mercredi 11 mars 2009

Nicolle au pays des fous

Pourrait bien être mon intitulé.

Seulement Nicolle est encore un enfant.

Le mien, le tien, le vôtre si vous êtes nonchalant.

Elle est amenée par sa famille,

Curieusement son père et sa belle-mère.

Sa mère est en ronde, conférence ou délit de fuite.

Faits sans suite

Juste que la petite rayonne de bonheur

Aux visites de sa mère escortée de ses sœurs.

Le soleil est à son firmament.

Le rire est cristallin.

Les yeux irrésistibles chantant l'innocence et l'amour.

Qu'on sature sauvagement  au grand jour.

Enfance à peine éclose que déjà fanée.

Portant son âge comme autant de fardeaux.

Elle ignore comment se méfier du lendemain. 

Elle a foi en ces instants  de  paix

Où tout s'estompe à la vue de l'aimé.

Elle n'aura pas à attendre au matin.

Départ et volte-face du présent.

Séparation et  horrible  châtiment.

Supplanté par les électrochocs trempés dans l'antichambre de la mort

La mélancolie.

Ultime recours pour ce très jeune cas désespéré. 

Une, deux, trois ...séances n'ont pas suffi à effacer.

Car on réprimait plus qu'on ne soignait.

La petite dépérissait.

A vue d'œil, elle se mourrait.

Une musique lugubre sur fond enfantin.

Un tempo sans fin.

Un disque ébréché qui se répète:  

         Nicolle n'ira pas à l'école  

         Elle ira au fond du puits

         Car elle est punie.  

         Nicolle n'ira pas à l'écol...................

 Non  encore sortie  de sa nuit, elle hurle

        Nooooooooooooooooon

        Pas le puits

        Pas le puits.

Il est des choses qui nous trahissent dés la première feinte.

Cela transparaît à notre corps défendant.

Nicolle aurait pâtie en psychiatrie.

Véritable porcherie. 
Où les destinées s'entremêlent comme dans la vraie

Vie.

Si ce n'est du rôle de certains de ne jamais rester figurant.

La folle du service,

« la dame en noir» comme on aimait l’appeler.

Qu’on  n'a jamais entendu parler.

Témoin de ses sévices.

Démence en faction.

Raison en désertion.

Elle a encore écho de sa berceuse de nuit.

Qui met en pause  le  disque fou

Fredonne dans un souffle doux : 

      joli coucou joli coucou coucou  

     chante avec nous chante avec nous

         chante...

Subitement et par magie enchanteresse

Les murs de l'asile deviennent moins sales.

Des ombres chinoises , des étoiles colorées

Les petites filles dansent   et jouent à la marelle

La nuit moins terrifiante.

Les infirmiers  dans leur mouroir.

Le sommeil la courtise.

Dans le lit de cette pensionnaire toujours habillée de noir..

Si encore, tu t’intéresses à son sort...

 Mais «  chut la petite, elle dort ».

2 commentaires:

  1. Nicole ,'a rien à envier à la vie et tu sais la douleur que me procure ton texte mais tu as raison de le mettre en ligne et de dénoncer certaines choses
    Amitiés

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  2. Ici la dénonciation n'est pas la plus importante. C'est la douleur que déclenche en nous l'horreur du mal des autres que l'on ne sait arrêter qui est là, placée devant nous pour que nous témoignions de l'ignominie de notre nature si imparfaite.

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