dimanche 19 juin 2011

Maintenant une visite chez les femmes!

Maintenant , chez les femmes!
Cette fois, je suis en visite chez les femmes.
Un monde à part les femmes même en prison les normes ne sont pas les mêmes, les
actes différents.
Seule la douleur est la même.
Elle a la même odeur la même couleur le même poids sans souci de race d’identité ou d’appartenance.
La prison est parjure et silence.
De la prison, les femmes parlent peu.
Moi, j’en parle beaucoup.
J’en fais ma mission !
Je me tape grave de ce qu'on dira-ton, de ce qui pourra arriver.
Mon fils un certain 14 janvier, ma fille belle comme un soleil s'est teinte fidèle à la kasba de boue et de pluie les jours d'aprés, Aziz,Yassine , Shiran ,Wejdène , Afef ma belle Afef , sansoune ,Randa mon autre enfant de sa Mauritanie lointaine a suivi minute par minute les infos , a même ramassé un corpuscule de tunsiens (le plus grand nombre) dans son "Afrique perdue" et ont hurlé "khobz wou mé w ben ali lé " et bien entendu le fameux "dégage" devant notre ambassade de ce bled perdu mais que j'aime tant...tout ce beau monde jeune et puissant avec tous les autres également m'ont appris vaillamment la liberté .
Depuis je suis libre et c'est tellement bon.
Ca sent le misc et l'ambre, mieux encore une brise du paradis mieux encore le paradis lui même car elle me rend moins égoiste plus puissante me ramène à ma finitude me rend moi une femme et me réconcilie avec Dieu!
La femme n’est plus femme, son corps épouse la honte et le parjure.
Elle est satan.
Satan est sa geôlière qui tyrannise son corps, s’autorise ses intimités et
malmène ses nuits.
Je revois cette petite de droit politique d’à peine vingt ans rattrapée par une
équipe de nuit.
Elles n’en ont fait qu’une partie car elle leur est déjà arrivée bien garnie :
hématomes et méprises sur une frêle personne dans les sous sols du ministère de
l’intérieur ou encore dans une geôle de garde à vue.
Tournante à cinq et plus, viols répétés sur la vierge qu’elle n’est plus.
Je revois cette autre de droit commun, une belle blonde effrontée et à la
crinière bien fournie.
La nuit est à peine consommée qu’elle est consommée sans entrée ni amuse gueule
juste un traitement des plus violents farcis de perversité et d’obscénités au
vu et au su des autres pensionnaires de ces hauts lieux qui se taisent parce que
le silence n’est plus lâcheté parce que la nuit n’est qu’offense et complicité !
Un traitement spécial pour une grande dame qu’on a recommandé parce que son
conjoint fait le triple de son âge et que ses ébats amoureux ne suffisent plus
et que la belle traîne quelque part dans un bois dormant…
Adultère et juste châtiment, méprise ou hérésie ?
L’hérésie est dans ces cheveux blancs qu’il teint de noir pour disposer des
pucelles avec la garantie de l’argent et du pouvoir que lui octroyait zaba.
Le matin, on retrouve notre belle blonde yeux baissés difforme et crâne rasé.
Je l’ai rencontrée plus tard au tournant d’une rue le regard vide cassé avec son
port de reine éteint à jamais !
J’entends le frêle et dernier murmure de cette autre femme frôlant la
quarantaine après s’être pendue au petit matin à son drap de lit d’occasion.
Ni sa première nuit d’initiée ni la cruelle maltraitance de ses gardiennes ni
les coups exagérés des autres prisonnières parce qu'elle a assassiné de sang froid ses trois enfants en malaxant dans le coca du fatak un pesticide puissant n’arrivent à la sortir de son
mutisme.
L'aînée a à peine quinze ans. Cela a été plus facile pour le dernier qui est encore dans ses langes.
Du lait assassin malaxé dans le biberon de subsitution.
Une voisine de quartier, elle était!
La marsa ,une banlieue ma foi huppée mais combien dichotomique où les vies se creusent dans la chair en noir et en sang. Juste il faut avoir le regard et le souffle rôdé.
Elle est partie en silence la petite dame du "ELLOTF"qu'elle vous a arraché à sa lecture, un maigre sourire sur les lèvres les yeux rivés vers
la « Kaaba", son index en extension dans une ultime prière emportant son secret
avec elle à jamais !
Qui s'est soucié de le percer?
Un triple infanticide, ce n'est pas du gâteau!
Ni les flics ni les hommes de justices ni les humains en général ne se sont jamais souciés de rendre la vérité moins accablante lorsqu'il s'agit du "dernier jour d'un condamné".
Ni Gueux ni Valjean !
Je revois les pavillons .
Ils sont infects et pouilleux surpeuplés de femmes transformées tantôt en fauves véritables enragés qui se régalent de chair humaine et de viles services ou en ânesses.
Je passe outre le corfi, les files d’attente pour les visites, le mot d’ordre de
tout taire, les vols dans les affaires, les règlements de compte, les
humiliations, les déclassements, l’isoloir ou le silloun où elle est amenée à
même le sol comme chez les hommes dans un trou à rat sans lumière aucune souvent
jetés à plusieurs comme dans une fosse humaine avec un trou découvert pour les
besoins sans rideau ni cloison , un goutte à goutte d’eau trouble et douteuse et
un seul repas infecte dans la journée. On les y jette et les tiennent pour
oubliées le temps qu’il faut pour amener le repentir.
Aucun travail de réhabilitation juste de la démolition massive pure et simple.
J'entends encore pour terminer le dernier racle d'un prisonnier car il s'agit d'un homme cette fois-ci;
Il mendiait dans un cri déchirant étouffé le repentir et le salut. C'était un ancien tortionnaire de la liste que mon bon ami Mehdi Saidi a eu la délicatesse de m'envoyer.(https://www.facebook.com/note.php?note_id=161414547242645)

Je lui adresse un grand merci car il y a des mémoires qu'il est dangereux d'effacer car elles nous kidnappent définitivement à toute possibilité de rédomption , de repentir et de réconcialiation.
Ce monsieur d'un "Z" que je noterai dans sa demeure éternelle je suis certaine,aimerait que je vous retranscrive fidèlement ses dernières pensées.
Il a été pendant longtemps le directeur d'une grande prison de renommée dans notre si petit pays.
Il a eu la main leste la colère facile les manières rudes et sans pitié pour les condamnés et lorsqu'à son tour ,il a été condamné ,il a compris son mal son mal être son crime sur l'humanité .
Il a longtemps assasiné en tant que purgateur et au purgatoire, quand ce fut son tour de purger, il est mort d'un vrai cancer de l'assassin qu'aucune Amélie si grandiose ne revendiquerait!

Allahouakbar ,je dirai!

Dois- je ajouter que ce n’est pas de la fiction et que de telles drames se
jouent sur des hommes et des femmes dans nos prisons?
Dois-je insister, soulever, hurler, frapper d’ignominie et de mécréance ces
femmes et ces hommes sans visage et sans cœur qui au lieu de garder enfourchent
leurs gardés ?
Dois-je me griffer me mordre et me dessaouler pour réaliser que je n’ai pas rêvé
pas et que ce sont bien des destinées de femmes et d’hommes qu’on tronçonne
sans pitié ?
Dois-je encore ajouter que Dieu aussi est ici absent qu’il ne fait pas et que
l’homme fait?
Dois-je regresser pour m'habiller d'ascétisme et dire que je suis malade et que je ne dois pas m'approcher?
Dois-je encore convulser secouer pour réveiller les consciences et laisser les morts dormir en paix?
Dois -je écrire sur les murs sur mon corps et le vôtre au sang et au feu cette magnifique phrase immortelle de Victor Hugo:
" Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper."
Je me trouve dans l'obligation d'ajouter" et ne la violer pas "
Ne me parler plus jamais d'hérésie ni de mécréance car vous avez appris là à me deviner!

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