dimanche 20 mars 2011

L'AMOUR DE LA PATRIE....

L'amour de la patrie....
Je ne sais ce qui me prend ces derniers temps.
Je me découvre un nouveau visage, de nouveaux penchants.
JE me découvre riant bonne enfant faisant la fête à tout bout de champ.
Est-ce le feed back de la révolution?
Je suis comme étourdie, enivrée, projettée dans une sphère d'une autre dimension qui animée de sentiments neufs immaculés à la fois de paix intérieure et d'excitation.
Je sautille presque entraînée ,gaie, heureuse comme la gamine que je ne suis plus.
Je me surprends à faire la causette à tout le monde,habillée de relans nouveaux comme une renaissance comme une regénération comme une nouvelle vie comme rachetée à la vie , au monde que je ne souffrai plus depuis quelques temps comme rachetée à moi même.
De nobles sentiments m'habitent.
Soudain,le mot patrie me devient cher, mon pays irremplaçable, mon peuple magnifique, exemplaire sinon unique.
Du coup, le problème des chômeurs me tenaille, celui des finances,le tourisme,la sécurité,la politique mon pain favori.
Je ne déambule plus comme une zombie soucieuse uniquement de ma petite personne et famille mais les soucis de la rue sont devenus miens, les échos des injustices portées à mon peuple mon inventaire de tous les jours.
Je réalise combien cette révolution m'a soudée aux miens du chômeur à l'éboueur au journalier à la fille de joie malmenée au piteux au défoncé à l'intello au docteur à la con que j'étais et que je ne suis plus.
Je suis comme réveillée d'un long sommeil léthargique ,sortie d'une tragédie celle de tout mon peuple qu'on a banalisé, écarté, stérilisé pourqu'il reste à jamais impuissant sans âme sans identité tout simplement sans vie .
Une amie psy m'a dit ce matin pour me tranquiliser que ce changement d'âme est général à tout tunisien.
Je me voudrai soulagée pour ne plus jamais retomber dans la scotomisation des régions interieures de mon pays que le régime ne m'a jamais invitée à connaître ou à aimer.
Je me voudrai éperdument amoureuse de ses moindres replis , de ses mutiples revers et de ses inconditionnelles différences.
Je me voudrai rassurée sur le sort de la justice que nul ne bafouera plus jamais pour faire taire à mes oreilles le son de la cravache sur les dos nus , du fracassement de la matraque partout sur les corps, des sangles , des éléctrochocs, des hurlements des torturés que le führer et sa manne ont violés, pénétrés , rotis,battus à mort sans scrupule et gêne pendant tant d'années dans le nuit et dans le jour .
Je me voudrai asseoir en public les châtiements non mérités,les tracquenards,les fausses dénonciations, les prisons.
oh une plaie nos prisons les pires des calamités,les horribles sorts,la plus terrible des créations de l'homme où le goutte à goutte rend fou, où les poux les rongeurs la saleté mordent dans la chair vivante et font dormir sous un seul oeil , où les douches sont insuffisantes,l'hygiène inexistante,les lits superposés, accrochés dans le vide ,le néant de la promiscuité où le vice,le viol,les félations forcées font bon ménage dans une brisure de l'homme sans voix ni dignité et dans un service d'ordre sourd vertigineusement complice de ces destinées qu'il ne garde pas mais tronçonne à jamais..
Je passerai au datashow ces pratiques immondes du chambri sordide à l'aéra exigüe au siloune confiné étroit glacial ou en feu n'allant pas de pair avec la saison ..OUI au risque de choquer pour réveiller les mémoires mnésiques,les consciences vendues à commencer par les détenteurs des lois,des policiers,des juges qui envoient le gibier à la potence sans souci premier de l'équité.
Je me rappelle un jour une phrase retenue d'une discussion close avec l'un d'eux récemment nommé au pouvoir mais qu'il a honorablemment décliné.
Il m'a jeté en plein visage qu'en décidant des peines à encourir pour ses condamnés,il avait toujours un regard, une pensée au jugé et à sa famille alors il en énonçait la moitié pour chaque partie :une pour le prisonnier qu'il écopera,la seconde répartie en douleurs, souffrance, charge des couffins à envoyer au détenu .Comme je fus subjuguée comme il était soudainement devenu grand cet homme comme je l'ai aimé et je me suis levée pour l'embrasser.
Je ne sais si jamais il me lira mais ce que je sais , c'est que dans sa profession, il n'a pas départi de son côté humain et de la justice,il faisait un sujet d'humanité .
Je serai sans merci pour les gens de ma profession qui ont fraudulé, circonstancié ,accompagné des cadavres torturés balafrés brûlés maltraités et signé leur admission dans des services non pas hospitaliers pour soins et traitements mais des services pénitenciers pour mourir de leurs blessures sous le poids des coups, des mauvais traitements encore et encore. Ces professionnels de la santé ont convenu avec les autorités pour faire leur métier non dans la salubrité ni dans le respect de l'éthique et celui de l'homme mais sous les ordres des mafieux et corrompus.
Ils ont passé sous silence ces agissements, ont pactisé avec le diable et pour cela,ils doivent être jugés.
Je ne parlerai pas de ceux qui envoyaient à l'infirmerie pour le moindre symptôme ni qui faisaient des gâteries au prisonnier en étant généreux sur les tranquilisants pas pour les défoncer mais pour adoucir leurs nuits cauchemardesques ni ceux qui référaient à l'hôpital plus facilement pour permettre un assouplissement,un confort ,un semblant de douceur de vie même de courte durée à lui et à la famille du détenu et qu'au passage,je salue.
Je me voudrai sans pitiépour ceux qui ont spolié les terres, lapidé les richesses, permis aux marchés douteux de se faire, des sociètés mirages de s'accomplir dans les pots de vin dans la fraudulation dans les coups bas dans les enveloppes généreusesdans les en dessous la table dans les entrejambes et dans les bras des mineures de joie et de force à la berlusconi sans piété ni vergogne à commencer par les maires, les délégués municipaux,les fonciers publiques,les professionnels et responsables des sites archéologiques normalement hors portée.
Je me voudrai sans égard pour les hauts fonctionnaires, les hautes professions comme l'enseignement où les diplômes ,les postes s'achètent, se ravissent dans une virée nocturne ,une baise ou un service donnant donnant.
Je me voudrai les traîner tous non dans la haine et la vengeance mais dans la sérénité et le respect de la loi devant les tribunaux pour les faire tomber un à un et payer cher leurs crimes sur l'humanité.
Je me voudrai sensible au pouls de mon peuple convalescent que je redécouvre et réapprends à saisir et du coup à aimer.
Je me voudrai libre pour papilloner, humer, déguster, cueillir avec appétit les repousses de cette tendre patrie.

7 commentaires:

  1. quel taxte puissant je viens de lire et relire ma Lilia... je suis tellement fière de toi , de tes changements, je sens l'amour des tiens, de ton pays, je te sens VIVRE, renaitre avec le printemps...
    comme j'ai hâte de te connaitre en vrai...
    je vais faire lire ce texte à mon homme..
    on parle souvent de toi tous les deux..
    qund je lui dis : je parle avec Lilia, il sourit... il sait à présent ...

    ce texte en dit si long, j'ignorais à ce point vos blessures et vos douleurs, ça ne transparaissait pas du tout comme ça chez nous !
    je t'embrasse très fort

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  2. merci ma nanou d'enfer (comme celle de la série british)mais en moins coquin et plus profond
    je t'aime aussi

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. tu mérites d'être connu et reconnue et je suis heureuse de voir que je ne suis aps seule à t'apprécier à juste titre
    je viens d elire la mort de ce jeune lybien qui faisait vivre aussi son site avec ses vidéos prises sur le vif, tué cette nuit par un snipper , et ça me touche , sa jeune femme enceinte?.. que son pays ne souffre pas en vain...

    je vous trouve tous si courageux
    et pour rire... ah non je suis pas coquine omme la nanou British... !!!

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  5. bon fait ps attention aux fautes de frappe ! je mérite des claques hihi

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  6. Cette libération est une fenêtre de respiration, tu retrouves le bonheur à t'engager, à penser les choses librement sans crainte.
    Ton texte est fort et émouvant.

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  7. Merci de ta réponse.

    Je pensais que cette libération, ta libération, votre libération, après la joie ressentie, vécue, fêtée doit prendre le temps d'être pensée, découverte. Comme toute liberté, elle se construit avec le temps avec ses difficultés, ses tâtonnements, ses peines, ses colères, ses conquêtes, ses réussites et ses échecs aussi.

    Tout n'est jamais tout noir ou tout blanc.

    Très belle soirée à toi et CONFIANCE...

    Merci à toi de partager ainsi avec nous.

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