vendredi 21 janvier 2011

ENCORE UNE NUIT D'HORREUR DANS LA SERIE DE BEN ALI ET LA , C'EST VOTRE RESPONSABLITE!

Je dormais lorsque mon frère habitant pas très loin de chez moi et réquisitioné avec tous les hommes dehors de leur propre chef en gardiens de cités pour notre sécurité comme tous les soirs depuis une semaine sans fin me secoue doucement.
Je ne les ai pas vu venir mon fils et lui moi l'insomniaque invétérée que le moindre souffle , bruissement réveille.
Ils trembalent comme des bambins rampant à terre en me secouant.
Il met sa main sur ma bouche et chuchote: des gens armés dans une voiture de luxe nous pourchasse.Je me suis glissé avec tous les hommes par la clôture arrière du jardin.Ils sont à nos trousses et cherchent dans quelle maison notre groupe s'est refugié.Un groupe restreint fait de moins d'une dizaine depuis qu'un lèger mieux s'est déclaré dans le pays soit depuis hier matin.Beaucoup d'hommes n'ont plus fait le guet croûlant sous un semblant de sécurité médiatisée et sous un lourd sommeil depuis des nuits convoîté.
La population est ressortie. J'ai fait sortir ma mère.Je l'ai même prise terrosisée depuis un mois au champion. Nous avons pris un café dehors, discuté, papoté et même ri comme si de rien n'était.
La ville entière respire mieux comme si on se réveillait petit à petit d'un mauvais cauchemar.
Je suis paralysée par la peur.
Je tatônne dans le noir, palpe leurs têtes aimés , cherche ma fille , l'accroche à mes pas, à ma vie encore en vie pour je ne sais combien de temps encore.
Je me courbe et monte en haut réveiller un jeune invité pour un soir retenu loin de ses parents par le couvre feu le malchanceux.
Bizarrement, ma voix ne tremble pas:
lève-toi mon fils, des snippers sont là autour de la maison dans une 407 deluxe.Il faut pas paniquer tu as de la malchance de vivre cela mais nous n'avons rien demandé c'est le destin...et vous les enfants,il n'est pas le temps à la vaillance ni à la panique, écoutez moi..la vie est devant vous les jeunes Nous ,on a eu notre chance vous devez vivre pour être notre mémoire pourqu'on ne nous lapide pas tous et qu'on MAQUILLE LA VERITE
pourqu'ils n'utilisent pas notre tuerie comme un crapule scénario de terroristes enfin abattus et mis hors de nuire en emplissant notre maison d fausses preuves et d'ignobles mensonges.
LEVEZ-VOUS METTEZ VOS BASKETS ET CACHEZ -VOUS et toi ma fille si notre mort t'insupporterai, les coups de feu insoutenable bouche-toi les oreilles et retiens ton souffle vous ne sortirez que lorsque tout sera fini et qu'ils seront repartis
Ma fille éclate en sanglot, le garçon les yeux rouges mais s'exècutent .
A l'exception de mon fils qui indomptable refuse de m'écouter.
Il est terrible ce garçon: MA PLAIE- Mon ARRET DE MORT SI JE LE PERDAIS ET MA FIERTE.
Il me pousse à me cacher et redescend avec les hommes se concerter.
Je ne le reconnais plus, LUI l'élève du lycée français : enfant pourri gâté toujours bien habillé aux goûts de luxe et hautain débat avec les clochards , le chômeur, l'intello et le petit voleur de quartier.
Sale, transpirant , poussierreux lui le petit blond toujours élégant,il a été brutalemment projeté dans le monde des hommes et a basculé vaillamment chez les géants.
Je ne m'exècute pas non plus et rejoins les hommes au rez de chaussée.
Je leur donne une bouteille d'eau qu'ils font passer.
Je leur chuchote calmement que cela va aller.
Ils me remercient ces hommes d'habitude machos qui normalement devaient nous défendre les femmes et enfants du quartier.
CEST QUE L'HEURE EST A LA LOI DU MOUSTIQUE DEVANT LE LION
LE NAIN DEVANT LE GEANT
L'ARME DEVANT LE SANS ARME qui n'a jamais connu les champs de guerre ou tenu la moindre arme réelle ou pas réelle.
L'heure n'est pas à la parodie mais très grave très très grave.
Je balbutie une stratégie dans mon esprit embrumé par la peur pour mes enfants , mon mari et ces gens autour de moi, prends le clavier ordonne un texte et vous écris pour que VOUS ET LA CEST VOTRE RESPONSABILITE teniez après nous le rôle de porte parole, de mèmoire, de vérité de preuve et ce n'est pas de la fiction que j'ai écrit moi une mère sans antécédent ni passé une civile apeurée tétanisée et en danger de mort
JE PANIQUE NE TROUVE PAS LES MOTS MES DOIGTS SONT GELES ET NE VEULENT PAS M'OBEIR
JE ME RAMASSE COMME TOUTES LES FOIS Où JE M'ENVASE ET PERDS PIED.
Le moment n'est pas à la peur mais à la raison et dans ce qui me reste de vie,je me raisonne et je vis.
Je fais l'inventaire de ceux que je peux appeler :la police ,les secours ,les militaires mais personne ne vient et si cela se trouve je n'ai plus confiance en personne.
TOUT EST AU DOUTE ET A LA CONFUSION
TOUT EST "NE FAIRE CONFIANCE A PERSONNE"
Je gigote et reprends mes esprits:j'appele mon frère, il est trois heures du matin.
Je le réveille lui raconte en deux mots notre boubier
Il panique ,grelotte et a plus peur que moi.
Je lui IMPOSE LE RESAISSISSEMENT, LE SILENCE SUR CE QUE JE LUI RACONTE,LE SANG FROID ET SURTOUT DETRE NOTRE MEMOIRE SI NOUS ETIONS TUES ET SURTOUT DALLER VOIR APRES NOUS DES GENS DE CONFIANCE ET LEUR RACONTER.
C'était tout ce que je pouvais faire et lui aussi ni médias tunisiennes ni rien dans le moment car il risquait de nous enfoncer.
Je redescends à côté des hommes pour voir.
Mon frère plus calme décide une stratègie.
El fejr soit l'appel à la prière est dans une heure.Les fidèles seront bientôt levès .Nous devons en faire nos alliès.
Il prend son téléphone et commence à appeler tous les voisins qu'il connaissait.
Voisin par voisin, famille par famille
Nous sommes peu nombreux dans ce quartier éloigné mais notre union reste notre seul moyen de lutte.Ils décident de sortir tous par la porte de derrière , mon fils en premier.
Je le retiens,il refuse.
Je le retiens, pose ma main en hâte sur sa tête et balbutie encore une fois :
je te confie à DIEU QUI NE PERD JAMAIS SES CONSIGNES
Il me regarde une dernère fois et souffle :
si je suis tué ne pleure pas je serai ton unique fils martyr
Mon coeur se fond.
je veux le retenir mais je ne sais ce qui me pousse à le laisser à son destin.
Je dois être folle parceque par deux fois,je ne le retiens pas , ne lui défends pas de sortir mais le laisse confiante partir sans hésiter l'exposant à ne plus me revenir...
Une heure encore se tire insupportable nous balafrant de crampes et d'effroi.
Je grelotte pour mon fils qui ne répond pas, pour mon frère , leur télèphones éteints .
Mille scénarios nous galvanisent, nous plombent deriière nos murs.
NOUS NE RESSONTONS PLUS RIEN NI LE FROID NI LA PEUR ET lorsque deux camions militaires blindés arrivent, nous rampions encore tétanisés.
Un des camions fait un brusque demi tour et ouvre les feux de ses phares sur ma maison.Nous sommes à terre plongés dans un plein jour.
Quelqu'un hurle un nom.
Un autre siffle, c'est mon frère.Ils le repère et arrive vers lui.
Nous nous embrassons, le ciel n'est plus que lumière:girophares, voitures de police sans compter, un vaet viens violent sans fin mon avenue.
Nous sommes sauvés.
Les suites se bousculent:mensonges ou vérités: un chien berger de police fraichement mort sur la plage, un passeport français retrouvé avec une tête de mercenaire qui n'a rien de français en guise de propriétaire, des rumeurs qui enflent, des doutes sur le retard de l'arrivée des secours et puis un balancier au bord de la rive sorti du ventre de la mer .
Une mer que je n'aime plus qui me terrorise et nous livre depuis des nuits aux méchands par ses portes ouvertes aux béances, aux usurpateurs, aux criminels et aux mercenaires qu'on soupçonne fortement d'arriver.

7 commentaires:

  1. Je t'envoie des bises de réconfort, c'est tot ce que je peux faire malheureusement...

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  2. Je pense à toi Lilia, je pense à vous tous.

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  3. Avec vous par la pensée, je comprends le cœur d'une mère qui a peur pour ses enfants, amicalement

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  4. Ton récit au rythme haletant nous fait prendre pleinement conscience de ce que vous vivez.
    Avec vous tous, à chaque instant, par la pensée. Mais c'est si peu!
    Bises d'Ep'

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  5. j'étais à l'hôpital je suis de retour aujourd'hui chez moi
    j'ai pensé si fort à toi en regardant les infos et mon coeur a tremblé
    ton récit me glace

    peuple tunisien comme vous pouvez être fiers de vous, le monde entier est fier de vous !
    la liberté s'acquiert, vous êtes au début !
    je suis près de toi Lilia mes douleurs physiques sont peu de choses face à ce que vous avez vécu
    tendresse

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  6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  7. Beaucoup de pensées chaque jour pour vous ! Courage
    Tendresses et Gros bisous

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