lundi 5 octobre 2009

Qu'est-ce qu'il faut pour être heureux?

Ce matin, je me sens plus calme.
Un peu moins aigrie,
sûre de moi plutôt confiante
presque belle...


Seuls ceux qui connaissent ma folie :
cet accès d'aigreur, de défaite, d'amertume ou de déprime qui vous tient à la gorge par certains matins
vous fait tout détester ou plutôt ne rien aimer,
juste un gôut fade ou amer qui racle au fond du palais
sauront comprendre .



Comment expliquer ces états d'âme?

Le pourquoi des choses....
Je ne sais pas
Je ne sais plus.




Hier, j'ai pris le train avec ma fille pour sa ville d'étudiante.

Le trajet m'a paru moins pénible qu'au retour probablement parcequ'elle était là bien en chair à côté de moi, moi d'elle .

Un état fusionnel grave dont je me rends compte .

Un comportement aux limites de la normale.

Un cordon ombilical dont je meurs.

Un cordon dont je vis!



Certains sont élevés dans la peur pour se parer du feu comme dirait mon ami Roger .

D'autres , toujours dans cette même peur pour distancer la séparation, la solitude , l'oubli ou l'abandon.



Peux-ton parler de séparation lorsqu'il s'agit de situation temporaire?

Peux-on parler de solitude lorsque nos vies sont tumultueuses et archibondées?

Peux-t-on parler d'abandon lorsque nos peaux adhèrent dans leurs moindres fibres sans jamais se décoller?

"Femme médecine, Homme chaman."
Je ne sais plus vraiment
Mes idées se confondent.
Ma vue se brouille .
Mon savoir est limite
Ma science est mitigée.
Mais pourquoi vais-je vous encombrer de tout cela lorsque j'avais pour intention première de vous parler de mon voyage à travers les féeries de mon pays.

Qu'est-ce qu'il nous coûte d'être heureux ?



Mon train roule à une allure ...
Vertigineuse pour celui qu'on éloigne de ses aimés
Lente à mourir pour celui qui a hâte de les retrouver .
Par moment, je sors de mes transes et tergiverse avec le panorama qui s'offre à moi par à coup en s'éloignant des grandes villes.
Un spectacle de désolation.
Des arbres déracinés en poignée
Une digue emportée
Un oued libéré
Tatouage d'une récente tempête.
Une maison en pierre non achevée
Une grande cour pour mes yeux fatigués
La promiscuité de nos appartements
Leur exiguité.
Des adultes se dorent debout dans les rayons d'un soleil pas toujours clément
Des enfants jouent en sécurité.


Qu'est-ce qu'il faut pour être heureux?
Des poches pleines
Un compte fourni
Des vêtements à couvrir une caserne
Une armada
Une armée
Une puissance?????

Une veillée autour du canoun
Un thé à la menthe sous un olivier
Une marmaille qui braille
L'odeur du jasmin ou encore celle de l'oranger
Un couple qui se cherche du regard ????

Qu'est-ce qu'il faut pour pour être heureux
Des histoires simples à raconter
Des mains tendues sans accompte
Des têtes pas trop pesantes
Des têtes pas trop pensantes
qui ne cautionnent l'horreur
ne légitimisent le superflu
s'habillent de simplicité
dorment à poings fermés.

Qu'est-ce qu'il ne faut pour être heureux
Le mensonge qui habille nos relations
maquille nos apparences
solde nos amours.

Je ne sais pas
Je ne sais plus
Ce dont je suis sûre
C'est cet air heureux
que me rendent ces gens
presque en haillons
que le détail encombre peu
C'est ce regard vif qui me subjugue
de ces écoliers qui marchent des kilomètres pour rejoindre leur école
sous le soleil tapant
sous la pluie, j'imagine
mais qui trouvent le moyen de jouer
se lancent des pierres
font du landart sans le savoir
grattent les arbres
gravent leurs noms,
celui de leurs amours
boivent à la source
et sont heureux.

3 commentaires:

  1. Kilomètre Zéro,
    Je pars de ce zéro à l'infini (comme l'écrivait Aldous U. dans le meilleur des mondes),
    pour t'emboîter le pas. Ne tempête pas contre ta folie elle est ton âme d'athée. Divine ou succube, cavale blanche ou folle échevelée, seule la lumière captée compte et comptera. Tu es née, seule, tu mourras, seule. Entre les deux, libère -toi de tes chaînes, Lilia, pas de ton talent. Ta vie est là, jusqu'à la tombe, si tu en as une. Quelle différence, franchement, avec ou sans sépulture... Tu es voyante, visionnaire, éclairée, médium, chaman, femme médecin, au bord du précipice.
    Le limès te tiens lieu de fil au-dessus du gouffre et le souffle du vent qui soulève tes robes légères est un mirage pour te faire tomber. Qu'importe la chute, c'est de se relever qui compte. Souviens-toi :
    "Lève toi et marche".
    Des commentaires, tu devrais en avoir des milliers pour ce magnifique poème. Qu'en ferais-tu ? Aurais-tu le temps de les lire. Nous sommes seuls, Lilia, définitivement seuls. Ni cordon, ni larmes, ni paroles ne peut ne doit nous attacher à autre chose que le vie.
    Merci de ta présence au monde, elle m'est, indispensable, à l'instant.
    Roger

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  2. Je vais faire beaucoup moins long que Roger pour simplement vous dire, Lilia, que moi aussi j'aime beaucoup.
    Je reviendrai vous lire, parce que faire honneur à ce que vous offrez rend heureux...

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  3. Le bonheur il est dans la simplicité, c'est une foule de petites choses qui n'a rien à voir avec la richesse.

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