vendredi 8 janvier 2010

Les âmes sensibles s'abstenir.....

Ce soir, j'écris encore pour Epamin qui est dans l'heureux évenement d'être pour la première fois grand-mère.

J'écris aussi pour Sue dont le statut est plus vieux mais qui souffre grave du désaveu.

J'écris surtout pour dire combien il est doux , important, capital , vital, pièce maîtresse de nos vies de se savoir piloter par des objectifs, des raisons de vivre.
Devenir grand-parent est un statut hors norme,hors maternité ,
C'est des fois plus.

Dans ma langue et dans nos proverbes arabes, nous avouons que l'utérus ,toujours ramené au foie comme si on enfantait par le foie mais là n'est pas la question , était capable d'enfanter deux fois en faisant allusion la première fois à sa propre maternité(paternité) , la seconde à celle du jour où son petit-fils ou sa petite fille est né.
Tout cela pour souligner combien c'est un statut unique , magnifique qui transforme la vie de la personne en question.

Je ne suis pas grand-mère , mes enfants étant encore trop jeunes mais j'espère le devenir un jour .
Pour goûter à La relation unique et torride qui noue pappy ou mammy au petit.
Pour pouvoir revenir de loin, comme je l'ai vu ce jour d'un juin 2003.


"Baba Azizi, baba Azizi"
soit pappy chéri dans mon dialecte .
Chaque peuple a sa propre histoire, ses tendances, ses moeurs, ses interdits, ses permissivités, ses appelations.

Pour certains, c'est pappy ou mammy , pour d'autres c'est pépé ou mémé ou encore prince pappy ou pappy roi...
Chez moi, si c'est pas tout cela c'est surtout
Baba azizi ou Baba sidi(baba maître en faisant régner les grands parents ou parents en maîtres absolus en rois comme le dicte la religion soit la vénération)

Baba azizi, reviens fais le pour moi!
regarde c'est moi en dessous la blouse et le masque ta petite fille chèrie
Baba azizi "peuplai" réponds ouvre les yeux
Baba azizi "peuplai" reviens fais le pour moi une dernière fois
Baba azizi c'est moi ton amie
Baba azizi "peuplai" c toi qui lâche alorsque tu m'as appris que la "mamma" est la base de tout qu'il faut bien manger pour avoir ta force,toi mon hercule!
Baba azizi peuplai ne lâche pas souviens toi de nos promenades ensemble au zoo et que tu ramenais le pain de la veille que tu gardais pour moi, pour notre gazelle.
que tu émiettais en petits morceaux trop gros de mes yeux,émerveillés des tiens devant moi ta poupée adorée comme tu disais
Baba azizi reviens dis moi que tu m'entends
dis que c'est pas pour de vrai, que c'est juste pour faire râler mémé
Baba azizi tu te rappelles nos sorties de quatre heures et que je t'obilgeais à te mettre en fin de file parceque ta voiture est vieille tout comme toi d'ailleurs
Baba azizi, t'es pas parti pourça parceque moi je m'enfous de mes copines, tu comptes plus pour moi
Baba azizi tu te rappelles les goûters de quatre heures et que tu ramenais tousles jours sans faute les deux sachets de popcorn, un pour toi un pour moi et que tu faisais semblant d'aimer rien que pour me taquiner
Baba azizi, lève-toi t'es pas beau avec tous ces trous et ces fils,
Baba azizi raconte moi une histoire comme tu sais si bien le faire
raconte moi l'histoire du petit prince ensorcelé, de Shérazade ou d'Ali BABA et les quarantes voleurs.
peuplé, raconte moi comme toutes les nuits .
Baba Azizi, j'ai peur et puis cette odeur.
Je sais que t'aimes pas la maladie.
peuplai, lève -toi
tiens je vais te montrer mon dessin,
je l'ai fait pour toi pourque tu ailles mieux
celui-là c'est mon amoureux, il s'appelle François
non mehdi c'est fini,il ne sait pas jouer
dis ne répète pas à maman
elle te fera les yeux ronds
mais comme elle peut pas te gronder,
je me cacherai comme toujours derrière toi et c'est toi qui la grondera, pas vrai
Baba azizi, aujourd'hui à l'école il ya une fille qui m'a tiré les cheveux mais moi j'ai pas pleuré , je te promets
Baba azizi, j'ai eu un "A" dans mon carnet et c'est toi qui va comme toutes les fois le signer
dis oui peuplé dis oui dis oui di....

Elle est rentrée dans la salle de réanimation comme une faveur pour sa mère et son père(notre métier), une entorse au réglement mais ses larmes l'inondèrent, ses sanglots de petite fille gâtée à qui on n'a jamais rien refusé, surtout pas de son pappy s'élevèrent petit à petit.
Elle pleurait à notre manière.
Celle des arabes et andaloux qui font tout dans le bruit.
Celle des juifs séférades dont elle tient une partie.
Celle des pleureuses italiennes , les granas ancêtres de sa mammy.
Toujours tout dans le bruit, les joies et les deuils et c'est là le drame de leurs vies!
Ses pleurs remplirent la salle de réa.
Montèrent au ciel.
Se cognèrent pour la première fois .
Revinrent se fracasser pour alarmer l'infirmière de garde qui empoigna ma petite de neuf ans pour la faire sortir.
Elle hurlait fort et avec vigueur en agrippant la main de son grand-père, son géant, son hercule comme elle disait.
lâchez-moi c mon daddy
lâchez-moi c'est Baba azizi
Baba azizi dis lui

"Lâchez là ,s'il vous plait."

Une petite voix, un souffle faible mais ferme.

"Il revient.
Le malade revient, vite un médecin!"


Mon père une fois réveillé, retapé comme seplaisent à dire les doc nous rapporta que de son voyage vers l'au-delà, il ne se rappelait de rien sauf des pleurs de ma fille qui le suppliait de revenir pour elle.
Il revint pour elle, c'est lui qui nous l'a dit.
Nous avons été soulagés.
Nous avons ri.
Nous avons dansé.
Mais avons nous profité au mieux de ce sursis?
Je ne sais pas.
Je ne sais plus.
Je ne sais rien de rien comme disait Gabin.
Juste que ma fille, son grand-père, leur amour si fort l'un pour l'autre a réussi là où moi le médecin à la con ainsi que les autres doc s'étaient plantés!

Mon père nous quitta, il ya bientôt quatre ans , dans presque trois jours.

Pour ceux qui ont encore la chance d'avoir leur père.
Pour ceux qui ce soir,j'ai une pensée et que je n'oublie.
Pour ceux qui sont en brouille ou en froid.
avec leurs parents ou grands parents.
courez vers eux et au risque de me répèter
demain peut-être, ils ne seront plus là
courez faites la paix
profitez de ce sursis
croyez -moi, je sais ce que je dis!

32 commentaires:

  1. Je pleure...
    mais mon cœur sourit et tu sais pourquoi...

    Merci mon amie...

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  2. c moi qui pleure
    toi tu ne dois que sourire douce Epamin
    comme je t'aime
    oui, je sais pourquoi et tu me fais sourire, il est plus de minuit
    bonne nuit

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  3. Je suis la troisième qui pleure mais je ne peux pas sourire... Merci tendre Lilia pour ce billet si vrai et si touchant.
    Pourquoi mes petits-enfants ne peuvent plus recevoir d'appels de leur Grimimi, pourquoi m'ont ils séparée de mon extraordinaire petite-fille? Je ne méritais pas une telle sentence.
    Je me lève en espérant, je me couche en pensant... Qui suis-je maintenant?

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  5. Moi aussi tu m'as fait pleurer, et puis tout de suite après une douce chaleur m'a envahi, une onde d'amour. Merci Lilia.

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  6. Sue enme relisant ce matin et en te relisant,je ris et il me va si bien de rire toi aussi je suis sûre alors rions
    gros bisous

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  7. TOI tendre Delphine merci pour tout tes mots
    n'exagérons rien et ne m'idéalise point je suis pleine de défaut juste que lorsque je suis en transe, il te semble que je suis ce que tu penses de moi
    merci pour tout
    bises

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  8. quant à toi mon bon Olivier, ne te prends pas dans mes filets hahah sinon tu vas beaucoup pleuré
    je rigole bien sûr viens et lis autant que tu veux tu es toujours chez toi
    une bise ensoleillée

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  9. Une belle chaleur ICI , pleine de lumière, de belles personnes, des chemins, des destins racontés...
    Poursuivons notre chemin, la manière de l'arpenter est le principal, certains le font avec l'amour, d'autres le font tout seul, quelques uns avec amertume et prétention...
    Moi je préfère votre maniere : arpenter avec amour et coeur ...


    je reviendrais c'est sur au près de ce coin de cheminée, enfin si vous le souhaitez...

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  10. un texte comme celui ci résonne en chacun de nous, le départ de mon père m'a laissée amputée, pour toujours...
    et dans ta façon d'écrire lilia, le froid de la mort, le froid de la salle de réa...sont absents ,c'est plein dela chaleur de l'amour, comme un bon feu comme dit le fou!!!!!
    et moi aussi j'ai envie de pleurer, des larmes , pas de tristesse , hymne à l'amour quel qu'il soit!!!
    korrigane

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  11. Sais tu que moi je suis déjà six fois grand-mère...je parle très souvent de mes petits et de Noémie...ma survie
    si tu retournes en arrière tu verras le poème que je lui avais fait...
    pour moi c'est mon plus beau rôle et çà m'a même fait rajeunir....ah ce texte que tu écris !

    je ne comprend pas pour l'autre blog tout le monde y accède encore
    http://entrevengeancesetpardons.blogspot.com
    le tout attaché... sinon essaie de l'autre blog 8000 kms, en cliquant sur ma liste de blog, "entre vengeances et pardons, tu dois y accèder !!!

    c'est Phil qui t'as mené jusqu'à moi ????
    une belle histoire commence

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  12. en grec les grands parents c'est yaya et papou...
    je les adorais
    je comprend...nos petits nous adorent , mon homme c'est Papylain (alain) et moi c'est Maminou (nanou) ce sont les mots les plus doux que j'ai entendu dans ma vie ! Oui on peut s'accrocher à ses petits enfants comme à un aimant...JE LE SAIS JE LE VIS

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  13. je garde un souvenir extraordinaire de ma grand-mère Marie et de mon grand- père Nicolas pour qui j'ai écris un texte il y a quelques temps déjà. Ils ont été précieux pour mon épanouissement et je leur dit encore aujourd'hui merci.
    Ton texte est très émouvant, les larmes sont arrivées mais c'étaient des larmes non de chagrin mais d'amour. Tu as raison il faut dire tant qu'il est temps "je t'aime " par les mots, par un geste, par un regard, par un sourire à ceux qu'on aime.

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  14. C'est très beau et très touchant ton texte. Moi qui garde mes petits enfants tous les jours, je me trouve bien chanceuse d'avoir ce privilège.

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  15. c'est un bonheur que je ne connais pas encore et je n'ai plus mon père depuis peu, cela doit être fantastique et une belle aventure
    un beau texte qui parle aussi de la différence des perceptions et des cultures comme tu sais nous les raconter
    je t'embrasse et je te souhaite une très bonne année

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  16. kikou Lilia
    tu vas bien ?
    content que tu ais Nanou et Carla parmi tes amies !Je pense que tu apprécieras :)

    Je ne suis pas encore grand papa, peut-être pour la fin de cette année, ou l'année prochaine...:)

    nouvelle expérience, nouveau statut..c'est la vie

    passe un bon dimanche
    bisous

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  17. C,est très beau tout ce que tu écrit,moi je n'ai plus mon père et je suis une Mémé je suis tr`s contente ...Bisous passe une belle journée ...

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  18. Aujourd'hui, jour anniversaire de ma fille, j'ai de nouveau pu tenir mon adorable petit-fils dans mes bras...
    Pas de mots pour dire le bonheur de cette journée!
    Bonne semaine à vous tous.

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  19. Phil , pas Carla (pas moi çà !!! elle est à Sarko) mais CARLA !

    Lilia juste un petit bonjour car bien occupée ce jour mais pour te dire que tu as bcp occupée mes pensées depuis deux jours...et que je prend le temps pour t'écrire
    mais je t'envoie bisous et sourires !

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  20. zut Phil pas Carla mais CLARA !!! ah je suis zémue !!!

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  21. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  22. encore un petit coucou pour pas que tu t'inquiètes...suis juste très très prise ...
    tu le vois ce grand sourire !!!!
    je t'ai écrit

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  23. quelle émotion !
    et comme c'est joliment raconté lilia !

    je ne suis pas encore grand-mère mais comme toi j'ai hâte de faire la connaissance de mes petits-enfants :-))))
    j'ai encore un peu de temps !
    merci pour tes mots chez moi et très belle soirée

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  24. C'est beau ce que tu écris Lilia. Je dis souvent que la famille est ce qu'il y a de plus vrai, de plus beau, même si parfois les tensions existent, mais c'est la rançon de l'amour, n'est ce pas ?
    Se parler durement, peut être... bouder quelques temps, normal... mais jamais, jamais se fâcher pour la vie !
    Merci pour ta fidélité Lilia, je t'écrirais peut être un jour, je connais ton pays ou celui d'à côté (j'ignore le lieu exact de ta vie...) je t'embrasse.

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  25. kikoi Lilia
    j'espère que tu vas bien
    je te souhaite une belle journée
    bisous

    Nanou !
    Oups désolé pour Carla au lieu de Clara, je devais être zélu aussi :)

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  26. pfff ! très zému même !kikoi au lieu de kikou..zélu au lieu de zému..c'est vendredi on fatigue..;p

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  27. moi qui n est plus de famille,ton texte me touche...

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  28. Papa est mort depuis un peu plus de cinq ans et c'est comme si j'avais perdu un bras. Tant-Bourriquet n'avait alors qu'un an à peine et il n'en aura donc ausun souvenir, pas plus que de son autre papi décédé un an et des poussières avant sa naissance. Ça sera à nous de les faire revivre par la parole et la mémoire...

    Merci pour ce texte magnifique et très émouvant...

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  29. Bonjour Lilia,
    Un beau billet en mémoire de ton papa, toutes mes sincères condoléances. C'est une belle histoire que tu nous racontes, tantôt attendrissante, tantôt triste ...
    Tu as entièrement raison, nous devrions profiter de nos anciens, nos parents tant que nous le pouvons,

    Je t'embrasse fort

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  30. Je suis heureux d'avoir un ami en Afrique.

    De l'Extrême-Orient.
    Cordialement.
    ruma

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  31. Tu es finalement plus qu'une âme qui serait celle de Lilia. Tu remues les trippes de tout un peuple. Une égérie, une bannière qui rassemble, une mère au coeur grand comme la Méditerranée. Sais-tu que je suis de Marseille, même si je vis à Digne dans les Alpes de Haute-Provence? J'ai senti que nous étions frère et soeur. Mon grand-père maternel était né à Bone.
    C'est vrai Lilia : vois combien tu es utile et quel réconfort tu apportes à tous ceux qui posent des commentaires sur ton blog. Et je m'ajoute à cette cohorte si tu le veux bien. Pour être grand-père avec toi, alors que je suis même arrière-grand-père d'un Shahan de 5 ans.
    Mon Prince s'appelle Nicolas, le fils de ma dernière fille. Il habite Grasse dans le 06. Ses parents viennent d'acheter un appartement dans le mas où habitait Gérard Philippe enfant ; au deuxième étage, sous le toit, avec une immense mézzanine. L'âme de Gérard Philippe est toujours là : je l'ai sentie. Et sais-tu ce qu'a dit de Nicolas (7ans) son instituteur? Il devrait faire du théâtre.
    Je tremble d'émoi à l'avance en pressentant la rencontre de deux être séparés par des décennies mais qui se ressemblent tant.
    Voilà les rêves que tu fais naître en moi aussi, Lilia. Comme tous les autres qui suivent ton sillage, qui se fondent dans ta langue comme dans le verbe d'un prophète. Tu parles d'une mer qui nous baigne tous, de dunes où l'on se love en arrondissant le dos pour mieux goûter le son de la flûte dont tu joues.

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