrapée à temps
    bises

    RépondreSupprimer
  7. Epamin, elle a dit jamais et a respecté jusqu'au dernier souffle son pacte avec la vie ou la mort.
    Je reconnais que c'est très douloureux.

    RépondreSupprimer
  8. Solange oui c'est terrible mais que nous sommes nous dupes Nous les femmes???

    RépondreSupprimer
  9. Grimimi, je t'ai écrit sur ton blog
    bisou

    RépondreSupprimer
  10. ca va oui

    (http://maviepastjrsimple.blogspot.com/2009/11/petit-point-sur-l-apres-hyperphagie.html)

    j espere que toi aussi ma belle ;O)

    RépondreSupprimer
  11. il est des blessures dont on ne se remet jamais et celle là particuièrement doit être terrible (ma soeur a vécu ce genre d'histoire ici en france, son fiancé n'est pas venu le jour du mariage à l'église car il en avait choisi une autre, je ne m'entends pas avec ma soeur mais je comprends qu'elle est tombée en dépression et que sa vie a été un fiasco)
    Bises à toi Lilia et n'oublie jamais que les mots ne sont pas la vraie vie , parfois oui et parfois juste le partage d'une envie d'écrire et tu sauras pourquoi je te dis cela

    RépondreSupprimer
  12. Lilia, je viens m'étourdir de toi en fouillant dans tes anciens textes.
    Celui-là est incroyablement beau. Et quelle écriture! Oui! les mots sont souvent la vraie vie. Ils sont propres, honnêtes. Ils ne peuvent mentir alors que la vraie vie vomit des turpitudes, des compromis. Ici, nous pouvons être autres, généreux, grandioses. Et ta sympathie pour les autres, ton empathie naturelle pour Radrek lia te fait auréole, te fait sainte. Je te vois au milieu de nos corps couchés et malades passer lentement comme une ombre et distribuant tes bienfaits qui nous remettent droits, prompts à te suivre jusqu'au désert, jusqu'à l'élévation car tu nous tiens la main et nous emporte dans un monde réconcilié avec lui-même comme aux temps premiers où la Terre était nôtre et le ciel une promesse.

    RépondreSupprimer