dimanche 1 novembre 2009

Pour Epamin et les autres...

Pour toi tendre Epamin


Je ne sais si j'oserai le faire mais je sais que je le ferai.
Qu'est-ce qui me retient?
de la pudeur, je n'en ai pas enfin si mais je préfère l'attaquer pour fausser son emprise
pour annihiler...
Ce matin en donnant mon cours aux agents de l'espace,j'étais allée loin et je le savais.
Mon public était attaché à mes lèvres.
C'étaient d'abord tous des hommes, les filles sont arrivées en retard.
Le peuple mauritanien est un peuple pacifique ,je dirai même passif.
Il se nourrit de pudeur .
Je fais mon speech de savante .
Je les attache à moi.
Je jongle.
J'excelle.
Je les fais bander(désolée pour le mot)
Je suis au sommet puis d'un coup, je fais tomber le rideau.
Ils sont presque nus mais mentalement et c'est ce que je recherche :
décortiquer, saigner à blanc pour faire jaillir le jet, pour les amener à la réflexion. A parler, se raconter.
ETRE enseignante est un grand métier pour ceux qui savent le maîtriser moi pas car il me faut cette quantité de patience et d'amour que je n'ai pas.
Epaminette, mon amie l'a , c'est la raison de ce texte d'ailleurs
je la salue d'ici.
Je suis vidée.Il est quatorze heures mais mon public est subjugué.
Lever les tabous, savoir en parler, les amener à se raconter est ma mission
je ne suis pas psy mais juste médecin
juste une femme
juste un être humain qui se doit d'écouter l'autre
souvent, je suis vidée mais cela me plait
je vis de ça
je ne sais vivre que dans le turbulent, le houleux jamais dans le plat ni la soie
ça me démange
Pourquoi?
Peut-être que je sais écouter aux portes quoique c vilain
Peut-être que le silence me fait mal
Qu'il m'écorche
Qu'il me condamne
Qu'il me tue comme celui de cette matinée où la jeune femme s'est rapprochée, m'a vomi sur mon bureau de docteur à la con.
Elle prend une voix d'enfant quand elle voit que je ne prends pas peur, que je n'ai pas peur et que je reconnais sa honte.
Je n'ai pas peur du vomi.
Profil bas et souffle coupé, elle désarticulait qu'elle dormait lorsqu'il s'était approché,
que ses mains ont farfouillé dans ses intimités,
que ses poilS se sont dressés,
qu'elle n'arrivait pas à le repousser,
qu'elle voulait hurler, courir, rejoindre les autres sur la terrasse qui dansaient
qu'elle se voulait morte parce qu'il y avait en elle cette chose fauve animale qui répondait aux appels de ce père incestueux.
J'ai pris ses mains et nous avons pleuré.

Tout comme ce jour où le jeune homme se refusait d'être examiné par une femme médecin. J'ai compris vite sa douleur. Il n'a même pas eu besoin de baisser son pantalon.Je l'ai lu dans ses yeux.
C'est que je suis forte dans cette lecture interminable où les démons sont déments cruels et sans nom.
Le jeune homme se faisait violer depuis très longtemps par son grand-parent qui le gardait.

Ouh que c'est écoeurant comme cette petite en GS à qui une équipe de chercheur a inventé un test en classe pour dépister les violés.
Son instit m'a raconté sur un blog comme le mien qu'elle leur avait demandé un dessin pour dépister sur ce qu'il faisait le soir à la maison.
lA PETITE DANS SON INNOCENCE a dessiné l'horreur qui porte cette fois un nom:l'innommable.
Un viol collectif sur sa petite personne de cinq ans ou moins par les invités de ses parents qui se retiraient. C'était juste un dessin mais qui a su être interprété et les suceurs d'enfants, les violeurs condamnés à commencer par les parents qui vendaient chaque soir leurs enfants.c'est en France ou ailleurs que cela s'est passé.
oh l'horreur
comme je suis dévergondée
tous les soirs,je pleurais la petite et les autres comme cette autre de six ans initiée malgré ses vomis à la félation..
j'ai compris alors un peu tard moi le toubib de mes... que la petite était anorexique de tous le sperme qu'on lui faisait avaler
JE SUIS SuRE QUE JE CHOQUE MAIS SI JE METS TOUT SUR LE TAPIS c'est pour que les moins fragiles lisent comprennent que mon métier n'est pas dans de la soie, les voitures dernier cri mais dans ces voyages au bout de l'horreur et de ces vies.
Je ne suis pas mère Thérésa, je sais à qui je l'ai déjà dit.
Je n'ai jamais été violée ni par mon père ni dans une autre vie pour ceux qui se poseraient la question.
si c'était le cas, je l'aurai dit avec cette même force qui me rend impudique et tarée.
Pourquoi maintenant de bon matin*
Pour Epamin et celles qui sont dans l'enseignement, derrière des blouses ou des bureaux, combien d'enfants vous pouvez sauver.
merci d'encore venir me lire après cela
JE VOUS AIME.

9 commentaires:

  1. Très honorée qu'un texte me soit dédié... Un grand merci.

    Pour rien au monde je ne voudrais faire un autre métier car depuis 30 ans bientôt, chaque année, je réussis à mettre un peu de lumière, d'humanité et de respect dans la vie de certains enfants qui ne connaissent chez eux que violence, humiliations, cris et douleurs.

    Le plus dur est de les laisser rentrer chez eux, de les laisser retourner dans cet enfer familial... Heureusement, nous avons aujourd'hui la possibilité de signaler les détresses des enfants, quelles qu'elles soient et nous en parlons avec les familles auparavant pour proposer des solutions.
    Pas toujours facile d'être instit mais qu'est-ce que c'est bien!...

    Courage pour la suite de ton séjour...

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  2. En te lisant je revis... Les viols, le SIDA, les alcooliques, le cancer, la detresse... Mais je les ai aimé et je les aime encore car nul n'est à l'abris de passer un jour cette barrière si ténue, nul n'est à l'abris d'avoir un jour besoin de quelqu'un qui se tait et écoute l'autre sans jugement. J'ai vomis tout celà, souvent, si souvent, mais ils m'ont fait grandir et fait restée humble.
    Comme je ressens ce que tu dis là.
    Un jour, quelqu'un m'a dit que j'étais forte... Quel con ! ça n'a rien à voir avec ça; après avoir vécu des momments pareils nous avons tellement besoin d'amour...
    Je t'envoie toute ma tendresse.

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  3. Moi aussi, je répète après toi Cat quel con il a rien compris
    merci de revenir
    je t'embrasse

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  4. Je suis là Lilia, occupée mais bien là.
    Tes mots frappent juste et Dieu que c'est bien !!
    Nous sommes sur cette terre, pas uniquement pour nous, mais aussi pour tous ceux qui souffrent.
    Il est difficile de tout voir, de tout sentir mais il devrait être facile de ne jamais se voiler la face...
    Tendrement.

    Pour Cat... toute mon amitié !

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  5. L'ami avec qui je suis travaille sur ce thème (restons technique) et sur les violences en famille. Et je connais cette pudeur.
    Dans mon travail, j'ai eu à écouter une de ces histoires, non pas que j'ai dû intervenir (d'autres l'avaient fait avant, en l'aidant à préserver ce qu'il y avait encore d'innocence en elle), mais après être allée vers elle pour l'aider à ce reconstruire et à donner les mots à sa douleur, en lui redonnant sa langue (littéralement, et qui était le français).

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  6. Bonsoir chère Lilia,
    J'ai mal aux coeurs,
    Se débattent dans ma tête,
    Les mots qui font mal,
    Le mal qu'il faut mettre en mots,
    Salvation
    Redemption Song...!

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  7. bonsoir Lilia
    merci de ton passage et de ton com
    si mes photos te calme et te font rêver alors heureux de les avoir faites

    bonne nuit..

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  8. C'est une horreur tous ces enfants qu'on maltraite ainsi. On ne sera jamais trop vigilant pour leur venir en aide.

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  9. ton texte est fort comme toujours sur des sujets sensibles mais c'est ta vie, ton choix et ton combat que je respecte car tu es une fmme d'honneur que j'admire et sue je respecte
    Bonne soirée Lilia et je vois que ce voyage a été aussi une épreuve et qu'il y a un autre texte mais je ne peux rester
    jje t'embrasse petite soeur de cour et de plume

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