lundi 9 mai 2011

Et rebelotte la misère!

http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.upr2011.co.cc%2F&h=66307

Ce soir j’ai envie de pleurer.
J’ai envie de me terrer.
J’ai envie de me cogner fort pour peut-être arriver à comprendre que tel est pris qui croyait prendre.
J’ai envie de hurler fort et de me griffer pour peut-être arriver à réaliser que rêver est encore un interdit, la liberté un parjure.
Comme une gamine je me suis mise à voir dans le ciel de mon pays un arc en ciel de couleurs du vert sur du bleu sur du blanc sur du clair sur du transparent.
Je me suis prise la tête dans ce jeu ridicule qu’est la liberté, la révolution, les sit-in et le pouvoir du peuple.
Je me suis autorisée à espérer, à revivre une jeunesse, à fréquenter facebook comme un café littéraire comme un jardin ami comme lorsqu’on s’ouvre à la vie.
Je me suis laissée emportée par ces vagues de liberté qu’on nous annonçait dans les médias, les rues, les voix qui s’élevaient .
J’ai chanté, discuté et même ri avec des inconnus avec cette impression de déjà vu, de familier car je nous croyais dans la réconciliation et la libération.
Et lorsque depuis deux jours, la rue pacifique récria à la violence, au son des balles et des matraques, j’ai pris peur et j’ai couru.
La rue n’est plus mienne, les gens mes frères mais des mâtons fauves fous emportés qui caillassent tout, frappent sans vergogne les hommes les femmes et les enfants.
J’entends dans le noir de mes pensées le tintamarre des clés des prisons qu’on ouvre, l’échauffement musclé du silloune et des épaves humaines qu’on jette et qu’on oublie.
J’entends les hurlements du haut des hurle-vent du roumi ou du nadhour ou encore des sous sols du ministère de l’intérieur des hommes que la torture et la douleur rendent fous et amoindries.
J’entends la sirène des ambulances affolées, des paniers à salade un fourre tout de matraques, de lacrymogènes et une fourmilière d’entraînés.
J’avance, tends l’ouïe et prends le pouls des rues de ma ville défigurée par les lance-pierres, les bombes à gaz et la répression.
Un passage à tabac sur tout ce qui bouge en non stop pendant combien de jours terribles et de nuits assassines.
Je nous voyais enfin libres et libérés et combien soulagés du joug de la répression et de la violence , débarrassés de ce sentiment écrasant qu’est la peur.
Une peur mordante qui tire sur la chair ,la fond la malaxe à des sentiments encore plus forts de lâcheté, de tréfonds et d’ordure parce que nos personnes ne sont plus que telles .
Des détritus inhumains où l’un craint l’autre, s’essuie et se contre-essuie sur son voisin sans scrupule et avec beaucoup mécréance.
Je suis fatiguée, lessivée et combien malheureuse parce que pour un court instant je me suis accrochée à ce maigre rêve de liberté et en aucun moment, je ne voulais départir et ne plus y croire.

4 commentaires:

  1. Tiens bon tes rêves Lilia, ils sont les graines de ta liberté à venir...
    Mais ne désespère pas le chemin et long et marquée de souffrances réminiscentes.

    Garde au fond de toi la foi ... et ne laisse personne te la voler !

    Bises

    RépondreSupprimer
  2. MERCi mes amis merci d'être là lorsque beaucoup se dérobent parcequ'ils sont confrontés à d'autres souffrance que leur petite personne
    merci je vous embrasse

    RépondreSupprimer
  3. Restez accrochée à vos rêves, ce sont eux qui permettent d'attendre et de croire en l'avenir, je pense souvent au courage qu'il vous faut pour faire avancer votre pays tout jeune de sa nouvelle vie, et il y a toujours un mouvement de marée... amicalement

    RépondreSupprimer