lundi 23 mars 2009

Et les pépés aussi!




Je me souviens d'une histoire que mon père aimait me raconter.
Je n'ai compris la portée de son message que quelque peu avant sa mort.
D'un père et son fils, il s'agit.
Le père montait une couverture au grenier
à son vieux chéri
où son épouse l'avait récemment installé
son môme lui dit :
papa, pourquoi cette couverture?
Dans un soupir,il répondit:
pour ton grand-père, mon enfant.
Alors l'enfant lui déclara:
N'oublie point de la partager
et de m'en garder une moitié
Hurlant, il faillit s'étrangler:
ignoble gosse , enfant de sa mère
tu oses encore le diminuer
moi qui te croyais mon allié
Alors l'enfant infâme ou non car c'est vous qui voyez
lui énonça:
c 'est que l'autre moitié
sera pour toi
lorsque tu auras l'âge de pépé!

pourquoi j'écris.


En écrivant chaque jour comme j'écris,
J'obéis à quelque chose qui me pilote à sa guise.
Mes idées s'entrechoquent, se ramassent et se peaufinent au gré de mes délires.
Tantôt c'est le beau temps.
Plus souvent, c'est moins gai:
Des matins qui se lèvent sur le printemps ou l'été,
D'autres ne se lèveront que sur de la nuit.
Je vous demande juste d'être patient,
De décortiquer avec moi les peaux mortes
De suspendre quelconque préjugé
De laisser la rumeur des flots absorber celle qui bouscule mon intérieur.
Dés lors, nous planerons ensemble et au gré du vent
vers des cieux plus cléments.
Le silence, la nuit et notre connivence..
Un havre de paix.

vendredi 20 mars 2009

Je veux que tout le monde lise !


Sur un blog , j'ai répondu à une mamie
parce qu'elle affichait son âge…
cela lui a tellement plu
qu'elle en a pleuré
alors, j'ai senti le besoin décrire ceci,
de me mettre dans son âge et de penser.

Je ne veux pas de votre pitié
Mais de votre piété
C'est mon droit pour ceux que j'ai élevés.
J'ai besoin de vous voir m'entourer
Mais pas de vos visites précipitées
Entre deux rendez-vous ou un break inopiné
J'ai besoin de me sentir dans vos souliers
Dans votre vie et vos parfums
Chaque jour et chaque matin.
J'ai besoin que vous m'appeliez mamie
Mille fois dans le journée.
J'ai besoin d'être considérée
Comme les mamies d'autres fois.
Je réclame ce droit.
Je veux raccommoder vos chaussettes
Vous faire la causette
Faire luire vos chaussures
Vous faire goûter mes confitures
Partager vos rêves et vos effrois.
J'ai besoin la nuit
Que vous veniez dans mon lit
Vous conter une histoire
Faire le ménage après ce pipi
Pour que les parents ne vous grondent
Pour apaiser vos peurs non du tonnerre
Mais des désillusions amères
Réchauffer vos corps tremblotants
Comme autrefois, au bon vieux temps.
Je n'ai pas besoin de ce baiser pressé.
Je n'ai pas besoin de vos cadeaux inutiles.
Je n'ai pas besoin de vous à l'asile.
Je n'ai pas besoin de vos appels du forfait.
Je n'ai pas besoin de vos porte-monnaies.
Je n'ai pas besoin de vos fleurs.
Je n'ai pas besoin de vos pleurs.
Quand je partirai .
J'ai juste besoin dêtre BIEN aimée.
Maintenant et à l'instant.
Et tant que je vivrai.

mercredi 18 mars 2009

c'était les années cinquante, il me semble.
Le pays connaissait de grands remous.
Capitulation du colonialisme,
Guerre et rébellion,
Grave crise économique(le français n'étant point le seul à avoir sucer le jus,
le ver était dans le fruit bien avant le protectorat...)
Bref, je ne pourrai m'étaler dans un tel débat,
je n'en ai ni la force ni les facultés nécessaires,
mes seules capacités se résument modestement à essayer de transcrire quelques images.
Fruits de la réalité ,
Brutale percée dans un nid cafardeux,
Imagination florissante sur des bouffées délirantes comme dirait le psy .
Mais tenons -nous à Margot.
Elle devait s'enfoncer dans le passé dans un gros fort de maîtrise de soi pour ne pas gémir et ne pas hurler.
Juste pour avoir "des mots pour le dire", se raconter.
Avant cela, il lui fallait sa petite bouteille de whisky son amie et la voix de la Sayeda Om khaltoum, sa souveraine qui savait égrener les mots un à un pour mieux décrire ou panser.
"HASSIBEK LIL ZAMAN" (je te livre au destin)
C'est comme si elle soulevait la trappe sous laquelle se terrait pour faire un peu de lumière dans sa nuit .

Les temps changeaient en valsant un regain de misère et de besoins élargis.
Sa mère s'était installée avec un nouveau prétendant et était enceinte de la toute dernière.
Cela la contrariait dans la mesure où leur situation était déjà précaire qu'il fallait en rajouter..
et puis, elle commençait à grandir ,
à devenir femme
avec ces horribles petits boutons "la kebla ou poitrine" qui s'annonçait généreuse et lui valait quelques regards insistants de certains énergumènes de la hara .
Comme elle ne s'aimait pas déjà d'être une fille que se savoir en pleine transformation pubertaire la rendait gauche, mal à l'aise PRESQUE MALADE.
Et puis son soi-disant futur beau-père avait durci l'ambiance depuis que sa mère avait fait cette petite fête en son honneur pour célébrer le menarque.
Cruel rituel, tradition à la con qui marquèrent au sang et au feu sa maturité sans la moindre discrétion.
On lui fît porter une ridicule robe blanche signe de sa sainteté ou presque.
On fît quelques prières au Seigneur, on chanta .
On dansa aussi un peu mais on le dit à tout le monde sur le modèle des amilles juives où tout se sait.
Depuis, elle se sentît prisonnière de son corps, de son évolution, de ses rondeurs qui l'embellissaient aux yeux des autres mais la confondaient à ses yeux
Et puis, elle se sentait gêner, rougir,trembler comme une feuille quand le regard de l'autre se posait sur elle.Ses allées et retour à la maison pendant que sa mère était au boulot devenaient plus nombreux.Elle se sentait piégée dans ce corps de femme qu'elle détestait et quand par hasard, il était là et qu'elle était au seau et la serpillière, elle évitait de croiser son chemin et ses yeux rouges par l'apéro et d'autres choses inexpliquées.
Dans la loi de la jungle, le prédateur s'annonce en s'abattant sur sa proie, la sienne était faible et sans soutien!!!
Et je l'entends hurler
du loin de mon âge adulte
du haut de mes diplômes à la con
du fond de mes terreurs nocturnes
du plus profond des bleus de ma mémoire
des tréfonds de ses malheurs,je..
Je l'entends hurler quand la bête a transpercé la vierge pour la tâcher à jamais!
POUR ELLE ET SES SEMBLABLES, j'ai écrit

J'appelle à la guillotine :

Ce monsieur et cette femme.

Elle hurle en premier :
Ce n’est pas moi

Ce n’est pas moi qui me suis approchée
Cette nuit et les autres...
Du lit de notre aînée.

Ce n’est pas moi qui soufflais fort et excitée
Le regard fauve aux envies bestiales
Une main sur la bouche de l’enfant,
L’autre sur son sexe qui se dressait

Ce n’est pas moi qui chatouille dans le cou
Emprisonne la bouche à l’instinct vorace
Goût du pêché
Goût du fruit défendu
Des doigts de feu s’amusent à s’égarer
D’abord dans les cheveux
Puis dans le cou, descendent peu à peu
Empoignent ses boutons
Qui viennent à peine de fleurir
Et de mourir en bougeons.

Ce n’est pas moi qui contourne les rondeurs,
Farfouille dans la complicité de nuits assassines
Du noir morveux
Du silence nerveux
Furète dans une intimité encore plate,
Joue de ses doigts de feu
Sacrilège et profanation
De ces quelques centimètres de chair et de sang !

Ce n’est pas moi qui fais grincer le lit
Dans une branlée animale
Dans des draps tièdes aux senteurs poisseuses
Sueur piquante et autre odeur fade…

Ce n’est pas moi qui fais monter le désir
Un désir d’instinct
Frappe à vie de culpabilité
Syndrome de Stockholm et chantage affectif
Agresseur et agressée
Rôles inversés

Je l’ai souvent entendue le soir pleurer
Toute enfant qu’elle était…

Coupable a-t-elle hurlé
De ces silences assassins
De ces sourdes oreilles
De ses feintes de sommeil
Coupable de n’avoir pas défendu l’enfant
Empêché de la faire venir dans le lit de papa-maman
Etrangler le désir animal
Finir avec la bête depuis des années

Coupable d’avoir laissé faire les choses
D’avoir adopté la négligence
Pour sauver les apparences
Pour ne pas faire parler les langues
Pour ne pas déranger la réalité
Pour ne pas heurter les sensibilités

Coupable d’avoir préféré le silence
Aux complaintes de l’assassinée
Le confort du secret
Aux peaux pénétrées,
Aux gémissements de douleur.
Regards hagards, foi écroulée
Fin fond des abîmes
Enfance violée et volée
Dieu absent et profondes déprimes !

J’appelle à la guillotine tous ces hommes et femmes coupables de telles profanations.
J’appelle à la guillotine toutes ces mères qui taisent de tels secrets et laissent faire les abus dans un souci de confort de famille et rarement de peur.
J’appelle à la guillotine encore ces mères qui enfantent et s’absentent, qui laissent seuls même pour un instant la bête et l’enfant.
J’appelle encore ces mêmes mères qui laissent partir les enfants chez une tante ou un parent sans les surveiller car il rôde toujours le détraqué. C’est des fois le père, le frère ou un aîné.
J’appelle à la guillotine cette maîtresse ou ce maître qui n’a rien vu venir chaque jour un peu plus, dans le mal être de cette enfant.
J’appelle à la guillotine ce médecin scolaire à la con .
Imbue de sa médecine et de son manque d’expérience qui examine l’enfant,
Suspecte les attouchements et renvoie au légiste.

Homme de loi, homme de foi
Mère en délit de démission
Père en capitulation
Médecin dans sa fougue légèrement grossier
Se laisse piéger par tant de désaveux
Laisse partir et clore le dossier …

J'appelle tout ce monde à la guillotine !

mardi 17 mars 2009

Margot ou les bleus de ma mémoire...

Pliée en deux, vêtue de couleur de deuil dans une semi-élégance, semi-humilité que seule une rare catégorie de gens savent encore produire, elle se tamponnait de temps à autre le front, d’une main moite et tremblante.
Un ventilateur soufflait un vent chaud et lourd.
Le soleil tapait fort par cet été comme à l’ordinaire dans ces contrées africaines. Pourtant, rien n’était comme avant.
Il y avait déjà 28 ans.
C’était si loin, très loin et pourtant c’était comme si cela était hier.
Ses cheveux décolorés par les années gardaient une beauté particulière, un éclat déteint mais particulièrement éloquent transcrivant des années d’endurance et de souffrance.
Tout peut s’estomper par la magie de l'oubli à l’exception des plaies du temps qui continuent à suinter indéfiniment fraîches et ravivées par le seul souvenir.
Cela faisait exactement 28 ans qu'elle était partie.
28 ans sans faute, sans regret, sans jamais se retourner.
Les années d’exil avaient tout englouti, du moindre souvenir à l'infime langueur et nostalgie.
Au cours de ces années, elle avait joint le jour à la nuit se reposant une ou deux heures pour ressortir de nouveau, sauter d’un métro à un autre, changer de blouse et entamer un nouveau boulot.
Les grands buffets dressés pour les barmisvas, les tfelims ou les shabbats qui se rattrapaient de semaine en semaine dans une course folle avaient aidé à l'interdiction de tout surgissement et l’enfouissement total et inconscient de toute remémoration.
Elle avait à sa charge une nuée d’enfants, une mère au foyer, une sœur invalide et une grand-mère nonagénaire.
Tout ce monde à nourrir, à habiller était son monde, sous son unique responsabilité.
De tout son vivant, elle n’avait fait que côtoyer les Français, d’abord en tant que colons en terre natale et maintenant en tant que patrons en terre d’accueil.
Elle les trouvait un peu froids et austères parfois mais ils possédaient à leur avantage cette délicieuse manière de vous vouvoyer, jamais de familiarité. Ils avaient ce don de vous hausser à une classe sociale inespérée par un :

S .V.P Madame ou bien Merci Madame ou encore Non Madame .
Même en vous congédiant, c’était toujours si doux à entendre!
Et puis ce nouveau boulot lui assurerait dans 20 ans une retraite.
Elle pourrait seulement alors se prélasser dans son petit appartement, avoir droit à la carte Paris – Santé et peut - être une aide ménagère.
Seulement, alors, elle aura le droit de s’arrêter et de visiter Paris !
Admirer sa tour Eiffel et ses Champs Elysées !
Seulement plus tard maintenant, elle avait ces bureaux à nettoyer avant l’arrivée des employés.
C’était un gentil travail loin des marmites et de l’odeur piquante de l’ail et l’oignon.
En France, elle avait appris à manipuler l’aspirateur,
à faire briller le parquet et à abandonner presque définitivement le seau et la rude serpillière en toile des sacs de blé ou de farine.
La vie en France octroyait indiscutablement, toute classe sociale confondue, une facilité de vie et un confort élémentaire.
Cela, nul n’était en droit de le nier.
Plongée dans ses ruminations bienfaisantes, elle oubliait sa fatigue, ses jambes lourdes et ses bras raidis par sa rude journée.
Souvent, après la préparation du couscous du shabbat, son patron avait la bonté d’arrondir sa semaine avec une pensée pour les enfants et sa friande descendance.
Comme il lui était bon de humer son argent.
Il dégageait une agréable senteur : celle de l’argent propre et dûment mérité, jamais des chiottes qu’il lui incombait de nettoyer.
Jamais un patron ne lui avait manqué de respect ni osé caresser du regard son décolleté généreux en soulevant ou en soupesant de ses bras forts et dénudes..... Hormis, cet italien dont le regard devenait de plus en plus insistant et enflammé. Elle préféra l’ignorer non pas parce qu’elle approchait la ménopause...
mais parce qu’elle avait divorcé des choses de l’amour définitivement depuis une vie déjà!
Devant elle, le temps était compté sans clémence aucune, son travail n’attendait pas!
Elle connaissait toutes les arrières cuisines des grands restaurants juifs parisiens de l’époque.
Aucune recette n’avait de secret pour elle.
Elle mariait les assaisonnements dans un savoir-faire appris dans la seule grande école qu’elle ait vraiment fréquentée:Celle de la vie.
Senteurs arabesques
concoctées dans des secrets culinaires à la juive hors norme et hors temps.
En forme, elle se devait toujours d’être avec un port de tête remarquable, des cheveux noir corbeau propre à ces beautés juives nées en terre mélangées et en temps impropres.
Margot n’était pas particulièrement belle mais possédait ce look indéfinissable de femme forte et aux formes généreuses sans jamais être obèse,
Grande et d’allure sûre, ne fléchissant jamais.
Attrait fatal de quelques femmes fonceuses que rien n’arrête!
Peu boulimique, seul le parfum de sa cuisine suffisait à l’engraisser.
Il y avait aussi la cigarette et l’alcool.
Ce dernier était son compagnon de route pendant presque une vie.
Elle ne s’était jamais détournée de son seul vice autorisé. Plus qu’un péché mignon.
Un ami.Une épaule et un abri.
Tel un baume, il la fortifiait, la maintenait en forme, lui permettait de tenir le coup, de résister au froid et à l’hiver glacial encore étranger à son corps de femme ayant dépassé la quarantaine sous des cieux où le soleil se levait toujours chaud.
Un froid qui mordait dans la chair, qui saignait sans transparaître..
Elle s’abandonnait à l’alcool consentante du matin au soir pour finir recroquevillée, gémissante et brisée par la douleur au fond des toilettes.
De violentes crampes s’emparaient d’elle, la secouaient et l’obligeaient à tout vomir et se libérer des tromperies mirage de son agresseur : l’alcool car la douleur était toujours là, à sévir au fond d’elle, pareille à un mal incurable.
Toujours prête à se réveiller tel un volcan endormi mais jamais éteint.
Ses gémissements soulevaient son cœur, le retournaient pour mettre à nu de nouvelles facettes de désillusions amères.
Un volcan potentiellement actif bavait continuellement des laves lancinantes calcinant indéfiniment sa vie.
Rares sont ceux qui percevaient ses gémissements.
Elle se dessaoulait en silence dans les derniers fragments de la nuit avant que celle ci ne s’ensevelisse dans la clarté d’un jour naissant.
Nuit entrecoupée de larmes et d'hymnes à la mort .
DEMAIN serait un nouveau jour, jamais pour elle.
Ses journées, ses nuits étaient identiques, dictées par le rythme écrasant de ses lourdes charges. Elle se dessaoulait d’une journée achevée pour s’enivrer de nouveau en entamant la suivante.
Alcoolique ne lui conviendrait pas exactement, quoique médicalement elle le soit devenue.
L’alcool était son choix, son échappatoire, elle y sombrait dans une parfaite connivence, une complicité tacite et ferme, tissée dans un sado-masochisme étrange. Les jours s’écoulaient péniblement et ses années lui filaient sous les doigts opaques sans qu’elle se rende compte que c’était sa vie qui s’égrenait au rythme fou de ses charges et que les mailles de l’extinction se serraient de plus en plus fort autour de son présent au prix de graves séquelles.
Elle passa à nouveau une main tremblante sur son front fripé par la maigreur.
Elle s’y attarda comme pour chasser un passé fantôme qui ressurgissait farouchement en surface, indépendamment de sa volonté.
De violentes crampes s’emparaient de son corps, tétanisaient ses entrailles accouchant d’un passé si douloureux qu’elle faillit hurler.
Habituée à réprimer ses souffrances, son corps finit par céder de justesse à l’autorité ancienne de cette vielle dame en noir, autrefois si robuste.
Elle continuait à avoir une parfaite maîtrise de ses esprits et de son corps et lorsque cela lui devenait insoutenable, l’alcool la sauvait.
Bientôt septuagénaire, elle avait fait route avec son fidèle compagnon, sur les chemins de l’impossible, pendant prés de 60 ans.


J'oubliais de mentionner que dans sa galère, la Sayeda comme les orientaux l'appelaient ou encore la Diva de l'orient "Om khaltoum " l'accompagnait de poésie et de chant que rien n'égalait en beauté pour bercer au mieux ses douleurs.

lundi 16 mars 2009

suis-je douée au bonheur?

Suis-je douée au bonheur?
Certains me disent que mes écrits sont tristes à mourir
Certains encore me croient folle ou dérangée
D'autres ne relèvent pas ou sont complaisants
Pourtant je sais être de bonne compagnie
Je sais faire la fête et rigoler
Je sais partager, je sais parler
Mais je ne sais voler de mes mots
Je ne sais fanfaronner
Juste que mes yeux déclinent la beauté
Mes sens hument l'air contaminé
Mon coeur repère le mal dautrui
Ma tête fait le suivi
Souvent, jai envie de dégueuler
De faire la tête et hurler
Mais les yeux de Nicolle m'interpellent
Ceux de mes mômes me harcèlent
Ceux de Margot me rappellent
Que leurs sanglots sont à transcrire
Que leur nuit est à défaire
Que leurs fardeaux sont à extraire
Que leurs bourreaux sont à bannir
Que leur saga est à écrire.
Alors, jécrirai!

samedi 14 mars 2009

Je te vois.

JE te vois dans cette immensité
que n'aigrit ni ombre ni clarté.
Je te vois dans ces montagnes de soie ornées
reines millénaires incontestées.
Je te vois dans ce jour levant
que la nuit rattrape toujours à temps.
Je te vois dans ces océans sans fond
qu'entretient un minoritaire phytoplancton.
je te vois dans ce désert à perte de vue
grains d'or et palmiers charnus.
Je te vois dans cet enfant qui braille
cet autre dans les entrailles.
Je te vois dans cette vie ôtée
dans cette autre donnée.
je vois dans ces multiples similitudes
ces infimes différences, ces exactitudes.
Je te vois dans cette brebis galeuse
que sa petite trait insoucieuse.
Je te vois dans cette mère abonde
qui épargne son immonde.
Je te vois dans cet amour essoufflé
que ne détériorent ni vent ni marée.
Je te vois dans ce regard caressant
cet autre éperdu ou fulminant.
Je te vois dans ces poussières
une ruine exhumée, une histoire entière.
Je te vois dans ces contraires rapprochés
ces armes enfouies, ces plaies consolidées.

Je te vois dans cette lumière au lointain
que rien ne ravit, que rien n'atteint!

Pour que l'enfer de Nicolle prenne fin..

Nicolle est une gamine de cinq ou six ans pour ceux qui viennent d'arriver.
Son père l'a fait incarcérer dans un hopital psychiatrique de renommée.
Elle a présenté des crises convulsives répétées.
Son séjour se fait long sans grand progrès.
Les toubibs ont en vain tout essayé:
Drogues de toutes sortes jusqu'à l'électrochoc répété.
Ils ont conclu à la suite d'un staff savant.
Que la petite souffre surtout d'un mal aimant.
Que le noyau familial dans lequel elle vit
Lui est morbide et la dépérît.
Ils l'ont mise sortante après s'être concerté avec le père
Dont cette enfant reste son unique descendance
D'une relation illégitime et adultère.
Bon train, contraint
Il a promis de la rendre à sa mère.
C'est là qu'il a découvert le pot au vin.
La petite rendue à sa mère s'est racontée:
Chaque fois qu'elle fautait ou comme tout enfant contrariait
Sa belle-mère la déposait violemment dans un seau
Qu'elle jettait rapidement dans le puits
Puis à la nuit tombée redoutant le retour de son mari
A l'aide d'une corde la remontait.
Et si jamais elle parlait, elle la menaçait d'un sort encore plus réservé.
Ni pleurs ni cris.
Ni hoquet ni pipi.
Une cascade de non dits.
Un déploiement de force.
Géant contre moustique.
Une hérésie .
L'horreur a un nom.
L'enfer aussi.
C'est Nicolle dans la nuit en plein jour.
Victime du désamour.
Coups, cognements.
Faim et hurlements.
Dans un trou où tout fait écho.
Dans ces contrées où il fait toujours chaud.

jeudi 12 mars 2009

Fransua

Ce soir, mes mots seront pour toi

 Douce Fransua

Ce soir, je ferai taire le passé

Je garderai le temps en captivité.

J’écrirai  dans un regain de fraternité.  

Je te prendrai dans une balade nocturne.

Découvrir l’éclat des yeux 

Tempérant avec le coucher

Le ciel et ses étoiles

Toile diamantée sans rivale

Je te ferai écouter la musique

De ma grande bleue

Elle  saura te bercer

Robe osée

Vagues sans ride

Bras ouverts

Effusions et larmes de joie

Baisers sucrés

Rêves libérés

 L’extase fait monter le désir

Je te lâche la bride.

Tu lui livreras tes tourments

Elle te livrera  ses secrets

Baumes calmants

 Apaisement

Dans une randonnée diurne

Je  te ferai aimer le sahara

Le vide sidéral

Le désert à perte de vue

Un spectacle de désolation

Où l’errance  rappelle aux  origines

Un silence éloquent

Sans masque ni commodité

Nudité et humilité

Devant  cette dame nature

Qui s’habille de rudesse

Promesses et parjures

S’écaillent dans le souffle du sirocco

Oasis charmeuse  rappelant le paradis

Palmiers centenaires maîtres des lieux

Où pendent  à leur honneur  des joyaux hors de prix

Délice aux confins du sucré

Sieste ombragée,  soleil en feu

Abnégation, altruisme et absence d’égo.

Portail de la connaissance, méditations

Alchimie et secret de la création

Fonte des glaciers, rupture des conventions

Sublimation du moment

Accompagne-moi Fransua

Et nous noierons à deux, à trois.. et qui voudra

Nos peines et nos chagrins

Nous forcerons le destin

A  embellir le passé

A pardonner

Car «  c’est pour le péché que le pardon existe »

 

mercredi 11 mars 2009

Nicolle au pays des fous

Pourrait bien être mon intitulé.

Seulement Nicolle est encore un enfant.

Le mien, le tien, le vôtre si vous êtes nonchalant.

Elle est amenée par sa famille,

Curieusement son père et sa belle-mère.

Sa mère est en ronde, conférence ou délit de fuite.

Faits sans suite

Juste que la petite rayonne de bonheur

Aux visites de sa mère escortée de ses sœurs.

Le soleil est à son firmament.

Le rire est cristallin.

Les yeux irrésistibles chantant l'innocence et l'amour.

Qu'on sature sauvagement  au grand jour.

Enfance à peine éclose que déjà fanée.

Portant son âge comme autant de fardeaux.

Elle ignore comment se méfier du lendemain. 

Elle a foi en ces instants  de  paix

Où tout s'estompe à la vue de l'aimé.

Elle n'aura pas à attendre au matin.

Départ et volte-face du présent.

Séparation et  horrible  châtiment.

Supplanté par les électrochocs trempés dans l'antichambre de la mort

La mélancolie.

Ultime recours pour ce très jeune cas désespéré. 

Une, deux, trois ...séances n'ont pas suffi à effacer.

Car on réprimait plus qu'on ne soignait.

La petite dépérissait.

A vue d'œil, elle se mourrait.

Une musique lugubre sur fond enfantin.

Un tempo sans fin.

Un disque ébréché qui se répète:  

         Nicolle n'ira pas à l'école  

         Elle ira au fond du puits

         Car elle est punie.  

         Nicolle n'ira pas à l'écol...................

 Non  encore sortie  de sa nuit, elle hurle

        Nooooooooooooooooon

        Pas le puits

        Pas le puits.

Il est des choses qui nous trahissent dés la première feinte.

Cela transparaît à notre corps défendant.

Nicolle aurait pâtie en psychiatrie.

Véritable porcherie. 
Où les destinées s'entremêlent comme dans la vraie

Vie.

Si ce n'est du rôle de certains de ne jamais rester figurant.

La folle du service,

« la dame en noir» comme on aimait l’appeler.

Qu’on  n'a jamais entendu parler.

Témoin de ses sévices.

Démence en faction.

Raison en désertion.

Elle a encore écho de sa berceuse de nuit.

Qui met en pause  le  disque fou

Fredonne dans un souffle doux : 

      joli coucou joli coucou coucou  

     chante avec nous chante avec nous

         chante...

Subitement et par magie enchanteresse

Les murs de l'asile deviennent moins sales.

Des ombres chinoises , des étoiles colorées

Les petites filles dansent   et jouent à la marelle

La nuit moins terrifiante.

Les infirmiers  dans leur mouroir.

Le sommeil la courtise.

Dans le lit de cette pensionnaire toujours habillée de noir..

Si encore, tu t’intéresses à son sort...

 Mais «  chut la petite, elle dort ».

lundi 9 mars 2009

Une page de ma  consultation .
Je ne suis ni folle ni psy ,
Juste pour que le temps n'oublie,
Que s'effacent les traces.. 
On l'appellera Nicolles.
Nicolles  a cinq ou six ans.
Elle est atteinte de grand mal.
Crises commitiales,
Perte de connaissance,
Urine et morsure de la langue.
On a beau tourné  pour la réveiller dans sa main une clé, 
une grosse comme celle des grandes portes .
On a beau porté un cierge au marabout des contrées les plus éloignées.
Ses crises sont répétées, de plus en plus rapprochées.
Crise d' "H" ou grand mal,
Les coeurs s'emballent
Les doc aussi .
Le diagnostic tombe parfois mal assis.
Tranchant  et sans appel.
Une voiturette en guise d'ambulance . 
Et on kidnappe l'enfance.
On la baillonne.
On la pousse dans des couloirs froids et sales
qui sentent la pisse et la folie.
Cris.
Rires édentés.
Femmes en blanc  à la main facile,
Hommes en blanc toujours pressés.
Blanc les blouses, noir les coeurs et les idées.
Idées suicidaires devant ce dément, 
Ces têtes qui hurlent
Qui cognent et ne s'arrêtent.
IRS , amphétamines, gardénal ou largactil .
On passe à un traitement plus costaud, moins gracile.
La panoplie est insuffisante  pour cette petite  qui s'entête
Bouffées délirantes  et propos confus.
Déséquilibre mental et fabulation.
Délire
Hallucination et diffamation
Elle a des visions .
Cauchemar de jour et de nuit.
Personnes imaginaires ,
Boule de suie .
Des mains tortionnaires
Celles qui descendent le seau
Celles qui farfouillent dans sa nudité,
Une main sur sa bouche pour ne pas crier.
Elle désigne cet infirmier.
Puis cet autre, elle ne sait plus.
La sysmothérapie est leur dernier recours.
mais là n'est pa la fin du parcours.
Dénouement ou tragédie,
On le saura s'il ya une la suite!












samedi 7 mars 2009

Inscrit au bonheur sans le savoir

Quand je me lève chaque matin
Que je me tâtonne et que je suis sain
Que je vois avec clarté
Que le ciel est toute beauté
Que le soleil est sur son piedestal
Que la lumière pose à l’infini
Que je regarde par l’étui
Que je sillonne les malheurs d’autrui
Que je ne geins plus de douleur
Que j’affronte mes peurs
Que je ne cautionne plus l’horreur
Que le rire de l’enfant est revenu
Que la femme jette son dévolu
Que le vieux réchauffe ses os
Que les prières font échos
Que les maisons de DIEU abondent
Que l’aurore s’est substituée à la nuit furibonde
Que mes paupières sont des portes ouvertes
Que mon coeur bat sans perte
Que je ne suis ni chien ni chacal
Que je n’ai pour maître
Qu’un coeur et mes écrits.

pourquoi ce blog..

Ce matin, j'ai décidé de créer mon propre blog.
De nombreuses hésitations, beaucoup d'erreurs, de tatônnement par inexpérience voire par inattention mais là n'est pas la question .
Pourquoi ce blog: son interêt, son sens et surtout mes motivations .
Je suis là pour mettre des mots voire en échanger dans le strict respect de l'autre qui lui est de l'autre côté , sur son clavier à chercher à trouver un jumeau à mon mot
Je ne sollicite pas de parades amoureuses ni de rencontres idylliques mais juste un partage féerique pour s'élever main dans la main, à deux et plus dans un monde libre où les rêves les plus fous restent possibles grâce à la magie du mot.
Nos mots.
Le mot qui construit et ne détruit..
Le mot qui panse et consolide..
Le mot qui réchauffe et ne ternit..
Le mot qui raisonne et parfume..
Le mot coloré et simple..
Le mot que je hume
Avec délicatesse
Souplesse
Sur la pointe des pieds.